Avec les MacBook Pro à base de M3, Apple a modifié la structure de ses systèmes sur puce, notamment en musclant (un peu) les cœurs basse consommation, parfois notés « E ». Et Howard Oakley, un habitué de ce genre d'analyse, a décidé d'aller vérifier comment les cœurs en question se comportent. Il se concentre surtout sur la puce M3 Pro, face à la puce M1 Pro.
Pour les cœurs performants (« P »), d'abord, il indique qu'ils fonctionnent dans un cluster (c'est-à-dire un groupe de cœurs) plus large. Les puces M1 et M2 étaient composées de clusters de deux (M1/M2) ou quatre (les variantes Pro, Max et Ultra) cœurs, quand le M3 ne possède qu'un cluster de quatre cœurs et les autres variantes un ou plusieurs clusters de six cœurs. Ce point peut amener un changement de fonctionnement dans des cas précis : si une application emploie intensivement un ou deux cœurs, elle va probablement monopoliser quatre cœurs P sur une puce M3, quand il est possible d'utiliser deux blocs de cœurs P en parallèle sur une puce M1. Il est donc parfois possible que les applications lourdes se retrouvent sur les cœurs E, ce qui peut avoir un impact sur les performances. C'est un cas particulier ou passer d'un MacBook Pro à base de M3 à un modèle Pro ou Max a du sens.
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Des cœurs E équilibrés différemment
Un point intéressant vient des fréquences des cœurs E. Dans une puce M1 Pro (qui a moins de cœurs E), la fréquence maximale est aux alentours de 2 GHz et la fréquence minimale de 972 MHz. Dans une puce M3 Pro, les cœurs E ont une fréquence plus élevée en charge avec une tâche qui a une priorité élevée (2 748 MHz) mais une fréquence plus faible (744 MHz) quand la priorité est faible.
Pour la priorité faible, même en prenant en compte que la nouvelle génération de cœurs E est plus rapide à fréquence identique, Howard considère que le temps de traitement va être plus long sur les puces M3, mais en consommant moins. Compte tenu des tâches en question, qui tournent en arrière-plan, ce n'est normalement pas un problème : si le traitement d'une sauvegarde Time Machine ou la réception d'un e-mail prennent un peu plus de temps, l'utilisateur ne devrait pas le voir.
Pour les tâches avec une priorité élevée, la donne est différente : le gain en fréquence et celui en efficacité doivent permettre de compenser le fait que certaines tâches se retrouvent sur les cœurs E plutôt que sur les cœurs P. Dans la pratique, dans une comparaison directe, une puce M1 (ou M2) reste plus lente qu'une puce M3 : la nouvelle génération compense les choix techniques par une efficacité plus élevée et par un nombre plus élevé de cœurs E (pour la puce M3 Pro).
En effet, alors que le gain sur certaines unités est à peu près équivalent au gain en fréquence (+30 % de gains pour une augmentation de 26 % de la fréquence), il est de 67 % selon Howard pour les calculs vectoriels, ce qui implique des changements significatifs. Qui plus est, la structure de la puce M1 Pro diffère sensiblement de la puce M3 Pro : la première est en 8+2 (huit cœurs P, deux cœurs E), la seconde en 6+6 (six cœurs P, six cœurs E). Dans ses tests, la puce M3 Pro est plus rapide que la puce M1 Pro, même quand il y a plus de threads que de cœurs P, ce qui montre que les cœurs E sont efficaces.
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Dans la pratique, les différents choix d'Apple montrent surtout que la consommation n'est pas équilibrée de la même façon : les puces récentes consomment moins quand l'ordinateur est au repos ou quand des tâches qui emploient peu le CPU sont exécutées — par exemple du décodage vidéo pour regarder un film — et que les tâches qui nécessitent beaucoup de puissance demandent plus d'énergie, mais probablement pendant un temps plus court étant donné les gains en performances. Et ce sont deux points intéressants pour les utilisateurs.