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Chroniques du SAV : eMac ! Ô rage ! Ô désespoir !

La redaction

jeudi 19 juillet 2012 à 10:52 • 68

Matériel



Vus de l'extérieur et parfois même de l'intérieur, les Mac sont souvent sinon toujours parfaits, normal, Apple le dit. Du moins ils semblent l'être, car il peut en aller tout autrement… "Mackie" fut technicien atelier chez un important revendeur Apple pendant 10 ans, de 2001 à 2011. Une situation privilégiée pour observer les machines d'Apple sous un autre angle, celui de leurs petits ou grands pépins et défauts. Voici la première de ces chroniques estivales sur le "SAV du Mac". Aujourd'hui, l'eMac.

Par ce cri du cœur, vous aurez compris que je n’aime pas, déteste, hais ce Mac (inutile de choisir la mention, elles s'ajoutent). Pourtant tout avait bien commencé avec cette grosse machine sortie en avril 2002 et que personne n’attendait. À cette époque, le premier iPod n’était sur le marché que depuis quelques mois. Même fraîcheur pour l’iMac G4 qui avait justement remisé le tube cathodique des premiers iMac au rang des anciennes technologies en voie d'abandon chez Apple.

Bref, tout le monde n’avait d’yeux que pour le nouvel iMac G4, son écran LCD, sa forme unique de tournesol et son lecteur DVD qui vous tirait la langue. Le vénérable iMac G3, qui était toujours présent au catalogue, avait été vite éclipsé ! Et… patatras, voilà qu'Apple annonce cet eMac, mais réservé au monde de l’éducation.

Lorsque je l'ai vu, le réflexe fut « Intéressant ! Un écran 17 pouces, bien moins cher qu’un iMac G4, mais pourquoi uniquement pour le monde de l’éducation ? » Je m’en mords encore les doigts, car ce Mac finira par être disponible pour tous et sera un succès… sauf chez les techniciens qui ont eu à le réparer. Et les occasions n'ont pas manqué !

Car passée la première bonne impression, cette machine se révéla pleine de défauts. Pire, on en découvrait certains sitôt qu'elle était déballée et démarrée.

- Lourde ! La bestiole, malgré ses 23 kg, n'offrait aucune prise évidente pour la soulever ou ne serait-ce que pour la tenir correctement dans les bras sans fléchir. Il n'y avait pas de grosse poignée intégrée comme sur l'iMac. Au bout de 10 eMac soulevés par jour, imaginez l'état du dos des réparateurs.

- Bruyante ! Avec son gros ventilateur, son disque dur Quantum (bien souvent) et son imposant tube cathodique qui déclenchait un « degauss » à chaque allumage ou sortie de veille.

- Tranchante ! Des rebords coupants de l’armature du tube cathodique, il m'est resté une jolie cicatrice.

- Capricieuse ! Beaucoup de pannes pour des problèmes récurrents.

Si vous dites « câble IVAD » aux vieux de la vieille du SAV ils se souviendront très certainement d’un problème qui touchait les premiers eMac, à savoir l’image qui se mettait « en trapèze » et redevenait « normale » après une bonne claque salvatrice sur son châssis. Il fallut d’ailleurs un moment avant qu’une solution ne se présente. Pendant ce temps, les techniciens réalisaient un démontage/remontage du câble avec un point de colle pour le fixer, voire un changement du tube cathodique avec cette satanée carcasse coupante.

Dans les joyeusetés du début, il y eut aussi les soucis du modem interne 56K qui, faute d’un pilote fonctionnel, se déconnectait au bout de quelques secondes. Une instabilité strictement logicielle qui donnera quelques retours SAV inutiles pour un hypothétique défaut matériel et de bons maux de crâne.

Et voilà qu'autour de la fin 2005, un nouveau problème commence à faire son apparition avec les dernières générations : des plantages complètement aléatoires. Une fois n’est pas coutume, les coupables seront très vite identifiés : des condensateurs défectueux qui présentaient un gonflement, puis une fuite d’électrolyte. Ce défaut s'est d'ailleurs aussi manifesté sur les premiers iMac G5 (bug avec la vidéo), les premières bornes AirPort (syndrome des 3 voyants rouges qui flashent) et de manière plus générale, çà et là chez les fabricants informatiques.

Cette anomalie donnera lieu à un programme d’extension de garantie d’Apple. Avec comme conséquence des changements massifs de la carte mère logique et un ballet d'eMac dans les SAV, revenus martyriser le dos des techniciens. Sans compter d'autres contorsions, administratives cette fois, pour les machines qui venaient à peine de dépasser le délai de prise en charge afin qu'elles bénéficient gracieusement de cette réparation.

Il y a quelques semaines, j’ai croisé 2 eMac dans la rue attendant une mise à la poubelle. Ils y sont restés !



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