Après s’être fait discret ces derniers mois, Tim Cook revient sur le devant de la scène. À moins de deux semaines de la conférence des développeurs (WWDC) et quelques jours après son intervention au Sénat sur les questions fiscales, Tim Cook était l’invité d’honneur de la conférence All Things D. À cette occasion, le patron d’Apple n’a pas fait d’annonces majeures, mais a évoqué bien des aspects de la stratégie d’Apple. Au programme : la télévision, le wearable computing, les changements intervenus à la tête d’Apple, des API plus flexibles…
Dès son arrivée dans la salle de conférence, Tim Cook n’a pas été ménagé. Il a été interrogé sur le changement de perception d’Apple. Walt Mossberg et Kara Swisher qui menaient l’interview lui ont rappelé que depuis un an, Samsung et Google avaient beaucoup progressé, que l’action Apple avait reculé de manière importante, et que pour certains, la firme de Cupertino avait perdu un peu de sa magie. Les deux journalistes ont été jusqu’à lui demander si la firme de Cupertino était en danger.
Tim Cook a rappelé l’ADN d’Apple, à savoir qu’elle était focalisée sur les produits. Et que toutes les statistiques à sa disposition (satisfaction des clients, part d’utilisation sur le web des terminaux iOS, chiffres de ventes), le poussaient à un certain optimisme. Le successeur de Steve Jobs ne voit pas la différence avec le passé. Apple a toujours eu des concurrents "compétents", citant Dell et Microsoft pour appuyer sa démonstration.
Cependant, il a avoué être déçu par le sort réservé à l’action Apple. Il trouve la situation frustrante pour les investisseurs et pour « nous ». Mais cela ne le dérange pas outre mesure, et de rappeler que par le passé, à plusieurs reprises, l’action avait été injustement délaissée par les investisseurs.
D’où la nécessité selon lui de se focaliser sur les produits et rien d’autre. Le travail d’Apple sera reconnu tôt ou tard. Bien entendu, il ne s’est pas épanché sur les produits en cours de gestation dans les labos d’Apple. Tim Cook a juste réaffirmé qu’Apple avait des « idées incroyables » et une feuille de route qui l’est tout autant. La culture qui a permis à Apple de commercialiser des produits comme le Mac, l’iPod ou l’iPhone est toujours là. Et de rappeler que certains employés qui ont participé à la création du premier Mac sont toujours dans ses rangs.
De fil en aiguille, Tim Cook a été invité à s’exprimer au sujet de l’Apple TV. 13 millions de petits boîtiers ont été vendus. Le plus intéressant dans l’affaire, c’est que la moitié d’entre eux ont été vendus ces douze derniers mois. Pour Tim Cook, c’est d’autant plus étonnant qu’Apple ne mène aucune action marketing pour le promouvoir.
L’Apple TV est un formidable moyen d’apprendre le fonctionnement de cette industrie. Toutefois, il a reconnu que ce n’était pas suffisant. Il a réaffirmé que l’expérience autour de la télévision pouvait être grandement améliorée. Le produit d’Apple corrige certains points, mais pas tous.
L’intérêt d’Apple pour ce marché n’a pas diminué, bien au contraire. Et l’autre avantage de l’Apple TV, c’est que cela a donné l'occasion à Apple de nouer des relations avec de nombreux acteurs du domaine. Bien entendu, Tim Cook a refusé d’entrer dans les détails, promettant en souriant aux deux journalistes d’être les premiers informés lorsqu’Apple passera à l’action.
Le patron d'Apple ne s’en est pas caché, outre la télévision, il s’intéresse beaucoup au wearable computing, cette informatique que l'on porte constamment, ou presque, sur soi. Pour lui, cette catégorie fait partie de l’ère du post-pc.
Il a évoqué le FuelBand de Nike qu’il utilise quotidiennement (lire : Nike+ FuelBand : un bracelet qui mesure votre activité sportive). Dans le domaine, Nike fait du très bon travail, de son point de vue (Tim Cook est membre du conseil d'administration de l'équipementier). Son bracelet s’intègre bien à iOS auquel il fait remonter un certain nombre d’informations sur votre activité physique. On trouve sur le marché de nombreux produits dans cette catégorie. Pour Tim Cook, le problème actuel, c’est qu’aucun produit de ce type n’est bon dès qu’il cherche à faire plus d’une chose à la fois.
Pour Tim Cook, l’industrie high-tech a encore beaucoup de progrès à faire avant que cette famille de produits se démocratise vraiment. Le problème, par exemple, avec les Google Glass, c’est qu’il faut convaincre les gens… de porter des lunettes. Et selon lui, personne n’en a envie, sauf s’il est obligé. Ce qui lui fait dire que ces lunettes ne pourraient trouver de clients qu'auprès de marchés très spécifiques.
À la question de savoir si la marque à la pomme allait se lancer dans le wearable computing, Tim Cook a sorti son joker avant toutefois de préciser que « cela pourrait être une autre branche de l’arbre », sous-entendu une branche d'activité viable. Par ailleurs, il a ajouté que les objets que l’on portait au poignet étaient beaucoup plus naturels. Et d’après lui encore, dans ce domaine, il y a des choses intéressantes à faire, surtout au niveau des capteurs.
C’est à peu de choses près le même type de discours que l’on a entendu dans la presse américaine lorsque "les fameuses sources bien informées" décrivaient l'iWatch (lire : Et si Apple sortait une iWatch !)
À force de parler de Google, Tim Cook a été invité à s’exprimer sur Android. Sur le succès que connaît le système d’exploitation de Google qui, en l’espace de quelques mois, s’est imposé comme un élément indispensable aux constructeurs de smartphones et aux opérateurs de téléphonie mobile.
La vision de Tim Cook sur le sujet n’est pas inintéressante. Pour lui, gagner ne signifie pas forcément vendre le plus. Il estime qu’Apple fait les meilleurs PC, mais rappelle que ce n’est pas elle qui vend le plus d’ordinateurs. Un raisonnement invalidé toutefois par l’iPad et l’iPod, deux produits qui dominent leur catégorie respective.
L’iPhone pour lui est dans la même situation que le Mac. Mais ce qui compte pour Tim Cook, c’est l’usage qui est fait de ces différents appareils. Il a affirmé par exemple qu’il y avait deux fois plus de transactions de commerce électronique avec l’iPad qu’avec tous les appareils Android combinés (smartphones et tablettes).
Et d’enfoncer le clou en affirmant qu’il y a beaucoup de smartphones qui sont en fait des feature phones ou du moins que les utilisateurs s’en servent comme de bêtes téléphones. Au bout du compte, pour Cook, l’utilisateur est le seul juge. Il a pris l’exemple de l’iPad qui est le produit de sa catégorie avec le plus fort taux de satisfaction utilisateur. Ce qui compte pour Apple, c’est de changer la vie de ses utilisateurs, pas d’en vendre le plus.
Invité à en dire plus sur iOS, Tim Cook a affirmé être très pressé de présenter les avancées d’Apple dans le domaine, lors de la conférence des développeurs qui s'ouvre le 10 juin.
À l’automne dernier, sans qu’on l’ait vu venir, Apple a remanié en profondeur l'organigramme de sa direction. Si l’annonce la plus marquante fut le départ de Scott Forstall, la véritable volonté derrière cette réorganisation est de permettre plus de collaboration entre les différentes divisions d’Apple (lire : Apple : Tim Cook fait sa révolution).
Apple ne s’était pas expliquée sur le sujet, Tim Cook lors de cette conférence a donné quelques éléments de réponse, tout en refusant de s'exprimer sur le cas particulier des absents, à savoir Scott Forstall. Pour lui, la clé dans le post-PC, c’est de marier matériel, logiciel et services et de tellement les combiner qu’on ne peut plus les distinguer. « La magie est à l’intersection ». Partant de ce constat, il a paru naturel à Tim Cook de donner à Jonathan Ive davantage de responsabilités et que sa contribution porte également sur le logiciel qui fonctionne sur le matériel qu'il a dessiné avec son équipe.
À en croire Tim Cook, cette réorganisation a été fructueuse. En à peine sept mois, elle a apporté d’incroyables changements et a donné l'occasion aux différentes équipes de passer plus de temps à trouver cette fameuse magie au milieu de ce triptyque matériel, logiciel et services. Il a félicité ses lieutenants qui font un travail « fantastique » : Craig Federighi pour iOS et OS X et Eddy Cue pour les services. Fatalement, un tel changement n’aurait sans doute pas été possible sous l’ère Jobs. Mais Tim Cook a affirmé qu’il a agi dans le seul intérêt d’Apple.
Avant les questions-réponses, Tim Cook a été invité à s’expliquer sur la stratégie produit d’Apple. Contrairement à l’iPod, l’iPhone et l’iPad (même si elle a commencé à le faire avec le mini) n’ont pas été beaucoup déclinés dans d'autres formats.
Tim Cook a expliqué que la gamme d’iPod répondait à des besoins très différents des clients. L’iPod mini proposait quelque chose de très spécifique par rapport à l’iPod classic, sans parler du shuffle qui n’avait pas du tout les mêmes fonctionnalités que les autres baladeurs de la gamme.
La question pour Apple est de savoir si l’on peut plus ou moins appliquer le même modèle à l’iPhone, et d'utiliser l’exemple d’un appareil avec un plus grand écran. Un grand écran peut être un plus, mais c’est aussi beaucoup de compromis. C’est un point parmi tant d’autres. Cook a expliqué à nouveau qu’il y a beaucoup d’autres paramètres très importants à prendre en compte dans un téléphone comme la qualité de l’écran, sa fidélité dans la reproduction des couleurs, l’autonomie, la longévité, etc.
Pour l’heure, Apple a tranché et l’écran Retina est ce qu’il y a de mieux selon Tim Cook, qui poursuit en affirmant que dans un monde hypothétique où les compromis n’existent pas, alors la taille de l’écran serait un élément de différenciation.
Autre marronnier chez Apple : ses réserves financières et leur utilisation. Tim Cook a rappelé qu’en moyenne, la firme de Cupertino faisait l’acquisition de six sociétés par an. Or cette année, Apple en est déjà à 9 ! Il a souligné qu’Apple ne rendrait pas publiques toutes ces acquisitions. Seulement celles où l'entreprise est contrainte de le faire.
Tim Cook a répété ne pas être opposé à l’idée de faire une très grosse acquisition, même si ce n’est pas forcément dans les plans d’Apple. Mais pour aboutir, une telle opération doit répondre à deux points bien précis : s’intégrer à la culture d’Apple et lui permettre de faire de très bons produits. À ce sujet, il a précisé qu’Apple n’avait jamais ressenti le besoin d’avoir un réseau social (et puis le petit essai en la matière avec Ping a donné ce que l'on sait, ndlr).
On devrait sans doute en savoir plus lors de la conférence des développeurs, mais Tim Cook a affirmé qu’à l’avenir certaines API (interfaces de programmation pour les développeurs, ndlr) seraient plus ouvertes. Tout est une question de position du curseur pour Tim Cook, qui précise qu’il ne faudrait pas que cela détériore l’expérience utilisateur.
Mais maintenant que son système d’exploitation a atteint une certaine maturité, Apple va lâcher du lest, afin de proposer à l’utilisateur des expériences plus riches et plus personnalisées. Toutefois, on n’est pas près de voir Facebook Home et ses Chat Heads arriver sur l’écran d’accueil d’iOS.
Tim Cook a été interrogé sur la publicité mobile, est-ce quelque chose d’important pour Apple ? Il a expliqué que la Pomme était entrée sur ce marché afin d’aider les développeurs à faire de l’argent. Et c’est tout le problème, elle n’agit pas pour son propre intérêt, mais pour celui des développeurs. Indéniablement, la question intéresse Cook, mais il reconnaît volontiers qu’il ne s’agit pas d’une des missions premières d’Apple.
Tim Cook s’est également montré beaucoup plus pragmatique que Steve Jobs sur Android. Il a affirmé ne pas avoir de problème religieux à l’idée de porter des applications Apple sur Android. « Si cela peut être bénéfique, nous le ferons ». Même chose pour iCloud, tout en précisant que cela n'avait pas de sens à l'heure actuelle.
Une fois de plus, Tim Cook a été invité à s’exprimer sur Plans. Le patron d’Apple explique que le service a été grandement amélioré ces derniers mois, tout en précisant qu’il reste beaucoup de travail à faire. Apple a mis de nombreuses personnes de talent sur ce produit pour l'améliorer et elle continue d’investir en conséquence. Contrairement à ce qu’affirmaient certaines rumeurs, Apple n’a pas tenté d’acheter Waze, a indiqué le PDG d’Apple (lire : Apple intéressé par Waze pour améliorer Plans ?).
Sur Mac, la suite iLife a été un élément différenciateur face aux PC. Qui joue ce rôle sur iOS ? Pour Tim Cook, la clé a été les apps de productivité. Le patron d’Apple a rappelé que Pages avait été l’application la plus vendue à ce jour sur iPad. Preuve s’il en faut que la tablette d’Apple ne sert pas qu’à consommer des contenus.
Cook a rappelé qu’Apple avait de nombreuses applications de création de contenus (GarageBand, iMovie…) et qu’elle comptait proposer des choses très intéressantes dans le domaine à l’avenir.
Apple est-elle en danger ?
Dès son arrivée dans la salle de conférence, Tim Cook n’a pas été ménagé. Il a été interrogé sur le changement de perception d’Apple. Walt Mossberg et Kara Swisher qui menaient l’interview lui ont rappelé que depuis un an, Samsung et Google avaient beaucoup progressé, que l’action Apple avait reculé de manière importante, et que pour certains, la firme de Cupertino avait perdu un peu de sa magie. Les deux journalistes ont été jusqu’à lui demander si la firme de Cupertino était en danger.
Tim Cook a rappelé l’ADN d’Apple, à savoir qu’elle était focalisée sur les produits. Et que toutes les statistiques à sa disposition (satisfaction des clients, part d’utilisation sur le web des terminaux iOS, chiffres de ventes), le poussaient à un certain optimisme. Le successeur de Steve Jobs ne voit pas la différence avec le passé. Apple a toujours eu des concurrents "compétents", citant Dell et Microsoft pour appuyer sa démonstration.
Cependant, il a avoué être déçu par le sort réservé à l’action Apple. Il trouve la situation frustrante pour les investisseurs et pour « nous ». Mais cela ne le dérange pas outre mesure, et de rappeler que par le passé, à plusieurs reprises, l’action avait été injustement délaissée par les investisseurs.
D’où la nécessité selon lui de se focaliser sur les produits et rien d’autre. Le travail d’Apple sera reconnu tôt ou tard. Bien entendu, il ne s’est pas épanché sur les produits en cours de gestation dans les labos d’Apple. Tim Cook a juste réaffirmé qu’Apple avait des « idées incroyables » et une feuille de route qui l’est tout autant. La culture qui a permis à Apple de commercialiser des produits comme le Mac, l’iPod ou l’iPhone est toujours là. Et de rappeler que certains employés qui ont participé à la création du premier Mac sont toujours dans ses rangs.
De fil en aiguille, Tim Cook a été invité à s’exprimer au sujet de l’Apple TV. 13 millions de petits boîtiers ont été vendus. Le plus intéressant dans l’affaire, c’est que la moitié d’entre eux ont été vendus ces douze derniers mois. Pour Tim Cook, c’est d’autant plus étonnant qu’Apple ne mène aucune action marketing pour le promouvoir.
L’Apple TV est un formidable moyen d’apprendre le fonctionnement de cette industrie. Toutefois, il a reconnu que ce n’était pas suffisant. Il a réaffirmé que l’expérience autour de la télévision pouvait être grandement améliorée. Le produit d’Apple corrige certains points, mais pas tous.
L’intérêt d’Apple pour ce marché n’a pas diminué, bien au contraire. Et l’autre avantage de l’Apple TV, c’est que cela a donné l'occasion à Apple de nouer des relations avec de nombreux acteurs du domaine. Bien entendu, Tim Cook a refusé d’entrer dans les détails, promettant en souriant aux deux journalistes d’être les premiers informés lorsqu’Apple passera à l’action.
Tim Cook n’est pas fan des Google Glass
Le patron d'Apple ne s’en est pas caché, outre la télévision, il s’intéresse beaucoup au wearable computing, cette informatique que l'on porte constamment, ou presque, sur soi. Pour lui, cette catégorie fait partie de l’ère du post-pc.
Il a évoqué le FuelBand de Nike qu’il utilise quotidiennement (lire : Nike+ FuelBand : un bracelet qui mesure votre activité sportive). Dans le domaine, Nike fait du très bon travail, de son point de vue (Tim Cook est membre du conseil d'administration de l'équipementier). Son bracelet s’intègre bien à iOS auquel il fait remonter un certain nombre d’informations sur votre activité physique. On trouve sur le marché de nombreux produits dans cette catégorie. Pour Tim Cook, le problème actuel, c’est qu’aucun produit de ce type n’est bon dès qu’il cherche à faire plus d’une chose à la fois.
Pour Tim Cook, l’industrie high-tech a encore beaucoup de progrès à faire avant que cette famille de produits se démocratise vraiment. Le problème, par exemple, avec les Google Glass, c’est qu’il faut convaincre les gens… de porter des lunettes. Et selon lui, personne n’en a envie, sauf s’il est obligé. Ce qui lui fait dire que ces lunettes ne pourraient trouver de clients qu'auprès de marchés très spécifiques.
À la question de savoir si la marque à la pomme allait se lancer dans le wearable computing, Tim Cook a sorti son joker avant toutefois de préciser que « cela pourrait être une autre branche de l’arbre », sous-entendu une branche d'activité viable. Par ailleurs, il a ajouté que les objets que l’on portait au poignet étaient beaucoup plus naturels. Et d’après lui encore, dans ce domaine, il y a des choses intéressantes à faire, surtout au niveau des capteurs.
C’est à peu de choses près le même type de discours que l’on a entendu dans la presse américaine lorsque "les fameuses sources bien informées" décrivaient l'iWatch (lire : Et si Apple sortait une iWatch !)
Tous les smartphones qui ne sont pas utilisés comme des smartphones
À force de parler de Google, Tim Cook a été invité à s’exprimer sur Android. Sur le succès que connaît le système d’exploitation de Google qui, en l’espace de quelques mois, s’est imposé comme un élément indispensable aux constructeurs de smartphones et aux opérateurs de téléphonie mobile.
La vision de Tim Cook sur le sujet n’est pas inintéressante. Pour lui, gagner ne signifie pas forcément vendre le plus. Il estime qu’Apple fait les meilleurs PC, mais rappelle que ce n’est pas elle qui vend le plus d’ordinateurs. Un raisonnement invalidé toutefois par l’iPad et l’iPod, deux produits qui dominent leur catégorie respective.
L’iPhone pour lui est dans la même situation que le Mac. Mais ce qui compte pour Tim Cook, c’est l’usage qui est fait de ces différents appareils. Il a affirmé par exemple qu’il y avait deux fois plus de transactions de commerce électronique avec l’iPad qu’avec tous les appareils Android combinés (smartphones et tablettes).
Et d’enfoncer le clou en affirmant qu’il y a beaucoup de smartphones qui sont en fait des feature phones ou du moins que les utilisateurs s’en servent comme de bêtes téléphones. Au bout du compte, pour Cook, l’utilisateur est le seul juge. Il a pris l’exemple de l’iPad qui est le produit de sa catégorie avec le plus fort taux de satisfaction utilisateur. Ce qui compte pour Apple, c’est de changer la vie de ses utilisateurs, pas d’en vendre le plus.
Invité à en dire plus sur iOS, Tim Cook a affirmé être très pressé de présenter les avancées d’Apple dans le domaine, lors de la conférence des développeurs qui s'ouvre le 10 juin.
Apple s’est réinventé pour le post-pc
À l’automne dernier, sans qu’on l’ait vu venir, Apple a remanié en profondeur l'organigramme de sa direction. Si l’annonce la plus marquante fut le départ de Scott Forstall, la véritable volonté derrière cette réorganisation est de permettre plus de collaboration entre les différentes divisions d’Apple (lire : Apple : Tim Cook fait sa révolution).
Apple ne s’était pas expliquée sur le sujet, Tim Cook lors de cette conférence a donné quelques éléments de réponse, tout en refusant de s'exprimer sur le cas particulier des absents, à savoir Scott Forstall. Pour lui, la clé dans le post-PC, c’est de marier matériel, logiciel et services et de tellement les combiner qu’on ne peut plus les distinguer. « La magie est à l’intersection ». Partant de ce constat, il a paru naturel à Tim Cook de donner à Jonathan Ive davantage de responsabilités et que sa contribution porte également sur le logiciel qui fonctionne sur le matériel qu'il a dessiné avec son équipe.
À en croire Tim Cook, cette réorganisation a été fructueuse. En à peine sept mois, elle a apporté d’incroyables changements et a donné l'occasion aux différentes équipes de passer plus de temps à trouver cette fameuse magie au milieu de ce triptyque matériel, logiciel et services. Il a félicité ses lieutenants qui font un travail « fantastique » : Craig Federighi pour iOS et OS X et Eddy Cue pour les services. Fatalement, un tel changement n’aurait sans doute pas été possible sous l’ère Jobs. Mais Tim Cook a affirmé qu’il a agi dans le seul intérêt d’Apple.
À quand une vraie gamme d’iPhone ?
Avant les questions-réponses, Tim Cook a été invité à s’expliquer sur la stratégie produit d’Apple. Contrairement à l’iPod, l’iPhone et l’iPad (même si elle a commencé à le faire avec le mini) n’ont pas été beaucoup déclinés dans d'autres formats.
Tim Cook a expliqué que la gamme d’iPod répondait à des besoins très différents des clients. L’iPod mini proposait quelque chose de très spécifique par rapport à l’iPod classic, sans parler du shuffle qui n’avait pas du tout les mêmes fonctionnalités que les autres baladeurs de la gamme.
La question pour Apple est de savoir si l’on peut plus ou moins appliquer le même modèle à l’iPhone, et d'utiliser l’exemple d’un appareil avec un plus grand écran. Un grand écran peut être un plus, mais c’est aussi beaucoup de compromis. C’est un point parmi tant d’autres. Cook a expliqué à nouveau qu’il y a beaucoup d’autres paramètres très importants à prendre en compte dans un téléphone comme la qualité de l’écran, sa fidélité dans la reproduction des couleurs, l’autonomie, la longévité, etc.
Pour l’heure, Apple a tranché et l’écran Retina est ce qu’il y a de mieux selon Tim Cook, qui poursuit en affirmant que dans un monde hypothétique où les compromis n’existent pas, alors la taille de l’écran serait un élément de différenciation.
Apple a déjà acheté 9 sociétés en 2013
Autre marronnier chez Apple : ses réserves financières et leur utilisation. Tim Cook a rappelé qu’en moyenne, la firme de Cupertino faisait l’acquisition de six sociétés par an. Or cette année, Apple en est déjà à 9 ! Il a souligné qu’Apple ne rendrait pas publiques toutes ces acquisitions. Seulement celles où l'entreprise est contrainte de le faire.
Tim Cook a répété ne pas être opposé à l’idée de faire une très grosse acquisition, même si ce n’est pas forcément dans les plans d’Apple. Mais pour aboutir, une telle opération doit répondre à deux points bien précis : s’intégrer à la culture d’Apple et lui permettre de faire de très bons produits. À ce sujet, il a précisé qu’Apple n’avait jamais ressenti le besoin d’avoir un réseau social (et puis le petit essai en la matière avec Ping a donné ce que l'on sait, ndlr).
Des API plus ouvertes
On devrait sans doute en savoir plus lors de la conférence des développeurs, mais Tim Cook a affirmé qu’à l’avenir certaines API (interfaces de programmation pour les développeurs, ndlr) seraient plus ouvertes. Tout est une question de position du curseur pour Tim Cook, qui précise qu’il ne faudrait pas que cela détériore l’expérience utilisateur.
Mais maintenant que son système d’exploitation a atteint une certaine maturité, Apple va lâcher du lest, afin de proposer à l’utilisateur des expériences plus riches et plus personnalisées. Toutefois, on n’est pas près de voir Facebook Home et ses Chat Heads arriver sur l’écran d’accueil d’iOS.
Les questions-réponses : iAd un intérêt tout relatif
Tim Cook a été interrogé sur la publicité mobile, est-ce quelque chose d’important pour Apple ? Il a expliqué que la Pomme était entrée sur ce marché afin d’aider les développeurs à faire de l’argent. Et c’est tout le problème, elle n’agit pas pour son propre intérêt, mais pour celui des développeurs. Indéniablement, la question intéresse Cook, mais il reconnaît volontiers qu’il ne s’agit pas d’une des missions premières d’Apple.
Tim Cook s’est également montré beaucoup plus pragmatique que Steve Jobs sur Android. Il a affirmé ne pas avoir de problème religieux à l’idée de porter des applications Apple sur Android. « Si cela peut être bénéfique, nous le ferons ». Même chose pour iCloud, tout en précisant que cela n'avait pas de sens à l'heure actuelle.
Apple n’a pas voulu racheter Waze
Une fois de plus, Tim Cook a été invité à s’exprimer sur Plans. Le patron d’Apple explique que le service a été grandement amélioré ces derniers mois, tout en précisant qu’il reste beaucoup de travail à faire. Apple a mis de nombreuses personnes de talent sur ce produit pour l'améliorer et elle continue d’investir en conséquence. Contrairement à ce qu’affirmaient certaines rumeurs, Apple n’a pas tenté d’acheter Waze, a indiqué le PDG d’Apple (lire : Apple intéressé par Waze pour améliorer Plans ?).
La clé de l’iPad : les apps de productivité
Sur Mac, la suite iLife a été un élément différenciateur face aux PC. Qui joue ce rôle sur iOS ? Pour Tim Cook, la clé a été les apps de productivité. Le patron d’Apple a rappelé que Pages avait été l’application la plus vendue à ce jour sur iPad. Preuve s’il en faut que la tablette d’Apple ne sert pas qu’à consommer des contenus.
Cook a rappelé qu’Apple avait de nombreuses applications de création de contenus (GarageBand, iMovie…) et qu’elle comptait proposer des choses très intéressantes dans le domaine à l’avenir.