L'IA pourrait arriver dès l'année prochaine dans l'écosystème Apple. Mark Gurman affirme dans son infolettre dominicale que l'entreprise travaille d'arrache-pied sur le sujet. Une révision de Siri serait dans les cartons, tandis que des fonctions liées à l'IA seraient en préparation pour iOS et Xcode.
Si Google et Microsoft se sont lancés dans la course à l'IA dès le début d'année, Apple s'est pour le moment contenté de regarder le train passer. On a bien vu arriver un meilleur correcteur orthographique dans iOS 17, mais la nouveauté reste timide en comparaison de l'assistant par IA de Windows 11 ou des derniers Pixel 8. Ce manque de réactivité serait considéré comme une erreur en interne, une source ayant soufflé à Bloomberg que ce retard causait « beaucoup d'anxiété ».
Mark Gurman affirme que les dirigeants d'Apple ont été pris au dépourvu par la vague de l'IA, et qu'ils se démènent depuis la fin de l'année dernière pour rattraper le temps perdu. Quelques traces de ces travaux ont été évoquées par les rumeurs : Apple aurait en réserve un équivalent de ChatGPT (sans trop savoir quoi en faire), et un rapport avance que l'entreprise débourserait des sommes folles pour entrer dans la course.
« Apple GPT » : Apple aurait un équivalent maison de ChatGPT mais ne saurait pas quoi faire avec
Apple débourse quotidiennement des millions de dollars pour faire progresser ses technologies d'IA
Trois personnes seraient en charge de cette poussée vers l'IA : John Giannandrea (VP de la stratégie IA et machine learning), Craig Federighi (VP de l'ingénierie logicielle) et Eddy Cue (VP des services). Le trio aurait la lourde tâche d'aiguiller l'entreprise dans le secteur, avec un budget d'environ 1 milliard de dollars par an.
Si la technologie avance et que les dirigeants sont trouvés, reste à savoir comment l'embarquer dans les différents systèmes et services. John Giannandrea serait en charge d'une refonte de Siri intégrant de l'IA en profondeur. La nouveauté pourrait être prête dès l'année prochaine, mais la technologie « susciterait des inquiétudes » en interne. Si Mark Gurman ne le précise pas, on peut imaginer que cela provient du manque de fiabilité des IA, qui ont parfois tendance à raconter n'importe quoi de manière très crédible. Il est également assez difficile de mettre en place des garde-fous complètement fiables, les petits malins étant nombreux à chercher des failles pour faire dérailler la machine.
De son côté, l'équipe de Craig Federighi serait en train d'ajouter de l'IA à iOS 18. L'ordre aurait été donné de déployer des fonctionnalités basées sur le grand modèle de langage d'Apple, baptisé Ajax en interne. Difficile de dire ce à quoi cela va ressembler, mais l'idée serait d'améliorer la façon dont Siri et l'application Messages peuvent répondre aux questions et compléter automatiquement des phrases. L'IA pourrait également arriver dans Xcode pour aider les développeurs d'apps à travailler plus efficacement : l'idée serait de proposer une alternative à GitHub Copilot, qui donne des suggestions et permet de faire apparaître des blocs de code entier en ne tapant que quelques caractères.
Faute de solution d’Apple, une app intègre GitHub CoPilot et ChatGPT dans Xcode
L'IA pourrait infuser dans bien d'autres apps. L'équipe d'Eddy Cue réfléchit à une intégration dans Apple Music, par exemple pour proposer des playlists générées automatiquement. La technologie pourrait aussi apparaître dans Pages ou dans Keynote, par exemple pour donner de l'inspiration ou créer des présentations, à la manière de ce que proposent Microsoft et Google dans Office/Workspace.
Apple s'interroge également sur la façon de faire tourner tout cela. En local sur les appareils, ou sur des serveurs à distance ? La première approche serait un choix évident pour protéger la vie privée de l'utilisateur et aurait l'avantage de fonctionner plus rapidement. Cependant, mettre à jour les services serait plus compliqué, là où une gestion côté serveurs simplifierait les démarches. Bloomberg avance l'hypothèse d'une gestion mixte : les requêtes basiques seraient gérées en local, tandis que des serveurs externes traiteraient les demandes plus complexes.