L’Union européenne, l’Allemagne et les Pays-Bas ont ouvert leurs propres instances Mastodon. Contrairement aux réseaux sociaux traditionnels gérés par une entreprise privée, l’un des intérêts du fediverse, dont Mastodon est le représentant le plus connu, est précisément d’être décentralisé et open-source. Même s’il existe de très grosses instances où l’on peut ouvrir son compte, n’importe qui peut créer son propre serveur et communiquer avec le reste du réseau. Ce qui est l’idéal pour héberger des comptes institutionnels et même si cela reste encore rare, ces trois exemples sont intéressants.
L’Union européenne a ouvert social.network.europa.eu au printemps 2022 et cette instance héberge actuellement 22 comptes représentant des institutions européennes officielles. La Commission européenne a le sien, tout comme l’Agence de l’Union européenne pour le programme spatial (EUSPA), l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) ou encore la Cour de justice de l’UE. À la même époque, l’Allemagne avait fait de même et son instance social.bund.de héberge pas moins de 95 comptes à l’heure actuelle. Beaucoup plus récemment, le gouvernement néerlandais a ouvert en juillet social.overheid.nl qui rassemble onze comptes officiels.
Ouvrir sa propre instance sur le fediverse apporte plusieurs avantages aux institutions. Comme elles sont fermées, les seuls comptes qui s’y trouvent sont officiels et ils n’ont pas besoin de recevoir une certification par le biais d’un tiers. C’est aussi une bonne manière de garder le contrôle sur sa communication et sur les données associées : un gouvernement peut communiquer par ce biais sans offrir à des entreprises privées, en général américaines, les données de ses administrés. En contrepartie, les utilisateurs du fediverse restent moins nombreux que ceux des réseaux sociaux traditionnels, ce qui explique sans doute pourquoi peu d’institutions ont encore franchi le pas.