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Chronique du SAV : l'iMac G3 "slot loading" en a fait voir de toutes les couleurs

La redaction

mardi 06 août 2013 à 15:22 • 26

Matériel


image : Damian Ward


Vus de l'extérieur et parfois même de l'intérieur, les Mac sont souvent, sinon toujours, parfaits. D'ailleurs, même Apple le dit… Dans les faits, les choses sont parfois plus inégales. "Mackie" fut technicien atelier chez un important revendeur Apple de 2001 à 2011. Un poste privilégié pour observer les machines d'Apple sous l'angle de leurs petits ou gros pépins. Voici la suite de ces chroniques sur le "SAV du Mac". Aujourd'hui, les iMac G3 à lecteurs mange-disques.

Cet ordinateur acidulé a été pour beaucoup notre premier Mac. Il succédait à son grand frère avec lecteur de CD à tiroir qui avait remis de la couleur dans l’informatique, où tout avant eux n’était que beige ou noir (sauf à remonter loin dans le temps).

Si le premier modèle a reçu en tout six couleurs : Bondi Blue, Raisin, Myrtille, Mandarine, Citron Vert et Fraise, le nouveau venu en aura pas moins de onze au fil de sa carrière : Indigo, Raisin, Myrtille, Mandarine, Citron Vert, Fraise, Graphite, Rubis, Sauge ainsi que les psychédéliques Blue Dalmatian, et Flower Power. Les deux dernières couleurs, pardon "parfums", ont d’ailleurs une cote en occasion très élevée, voire même souvent totalement délirante.



Sous le capot, chaque machine a une structure identique, ce qui facilite sa fabrication et son évolution commerciale puisque ne sont changés que quelques composants et la coque. Selon les modèles, nous avions un processeur PowerPC G3 allant de 350 MHz jusqu'à 700 MHz, une carte graphique identique (l'ATI RAGE 128 avec 8 ou 16 Mo), un lecteur optique de type CD, DVD ou graveur de CD.

Pour former une gamme, Apple a usé d'une segmentation marketing en déshabillant certains modèles. Comme ceux tournant à 350 MHz qui n’ont pas les ports FireWire alors que leur carte-mère dispose des emplacements nécessaires. Même refrain pour l’absence de port VGA. Ensuite, si le premier modèle 350 MHz avait un emplacement pour une carte AirPort, celui de la gamme « été  » n’en avait plus, mesquinerie commerciale quand tu nous tiens…

D’un point de vue de la gestion du stock chez un revendeur, avoir un même modèle dans différents coloris n’est pas une mince affaire. Il fallait anticiper la demande des clients, non pas par rapport à un modèle, mais par rapport à une couleur qui va se vendre plus facilement qu’une autre. On sortait là complètement du cadre des compétences traditionnelles d'un revendeur informatique et j’en connais qui ont eu des sueurs froides.


image : Terence Gahdjun Cheung


En SAV aussi ces iMac ont provoqué quelques sueurs, avec des crises de nerfs de clients pour de multiples retours en atelier. La faute incombait très souvent à la carte analogique, celle qui gère à la fois l’alimentation électrique de la machine et la gestion de l’affichage sur l’écran cathodique. Il m’est arrivé de faire jusqu’à sept remplacements de cette pièce sur le même Mac, dans la même journée ! Pour réussir à avoir une machine qui s’allume, qui affiche quelque chose à l’écran… mais qui au final ne permet pas de faire les ajustements de la vidéo. Retour à la case départ. Le quotidien d’un technicien est parfois ponctué de ces ingratitudes de la part d'une machine pour laquelle tant d'énergie est déployée afin de la ranimer…

Malgré les retours d’information des techniciens et des clients, il n’y aura jamais de reconnaissance officielle de la part d'Apple. Tout au plus, les plus experts sur les forums mettront en doute la conception sans ventilateur de la machine. Certains avanceront aussi la défaillance en chaîne du module de THT de l'écran, composant non standard à l’époque et donc indisponible chez les distributeurs de composants électroniques.



Autre cas, lors de la sortie de Mac OS X 10.2, alias Jaguar. Si l’utilisateur ne prenait pas de précaution avant son installation, à savoir l’application d’une mise à jour firmware, il se retrouvait avec un bel écran noir.

Sur les machines avec un port VGA, il était facile de résoudre le problème puisque seule la vidéo interne était bloquée, pas la vidéo externe. Avec les iMac 350 MHz il en allait tout autrement dès lors que cette sortie vidéo avait disparu. Je sais que certains réparateurs facturaient un remplacement de carte logique alors qu’il existait un moyen bien moins onéreux pour le client, avec un nouvel outil d’Apple à l’époque : Apple Remote Desktop. Il suffisait d’avoir un disque dur préparé avec un OS bootable et cet utilitaire de prise de contrôle à distance pour réaliser l’installation. Au final, le client ne payait que de la main d’œuvre et pas une pièce onéreuse.

Pour conclure — et contrairement à ce qu’une utilisatrice parisienne pensait — et qui d’ailleurs fera rire les internautes francophones grâce à cela, non, il n’y a pas de GPS dans cet iMac.

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