Depuis plusieurs années maintenant, Apple et Google se livrent une guerre sans merci sur le marché des smartphones et des tablettes. Les deux sociétés entretiennent de drôles de relations : elles sont à la fois partenaires et concurrentes.
Un équilibre bien difficile à trouver et qui avait valu récemment cette petite phrase d’Éric Schmidt qui se déclarait finalement surpris qu’Apple n’ait jamais traîné directement en justice Google. Si elle l’avait fait, la guerre thermonucléaire souvent évoquée par Steve Jobs aurait sans doute eu lieu. D’une certaine manière, avec le recul, on a l’impression que l’ire d’Apple s’est essentiellement focalisée sur un autre de ses partenaires clés : Samsung.
Quoi qu’il en soit, les deux entreprises tentent tant bien que mal de trouver un certain équilibre. Et c’est loin d’être simple. Ces derniers mois, Apple a lancé en quelque sorte deux nouvelles piques au géant de l’Internet en retirant YouTube d’iOS et en remplaçant Google Maps par son propre système de cartes. Concernant Plans, à en croire Tim Cook, il ne s'agit pas d'un choix stratégique visant à tout prix à écarter Google, mais d'une décision prise au bénéfice de l'utilisateur. Reste que la conséquence est la même, la solution de Google n'est plus celle embarquée par défaut dans iOS.
Mountain View aurait très bien pu tourner le dos à iOS. Dans une logique de plate-forme, cette stratégie n’aurait choqué personne. Cela aurait été d’autant plus simple à acter que la position dominante de Google sur le marché des smartphones semble acquise (lire : Schmidt : "Android est en train de gagner la guerre"). Au lieu de cela, la firme de Mountain View a réalisé deux applications de bonne facture, qui sont bien meilleures que leur prédécesseur.
Dans l'histoire, le grand gagnant est l’utilisateur qui a plus de choix et qui bénéficie d’apps de meilleure qualité. Tim Cook le clamait haut et fort il y a peu de temps encore, Apple adore la concurrence. Avec Google Maps sur iOS, elle est servie.
Il y a un an, le possesseur d’iPhone était dans bien des cas contraint de mettre la main au porte-monnaie pour avoir une solution de navigation de qualité. Il en a désormais au moins deux gratuites à sa disposition. Cette féroce concurrence risque de placer un peu plus TomTom et Navigon, qui commercialisent eux à prix fort leur application, dans une situation délicate.
Dans cette affaire, le grand mérite de Google est d’avoir su éviter ce que Microsoft faisait avec le Mac au milieu des années 90 : des applications au rabais qui faisaient bien comprendre à l’utilisateur qu’il n’était pas du bon côté.
Ce n’était pas gagné pourtant. Cela avait même franchement mal commencé avec Gmail. La première version était un ratage sur toute la ligne. Il semble que les équipes de Google ont tiré les leçons de cet échec.
Sorti il y a quelques jours, Gmail 2.0 offre enfin une expérience d’utilisation digne de ce nom avec certains avantages par rapport au client mail d’Apple : gestion du push (il faut passer par un compte Exchange peu adapté pour en bénéficier avec Mail), consommation moindre des ressources (Gmail envoie seulement des notifications et n’est pas obligé de tourner en tâche de fond) et un moteur de recherche performant.
Preuve que les dernières applications de Google ne sont pas des apps au rabais, le géant de l’internet a reconnu dans le cas de Maps que sur certains points, la version iOS était en avance sur la version Android (lire : Google Maps : autres infos et détails). Tout n’est pas parfait cependant, mais comme pour Plans, il faut également se rappeler que c’est une 1.0.
La stratégie de Google sur iOS est intéressante sur un autre aspect. Les interfaces de ses apps iOS sont de plus en plus cohérentes, tout en se distinguant des applications Google sur Android et de ce qui se fait habituellement sur iOS. Cela ne les empêche pas d’être agréables à utiliser, loin de là.
Petit à petit, Google tisse sa toile sur iOS avec un objectif simple, mais difficile à réaliser : celui de reproduire son écosystème dans un univers assez hostile. Pour y parvenir, elle joue sur la synergie entre ses différents services/apps. Ainsi, lorsque vous tapotez sur une URL dans Gmail, l’application vous propose de l’ouvrir dans Safari ou dans Chrome si celui-ci est installé.
Google se donne du mal, mais l’enjeu en vaut la peine. Même s’ils sont en minorité, les utilisateurs iOS méritent qu’on s’y intéresse d’un point de vue capitalistique. Aux États-Unis, durant le Black Friday, quasiment 20 % des achats en ligne ont été effectués à l’aide d’un terminal iOS (lire : Etats-unis : l’iPhone et l’iPad ont fait beaucoup de shopping).
D'ailleurs, ce que Google fait pour iOS, elle ne le fait pas pour les autres plates-formes. Clay Bavor, en charge de Google Apps, a expliqué que le géant de l’Internet ne développerait pas pour le moment d’applications pour Windows Phone 8 et Windows 8. Le cadre de Google a tout simplement expliqué que les utilisateurs des services de Mountain View n’utilisaient pas ou peu les derniers logiciels système de Microsoft. Et d’ajouter qu’il reverrait sa décision si la situation venait à évoluer (lire : Windows Phone : le Mac OS des années 2010 ?).
Il a expliqué par ailleurs que Google allait continuer à se concentrer dans les prochains mois sur Android et iOS avec comme simple objectif en 2013 de faire de belles applications sur ces deux plates-formes. Ce n’est que le début en quelque sorte. Tant mieux pour les utilisateurs !
À l'inverse, Apple ne cherche absolument pas à proposer ses services sur Android. Steve Jobs abhorrait complètement l'idée d'une version d'iTunes pour Android, arguant qu'« [il ne voulait] pas rendre les utilisateurs d'Android heureux. » Outre cette considération sur le bonheur, l'explication est aussi à aller chercher du côté des business models des deux entreprises qui sont totalement différents. Google, en vendeur de pub, se doit d'être présent d'une manière ou d'une autre sur les plates-formes qui comptent. Apple cherche elle à vendre du matériel en présentant au consommateur un écosystème unifié qu'on ne retrouve pas chez la concurrence. Proposer ses logiciels sur Android reviendrait à diluer inutilement son image et ses produits.
Un équilibre bien difficile à trouver et qui avait valu récemment cette petite phrase d’Éric Schmidt qui se déclarait finalement surpris qu’Apple n’ait jamais traîné directement en justice Google. Si elle l’avait fait, la guerre thermonucléaire souvent évoquée par Steve Jobs aurait sans doute eu lieu. D’une certaine manière, avec le recul, on a l’impression que l’ire d’Apple s’est essentiellement focalisée sur un autre de ses partenaires clés : Samsung.
Quoi qu’il en soit, les deux entreprises tentent tant bien que mal de trouver un certain équilibre. Et c’est loin d’être simple. Ces derniers mois, Apple a lancé en quelque sorte deux nouvelles piques au géant de l’Internet en retirant YouTube d’iOS et en remplaçant Google Maps par son propre système de cartes. Concernant Plans, à en croire Tim Cook, il ne s'agit pas d'un choix stratégique visant à tout prix à écarter Google, mais d'une décision prise au bénéfice de l'utilisateur. Reste que la conséquence est la même, la solution de Google n'est plus celle embarquée par défaut dans iOS.
Mountain View aurait très bien pu tourner le dos à iOS. Dans une logique de plate-forme, cette stratégie n’aurait choqué personne. Cela aurait été d’autant plus simple à acter que la position dominante de Google sur le marché des smartphones semble acquise (lire : Schmidt : "Android est en train de gagner la guerre"). Au lieu de cela, la firme de Mountain View a réalisé deux applications de bonne facture, qui sont bien meilleures que leur prédécesseur.
Dans l'histoire, le grand gagnant est l’utilisateur qui a plus de choix et qui bénéficie d’apps de meilleure qualité. Tim Cook le clamait haut et fort il y a peu de temps encore, Apple adore la concurrence. Avec Google Maps sur iOS, elle est servie.
Il y a un an, le possesseur d’iPhone était dans bien des cas contraint de mettre la main au porte-monnaie pour avoir une solution de navigation de qualité. Il en a désormais au moins deux gratuites à sa disposition. Cette féroce concurrence risque de placer un peu plus TomTom et Navigon, qui commercialisent eux à prix fort leur application, dans une situation délicate.
Dans cette affaire, le grand mérite de Google est d’avoir su éviter ce que Microsoft faisait avec le Mac au milieu des années 90 : des applications au rabais qui faisaient bien comprendre à l’utilisateur qu’il n’était pas du bon côté.
Ce n’était pas gagné pourtant. Cela avait même franchement mal commencé avec Gmail. La première version était un ratage sur toute la ligne. Il semble que les équipes de Google ont tiré les leçons de cet échec.
Sorti il y a quelques jours, Gmail 2.0 offre enfin une expérience d’utilisation digne de ce nom avec certains avantages par rapport au client mail d’Apple : gestion du push (il faut passer par un compte Exchange peu adapté pour en bénéficier avec Mail), consommation moindre des ressources (Gmail envoie seulement des notifications et n’est pas obligé de tourner en tâche de fond) et un moteur de recherche performant.
Preuve que les dernières applications de Google ne sont pas des apps au rabais, le géant de l’internet a reconnu dans le cas de Maps que sur certains points, la version iOS était en avance sur la version Android (lire : Google Maps : autres infos et détails). Tout n’est pas parfait cependant, mais comme pour Plans, il faut également se rappeler que c’est une 1.0.
La stratégie de Google sur iOS est intéressante sur un autre aspect. Les interfaces de ses apps iOS sont de plus en plus cohérentes, tout en se distinguant des applications Google sur Android et de ce qui se fait habituellement sur iOS. Cela ne les empêche pas d’être agréables à utiliser, loin de là.
Petit à petit, Google tisse sa toile sur iOS avec un objectif simple, mais difficile à réaliser : celui de reproduire son écosystème dans un univers assez hostile. Pour y parvenir, elle joue sur la synergie entre ses différents services/apps. Ainsi, lorsque vous tapotez sur une URL dans Gmail, l’application vous propose de l’ouvrir dans Safari ou dans Chrome si celui-ci est installé.
Google se donne du mal, mais l’enjeu en vaut la peine. Même s’ils sont en minorité, les utilisateurs iOS méritent qu’on s’y intéresse d’un point de vue capitalistique. Aux États-Unis, durant le Black Friday, quasiment 20 % des achats en ligne ont été effectués à l’aide d’un terminal iOS (lire : Etats-unis : l’iPhone et l’iPad ont fait beaucoup de shopping).
D'ailleurs, ce que Google fait pour iOS, elle ne le fait pas pour les autres plates-formes. Clay Bavor, en charge de Google Apps, a expliqué que le géant de l’Internet ne développerait pas pour le moment d’applications pour Windows Phone 8 et Windows 8. Le cadre de Google a tout simplement expliqué que les utilisateurs des services de Mountain View n’utilisaient pas ou peu les derniers logiciels système de Microsoft. Et d’ajouter qu’il reverrait sa décision si la situation venait à évoluer (lire : Windows Phone : le Mac OS des années 2010 ?).
Il a expliqué par ailleurs que Google allait continuer à se concentrer dans les prochains mois sur Android et iOS avec comme simple objectif en 2013 de faire de belles applications sur ces deux plates-formes. Ce n’est que le début en quelque sorte. Tant mieux pour les utilisateurs !
À l'inverse, Apple ne cherche absolument pas à proposer ses services sur Android. Steve Jobs abhorrait complètement l'idée d'une version d'iTunes pour Android, arguant qu'« [il ne voulait] pas rendre les utilisateurs d'Android heureux. » Outre cette considération sur le bonheur, l'explication est aussi à aller chercher du côté des business models des deux entreprises qui sont totalement différents. Google, en vendeur de pub, se doit d'être présent d'une manière ou d'une autre sur les plates-formes qui comptent. Apple cherche elle à vendre du matériel en présentant au consommateur un écosystème unifié qu'on ne retrouve pas chez la concurrence. Proposer ses logiciels sur Android reviendrait à diluer inutilement son image et ses produits.