Vus de l'extérieur et parfois même de l'intérieur, les Mac sont souvent, sinon toujours, parfaits. D'ailleurs, même Apple le dit… Du moins ils semblent l'être, car il peut en aller tout autrement. "Mackie" fut technicien atelier chez un important revendeur Apple pendant 10 ans, de 2001 à 2011. Une situation privilégiée pour observer les machines d'Apple sous un autre angle, celui de leurs petits ou grands pépins et défauts. Voici la suite - et la fin - de ces chroniques sur le "SAV du Mac", avec pour conclure : l'unibody.
"Unibody", voilà une vraie révolution survenue dans le monde Mac ces dernières années. Ce principe de châssis rigide fait d’une seule et même pièce d’aluminium (on dit aussi unicorp) n’est pas né en octobre 2008 avec l'annonce de nouveaux MacBook Pro. Des machines dont le design remplaçaient celui dit "aluminium" et qui avait tenu pendant cinq ans. Apple avait fait une migration très discrète vers la technique de l'unibody en janvier de la même année. Souvenez-vous du MacBook Air premier du nom…
L’une des causes majeures de pannes en informatique (et dans l'électronique en général) provient de la torsion des cartes qui finissent par « casser » les contacts entre les composants. Ce phénomène s'est traduit de manière très concrète chez Apple, avec les iBook G3 blanc, et dans une moindre mesure sur les iBook G4 (lire Chroniques du SAV : l'iBook blanc). L'idée d’un châssis rigide est donc de rendre tout aussi rigides les composants internes dont la très fragile carte logique.
Apple n’est pas du genre à instaurer d’un seul coup, sur l’ensemble d’une gamme, une grosse innovation. Rappelons l’écran Retina sorti avec l’iPhone 4 qui est ensuite arrivé sur l'iPad et maintenant sur le MacBook Pro. Ou bien encore, le cas de la vitre en verre apparue en 2007 avec les iMac aluminium et que l'on a vue ensuite apposée sur les autres matériels. Ici, c’est donc sur le premier MacBook Air que l’unibody a réellement été testé, et semble-t-il avec un certain succès.
Du côté des techniciens SAV, il y avait un peu d’appréhension. Mais l’unibody apportait aussi des changements dans les habitudes de travail. C'est avec lui que fut introduit le principe de la batterie non amovible et sans armature qui équipera l’ensemble des portables Apple à partir du printemps 2009. Il y avait également la suppression des gaz rares dans les plastiques pour des raisons écologiques, ce qui a pour effet néanmoins de rendre ces matériaux plus « cassants » et de demander plus d’attention lors d’une manipulation.
Je me souviens que le connecteur du disque dur (ou du SSD) du MacBook Air était particulièrement fragile à cause de cela. Mais on avait déjà vu ce genre de choses auparavant. Pour les composants qui cassent après une torsion, on peut citer les puces vidéos sur les iBook G3 (plus particulièrement la connectique). Sur les iBook G4 de dernière génération, la fragilité portait sur le connecteur qui reliait la carte logique avec la carte combo AirPort/Bluetooth
L'unibody a donné l'occasion de faire un grand pas en avant en terme de fiabilité. Le châssis rigide joue pleinement son rôle. Proportionnellement à l’augmentation du nombre de machines vendues, il y avait moins de passages en SAV pour des pannes ayant pour origine un composant défectueux.
Mais un châssis rigide n’a pas que des avantages. En cas de choc, certains composants internes peuvent souffrir plus que d’autres, c’est notamment le cas des disques durs. Un problème qu'Apple est également en train d'amenuiser avec le recours à de la mémoire flash et la suppression des disques durs et graveurs optiques.
Fin 2009, surprise, ce châssis unibody est de sortie dans une version non plus aluminium, mais en plastique blanc, pour le MacBook. À titre personnel, je n’ai jamais aimé cette machine, justement avec son côté « trop plastique ».
De plus, ce modèle présentait de nombreux problèmes de fissures dans la coque. Certains ont été reconnus par Apple à demi-mot, par exemple pour les fissures sur le dos du capot-écran, ou plus officiellement avec les décollements du revêtement en caoutchouc sous la machine. Bref, une machine unibody mais un nid à problèmes, contrairement à ses cousins en aluminium tout à fait fiables.
La logique de l’unibody sera également poussée jusque vers les Mac de bureau. Le Mac Mini actuel peut lui aussi prétendre à cette appellation, et qui sait, peut être aussi les prochains iMac et Mac Pro ?
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