L'iPhone va inévitablement passer à l'USB-C puisque la Commission européenne a posé de nouvelles règles en matière de connectique sur ces produits. C'est en substance ce qu'a répondu Greg Joswiak, le patron du marketing d'Apple. Il était invité, aux côtés de Craig Federighi, à une courte conférence organisée par le Wall Street Journal.
Joswiak n'est pas allé jusqu'à dire à partir de quel modèle le Lightning cédera sa place sur l'iPhone mais Bruxelles a été claire à ce sujet : à l'automne 2024, tous les smartphones devront y passer. C'est à dire essentiellement Apple.
Europe : la directive sur le chargeur universel est définitivement adoptée
Ce choix n'est toujours pas du goût d'Apple, Joswiak l'a poliment fait comprendre, expliquant qu'il préférait que les gouvernements indiquent des directions plutôt qu'ils ne les imposent par la loi. Joswiak préférait l'approche consistant à opérer un changement sur l'adaptateur secteur — qui est désormais muni d'une prise USB-C chez Apple — mais en ne touchant pas au câble en lui-même.
Quand aurons-nous droit à un iPhone avec USB-C ?
De son point de vue, le Lightning remplit très bien son rôle — malgré les performances permises par l'USB-C — puisque la majorité des gens utilise ce câble uniquement pour charger les téléphones. Reste qu'avec ce calendrier désormais imposé, il y a quelques chances de voir de l'USB-C sur iPhone dès l'année prochaine, plutôt que dans deux ans.
Les deux hauts responsables ont répondu à d'autres questions et parfois répété des propos tenus précédemment, sur le sujet de la vie privée par exemple. Il y a eu celle toutefois à propos de l'absence d'une app Calculette sur iPad. Toujours pas d'explication pour éclairer la raison de cette éternelle omission — comme si le sujet relevait d'un secret d'État — mais Joswiak a répondu qu'il utilisait une app de tierce partie et que l'App Store en était rempli.
À propos de l'absence aussi de Messages sur Android, Federighi a été confronté au mail qu'il avait envoyé à Eddy Cue, le responsable des services d'Apple. Le second poussait à un portage de cette app et d'iMessages sur Android alors que Federighi y voyait un moyen commode pour les parents de préférer l'achat d'un smartphone Android pour leurs enfants, puisque la messagerie aurait pu fonctionner sur les deux plateformes.
En 2013, Eddy Cue voulait iMessage sur Android 🆕
Federighi a répondu ici en ressortant le second argument qu'il avait déroulé à Eddy Cue, à savoir que créer une bonne version Android de Messages et de rendre le service compatible signifiait des investissements d'une tout autre nature que ceux nécessaires pour réaliser une app qui serait surtout là pour faire acte de présence.
Si nous devons entrer sur un marché et nous engager sur la voie de la conception d'une application, il faut qu'on s'y prenne de telle manière que cela crée une différence, pour énormément de clients et proposer une très bonne expérience utilisateur.
Si nous nous étions contentés de lancer une application qui n'aurait pas véritablement eu de masse critique sur d'autres plates-formes, tout ce qu'elle aurait fait c'est nous freiner sur toutes les innovations possibles destinées à nos clients et ça n'aurait pas mené à grand chose.
D'autres s'en tirent pourtant très bien et sans avoir les poches aussi profondes que celles d'Apple.