On a vu ces derniers temps passer des images de concepts de tablettes Apple remontant aux années 90. Arno Gourdol, un ancien ingénieur d'Apple, livre ses souvenirs sur l'un de ces projets basé sur un PowerBook. Ils précédèrent l'arrivée du Newton. Pour situer l'individu, Gourdol est français, il travailla longtemps chez Apple, en dernier lieu sur la refonte de l'interface du Finder avec le premier Mac OS X. Il a rejoint Adobe depuis 2001 où il a travaillé sur la Creative Suite, Bridge et aujourd'hui sur AIR.
Arno raconte qu'à l'occasion de la conférence des développeurs Apple de 1992 - il était étudiant à Grenoble à l'époque - il découvrit une démo de reconnaissance de l'écriture. Chose étonnante à l'époque. Epaté, il rejoignit immédiatement Apple comme stagiaire pendant le même été… et il y resta finalement dix ans.
A ce moment là, Apple travaillait sur un projet baptisé PenLite dont la partie matérielle s'appuyait sur un portable de type PowerBook Duo (les "ultraportables" de la Pomme à l'époque). La machine était en tous points identique à un Duo si ce n'était l'absence de clavier et la présence d'un écran capable de détecter les actions d'un stylet. Arno faisait partie d'une équipe chargée d'écrire la couche logicielle permettant l'utilisation des applications Mac OS standard par ce biais du stylet. Ce qui révéla différentes contraintes pratiques, comme la main qui masque les menus lorsqu'on les clique au stylet ou les touches de raccourcis clavier (Option, commande, etc.) dont l'absence pesait très rapidement.
L'ingénieur explique qu'il étudia l'idée de gestes pour palier la disparition des touches de raccourcis, des recherches qui se traduisirent en différents brevets. Il raconte aussi que deux développeurs en 1993 leur rendirent visite avec un prototype de logiciel de dessin assez sophistiqué où les tracés imprécis de l'utilisateur se voyaient automatiquement corrigés. Encouragés par Apple à poursuivre leurs travaux, ces deux hommes transformèrent leurs idées en une application qui fut rachetée et s'appelle aujourd'hui… Flash.
Le projet PenLite fut stoppé l'année suivante, en août 1993, pour concentrer tous les efforts vers la réalisation du Newton. Bien que déçu par cette décision, Arno concède que ces développements avaient mis en lumière les difficultés et les limitations inhérentes à l'emploi d'une interface d'ordinateur de bureau pour un produit de type tablette.
Un tiraillement, estime-t-il, dont sont toujours victimes les Tablet PC actuels tournant avec Windows, "Utiliser pour une tablette une interface utilisateur conçue pour un ordinateur de bureau, ça revient à vouloir manger une soupe de pois avec une fourchette". Mais cette expérience avait également montré que ce format compact, que l'on pouvait tenir sous le bras, ouvrait à une relation différente, plus personnelle, plus intime, que ne le permettrait n'importe quel portable classique.
Et de conclure son billet par un souhait "Reste à espérer que l'on verra très prochainement des appareils de la taille d'un presse papier dotés d'une interface utilisateur conçue tout exprès. Je veux manger ma crème glacée avec une cuillère".
Arno raconte qu'à l'occasion de la conférence des développeurs Apple de 1992 - il était étudiant à Grenoble à l'époque - il découvrit une démo de reconnaissance de l'écriture. Chose étonnante à l'époque. Epaté, il rejoignit immédiatement Apple comme stagiaire pendant le même été… et il y resta finalement dix ans.
A ce moment là, Apple travaillait sur un projet baptisé PenLite dont la partie matérielle s'appuyait sur un portable de type PowerBook Duo (les "ultraportables" de la Pomme à l'époque). La machine était en tous points identique à un Duo si ce n'était l'absence de clavier et la présence d'un écran capable de détecter les actions d'un stylet. Arno faisait partie d'une équipe chargée d'écrire la couche logicielle permettant l'utilisation des applications Mac OS standard par ce biais du stylet. Ce qui révéla différentes contraintes pratiques, comme la main qui masque les menus lorsqu'on les clique au stylet ou les touches de raccourcis clavier (Option, commande, etc.) dont l'absence pesait très rapidement.
L'ingénieur explique qu'il étudia l'idée de gestes pour palier la disparition des touches de raccourcis, des recherches qui se traduisirent en différents brevets. Il raconte aussi que deux développeurs en 1993 leur rendirent visite avec un prototype de logiciel de dessin assez sophistiqué où les tracés imprécis de l'utilisateur se voyaient automatiquement corrigés. Encouragés par Apple à poursuivre leurs travaux, ces deux hommes transformèrent leurs idées en une application qui fut rachetée et s'appelle aujourd'hui… Flash.
Le projet PenLite fut stoppé l'année suivante, en août 1993, pour concentrer tous les efforts vers la réalisation du Newton. Bien que déçu par cette décision, Arno concède que ces développements avaient mis en lumière les difficultés et les limitations inhérentes à l'emploi d'une interface d'ordinateur de bureau pour un produit de type tablette.
Un tiraillement, estime-t-il, dont sont toujours victimes les Tablet PC actuels tournant avec Windows, "Utiliser pour une tablette une interface utilisateur conçue pour un ordinateur de bureau, ça revient à vouloir manger une soupe de pois avec une fourchette". Mais cette expérience avait également montré que ce format compact, que l'on pouvait tenir sous le bras, ouvrait à une relation différente, plus personnelle, plus intime, que ne le permettrait n'importe quel portable classique.
Et de conclure son billet par un souhait "Reste à espérer que l'on verra très prochainement des appareils de la taille d'un presse papier dotés d'une interface utilisateur conçue tout exprès. Je veux manger ma crème glacée avec une cuillère".