Le DTK, pour « Developper Transition Kit », est un Mac mini envoyé par Apple aux développeurs qui souhaitent avoir un Mac ARM pour adapter leurs apps avant la transition sur des puces Apple Silicon. En théorie, cette machine de développement est soumise à des conditions strictes qui devraient empêcher ces développeurs à publier quoi que soit à son sujet, et aussi les empêcher de mesurer ses performances. Raté et raté : après les photos, voici les premiers benchs !
Pierre Dandumont a déniché des résultats de mesures de performances réalisés dans l’app spécialisée Geekbench 5. Voici les premiers scores pour le processeur, et voici ceux qui mesurent le circuit graphique de l’Apple A12Z intégré au DTK. Bilan, l’ordinateur dépasse les 800 points avec un seul cœur et tourne entre 2 500 et 3 000 points avec tous les cœurs du processeur, tandis qu’il dépasse les 10 500 points avec le test Metal.
Ces valeurs numériques n’ont aucun sens en soi, elles servent à comparer deux machines. Comparons donc : le DTK arrive nettement en-dessous des performances de l’iPad Pro de 2020 qui dispose du même système sur puce. En moyenne, la tablette s’en sort avec un score de 1 100 points avec un seul cœur, et autour de 4 700 en multi-cœur.
Cette différence est tout à fait normale. Sur l’iPad, Geekbench 5 est une app ARM qui exploite pleinement le processeur de la tablette. Sur le DTK, c’est une app x86 qui doit être « convertie » à la volée par Rosetta 2, la couche d’émulation d’Apple. En clair, on mesure davantage les performances de Rosetta que de l’Apple A12Z avec ces premiers tests et il ne fait absolument aucun doute qu’une version optimisée de Geekbench 5 ferait beaucoup mieux.
Par ailleurs, l’app n’a accès qu’à quatre cœurs sur les huit que compte la puce conçue par Apple, probablement une limite de Rosetta. Il s’agit sans doute des quatre cœurs performants, les quatre autres étant là pour optimiser l’énergie consommée sur la tablette. Encore une fois, il convient de rappeler que le DTK n’est pas un Mac commercial et son architecture sera unique. D'après les rumeurs, les premiers Mac avec Apple Silicon utiliseraient une version spécifique de l’Apple A14 qui sera pensée spécifiquement et optimisée pour les besoins de macOS. On pourrait ainsi avoir 12 cœurs, dont huit puissants, le double du processeur intégré dans le kit de transition.
Tout cela étant posé, on peut aussi relever que le DTK s’en sort très bien, alors qu’il utilise le processeur d’un iPad et alors qu’il doit composer avec l’émulation x86 vers ARM. Le même Geekbench 5 sur un MacBook Air de dernière génération affiche des scores très proches : environ 1 100 points en single-core et autour de 2 800 en multi-core pour un Core i7 haut de gamme. Que l’on soit quasiment au même niveau de performances théoriques alors que rien n’est optimisé laisse encore une fois espérer des performances spectaculaires cet automne.
Le test Metal, qui mesure les performances de la puce graphique, est encore plus impressionnant à ce titre. Le DTK dépasse les 10 500 points avec Metal et OpenCL, quand le MacBook Air dernière génération atteint péniblement les 9 000 points en configuration haut de gamme. Ces tests sont sans doute moins concernés par le passage à ARM et par Rosetta, mais Apple devrait très bien s’en sortir face aux puces graphiques intégrées conçues par Intel.
En théorie, les développeurs qui reçoivent le DTK n’ont pas le droit de l’ouvrir pour voir ce qu’il contient exactement. Mais vu le peu de respect du NDA jusque-là, on peut se dire que cela arrivera vite ! On découvrira probablement une carte-mère d’iPad Pro rapidement bricolée pour qu’elle entre dans le boîtier d’un Mac mini, mais qui sait, on aura peut-être des surprises.