Le Consumer Protection Act, signé par Barack Obama en juillet 2010, oblige toute société commercialisant des produits sur le sol américain à faire la lumière sur la provenance des matières premières ayant servi à leur fabrication. En ligne de mire les « matières premières de la honte », ces matériaux rares dont la valeur entraîne des conflits dans des zones déjà en proie à des instabilités.
Le mouvement conflict-free, qui lutte contre cette filière, est connu depuis 2006 et le film Blood Diamond, qui mettait le doigt sur la filière du diamant, notamment en Afrique centrale. Depuis peu, le débat s'est déplacé sur le terrain de l'informatique, grande demandeuse de matières premières : le coltan/tantalite, le tungstène, l'étain ou l'or de nos ordinateurs proviennent notamment du Congo, et leur extraction est parfois entachée de sang.
Les sous-traitances en cascade, des mines artisanales aux grandes sociétés d'import/export en passant par la myriade d'acteurs chinois, posent le problème de la traçabilité de ces matériaux. Interrogé sur la question, Steve Jobs lui-même avouait son impuissance : « nous demandons à tous nos fournisseurs de s'engager par écrit à ne pas utiliser de "conflict minerals". Mais honnêtement, ils n'ont aucun moyen d'être sûrs. À moins que quelqu'un n'invente un moyen de tracer chimiquement les matières premières depuis la mine dont elles sont issues, ce sera un problème vraiment difficile à résoudre ».
Une impuissance qui n'a jamais freiné les ONG faisant pression pour que les industriels n'utilisent pas ces matériaux à l'origine douteuse et préfèrent des filières avec une plus grande traçabilité. Leur lobbying a été couronné de succès avec la signature du Consumer Protection Act : il a des conséquences sur l'ensemble de la chaîne et équivaut à un quasi-embargo sur les minéraux congolais, dont la traçabilité ne peut être assurée. Le gouvernement Kabila est ainsi en train de revoir l'ensemble du fonctionnement du secteur minier dans le pays : il devrait favoriser la constitution d'une industrie minière moins opaque.
À la fois pour assurer la traçabilité de leurs matières premières, mais aussi pour avoir le droit au label « conflict-free », Apple et Intel ont récemment rejoint la Electronic Industry Citizenship Coalition et notamment son programme « Conflict-Free Smelter », qui oblige les usines d'extractions de minerai à prouver qu'elles ne participent pas au financement des filières d'approvisionnement alimentant des conflits armés. Voilà qui devrait satisfaire le Enough Project, principal détracteur d'Apple sur le sujet.
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