2013 pourrait être l'occasion pour Apple de casser la mécanique de lancement de ses iPhone, devenue assez prévisible, à la fois par ses clients et par ses concurrents. Dans un édito intitulé "The 'iPhone 5S' problem", Rene Ritchie du site iMore, aborde ce sujet du renouvellement des iPhone qui voit chaque année un nouveau modèle majeur être suivi l'année suivante de son itération, ces séries "S".
iPhone Edge suivi par un iPhone 3G au nouveau design, remplacé par un 3GS plus rapide et capable de filmer ; iPhone 4 au nouveau design, avec écran Retina, FaceTime et l'enregistrement en 720p, suivi par un 4S plus rapide avec un meilleur appareil photo, l'enregistrement en 1080p et Siri. Puis l'iPhone 5 avec tout à la fois un nouveau design, un connecteur différent, un nouvel écran, des processeurs plus rapides et la 4G.
Le schéma est maintenant connu et rodé, c'est celui des évolutions Tick-Tock d'Intel appliqué à l'iPhone. Une année un tout nouvel iPhone, l'année d'après une itération "S" qui améliore l'existant. Un principe, s'il est reconduit qui amènera un iPhone 5S, "simple" amélioration du 5 actuel. Intéressant pour ceux restés sur des 4 ou 4s avec des engagements pluriannuels auprès des opérateurs, mais moins emballant pour les autres de par le caractère prévisible de cette mise à jour.
Problème, écrit Rene Ritchie, même si Apple a déplacé les périodes de sortie de son nouvel iPhone entre le milieu de l'été et l'automne, une partie des clients connaît maintenant ce rythme. Les concurrents d'Apple aussi, qui savent qu'avec le premier semestre de l'année on est dans le ventre mou du cycle de vie de l'iPhone, où le modèle du moment aura déjà perdu de sa fraîcheur et où son remplaçant se fera encore attendre quelques mois.
S'agissant d'HTC, on notera que son planning a été sérieusement malmené par son incapacité à sortir rapidement son One. Ses sous-traitants ne jugeant plus le fabricant taïwanais comme prioritaire (lire HTC snobée par ses fournisseurs). En outre, tant HTC que BlackBerry ont fort à faire pour arriver ne serait-ce qu'au mollet des ventes d'Apple. Le danger n'est pas encore là.
À ce stade de la compétition, la période de flottement entre deux lancements d'iPhone profite surtout à un acteur comme Samsung qui peut occuper à loisir la rumeur, les médias et les écrans publicitaires, en sachant qu'il sera seul en piste. Ironie de l'histoire, c'est plutôt une série "S" que Samsung a lancé avec son Galaxy S IV. Les autres grands du téléphone - Nokia par exemple - ne sont encore que des nains dans un duopole du smartphone dominé par Samsung et Apple.
L'inquiétude tourne autour de la capacité d'Apple à maintenir la pression avec un "simple" iPhone 5S. Les ventes de ses téléphones n'ont pas démérité à la fin 2012, loin de là (lire L'iPhone a dominé le marché américain à Noël). Lors des derniers résultats fiscaux 2013, Tim Cook a affirmé que la production d'iPhone 5, mais aussi d'iPhone 4, n'avait pu suivre la demande sur tout le dernier trimestre 2012 (Apple ne communique pas sur la ventilation des ventes entre les trois générations actuellement disponibles).
Des analyses le mois dernier ont montré à quel point, sur le marché américain du moins, Apple avait su tenir tête à tous ses concurrents, Samsung compris (lire Apple n° 1 du téléphone aux États-Unis : explications). Mais cette domination s'est faite aussi et surtout grâce aux iPhone 4 et 4S, encore majoritaires dans les ventes globales.
Verizon, le premier opérateur mobile américain, n'a pas dit autre chose à la fin janvier. Sur 9,8 millions de smartphones activés au dernier trimestre 2012, 6,2 millions ont été des iPhone et sur ce volume impressionnant pour un seul fabricant, les iPhone 4 et 4S ont encore pesé pour la moitié (lire Verizon : 63% d'iPhone vendus au dernier trimestre). Ce qui est remarquable en soi pour des modèles bien éloignés des canons en vogue aujourd'hui avec leurs écrans immenses, la 4G et autre multiplication de coeurs.
Au vu de l'intérêt pour les "anciens" iPhone et si Apple reste calée sur son cycle de renouvellement, est-ce qu'un iPhone 5S suffira à enfin démarquer cette nouvelle gamme des deux anciennes alors que l'on parle d'un relatif essoufflement après des années de croissance ininterrompue ? (lire aussi Citi pessimiste sur les ventes d’iPhone).
Pour autant, il s'agit d'Apple, et comme le rappelle Ritchie, il y a tout lieu de penser qu'elle est parfaitement consciente de cette situation. Dans une année où tout le monde attend la répétition de schémas connus, Apple pourrait justement prendre son monde à contre-pied. Elle l'avait fait dans une moindre mesure en cessant de numéroter ses iPad et en baptiser son troisième modèle de "New iPad" au lieu du très attendu iPad 3. Phil Schiller l'avait justifié par une volonté de « ne pas être prévisible ».
Plutôt qu'un iPhone amélioré comme seul centre de l'attention, la surprise pourrait alors venir d'autres produits autour qui viendront le compléter, l'appuyer, le mettre en valeur. Ce fut le cas avec l'iPad mini qui a ouvert des perspectives supplémentaires à une gamme d'iPad qui évoluait de façon relativement mécanique.
Entre la montre et l'iPhone "low cost" - pour ne reprendre que les rumeurs les plus récurrentes - il y a de quoi entourer le lancement d'un possible iPhone 5S. Enrichir l'écosystème d'un côté et développer la gamme iPhone de l'autre à destination d'un autre public. Les efforts déployés en direction de la Chine et de l'Inde n'attendent certainement qu'un modèle plus adapté encore pour élargir la cible de la clientèle (lire Les ventes d'iPhone explosent en Inde & iPhone : difficultés et perspectives en Chine).
Le calme de ces premiers mois de l'année est suffisamment singulier pour que l'on verse dans un certain optimisme sur ce qu'Apple prépare.
Sur le même sujet :
- Apple : un début d'année beaucoup trop calme ?
iPhone Edge suivi par un iPhone 3G au nouveau design, remplacé par un 3GS plus rapide et capable de filmer ; iPhone 4 au nouveau design, avec écran Retina, FaceTime et l'enregistrement en 720p, suivi par un 4S plus rapide avec un meilleur appareil photo, l'enregistrement en 1080p et Siri. Puis l'iPhone 5 avec tout à la fois un nouveau design, un connecteur différent, un nouvel écran, des processeurs plus rapides et la 4G.
Le schéma est maintenant connu et rodé, c'est celui des évolutions Tick-Tock d'Intel appliqué à l'iPhone. Une année un tout nouvel iPhone, l'année d'après une itération "S" qui améliore l'existant. Un principe, s'il est reconduit qui amènera un iPhone 5S, "simple" amélioration du 5 actuel. Intéressant pour ceux restés sur des 4 ou 4s avec des engagements pluriannuels auprès des opérateurs, mais moins emballant pour les autres de par le caractère prévisible de cette mise à jour.
Problème, écrit Rene Ritchie, même si Apple a déplacé les périodes de sortie de son nouvel iPhone entre le milieu de l'été et l'automne, une partie des clients connaît maintenant ce rythme. Les concurrents d'Apple aussi, qui savent qu'avec le premier semestre de l'année on est dans le ventre mou du cycle de vie de l'iPhone, où le modèle du moment aura déjà perdu de sa fraîcheur et où son remplaçant se fera encore attendre quelques mois.
« Apple a aussi appris à ses concurrents comment contrecarrer l'iPhone. Ce n'est probablement pas une coïncidence de voir HTC annoncer sa prochaine génération de smartphones Android, le HTC One, en février ou que Samsung tienne sa conférence pour le Galaxy S4 en mars. Et si je suppose que BlackBerry aurait préféré se remettre en piste nettement plus tôt, ils lancent aussi le Z10 aux États-Unis au début du printemps, loin de la période où l'iPhone va tout occuper ».
S'agissant d'HTC, on notera que son planning a été sérieusement malmené par son incapacité à sortir rapidement son One. Ses sous-traitants ne jugeant plus le fabricant taïwanais comme prioritaire (lire HTC snobée par ses fournisseurs). En outre, tant HTC que BlackBerry ont fort à faire pour arriver ne serait-ce qu'au mollet des ventes d'Apple. Le danger n'est pas encore là.
À ce stade de la compétition, la période de flottement entre deux lancements d'iPhone profite surtout à un acteur comme Samsung qui peut occuper à loisir la rumeur, les médias et les écrans publicitaires, en sachant qu'il sera seul en piste. Ironie de l'histoire, c'est plutôt une série "S" que Samsung a lancé avec son Galaxy S IV. Les autres grands du téléphone - Nokia par exemple - ne sont encore que des nains dans un duopole du smartphone dominé par Samsung et Apple.
L'inquiétude tourne autour de la capacité d'Apple à maintenir la pression avec un "simple" iPhone 5S. Les ventes de ses téléphones n'ont pas démérité à la fin 2012, loin de là (lire L'iPhone a dominé le marché américain à Noël). Lors des derniers résultats fiscaux 2013, Tim Cook a affirmé que la production d'iPhone 5, mais aussi d'iPhone 4, n'avait pu suivre la demande sur tout le dernier trimestre 2012 (Apple ne communique pas sur la ventilation des ventes entre les trois générations actuellement disponibles).
Des analyses le mois dernier ont montré à quel point, sur le marché américain du moins, Apple avait su tenir tête à tous ses concurrents, Samsung compris (lire Apple n° 1 du téléphone aux États-Unis : explications). Mais cette domination s'est faite aussi et surtout grâce aux iPhone 4 et 4S, encore majoritaires dans les ventes globales.
Verizon, le premier opérateur mobile américain, n'a pas dit autre chose à la fin janvier. Sur 9,8 millions de smartphones activés au dernier trimestre 2012, 6,2 millions ont été des iPhone et sur ce volume impressionnant pour un seul fabricant, les iPhone 4 et 4S ont encore pesé pour la moitié (lire Verizon : 63% d'iPhone vendus au dernier trimestre). Ce qui est remarquable en soi pour des modèles bien éloignés des canons en vogue aujourd'hui avec leurs écrans immenses, la 4G et autre multiplication de coeurs.
Au vu de l'intérêt pour les "anciens" iPhone et si Apple reste calée sur son cycle de renouvellement, est-ce qu'un iPhone 5S suffira à enfin démarquer cette nouvelle gamme des deux anciennes alors que l'on parle d'un relatif essoufflement après des années de croissance ininterrompue ? (lire aussi Citi pessimiste sur les ventes d’iPhone).
« Le premier iPhone n'avait pas de 3G ou de GPS. L'iPhone 3GS n'avait ni le plus grand écran ni la définition la plus importante face aux meilleurs Android du moment. L'iPhone 4S n'avait pas de 4G. L'iPhone 5 a sauté la NFC. Ce qui fut critiqué par les utilisateurs les plus pointilleux. Maintenant, l'idée même que le 5S, un iPhone qui n'est même pas annoncé, pourrait ne pas avoir de 1080p, de définition de plus de 400 ppp ni de biométrie, est pointée du doigt par un public de plus en plus large comme preuve évidente qu'Apple s'est égarée, et que d'autres fabricants sont désormais en tête.
Au cours des années "Tock", Apple a fait un bond en avant avec des technologies comme l'écran Retina. Mais dans les années "Tick" comme celle-ci ? Les marchés sont capricieux et ce sentiment peut prendre de l'ampleur. Et la crainte de certains utilisateurs d'iPhone face à tout cela c'est qu'un iPhone "5S" ne soit tout simplement pas suffisant. »
Pour autant, il s'agit d'Apple, et comme le rappelle Ritchie, il y a tout lieu de penser qu'elle est parfaitement consciente de cette situation. Dans une année où tout le monde attend la répétition de schémas connus, Apple pourrait justement prendre son monde à contre-pied. Elle l'avait fait dans une moindre mesure en cessant de numéroter ses iPad et en baptiser son troisième modèle de "New iPad" au lieu du très attendu iPad 3. Phil Schiller l'avait justifié par une volonté de « ne pas être prévisible ».
Plutôt qu'un iPhone amélioré comme seul centre de l'attention, la surprise pourrait alors venir d'autres produits autour qui viendront le compléter, l'appuyer, le mettre en valeur. Ce fut le cas avec l'iPad mini qui a ouvert des perspectives supplémentaires à une gamme d'iPad qui évoluait de façon relativement mécanique.
Entre la montre et l'iPhone "low cost" - pour ne reprendre que les rumeurs les plus récurrentes - il y a de quoi entourer le lancement d'un possible iPhone 5S. Enrichir l'écosystème d'un côté et développer la gamme iPhone de l'autre à destination d'un autre public. Les efforts déployés en direction de la Chine et de l'Inde n'attendent certainement qu'un modèle plus adapté encore pour élargir la cible de la clientèle (lire Les ventes d'iPhone explosent en Inde & iPhone : difficultés et perspectives en Chine).
Le calme de ces premiers mois de l'année est suffisamment singulier pour que l'on verse dans un certain optimisme sur ce qu'Apple prépare.
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