Dernier né de la gamme Macintosh, le MacBook Air est disponible à la vente depuis quelques jours. Successeur tant attendu du PowerBook 12”, "le portable le plus fin du monde" dixit Apple, divise comme le Power Macintosh Cube et le tout premier iMac à leur époque. En cause, certains sacrifices et choix technologiques. Que vaut donc cette machine, inédite dans la gamme Apple ? Que permet-elle de faire ? La réponse dans notre test du MacBook Air.
Nos premiers pas…
Le MacBook Air est arrivé au bon moment si l’on peut dire, il m'est parvenu un jour avant que je ne me sépare pour quelques jours de mon MacBook Pro 15". Le voilà donc dans le rôle de ma principale machine de travail. Au quotidien, j’utilise Firefox, Safari, Mail, iWork, Nisus Writer, Yojimbo, Skitch, iTunes, Coda, iCal et quelques autres. En théorie, aucune d’elles n’est susceptible d’effrayer un processeur Core 2 Duo. Voyons comment cette transition se passe au quotidien…
Un très bel objet
Il faut le voir pour le croire, le MacBook Air est un objet magnifique. Les photos ne permettent pas de se rendre compte de l’incroyable aspect esthétique de cet ordinateur. Quand on est habitué à un MacBook Pro, on a du mal à croire qu’un portable puisse être si léger et si fin lorsqu’il est refermé. Lorsqu’on le transporte, on a davantage l’impression d’avoir sous le bras une pochette cartonnée qu’un ordinateur.
MacBook Air : design par MacGeneration sur Vimeo
On est également sous le charme de son châssis aux formes courbes. À ses côtés, sur le strict plan du design, le reste de la gamme portable d’Apple prend un coup de vieux ! Et malgré sa légèreté et sa finesse, l’objet ne parait pas si fragile. Sa robe en alu, très élégante au demeurant, y est sans doute pour quelque chose. Enfin, comme toujours, le packaging est très soigné, inspiré de ceux des iPhone et iPod touch. Il ne manque que l’enveloppe à vrai dire.
MacBook Air vs PowerBook 12" de MacGeneration sur Vimeo.
Cela peut paraitre anodin à raconter, mais cela parlera à quiconque se déplace matin et soir avec son portable. Le soir en partant du bureau, le sac sur les épaules, l’impression de légèreté est telle qu’on se demande s’il y a bien un ordinateur dans le sac ! Petit détail qui a son importance, l’adaptateur MagSafe est relativement compact. Toutefois, il est moins accessible que sur les autres MacBook. Il est impératif de soulever quelque peu la machine, heureusement légère. Dans la vie de tous les jours, ce poids léger, ce format plus compact fait également qu’on a tendance à sortir beaucoup plus facilement cette machine, que l'on ouvre en un tournemain.
MacBook Air : connecteurs par MacGeneration sur Vimeo
Des premiers pas difficiles
Avec 80 Go dans le coffre, chaque octet compte ou presque. D’ailleurs, sur le MacBook Air, Apple se garde bien de préinstaller certaines versions de démonstration. Exit les démos d’iWork, d’Office ou encore de FileMaker.
Pour faciliter le passage d’un ancien Mac vers l'Air, Apple a revu son Assistant de Migration. Celui-ci permet de transférer ses données soit d’un compte utilisateur soit d’une sauvegarde Time Machine depuis un réseau local. Le système de jumelage entre deux Macintosh est très aisé. Il suffit de lancer l’assistant sur les deux ordinateurs, puis de taper un code fourni pour établir le lien de connexion.
Très facile à mettre en œuvre, l’utilitaire est cependant très mal pensé pour le MacBook Air. Il ne fait pas dans la dentelle et vous propose d’importer en intégralité votre dossier utilisateur, lequel peut facilement occuper plusieurs dizaines de gigas si vous avez amassé images, vidéos et musique ou si vous travaillez sur de gros documents. Apple aurait été bien inspirée de proposer des options d'import supplémentaires et d'offrir à l’utilisateur la possibilité ou non de récupérer ses données iLife. Il a donc fallu faire comme au bon vieux temps et prendre un à un les fichiers importants.
Autre cas où nous avons rencontré quelques difficultés au début : la synchronisation avec .mac. Est-ce la faute à l’ordinateur, à un bogue de Mac OS X 10.5.2 qu’on venait tout juste d’installer ou un problème au niveau des serveurs ? Mais à force d’insister, le MacBook Air a fini par se synchroniser correctement et récupérer les données de Carnet d'adresses, les signets de Safari et autres fichiers de Yojimbo.
Les premières impressions
On imaginait la machine totalement silencieuse, elle ne l’est pas, du moins lorsque le disque est trop sollicité ou pendant la recharge de la batterie. À la fin du premier démarrage, Spotlight se met en action et ne tarde pas à faire sortir les ventilateurs de leur torpeur. Ils sont toutefois plutôt discrets et bien loin du bruit de soufflerie des anciens PoweBook. Reste à savoir si cette discrétion sera toujours de mise cet été. Autre détail important, malgré sa finesse, le portable ne chauffe pas trop.
Nous avons procédé manuellement également à l’installation des applications. Les premières (Firefox, Yojimbo, Nisus…) furent une formalité, car elles sont téléchargeables. Puis est venu le tour d’Antidote, qui n'est disponible que sur CD uniquement. Machinalement, on prend son CD et on va pour l’insérer dans le MacBook Air jusqu’au moment où…
Nous voilà donc ‘obligé’ d’insérer la galette sur un autre ordinateur (Mac ou PC) accessible via AirPort. Sur Mac, le poste serveur doit fonctionner au minimum sous Mac OS X 10.4.10. À première vue, ce dispositif est très pratique et simple d’emploi. L’installation du logiciel s’est déroulée à un rythme tout à fait convenable.
Apple a oublié de traduire le panneau d’autorisation qui permet à un possesseur de MacBook Air d'accéder à votre lecteur
Toutefois à l’usage, ce partage de CD/DVD aurait mérité d’être poussé un peu plus loin. Ainsi, il est impossible d’importer le contenu d’un CD audio dans iTunes ou encore de visionner des DVD. Autre souci constaté, nous n’avons pas pu lire un CD gravé en ISO 9660 lorsque la machine distante était un PC. Par contre, aucun problème avec les CD à la norme Joliet. D’autre part, on aurait aimé pouvoir graver sur un lecteur distant, chose possible pour le moment uniquement avec Toast 8.
Les performances du lecteur CD distant varient énormément en fonction de multiples paramètres. Nous avons constaté des taux de transfert plus rapides et plus réguliers lorsque le Mac distant était relié directement en Ethernet à la borne Airport Extreme. Cette solution donne de bons résultats en 802.11n. Avec un routeur qui ne fonctionne qu’en 802.11b/g, les performances doivent avoir du plomb dans l’aile.
L’installation de Mac OS X, toujours à partir d’un lecteur distant, nécessite d’installer sur le Mac ou le PC, qui fait office en quelque sorte de serveur, un logiciel spécial fourni sur le CD d’installation de Leopard. ‘Installation à distance de Mac OS X’ vous guide lors de l’installation, il vous explique quelle touche appuyer pour obtenir l’écran qui permettra de choisir un volume de démarrage, et comment paramétrer votre ordinateur pour qu’il accède au réseau sans fil… Une chose importante à savoir : si vous comptez utiliser Boot Camp, il vous faudra absolument le lecteur externe SuperDrive USB (89€) pour installer Windows.
Le multitouch
C’est la grande nouveauté de ce portable. Après s’être invitée sur l’iPod, la technologie multitouch fait son apparition sur un Mac. Pour l’occasion, Apple a revu son panneau de préférence qui est agrémenté de petites vidéos permettant d’apprendre les nouveaux gestes à connaître, des gestes bien entendu familiers pour des utilisateurs d’iPhone.
Les nouveautés apportées par le multitouch sont prometteuses et très pratiques. Seul bémol, rares sont les applications (iPhoto, Aperçu, Safari…) qui gèrent toutes les possibilités. Ainsi, même Aperture 2.0 ne permet pas de faire pivoter une image à l’aide du multitouch. Notez enfin que le bouton du trackpad est nettement plus mince que sur les précédents trackpad. Au départ on a souvent tendance à appuyer mécaniquement un peu au-dessus du bouton, dans le trackpad.
Le meilleur et le pire du MacBook et du MacBook Pro
Le clavier s’inspire de celui du MacBook et est rétroéclairé tout comme le MacBook Pro. Du fait que les touches sont sur fond noir, elles sont d’autant plus visibles. La frappe y est assez agréable et ne devrait pas déboussoler ceux qui possèdent le clavier Apple sorti l’année dernière. Autre élément hérité du MacBook, le système de fermeture magnétique qui est vraiment agréable à l’emploi. On déplie le MacBook Air comme on ouvre un livre.
MacBook Air : clavier et trackpad de MacGeneration sur Vimeo.
Avec son aspect glossy, l’écran du MacBook Air a un côté très tape-à-l’œil. Les couleurs sont vives et riches, et la dalle est suffisamment lumineuse quel que soit le contexte. Du fait de la petite taille de l’écran, l’effet ‘miroir ’ est nettement moins perturbant que sur un iMac.
MacBook Air : écrans par MacGeneration sur Vimeo
Les portables Apple n’ont jamais brillé par la qualité de leur haut-parleur. Le MacBook Air n’échappe à la règle. Le sien est mono et non stéréo et dissimulé sous la partie droite du clavier. Le son est nettement en retrait par rapport à un MacBook Pro et encore ces derniers ne font pas des étincelles. C’est heureux finalement qu’Apple ait jugé utile de laisser une sortie audio pour y brancher un casque.
MacBook Air : audio par MacGeneration sur Vimeo
Les applications…
Au fur et à mesure que nous poursuivions l’installation d’applications supplémentaires sur le MacBook Air, nous avons été plutôt surpris par ses performances. Nous disposions du modèle à 1.6 GHz. Ce n’est pas une bombe, mais à l’usage, l’ordinateur est suffisamment véloce pour faire tourner dans de bonnes conditions l’immense majorité des logiciels.
Il exécute parfaitement les tâches du quotidien : Safari, Mail, Pages, iPhoto, pour n’en citer que quelques-uns s’exécutent sans broncher. Aperture 2 affiche également des performances honorables sur un MacBook Air. C’est bien entendu un peu plus lent que sur un MacBook ou un MacBook Pro, mais cela reste parfaitement exploitable si vous avez occasionnellement des petites quantités de fichiers RAW à travailler ou pour faire un tri rapide d’images.
Le fait d’avoir 2 Go de RAM donne une certaine aisance à l’ordinateur et ne le contraint pas à swapper en permanence. Concernant les performances du disque dur, elles sont meilleures que ce qu’on aurait pu penser.
Pour faire simple, le MacBook Air est un MacBook légèrement moins puissant. Si les performances du MacBook sont largement suffisantes pour vos besoins, alors le passage à l’Air ne devrait pas être un handicap. Et pour ceux qui sont restés à une architecture PowerPC, le gain est manifeste.
Bien entendu, certains domaines lui demeurent inaccessibles comme les jeux 3D gourmands, le chipset vidéo du MacBook Air étant identique à celui de son grand frère. Au passage, pour plus de confort, il est possible de relier l’ordinateur à un moniteur externe via un câble fourni. Connecté à un Apple Cinema Display 23’, le système a continué à parfaitement se comporter.
Les performances
Pour avoir une idée des performances du MacBook Air, nous avons fait des tests avec Cinebench. Nous avons également eu recours à deux applications Automator, la première appliquant avec Aperçu une série de transformation à une centaine d’images et la seconde, qui se charge de dupliquer un dossier de 270 Mo et ensuite de tout compresser. Puis, nous avons utilisé QuickTime Pro pour encoder un film HD de manière à ce qu’il soit visible sur un iPod. Enfin, nous avons fait appel à Pages pour faire défiler un document de 200 pages.
Notez enfin que GeekBench qui concentre ses tests sur le processeur, lui confère un score de 2051, ce qui lui permet quand même de devancer un Power Mac G5 Dual Core 2,3 GHz et de faire un tout petit peu moins bien que le Mac mini Core Duo à 1,67 GHz.
L’autonomie
Sur son site, Apple promet une autonomie de 5 heures. Le MacBook Air étant dépourvu de lecteur de DVD, nous n’avons pas pu effectuer notre traditionnel test qui consiste à lire un film en boucle jusqu’à ce que le portable s’essouffle.
Dans le cadre d’une utilisation courante (traitement de textes, mail, web, téléchargement de fichiers, édition d’images), le système a tenu 2 heures et 25 minutes. Précisons que ce test a été effectué avec les options sans fil activées et la luminosité au tiers. Nul doute que dans le cadre d’une utilisation minimaliste, le portable se rapproche de l’autonomie promise par Apple, mais quoi qu’on en dise, cela reste l’un des gros défauts de cet ordinateur.
Un tel ultraportable aurait mérité d’avoir une autonomie d’au moins six heures. Dans l’état des choses, il n’est pas pensable de se déplacer pendant toute une journée avec son MacBook Air sans devoir tôt ou tard passer par la case ‘Chargement’. Un désagrément qui aurait pu être à moitié pardonné si le changement de la batterie avait été rendu possible.
Pour ne rien arranger, le rechargement complet de la batterie du MacBook Air prend un temps fou lorsque vous le rechargez tout en continuant à travailler. Au passage, notez que l’accès au connecteur MagSafe est moins accessible que sur les MacBook / MacBook Pro.
Les choix controversés d’Apple
Avec le MacBook Air, Apple donne l’impression comme qu’avec le Cube d’avoir trop misé sur le design au détriment du reste. Et c’est bien dommage, car il manque peu de choses pour que ce portable soit le plus réussi de la gamme. Lorsque les ingénieurs d’Apple ont planché sur le MacBook Air, leur objectif était de faire la machine la plus fine possible tout en gardant un certain niveau de puissance.
Au quotidien, il y a des choix d’Apple que l’on accepte très bien, d’autres beaucoup moins. Ainsi, l’absence de lecteur CD se compense plutôt bien par le service de partage de CD ou par ceux qui en ont un usage assez fréquent par le lecteur SuperDrive externe. L’absence de port Ethernet peut se justifier également, l’accès sans fil en 802.11n permet d’atteindre des débits largement suffisants. De même, ne proposer qu’un port USB convient la plupart du temps. Soit vous êtes sur la route, et vous n’avez qu’un accessoire (un disque dur, un appareil photo…) à connecter à votre Mac, soit vous êtes chez vous à votre bureau, et un hub fera parfaitement l’affaire.
Reste maintenant les choix plus difficiles à comprendre : outre la batterie inamovible qui aurait pu être pardonnée en partie si l’autonomie du MacBook Air était nettement plus importante, on regrettera l’absence d’un port FireWire 400, ne serait-ce que par souci de compatibilité. Il faut remonter à 2000 pour trouver un Macintosh dépourvu de cette interface si chère à Apple. Mais finalement, le plus gros reproche que l’on fera à Cupertino, c’est d’avoir doté le MacBook à disque dur d’un modèle de seulement 80 Go. Apple n’aurait-elle pas pu l’équiper d’un disque de 160 Go, le même que celui qui équipe l’iPod classic ?
Avec un tel disque, le MacBook Air aurait été en mesure de s’affranchir du simple statut de compagnon d’iMac. Sur ce coup, Apple a sans doute manqué d’ambition. Cela aurait permis également au MacBook Air de mieux s’affirmer face au MacBook et au MacBook Pro. Vendu à 1699 €, le petit dernier de la gamme d’Apple a malgré tout bien du mal à se distinguer de son grand frère. Dans la gamme MacBook, la configuration la plus proche est à 1100 € environ (si l’on prend en compte l’achat d’un giga de mémoire supplémentaire). Moyennant 500 € de plus, Apple vous propose d’économiser un kilogramme. Est-ce que les clients d’Apple accepteront un tel compromis ? Sans doute oui pour les ‘road warriors’ comme disent les Américains. Mais pour les autres, rien n’est moins sûr.
Le mot de la fin
Si mobilité est pour vous le maître mot et que vous cherchez un compagnon à votre iMac, le MacBook Air est une option très intéressante. Disons-le franchement c’est une superbe machine. Élégante, légère, suffisamment puissante pour les tâches de tous les jours. Elle a beaucoup d’atouts pour plaire, mais également beaucoup de défauts, une autonomie perfectible, un disque dur rikiki, l’absence de FireWire, des outils comme le service de partage de CD ou l’assistant de migration perfectible. Mais son plus grand défaut sans doute est son positionnement mal affirmé. Pour tenir la dragée haute au MacBook, il aurait fallu qu’Apple dote un peu plus richement l’Air ou rapproche son prix du MacBook noir.
Nos premiers pas…
Le MacBook Air est arrivé au bon moment si l’on peut dire, il m'est parvenu un jour avant que je ne me sépare pour quelques jours de mon MacBook Pro 15". Le voilà donc dans le rôle de ma principale machine de travail. Au quotidien, j’utilise Firefox, Safari, Mail, iWork, Nisus Writer, Yojimbo, Skitch, iTunes, Coda, iCal et quelques autres. En théorie, aucune d’elles n’est susceptible d’effrayer un processeur Core 2 Duo. Voyons comment cette transition se passe au quotidien…
Un très bel objet
Il faut le voir pour le croire, le MacBook Air est un objet magnifique. Les photos ne permettent pas de se rendre compte de l’incroyable aspect esthétique de cet ordinateur. Quand on est habitué à un MacBook Pro, on a du mal à croire qu’un portable puisse être si léger et si fin lorsqu’il est refermé. Lorsqu’on le transporte, on a davantage l’impression d’avoir sous le bras une pochette cartonnée qu’un ordinateur.
MacBook Air : design par MacGeneration sur Vimeo
On est également sous le charme de son châssis aux formes courbes. À ses côtés, sur le strict plan du design, le reste de la gamme portable d’Apple prend un coup de vieux ! Et malgré sa légèreté et sa finesse, l’objet ne parait pas si fragile. Sa robe en alu, très élégante au demeurant, y est sans doute pour quelque chose. Enfin, comme toujours, le packaging est très soigné, inspiré de ceux des iPhone et iPod touch. Il ne manque que l’enveloppe à vrai dire.
MacBook Air vs PowerBook 12" de MacGeneration sur Vimeo.
Cela peut paraitre anodin à raconter, mais cela parlera à quiconque se déplace matin et soir avec son portable. Le soir en partant du bureau, le sac sur les épaules, l’impression de légèreté est telle qu’on se demande s’il y a bien un ordinateur dans le sac ! Petit détail qui a son importance, l’adaptateur MagSafe est relativement compact. Toutefois, il est moins accessible que sur les autres MacBook. Il est impératif de soulever quelque peu la machine, heureusement légère. Dans la vie de tous les jours, ce poids léger, ce format plus compact fait également qu’on a tendance à sortir beaucoup plus facilement cette machine, que l'on ouvre en un tournemain.
MacBook Air : connecteurs par MacGeneration sur Vimeo
Des premiers pas difficiles
Avec 80 Go dans le coffre, chaque octet compte ou presque. D’ailleurs, sur le MacBook Air, Apple se garde bien de préinstaller certaines versions de démonstration. Exit les démos d’iWork, d’Office ou encore de FileMaker.
Pour faciliter le passage d’un ancien Mac vers l'Air, Apple a revu son Assistant de Migration. Celui-ci permet de transférer ses données soit d’un compte utilisateur soit d’une sauvegarde Time Machine depuis un réseau local. Le système de jumelage entre deux Macintosh est très aisé. Il suffit de lancer l’assistant sur les deux ordinateurs, puis de taper un code fourni pour établir le lien de connexion.
Très facile à mettre en œuvre, l’utilitaire est cependant très mal pensé pour le MacBook Air. Il ne fait pas dans la dentelle et vous propose d’importer en intégralité votre dossier utilisateur, lequel peut facilement occuper plusieurs dizaines de gigas si vous avez amassé images, vidéos et musique ou si vous travaillez sur de gros documents. Apple aurait été bien inspirée de proposer des options d'import supplémentaires et d'offrir à l’utilisateur la possibilité ou non de récupérer ses données iLife. Il a donc fallu faire comme au bon vieux temps et prendre un à un les fichiers importants.
Autre cas où nous avons rencontré quelques difficultés au début : la synchronisation avec .mac. Est-ce la faute à l’ordinateur, à un bogue de Mac OS X 10.5.2 qu’on venait tout juste d’installer ou un problème au niveau des serveurs ? Mais à force d’insister, le MacBook Air a fini par se synchroniser correctement et récupérer les données de Carnet d'adresses, les signets de Safari et autres fichiers de Yojimbo.
Les premières impressions
On imaginait la machine totalement silencieuse, elle ne l’est pas, du moins lorsque le disque est trop sollicité ou pendant la recharge de la batterie. À la fin du premier démarrage, Spotlight se met en action et ne tarde pas à faire sortir les ventilateurs de leur torpeur. Ils sont toutefois plutôt discrets et bien loin du bruit de soufflerie des anciens PoweBook. Reste à savoir si cette discrétion sera toujours de mise cet été. Autre détail important, malgré sa finesse, le portable ne chauffe pas trop.
Nous avons procédé manuellement également à l’installation des applications. Les premières (Firefox, Yojimbo, Nisus…) furent une formalité, car elles sont téléchargeables. Puis est venu le tour d’Antidote, qui n'est disponible que sur CD uniquement. Machinalement, on prend son CD et on va pour l’insérer dans le MacBook Air jusqu’au moment où…
Nous voilà donc ‘obligé’ d’insérer la galette sur un autre ordinateur (Mac ou PC) accessible via AirPort. Sur Mac, le poste serveur doit fonctionner au minimum sous Mac OS X 10.4.10. À première vue, ce dispositif est très pratique et simple d’emploi. L’installation du logiciel s’est déroulée à un rythme tout à fait convenable.
Toutefois à l’usage, ce partage de CD/DVD aurait mérité d’être poussé un peu plus loin. Ainsi, il est impossible d’importer le contenu d’un CD audio dans iTunes ou encore de visionner des DVD. Autre souci constaté, nous n’avons pas pu lire un CD gravé en ISO 9660 lorsque la machine distante était un PC. Par contre, aucun problème avec les CD à la norme Joliet. D’autre part, on aurait aimé pouvoir graver sur un lecteur distant, chose possible pour le moment uniquement avec Toast 8.
Les performances du lecteur CD distant varient énormément en fonction de multiples paramètres. Nous avons constaté des taux de transfert plus rapides et plus réguliers lorsque le Mac distant était relié directement en Ethernet à la borne Airport Extreme. Cette solution donne de bons résultats en 802.11n. Avec un routeur qui ne fonctionne qu’en 802.11b/g, les performances doivent avoir du plomb dans l’aile.
L’installation de Mac OS X, toujours à partir d’un lecteur distant, nécessite d’installer sur le Mac ou le PC, qui fait office en quelque sorte de serveur, un logiciel spécial fourni sur le CD d’installation de Leopard. ‘Installation à distance de Mac OS X’ vous guide lors de l’installation, il vous explique quelle touche appuyer pour obtenir l’écran qui permettra de choisir un volume de démarrage, et comment paramétrer votre ordinateur pour qu’il accède au réseau sans fil… Une chose importante à savoir : si vous comptez utiliser Boot Camp, il vous faudra absolument le lecteur externe SuperDrive USB (89€) pour installer Windows.
Le multitouch
C’est la grande nouveauté de ce portable. Après s’être invitée sur l’iPod, la technologie multitouch fait son apparition sur un Mac. Pour l’occasion, Apple a revu son panneau de préférence qui est agrémenté de petites vidéos permettant d’apprendre les nouveaux gestes à connaître, des gestes bien entendu familiers pour des utilisateurs d’iPhone.
Les nouveautés apportées par le multitouch sont prometteuses et très pratiques. Seul bémol, rares sont les applications (iPhoto, Aperçu, Safari…) qui gèrent toutes les possibilités. Ainsi, même Aperture 2.0 ne permet pas de faire pivoter une image à l’aide du multitouch. Notez enfin que le bouton du trackpad est nettement plus mince que sur les précédents trackpad. Au départ on a souvent tendance à appuyer mécaniquement un peu au-dessus du bouton, dans le trackpad.
Le meilleur et le pire du MacBook et du MacBook Pro
Le clavier s’inspire de celui du MacBook et est rétroéclairé tout comme le MacBook Pro. Du fait que les touches sont sur fond noir, elles sont d’autant plus visibles. La frappe y est assez agréable et ne devrait pas déboussoler ceux qui possèdent le clavier Apple sorti l’année dernière. Autre élément hérité du MacBook, le système de fermeture magnétique qui est vraiment agréable à l’emploi. On déplie le MacBook Air comme on ouvre un livre.
MacBook Air : clavier et trackpad de MacGeneration sur Vimeo.
Avec son aspect glossy, l’écran du MacBook Air a un côté très tape-à-l’œil. Les couleurs sont vives et riches, et la dalle est suffisamment lumineuse quel que soit le contexte. Du fait de la petite taille de l’écran, l’effet ‘miroir ’ est nettement moins perturbant que sur un iMac.
MacBook Air : écrans par MacGeneration sur Vimeo
Les portables Apple n’ont jamais brillé par la qualité de leur haut-parleur. Le MacBook Air n’échappe à la règle. Le sien est mono et non stéréo et dissimulé sous la partie droite du clavier. Le son est nettement en retrait par rapport à un MacBook Pro et encore ces derniers ne font pas des étincelles. C’est heureux finalement qu’Apple ait jugé utile de laisser une sortie audio pour y brancher un casque.
MacBook Air : audio par MacGeneration sur Vimeo
Les applications…
Au fur et à mesure que nous poursuivions l’installation d’applications supplémentaires sur le MacBook Air, nous avons été plutôt surpris par ses performances. Nous disposions du modèle à 1.6 GHz. Ce n’est pas une bombe, mais à l’usage, l’ordinateur est suffisamment véloce pour faire tourner dans de bonnes conditions l’immense majorité des logiciels.
Il exécute parfaitement les tâches du quotidien : Safari, Mail, Pages, iPhoto, pour n’en citer que quelques-uns s’exécutent sans broncher. Aperture 2 affiche également des performances honorables sur un MacBook Air. C’est bien entendu un peu plus lent que sur un MacBook ou un MacBook Pro, mais cela reste parfaitement exploitable si vous avez occasionnellement des petites quantités de fichiers RAW à travailler ou pour faire un tri rapide d’images.
Le fait d’avoir 2 Go de RAM donne une certaine aisance à l’ordinateur et ne le contraint pas à swapper en permanence. Concernant les performances du disque dur, elles sont meilleures que ce qu’on aurait pu penser.
Pour faire simple, le MacBook Air est un MacBook légèrement moins puissant. Si les performances du MacBook sont largement suffisantes pour vos besoins, alors le passage à l’Air ne devrait pas être un handicap. Et pour ceux qui sont restés à une architecture PowerPC, le gain est manifeste.
Bien entendu, certains domaines lui demeurent inaccessibles comme les jeux 3D gourmands, le chipset vidéo du MacBook Air étant identique à celui de son grand frère. Au passage, pour plus de confort, il est possible de relier l’ordinateur à un moniteur externe via un câble fourni. Connecté à un Apple Cinema Display 23’, le système a continué à parfaitement se comporter.
Les performances
Pour avoir une idée des performances du MacBook Air, nous avons fait des tests avec Cinebench. Nous avons également eu recours à deux applications Automator, la première appliquant avec Aperçu une série de transformation à une centaine d’images et la seconde, qui se charge de dupliquer un dossier de 270 Mo et ensuite de tout compresser. Puis, nous avons utilisé QuickTime Pro pour encoder un film HD de manière à ce qu’il soit visible sur un iPod. Enfin, nous avons fait appel à Pages pour faire défiler un document de 200 pages.
Notez enfin que GeekBench qui concentre ses tests sur le processeur, lui confère un score de 2051, ce qui lui permet quand même de devancer un Power Mac G5 Dual Core 2,3 GHz et de faire un tout petit peu moins bien que le Mac mini Core Duo à 1,67 GHz.
L’autonomie
Sur son site, Apple promet une autonomie de 5 heures. Le MacBook Air étant dépourvu de lecteur de DVD, nous n’avons pas pu effectuer notre traditionnel test qui consiste à lire un film en boucle jusqu’à ce que le portable s’essouffle.
Dans le cadre d’une utilisation courante (traitement de textes, mail, web, téléchargement de fichiers, édition d’images), le système a tenu 2 heures et 25 minutes. Précisons que ce test a été effectué avec les options sans fil activées et la luminosité au tiers. Nul doute que dans le cadre d’une utilisation minimaliste, le portable se rapproche de l’autonomie promise par Apple, mais quoi qu’on en dise, cela reste l’un des gros défauts de cet ordinateur.
Un tel ultraportable aurait mérité d’avoir une autonomie d’au moins six heures. Dans l’état des choses, il n’est pas pensable de se déplacer pendant toute une journée avec son MacBook Air sans devoir tôt ou tard passer par la case ‘Chargement’. Un désagrément qui aurait pu être à moitié pardonné si le changement de la batterie avait été rendu possible.
Pour ne rien arranger, le rechargement complet de la batterie du MacBook Air prend un temps fou lorsque vous le rechargez tout en continuant à travailler. Au passage, notez que l’accès au connecteur MagSafe est moins accessible que sur les MacBook / MacBook Pro.
Les choix controversés d’Apple
Avec le MacBook Air, Apple donne l’impression comme qu’avec le Cube d’avoir trop misé sur le design au détriment du reste. Et c’est bien dommage, car il manque peu de choses pour que ce portable soit le plus réussi de la gamme. Lorsque les ingénieurs d’Apple ont planché sur le MacBook Air, leur objectif était de faire la machine la plus fine possible tout en gardant un certain niveau de puissance.
Au quotidien, il y a des choix d’Apple que l’on accepte très bien, d’autres beaucoup moins. Ainsi, l’absence de lecteur CD se compense plutôt bien par le service de partage de CD ou par ceux qui en ont un usage assez fréquent par le lecteur SuperDrive externe. L’absence de port Ethernet peut se justifier également, l’accès sans fil en 802.11n permet d’atteindre des débits largement suffisants. De même, ne proposer qu’un port USB convient la plupart du temps. Soit vous êtes sur la route, et vous n’avez qu’un accessoire (un disque dur, un appareil photo…) à connecter à votre Mac, soit vous êtes chez vous à votre bureau, et un hub fera parfaitement l’affaire.
Reste maintenant les choix plus difficiles à comprendre : outre la batterie inamovible qui aurait pu être pardonnée en partie si l’autonomie du MacBook Air était nettement plus importante, on regrettera l’absence d’un port FireWire 400, ne serait-ce que par souci de compatibilité. Il faut remonter à 2000 pour trouver un Macintosh dépourvu de cette interface si chère à Apple. Mais finalement, le plus gros reproche que l’on fera à Cupertino, c’est d’avoir doté le MacBook à disque dur d’un modèle de seulement 80 Go. Apple n’aurait-elle pas pu l’équiper d’un disque de 160 Go, le même que celui qui équipe l’iPod classic ?
Avec un tel disque, le MacBook Air aurait été en mesure de s’affranchir du simple statut de compagnon d’iMac. Sur ce coup, Apple a sans doute manqué d’ambition. Cela aurait permis également au MacBook Air de mieux s’affirmer face au MacBook et au MacBook Pro. Vendu à 1699 €, le petit dernier de la gamme d’Apple a malgré tout bien du mal à se distinguer de son grand frère. Dans la gamme MacBook, la configuration la plus proche est à 1100 € environ (si l’on prend en compte l’achat d’un giga de mémoire supplémentaire). Moyennant 500 € de plus, Apple vous propose d’économiser un kilogramme. Est-ce que les clients d’Apple accepteront un tel compromis ? Sans doute oui pour les ‘road warriors’ comme disent les Américains. Mais pour les autres, rien n’est moins sûr.
Le mot de la fin
Si mobilité est pour vous le maître mot et que vous cherchez un compagnon à votre iMac, le MacBook Air est une option très intéressante. Disons-le franchement c’est une superbe machine. Élégante, légère, suffisamment puissante pour les tâches de tous les jours. Elle a beaucoup d’atouts pour plaire, mais également beaucoup de défauts, une autonomie perfectible, un disque dur rikiki, l’absence de FireWire, des outils comme le service de partage de CD ou l’assistant de migration perfectible. Mais son plus grand défaut sans doute est son positionnement mal affirmé. Pour tenir la dragée haute au MacBook, il aurait fallu qu’Apple dote un peu plus richement l’Air ou rapproche son prix du MacBook noir.