Le groupe Iliad va investir un milliard d'euros sur les quinze prochaines années pour réduire son empreinte environnementale. L'objectif est triple : parvenir dès cette année à un approvisionnement en électricité 100% d'origine renouvelable ; en 2035, la maison mère de Free vise « 0 émission nette » sur ses émissions directes. Puis, en 2050, 0 émission nette sur les « émissions les plus significatives ». Le tout au travers de « dix engagements pour le climat » compilés sur cette page.
L'abonnée Free (en France) et en Italie (Iliad) consomme en moyenne 2,3 kg de CO2 par an, « l'équivalent de 12 heures de chauffage »1. Parmi les engagements dont le but est de réduire encore cette empreinte carbone, figurent entre autres l'amélioration de l'efficacité énergétique des réseaux fixes et mobiles, des centres de données Scaleway « à très haute performance environnementale », le renforcement de la performance environnementale des Freebox, un investissement dans les puits de carbone, ou encore la mise en place d'un suivi régulier des progrès réalisés.
Le livret d'Iliad donne tous les détails sur la feuille de route d'Iliad, et sur le mantra de l'entreprise en matière d'environnement : « L’objectif n’est plus, pour une entreprise, d’être neutre, mais de contribuer à la neutralité: le processus n’est plus statique, mais dynamique. L’entreprise doit viser non plus à atteindre une neutralité ponctuelle et immédiate, mais à gérer dynamiquement sa performance climat afin de maximiser sa contribution à l’atteinte de la neutralité mondiale ».
Un des aspects intéressants de cette démarche est l'accent mis sur la 5G, allant à rebours du discours qu'on entend chez des organisations écologistes et certains hommes et femmes politiques. Pour Iliad, la 5G est la première technologie mobile « green by design », elle a intégré des fonctions d'économie d'énergie avancées dès sa conception : « Une antenne 5G permettra ainsi de transporter jusqu’à 10 fois plus de données qu’une antenne 4G, avec une consommation d’énergie maîtrisée ».
Cet argument d'une 5G « écolo » rejoint ce que disait Stéphane Richard, le patron d'Orange, sur le même sujet (lire : « Obscurantisme », « écologie punitive » : Stéphane Richard tape dur sur les opposants à la 5G). Iliad appelle d'ailleurs à un travail en commun : régulateur, sous-traitants, concurrents, tous doivent mettre la main à la pâte. Y compris… le gouvernement. Le Figaro rapporte le coup de gueule de Xavier Niel lors de la conférence vidéo de présentation des engagements d'Iliad.
On est coincé entre les déclinistes et un pouvoir politique qui ne fait rien. Les politiques manquent de courage. Et quand ils n'ont pas le courage de prendre les mesures qui sont nécessaires, c'est à la société privée de s'en charger. D'une manière législative, ils ne feront rien, ça ne sert à rien d'attendre.
Le fondateur d'Iliad est pourtant un proche d'Emmanuel Macron, mais les ponts semblent coupés. Xavier Niel a aussi en tête le subventionnement des smartphones pratiqués par la concurrence (et parfois, par Free Mobile…), qui encourage les consommateurs à changer fréquemment de smartphones. Un gâchis pour l'environnement, alors que ces appareils représentent 70% de l'empreinte écologique du numérique en France.
Free est en guerre contre les autres opérateurs sur le sujet : en avril 2020, le trublion réclamait 612 millions d'euros à Bouygues Telecom devant le tribunal de commerce de Paris pour concurrence déloyale. Pour Free, la subvention d'un smartphone est « un crédit à la consommation et une pratique trompeuse ». Dans le cadre de ses engagements, Iliad se fixe pour objectif de concevoir des produits qui consomment de moins en moins et qui peuvent être réutilisés et recyclés.
En plus du « refus d’une politique commerciale de renouvellement anticipé des terminaux mobiles », Iliad annonce d'ailleurs un effort sur la collecte au sein des Free Centers ainsi que le réemploi ou le recyclage des terminaux mobiles.
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Iliad compte 13,4 millions d'abonnés mobiles en France (6,8 millions en Italie) et 6,6 millions dans le fixe. ↩︎