Vus de l'extérieur et parfois même de l'intérieur, les Mac sont souvent, sinon toujours, parfaits. D'ailleurs, même Apple le dit… Dans les faits, les choses sont parfois plus inégales. "Mackie" fut technicien atelier chez un important revendeur Apple de 2001 à 2011. Un poste privilégié pour observer les machines d'Apple sous l'angle de leurs petits ou gros pépins. Voici la suite de ces chroniques sur le "SAV du Mac". Aujourd'hui, le PowerBook G4 12".
Jusqu'à la sortie des MacBook Air, ce PowerBook 12" fut le plus petit des Mac portables. Apple l'annonça lors d’un keynote tout bonnement exceptionnel en janvier 2003, puisqu'il vit se succéder le PowerBook 17" (premier portable au monde avec cette diagonale), les premières versions de Safari, de Keynote, de Final Cut Express ou encore la réunion d'iMovie, iPhoto, iDVD et iTunes dans le coffret iLife.
Chacun, propriétaire et technicien de maintenance, aura certainement gardé un souvenir mémorable de ce 12", mais pas pour les mêmes raisons. Il fut très apprécié de ses propriétaires… moins des SAV. De par ses dimensions compactes et son poids (2,1 kg) il était prisé des utilisateurs qui avaient besoin en toute occasion d'un portable avec eux. Il avait l'allure des PowerBook haut de gamme et il ne faisait pas de sacrifice sur ses performances (un bon G4 à 867 MHz contre 1 GHz sur le modèle 17"). Les SAV, eux, ne l’aimaient pas trop, surtout à cause de sa conception interne alambiquée et complexe. Un exemple, pour le changement d’un lecteur optique il fallait déjà avoir démonté :
- la batterie ;
- la carte AirPort ;
- le clavier et son "top case" autour ;
- la carte d’alimentation de la batterie ;
- le disque dur ;
- l’armature interne ;
- la carte logique ;
- et enfin, le connecteur d’alimentation !
Excusez du peu. L'esprit dérangé, déjà responsable du design technique de l'iBook, avait encore frappé (lire Chroniques du SAV : l'iBook blanc). Si à cela vous ajoutez une quantité incroyable de vis toutes différentes, c’était le pompon et la fortune pour l’officine vendeuse d’aspirine du coin ! D’ailleurs, chacun avait sa méthode pour ne pas perdre ses petits pendant le démontage. Comme d'utiliser une photo du châssis et de l'intérieur sur laquelle on maintenait chaque vis à sa place avec du scotch ou de la patafix. D'autres apprenaient par coeur ces emplacements et ils démontaient la machine toujours dans le même sens.
Dans la même série, certains avaient leurs petites méthodes pour l’écran. Il faut savoir qu’après avoir ôté le lecteur optique il était possible – selon le manuel de maintenance – de démonter enfin l'écran. On glissait un petit chiffon dans l’espace séparant l’écran et le top case devant lui, afin de ne pas marquer la surface des capots pendant l'intervention. Puis on utilisait une clé 6 pans à tête sphérique pour faire sortir les 2 vis (mal) placées tout en bas du cadre de la façade-écran.
Au final nous pouvions gagner plusieurs dizaines de minutes par machine sauf… si la marque du LCD reçu n’était pas la même que celle en place. Dans ce cas, c’était démontage complet de la machine pour le remplacement des charnières en plus de la dalle LCD. Vous avez dit mal de crâne ?
Mais contrairement à son cousin en plastique, le satané (ique ?) iBook G3 blanc, le PowerBook 12" avait au moins un avantage indéniable : il était fiable ! Tout au plus il sera signalé des cartes AirPort baladeuses qui empêchaient le démarrage de la machine. Il suffisait de la remettre à sa place. D'ailleurs, sur la dernière génération, Apple installera deux cales en plexiglas pour la maintenir en place. Il y eut aussi un rappel de batterie, mais rien de bien méchant en somme.
La carte AirPort, alors de bonne taille et amovible, car le Wi-Fi pouvait encore ne pas intéresser tout le monde.
Les journalistes furent très friands de ce portable. Je ne compte plus le nombre de machines arrivées avec une quantité incroyable de sable à l’intérieur ou cognées dans tous les sens, mais qui néanmoins continuaient de fonctionner, si l'on excepte le disque dur.
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