C’est dimanche, et comme tous les dimanches, qu’est-ce qu’on fait ? La même chose que tous les dimanches Minus, on tente de conquérir le m... Non, décrypter le futur proche d’Apple suffira bien ! Le sujet est déjà bien chargé comme ça, comme le rappelle Mark Gurman : un nouvel AirTag pourrait faire son apparition bientôt, « l’iPad de maison » se rapproche toujours un peu plus, et en interne, il va falloir tirer le meilleur de l’arrivée du nouveau locataire de la Maison Blanche...
Suicide Blonde
Il y a quelques années (oui, 2016, ça commence à remonter), Tim Cook avait fait un communiqué catastrophique à ses employés, suite à l’élection de Donald Trump, parlant de diversité et allant même jusqu’à citer le bon Dr Martin Luther King... mais pas cette année. À la place, il ya eu juste un petit mot de félicitations sur 𝕏, appelant même à travailler ensemble pour assurer que les USA continuent leur leadership... Alors, qu’est-ce qui a tant changé pour avoir une position si radicalement différente ?
Dans un premier temps, il faut se rappeler de ce qu’a été le mandat de Trump pour Apple : au final, bien qu’il ait déjà eu à l’époque des lubies de taxer à tout va tout ce qui ne vient pas des USA (et surtout ce qui vient de Chine), le 45e Président des États-Unis d’Amérique n’a pas fait grand chose qui puisse déranger Apple. Il faut dire que s’il y a bien une chose que sait faire Tim Cook, c’est arrondir les relations diplomatiques, et Trump adorant qu’on lui passe la brosse à reluire... ça a bien fonctionné. En 2019, Cook avait même remercié Donald Trump de l’avoir aidé à concrétiser l’assemblage des MacPro aux USA... alors que l’usine d’assemblage datait de 2013.
Sous l’administration Biden, le refrain fut tout autre : depuis quelques années, Apple ne cesse d’être sous le feu des tribunaux, que ce soit pour l’affaire contre Masimo où le gouvernement ne semble pas avoir l’envie de bouger le petit doigt pour aider la pomme, ou pire, l’envie appuyée du DoJ (Department of Justice, ou ministère de la justice) de coller une procédure anti-trust à Cupertino : le dirigeant de ce DoJ étant nommé par le Président lui-même, la couleur est annoncée...
Devil Inside
Tous ces revers durant les quatre dernières années, Tim Cook espère donc les mettre derrière lui avec le nouveau 47e Président. Pour cela, il a de nombreux atouts dans sa manche : concernant la Chine dont Trump a une sainte horreur, il peut déjà arguer qu’une bonne partie de la production des iPhone ne se fait plus là-bas, mais en Inde, pays dirigé par un ami du prochain locataire de la Maison Blanche, Narendra Modi. Ensuite, deux usines pourraient amener une production sur le sol américain, avec la prochaine fournée de MacPro, et même une usine de semi-conducteurs, qui même si elle a été annoncée grâce aux plans de Biden, caresserait Trump dans le sens du poil avec un démarrage possible durant son mandat. Cerise sur le gâteau, un campus qu’Apple prévoit d’ouvrir depuis des années en Caroline du Nord, État violemment touché récemment par les intempéries, pourrait lui aussi ouvrir ses portes durant le mandat 2024-2028.
Tim Cook a donc un plan de bataille bien organisé pour éviter les balles perdues, et tenter de faire plier les choses à son avantage, que ce soit au niveau de la procédure anti-trust qui pourrait être abandonnée par le nouveau dirigeant du DoJ, mais aussi au niveau des taxes, ayant les compétences nécessaires pour faire comprendre à Donald Trump que les mettre en place de manière aveugle et bornée serait se tirer une balle dans le pied. Cependant, là où il y a 4 ans Tim Cook faisait partie des meubles et était écouté comme le messie de la Tech, il devra cette fois composer avec un ennemi de taille : Elon Musk, qui ne manquera pas de mettre des bâtons dans les roues de Cupertino, ayant la rancœur tenace et n’ayant toujours pas digéré la façon dont Tim Cook l’a envoyé balader quand il voulait vendre Tesla à Apple. Nous verrons lequel des deux aura le dessus...
Need You Tonight
C’est dans ce contexte politique et commercial tendu qu’Apple compte bien reprendre les rênes d’un domaine qu’elle a trop longtemps laissé à ses concurrents, qui en ont bien profité jusque là : les écrans domotiques. Pour ça, le premier produit que Cupertino a dans ses cartons se dessine de plus en plus précisément devant nos yeux : un écran carré de 6 pouces, un système d’exploitation à la croisée d’iPadOS et de watchOS, une caméra, une batterie et des haut-parleurs intégrés.
Au final, un iPad bas de gamme ? Pas tellement. Si les caractéristiques techniques font penser (judicieusement) à ça, il en est tout autre quand on considère le système d’exploitation remanié qui lui serait accolé : on a déjà vu des bribes de ce qu’il devrait contenir, avec le mode toujours allumé des iPhone récents, le coup de Ripolin sur l’interface HomeKit, et un brin d’Intelligence Artificielle orientée maison devrait s’ajouter à tout ça. Le tout devrait donner quelque chose de fluide, avec un affichage et des réactions dépendant de la distance à laquelle se trouve l’interlocuteur, voire même détectant quel interlocuteur elle a face à elle. Ainsi, l’écran d’accueil pourrait comprendre aussi des widgets tels que la météo, la bourse, les rendez-vous du jour, et bien d’autres informations personnalisées suivant l’utilisateur.
Si tout se passe comme Apple l’entend, la gamme pourrait s’agrandir. Il y a déjà la version haut de gamme, qui devrait être montée sur un bras robotisé suivant l’utilisateur et son regard, prévue pour flirter avec les 1 000 $. Mais Cupertino prévoit aussi l’arrivée d’accessoires pour la maison, mettant l’accent sur le domaine de toujours de la pomme : la sécurité et le respect de la vie privée. Voilà de quoi peut-être percer face aux monstres Amazon ou Google, qui ont bien pris leur place dans le domaine...
Original Sin
La vie privée, voilà un domaine où l’AirTag a commis le péché originel : ne assez prendre au sérieux l’ingéniosité des personnes mal intentionnées. En sortant un traqueur aussi efficace, Apple n’a pas pensé sur le moment qu’il pourrait être utilisé pour suivre non pas des objets perdus, mais des personnes à leur insu. Si elle a réagi rapidement au niveau logiciel (même si certains diront que ce n’est jamais assez rapide), au niveau matériel, ça coince toujours : il est très facile de déconnecter le haut-parleur de l’engin, le rendant muet et donc invisible aux yeux d’une personne suivie. Même si son téléphone lui indique qu’un traqueur est collée à elle comme un vulgaire chewing-gum, comment savoir où il est exactement sans le faire sonner ?
Voilà où Apple aurait mis l’accent pour sa prochaine version de l’AirTag, qui devrait sortir vers la mi-2025. En plus de cette amélioration de la sécurité, le petit chose devrait aussi améliorer sa portée (ce qui ne sera pas un mal pour retrouver ses clés dans une maison aux murs épais), tout en gardant peu ou prou la même autonomie. Avec ça et la nouvelle fonction de partage temporaire mis en place dans les prochaines versions d’iOS, voilà qui devrait le rendre encore plus indispensable...
New Sensation
Bien entendu, ces gros poissons ne doivent pas nous faire oublier qu’Apple devrait avoir une année 2025 chargée, même si les autres paraissent business as usual tant ils sont rodés et attendus : devraient ainsi arriver les nouvelles versions de l’iPad, l’iPad Air, le MacBook Air remis à jour au M4, ainsi que ses comparses Mac Studio et MacPro. Sans oublier un petit refresh annuel des iPhone, Watch et même probablement les MacBook Pro... l’année à venir promet !
Dis Siri, un petit INXS ?