De temps à autre, Tim Cook s’adresse à ses employés suite à la publication de résultats financiers ou à l’annonce d’une nouveauté majeure. Le successeur de Steve Jobs leur avait donné rendez-vous jeudi dernier pour faire le point sur la situation actuelle, le tout dans un contexte médiatique tourmenté (lire : Apple, c’est mort !). Dans une tenue décontractée, l’homme qui était accompagné des principaux cadres dirigeants d’Apple a évoqué les résultats financiers de la pomme, la relocalisation aux États-Unis, les Apple Store, Android ou encore la Chine. Retour sur les principaux points de ce discours.
Alors que les résultats trimestriels d’Apple ont été beaucoup critiqués, Tim Cook a d’une certaine manière remis les points sur les i en une petite phrase: “Nous [Apple] avons eu les meilleurs résultats financiers de l’histoire pour une société high-tech”. Alors que Exxon Mobil est repassée devant Apple en terme de capitalisation boursière, Tim Cook a ajouté que seules les compagnies pétrolières affichaient de meilleurs résultats qu’Apple. Non sans humour, Tim Cook a conclu en déclarant “je ne sais pas vous, mais je n’ai pas spécialement envie de travailler pour ce genre d’entreprises”.
Concernant la baisse de l’action, Tim Cook ne s’en soucie pas outre mesure. Comme il a eu l’occasion de le dire à plusieurs reprises, la priorité pour Apple c’est de faire de nouveaux produits que les clients adorent. En respectant cela, le chiffre d’affaires et l’action finiront par suivre. Tim Cook s’est dit persuadé que beaucoup d’employés partageaient ce sentiment.
À propos de la situation actuelle, le patron d’Apple a ajouté qu’Apple est une société souvent incomprise et qui fera toujours l’objet de critiques, et ce quel que soit le succès par rapport aux standards d’Apple.
Il a également été question de cuisine interne. Tim Cook en a profité pour annoncer une mise à jour du programme EPP, qui permet aux employés d’Apple d’acquérir du matériel à prix réduit. Dès lundi, les iPhone désimlockés seront inclus dans ce programme. D’autre part, les iPad mini et iMac pourront également prochainement être commandés avec une grosse ristourne à la clé. Apple attend juste de rattraper la demande.
Toujours afin de gratifier ses employés, la firme de Cupertino donne depuis peu un petit trophée lorsqu’ils célèbrent leur dixième anniversaire au sein d’Apple.
Il y a quelques jours, Apple a également publié l'édition 2013 de son rapport sur ses fournisseurs. Elle y explique notamment avoir cessé de travailler avec Guangdong Real Faith Pingzhou Electronics Co. (PZ), car ce dernier faisait travailler 74 enfants de moins de 16 ans.
Sur le sujet, Tim Cook a été direct : “nous voulons que nos partenaires soient autant éthiques que nous”. Depuis qu’Apple a pris ce problème à bras le corps, elle ne cesse de renforcer les contrôles et va toujours plus loin.
Après avoir enquêté auprès de Foxconn, puis de ses fournisseurs, la pomme a récemment imposé à ses partenaires du programme MFI (made for iPhone / iPad / iPod) de respecter ses standards en la matière. Elle n’hésitera pas à faire le ménage si nécessaire.
Tim Cook a également répété qu’Apple produirait à nouveau des Macintosh sur le sol américain d’ici la fin de l’année. Cette annonce avait fait grand bruit outre-Atlantique le mois dernier (lire : Tim Cook : opération séduction à la télé américaine).
Et justement, le patron d’Apple a expliqué qu’il s’agissait de tout sauf d’un coup de communication. Son objectif est de pouvoir augmenter la quantité de Mac produits. Si les ventes de Mac ont été mauvaises lors du dernier trimestre (lire : Expliquer la contre-performance du Mac), c’est parce qu’Apple n’a pas pu produire assez d’ordinateurs.
Tim Cook a pris l’exemple de l’iMac pour lequel Apple n’a pas pu faire face à la demande pendant les fêtes de fin d’année. Le fait d’avoir un point de production aux États-Unis aidera la firme de Cupertino à régler ce genre de problème à l’avenir. Cela pourrait également aider Apple à être plus réactive lorsque les délais de livraison sont serrés.
D’autre part, Tim Cook a annoncé que les data-center utiliseront exclusivement des énergies renouvelables d’ici la fin de l’année.
L’ambiance n’est pas forcément au beau fixe dans les Apple Store. Tim Cook s’attelle à régler ce problème. À l’entendre, l’objectif d’Apple pour sa division retail est simple du moins sur le papier : il veut que ses salariés soient le plus heureux possible et avoir le taux de satisfaction le plus élevé possible chez ses clients. Facile à dire, peut-être un peu moins à réaliser…
En attendant, la division Apple Retail reste à remodeler. Apple cherche toujours activement un successeur à John Browett, remercié en octobre dernier et qui manifestement n’avait pas compris la culture d’entreprise si particulière de cette division.
Le principal défi pour Tim Cook est de trouver quelqu’un qui comprend la philosophie des Apple Store. On ignore si la firme de Cupertino optera pour une piste externe ou si elle privilégiera une promotion en interne. Le nom de Steve Cano, très apprécié des employés, revient très fréquemment.
Toutefois si Apple cherchait vraiment en interne, on peut penser que le dossier aurait été réglé depuis le temps…
Une partie de l’allocution de Tim Cook a été consacrée à Android. Rien de bien nouveau dans l’argumentation du patron d’Apple qui a exposé le côté intégré et l’expérience utilisateur d’iOS face à la fragmentation d’Android avec sa pléthore d’appareils.
Il a pointé les études expliquant qu’iOS avait une part d’utilisation sur le web bien plus importante qu’Android, tout en rappelant qu’il était possible qu’il y ait à ce jour plus de terminaux équipés du système de Google dans la nature que d’appareils iOS.
Pour lui, cela montre que les utilisateurs d’iOS aiment et se servent plus de leurs appareils que les personnes équipées en Android. Tim Cook a rappelé cette étude parue fin 2012 expliquant que quasiment 20 % des achats en ligne lors du Black Friday avaient été effectués depuis un iPhone ou un iPad (lire : Etats-unis : l'iPhone et l'iPad ont fait beaucoup de shopping).
En résumé, pour Tim Cook, Android, ce n’est qu’une histoire de part de marché avec sa gamme d’appareils et de prix bas alors que les produits Apple sont focalisés sur l’expérience utilisateur et la qualité tant sur le plan matériel que logiciel. Et le fait que les possesseurs de terminaux iOS se servent beaucoup de leur appareil illustre parfaitement cela.
Il a également rappelé l’importance de la division iPhone, qui serait plus grosse que Microsoft si elle était indépendante. Il a rappelé que la plupart des divisions Apple intégreraient le classement Fortune 100, si elles étaient des entreprises autonomes.
Afin d’éviter tout malentendu, Tim Cook a ajouté qu’il n’était pas dans les plans d’Apple de donner l’indépendance à une ou plusieurs divisions.
Sur ce point également, les déclarations de Tim Cook n’ont rien révélé de véritablement nouveau. Il a déclaré qu’Apple enregistrait de plus forts taux de croissance en Chine qu’aux États-Unis et que la part des pays émergents était de plus en plus importante.
Lors de son voyage en Chine, le mois dernier, l’ancien bras droit de Steve Jobs a expliqué que l’Empire du Milieu serait prochainement le marché numéro un d’Apple.
Toutefois, comme nous l’expliquons dans notre rapport consacré à la Chine, Apple a beaucoup à faire si elle veut s’imposer sur ce marché. Entre la fin 2010 et la fin 2012, Apple y a presque triplé son chiffre d’affaires, qui a atteint 6,83 milliards de dollars au dernier trimestre.
La Chine représente désormais 13 % de l’activité d’Apple : c’est mieux qu’il y a deux ans (9 %), mais c’est moins bien qu’il y a un an (19 %), alors que la part des Amériques et de l’Europe est stable.
L’envol d’Apple est pour l’instant freiné par plusieurs facteurs : un réseau qui prend du temps à se déployer, l’absence d’accord avec China Mobile et d’un modèle adapté aux besoins spécifiques de ce marché et une concurrence toujours plus rude…
Quoi qu’il en soit, le discours de Tim Cook tranchait avec le pessimisme et les inquiétudes des milieux financiers au sujet de la firme de Cupertino. Le patron d’Apple a expliqué sa stratégie, expliqué les forces de son groupe tout en prenant soin de ses employés.
Entre catastrophisme annoncé et optimisme forcené, il faut savoir raison garder. Le discours de Tim Cook laisse à penser qu’Apple est parfaitement consciente des problèmes auxquelles elle fait face, mais elle est également sûre de sa force. Attendons de voir comment elle va agir au cours de cette année…
[Via : 9To5 Mac]
Se préoccuper des nouveaux produits, pas du cours de l’action
Alors que les résultats trimestriels d’Apple ont été beaucoup critiqués, Tim Cook a d’une certaine manière remis les points sur les i en une petite phrase: “Nous [Apple] avons eu les meilleurs résultats financiers de l’histoire pour une société high-tech”. Alors que Exxon Mobil est repassée devant Apple en terme de capitalisation boursière, Tim Cook a ajouté que seules les compagnies pétrolières affichaient de meilleurs résultats qu’Apple. Non sans humour, Tim Cook a conclu en déclarant “je ne sais pas vous, mais je n’ai pas spécialement envie de travailler pour ce genre d’entreprises”.
Concernant la baisse de l’action, Tim Cook ne s’en soucie pas outre mesure. Comme il a eu l’occasion de le dire à plusieurs reprises, la priorité pour Apple c’est de faire de nouveaux produits que les clients adorent. En respectant cela, le chiffre d’affaires et l’action finiront par suivre. Tim Cook s’est dit persuadé que beaucoup d’employés partageaient ce sentiment.
À propos de la situation actuelle, le patron d’Apple a ajouté qu’Apple est une société souvent incomprise et qui fera toujours l’objet de critiques, et ce quel que soit le succès par rapport aux standards d’Apple.
Il a également été question de cuisine interne. Tim Cook en a profité pour annoncer une mise à jour du programme EPP, qui permet aux employés d’Apple d’acquérir du matériel à prix réduit. Dès lundi, les iPhone désimlockés seront inclus dans ce programme. D’autre part, les iPad mini et iMac pourront également prochainement être commandés avec une grosse ristourne à la clé. Apple attend juste de rattraper la demande.
Toujours afin de gratifier ses employés, la firme de Cupertino donne depuis peu un petit trophée lorsqu’ils célèbrent leur dixième anniversaire au sein d’Apple.
Pourquoi Apple relocalise aux États-Unis
Il y a quelques jours, Apple a également publié l'édition 2013 de son rapport sur ses fournisseurs. Elle y explique notamment avoir cessé de travailler avec Guangdong Real Faith Pingzhou Electronics Co. (PZ), car ce dernier faisait travailler 74 enfants de moins de 16 ans.
Sur le sujet, Tim Cook a été direct : “nous voulons que nos partenaires soient autant éthiques que nous”. Depuis qu’Apple a pris ce problème à bras le corps, elle ne cesse de renforcer les contrôles et va toujours plus loin.
Après avoir enquêté auprès de Foxconn, puis de ses fournisseurs, la pomme a récemment imposé à ses partenaires du programme MFI (made for iPhone / iPad / iPod) de respecter ses standards en la matière. Elle n’hésitera pas à faire le ménage si nécessaire.
Tim Cook a également répété qu’Apple produirait à nouveau des Macintosh sur le sol américain d’ici la fin de l’année. Cette annonce avait fait grand bruit outre-Atlantique le mois dernier (lire : Tim Cook : opération séduction à la télé américaine).
Et justement, le patron d’Apple a expliqué qu’il s’agissait de tout sauf d’un coup de communication. Son objectif est de pouvoir augmenter la quantité de Mac produits. Si les ventes de Mac ont été mauvaises lors du dernier trimestre (lire : Expliquer la contre-performance du Mac), c’est parce qu’Apple n’a pas pu produire assez d’ordinateurs.
Tim Cook a pris l’exemple de l’iMac pour lequel Apple n’a pas pu faire face à la demande pendant les fêtes de fin d’année. Le fait d’avoir un point de production aux États-Unis aidera la firme de Cupertino à régler ce genre de problème à l’avenir. Cela pourrait également aider Apple à être plus réactive lorsque les délais de livraison sont serrés.
D’autre part, Tim Cook a annoncé que les data-center utiliseront exclusivement des énergies renouvelables d’ici la fin de l’année.
Retail : Apple toujours à la recherche de la perle rare
L’ambiance n’est pas forcément au beau fixe dans les Apple Store. Tim Cook s’attelle à régler ce problème. À l’entendre, l’objectif d’Apple pour sa division retail est simple du moins sur le papier : il veut que ses salariés soient le plus heureux possible et avoir le taux de satisfaction le plus élevé possible chez ses clients. Facile à dire, peut-être un peu moins à réaliser…
En attendant, la division Apple Retail reste à remodeler. Apple cherche toujours activement un successeur à John Browett, remercié en octobre dernier et qui manifestement n’avait pas compris la culture d’entreprise si particulière de cette division.
Le principal défi pour Tim Cook est de trouver quelqu’un qui comprend la philosophie des Apple Store. On ignore si la firme de Cupertino optera pour une piste externe ou si elle privilégiera une promotion en interne. Le nom de Steve Cano, très apprécié des employés, revient très fréquemment.
Toutefois si Apple cherchait vraiment en interne, on peut penser que le dossier aurait été réglé depuis le temps…
iOS contre Android
Une partie de l’allocution de Tim Cook a été consacrée à Android. Rien de bien nouveau dans l’argumentation du patron d’Apple qui a exposé le côté intégré et l’expérience utilisateur d’iOS face à la fragmentation d’Android avec sa pléthore d’appareils.
Il a pointé les études expliquant qu’iOS avait une part d’utilisation sur le web bien plus importante qu’Android, tout en rappelant qu’il était possible qu’il y ait à ce jour plus de terminaux équipés du système de Google dans la nature que d’appareils iOS.
Pour lui, cela montre que les utilisateurs d’iOS aiment et se servent plus de leurs appareils que les personnes équipées en Android. Tim Cook a rappelé cette étude parue fin 2012 expliquant que quasiment 20 % des achats en ligne lors du Black Friday avaient été effectués depuis un iPhone ou un iPad (lire : Etats-unis : l'iPhone et l'iPad ont fait beaucoup de shopping).
En résumé, pour Tim Cook, Android, ce n’est qu’une histoire de part de marché avec sa gamme d’appareils et de prix bas alors que les produits Apple sont focalisés sur l’expérience utilisateur et la qualité tant sur le plan matériel que logiciel. Et le fait que les possesseurs de terminaux iOS se servent beaucoup de leur appareil illustre parfaitement cela.
Il a également rappelé l’importance de la division iPhone, qui serait plus grosse que Microsoft si elle était indépendante. Il a rappelé que la plupart des divisions Apple intégreraient le classement Fortune 100, si elles étaient des entreprises autonomes.
Afin d’éviter tout malentendu, Tim Cook a ajouté qu’il n’était pas dans les plans d’Apple de donner l’indépendance à une ou plusieurs divisions.
La Chine : l’avenir d’Apple
Sur ce point également, les déclarations de Tim Cook n’ont rien révélé de véritablement nouveau. Il a déclaré qu’Apple enregistrait de plus forts taux de croissance en Chine qu’aux États-Unis et que la part des pays émergents était de plus en plus importante.
Lors de son voyage en Chine, le mois dernier, l’ancien bras droit de Steve Jobs a expliqué que l’Empire du Milieu serait prochainement le marché numéro un d’Apple.
Toutefois, comme nous l’expliquons dans notre rapport consacré à la Chine, Apple a beaucoup à faire si elle veut s’imposer sur ce marché. Entre la fin 2010 et la fin 2012, Apple y a presque triplé son chiffre d’affaires, qui a atteint 6,83 milliards de dollars au dernier trimestre.
La Chine représente désormais 13 % de l’activité d’Apple : c’est mieux qu’il y a deux ans (9 %), mais c’est moins bien qu’il y a un an (19 %), alors que la part des Amériques et de l’Europe est stable.
L’envol d’Apple est pour l’instant freiné par plusieurs facteurs : un réseau qui prend du temps à se déployer, l’absence d’accord avec China Mobile et d’un modèle adapté aux besoins spécifiques de ce marché et une concurrence toujours plus rude…
Quoi qu’il en soit, le discours de Tim Cook tranchait avec le pessimisme et les inquiétudes des milieux financiers au sujet de la firme de Cupertino. Le patron d’Apple a expliqué sa stratégie, expliqué les forces de son groupe tout en prenant soin de ses employés.
Entre catastrophisme annoncé et optimisme forcené, il faut savoir raison garder. Le discours de Tim Cook laisse à penser qu’Apple est parfaitement consciente des problèmes auxquelles elle fait face, mais elle est également sûre de sa force. Attendons de voir comment elle va agir au cours de cette année…
[Via : 9To5 Mac]