Windows 10 a réglé bien des points de crispation de ses prédécesseurs, c’est un fait. Mais il en a ajouté un nouveau : il a tendance à télécharger des mises à jour au moment même où l’on a besoin de toute sa bande passante, et à forcer leur installation au moment même où l’on a besoin… d’utiliser sa machine. Le débat sur les mises à jour automatiques rebondit à chaque révision ou presque, mais pourrait trouver sa conclusion avec la future « Creators Update ».
Microsoft voit Windows 10 comme le « Windows ultime », qui serait constamment revu et corrigé, jusqu’à la fin des temps. D’abord « encouragés » à effectuer la mise à jour gratuite, les utilisateurs de Windows 7 et de Windows 8 y ont rapidement été « fermement invités », voire « forcés » lorsqu’elle s’est téléchargée automatiquement. Une fois sur Windows 10, il est difficile d’échapper à l’écran bleu des mises à jour, qui apparait régulièrement au redémarrage, et peut bloquer l’utilisation de l’ordinateur pendant quelques minutes à quelques heures.
Comme ces mises à jour sont téléchargées en arrière-plan, elles peuvent poser problème aux utilisateurs de connexions soumises à un quota, comme la plupart des connexions cellulaires et encore beaucoup de connexions ADSL et fibre. Microsoft offre bien quelques réglages permettant d’adapter le comportement du mécanisme de téléchargement automatique, et d’autres permettant de repousser l’installation automatique, mais aucun bouton permettant purement et simplement de couper l’ensemble des mises à jour.
Du moins jusqu’à la build 14997 de la « Creators Update », une future mise à jour majeure de Windows 10 attendue pour la fin du printemps. Elle intègre un bouton « Pause » permettant de couper les mises à jour pendant 35 jours, à l’exception des mises à jour de l’antivirus Windows Defender. Sans abandonner sa stratégie de mise à jour permanente, puisque cette option n’est que temporaire (et pourrait être retirée dans de futures builds), Microsoft propose un compromis.
La quasi-rolling release de Windows 10 peut frustrer certains utilisateurs, mais Microsoft n’est pas prête de revenir à un développement entièrement inscrit dans des cycles longs, une approche qui a condamné Windows Mobile. Windows, comme macOS, est aujourd’hui en « bêta permanente » : des millions d’utilisateurs installent des versions de développement revues chaque semaine ou presque, et les autres utilisent des versions finalisées mais pas toujours stabilisées.
La distinction entre les mises à jour mineures et les mises à jour majeures n’a pas tout à fait disparu : la Creators Update met l’accent sur la création 3D, tout comme macOS Sierra a mis l’accent sur l’intelligence artificielle. Mais la portée de ces mises à jour majeures n’est plus aussi importante que par le passé, et les mises à jour mineures intègrent de plus en plus régulièrement des nouveautés fonctionnelles. Microsoft recule aujourd’hui pour mieux sauter dans le futur.
Rappelons au passage que macOS dispose d’un système de mise à jour très similaire à celui de Windows 10, à ceci près que ses options sont plus clairement accessibles dans la section App Store des Préférences système. Vous pourrez y (dés)activer le téléchargement en tâche de fond, l’installation automatique des mises à jour d’applications et/ou du système, et le téléchargement des apps achetées sur d’autres Mac. Mieux vaut ne pas couper la mise à jour des « fichiers de données système » et des mises à jour de sécurité, toutefois.