L'embargo d'Apple sur les tests des iPhone 5 remis depuis une semaine à quelques gros titres ou sites de la presse généraliste ou spécialisée est levé. Les premiers tests et appréciations sont tombés. On s'intéressera essentiellement aux impressions sur le matériel et les performances, tout l'aspect logiciel sur iOS 6 étant largement connu maintenant. Revue de presse sur un téléphone qui, globalement, produit toujours son effet.
TechCrunch
« Apple a ciselé le smartphone vers une quasi-perfection » dès le titre, le ton est donné, MG Siegler parle d'emblée d'un appareil « fantastique » même s'il sonne presque comme « faux » lorsqu'on le prend en main la première fois, comme ces appareils factices dans les boutiques d'opérateurs. Une impression donnée en fait par le poids et l'épaisseur revus à la baisse.
Cette légèreté existe déjà dans le monde Android, mais elle est le plus souvent la conséquence de l'utilisation de plastiques à moindre coût, poursuit le journaliste. L'iPhone 5 parvient à se mettre au niveau de ses concurrents les plus légers, mais sans en passer par ce stratagème et tout en augmentant la diagonale de son écran. Avec comme corolaire immédiat, plus de surface d'affichage et de meilleures dispositions pour la lecture de films en 16/9.
L'application Path sur iPhone 5 et sur 4S
Cet écran se voit décerner un autre bon point dans la manière dont il a évolué physiquement. Il est plus grand certes, mais le maintien de sa largeur ne bouleverse fondamentalement pas les habitudes de manipulation à une main. Dans son test, CNET est un soupçon plus réservé, parlant d'un téléphone qui verse davantage dans la catégorie de ceux que l'on doit parfois utiliser à deux mains.
Sur l'esthétique, le seul regret porte sur le look de la face arrière avec ce mélange aluminium et verre, contrairement au tout en verre de l'iPhone 4S. Une appréciation compensée par le toucher métallique de l'alu.
Sur la 4G, mais qui n'aura pas de traduction immédiate en France, le rédacteur a observé des débits descendants de 20 Mb/s et de 3 Mb/s montants, contre 2 Mb/s et 0,75 Mb/s sur le 4S en 3G. L'appareil photo progresse, de même que la qualité audio en appel. On est dans le registre de l'amélioration de l'existant qui, s'agissant de la photo, n'était déjà pas mauvais avec l'iPhone 4S.
En revanche les performances sont décrites comme nettement plus élevées. Cela se manifeste clairement, même face au 4S (qui était toutefois avec iOS 5 et non iOS 6 lors du test). Quelques essais ont montré un iPhone 5 qui démarrait 30 secondes plus vite, lançait des jeux comme GTA 3 ou Infinity Blade plus rapidement et de manière visible, tandis que Camera+ prenait nettement moins de temps pour enregistrer des images bricolées avec des filtres.
Conclusion de TechCrunch, même pour un utilisateur de 4S, l'appareil est tentant. Il l'est assez aussi pour séduire des utilisateurs de Windows Phone ou Android. Mais surtout, rien ne vaut une prise en main « A ceux qui s'inquiétaient après les propos de "déception" autour de l'iPhone 5, je vous suggère tout simplement d'aller dans un magasin Apple vendredi, et de l'essayer par vous-même. Mon intuition est que vous allez réaliser immédiatement à quel point toutes ces fanfaronnades étaient ridicules. L'iPhone 5 est l'aboutissement de ce qu'Apple sait faire le mieux. C'est le smartphone presque parfait. »
The New York Times
David Pogue parle d'un design « magnifique », pensé de manière « cohérente » dans son ensemble, un look « d'avion furtif » dans sa livrée noire et ardoise. Pour lui, les nouvelles dimensions de cet écran sont appréciables en cela qu'elles donnent plus à voir, mais cela ne change pas non plus la vie. Les très grands écrans sur d'autres téléphones apportent un bénéfice plus évident sur certaines applications : lecture, photo, navigation web.
Pogue souligne lui aussi la finesse et la légèreté de cet iPhone par une considération humoristique « Il n'est pas loin de pouvoir tenir le rôle d'un marque-page ».
Si aucune grosse nouvelle caractéristique n'est au menu (Siri sur le 4S, le Retina sur le 4), cet iPhone 5 est une somme d'améliorations sur des points essentiels : caméra, écran, vitesse de fonctionnement et audio. Apparemment, il faut s'attendre à des progrès francs par rapport au 4S dans les photographies prises en basses lumières et la cadence de prises de vues est plus élevée.
L'autonomie aussi ne semble pas souffrir de la 4G. Contrairement à d'autres appareils dotés de cette norme qui peuvent s'épuiser en tout début de soirée, l'iPhone 5 parvient à tenir une journée pleine, au moins dans la plupart des cas. Un constat dressé également chez Engadget.
Le nouveau connecteur Lightning est loué pour son côté fonctionnel (toutes proportions gardées, il rappelle le passage du SCSI au FireWire/USB lorsqu'on compare les dimensions, ndlr). Il est compact, on l'insère indifféremment dans un sens ou dans l'autre, il tient bien en place et il se débranche facilement « C'est l'exemple par excellence d'un connecteur moderne ». Pogue regrette toutefois que malgré ces avantages ce soit 10 ans de compatibilité entretenue entre chaque génération de produit qui passent à la trappe.
Face à la concurrence en présence, David Pogue offre un constat moins tranché que TechCrunch. Les rapports de force sont connus entre les plateformes et ce modèle ne va pas les bousculer. Les nouveaux Windows Phone ont de très bons designs, mais leur catalogue logiciel est pauvre, comme l'offre en accessoires. Sur Android le choix est immense et varié, jusque dans les technologies avec par exemple la NFC. Mais Android est « dans son ensemble, plus bogué, plus chaotique et plus fragmenté » avec toujours ces délais dans la distribution des mises à jour.
Devant cela, l'iPhone n'offre aucun choix en personnalisation, ni beaucoup de choix d'ailleurs de façon générale. Mais il est mieux fini, conçu avec soin et selon des principes qui s'établissent dans la durée, son catalogue est mieux fourni. En guise de conclusion, le passage depuis l'iPhone 4S n'est peut-être pas indispensable, surtout si cela signifie de rompre son engagement avec son opérateur. En revanche, pour ceux qui viennent d'un iPhone 4 ou 3GS, la surprise va être grande.
Engadget
Engadget publie un long test, avec photos et captures d'écran. Les remarques initiales sur le poids, la finesse et le confort de tenue en main qui ne souffre pas du changement d'écran sont identiques à ceux des autres articles. Le modèle blanc est « lumineux et pur », le modèle noir est « sombre et menaçant » (TechCrunch l'appelait le téléphone de Batman). Une surface, sur le modèle noir qui est néanmoins prompt à attraper des traces de doigts et difficiles à faire partir rapidement (tant que l'on ne retrouve pas les délices du MacBook noir…, ndlr).
Le connecteur Lightning est loué pour sa praticité et sa simplicité d'emploi comparé à la précédente prise et par son apparente résistance face au format micro-USB. Les critiques à son encontre ne varient pas, l'incompatibilité physique qu'il induit avec les périphériques existants s'ils n'ont pas d'adaptateur et la disparition de la fonction iPod Out pour les automobiles. Mais comme le disait l'un de ces tests, on a traversé quantité de ruptures identiques avec Apple.
Lors d'un test de synchronisation, Engadget a relevé un léger mieux dans la vitesse de transfert avec Lightning de l'ordre de 20%. Et ce alors qu'on reste sur de l'USB 2. Est-ce que cela tient au connecteur ou à d'autres optimisations internes, mystère. Un gain bienvenu donc, mais modéré pour ceux qui font de gros transferts. Cela ne changera pas énormément de choses et on pouvait espérer mieux sur cette caractéristique.
L'écran, déjà bon avec le 4S, s'améliore encore, observe Engadget, en évacuant cette légère teinte qui pouvait tirer sur le vert. Il se révèle plus neutre encore sur le rendu des couleurs que le 4S et respecte l'espace de colorimétrie sRGB. Utilisé en plein soleil, l'iPhone 4S se débrouillait déjà assez bien, l'iPhone 5 n'apporte qu'un gain mineur.
L'image produite par la caméra en façade est celle où les progrès sont les plus notables, avec le passage du VGA au 720p. Chez Engadget aussi on relève la cadence plus élevée dans les prises de vue en rafale.
S'agissant des performances, le test Geekbench réalisé par le site confirme et dépasse de peu le chiffre apparu le week-end dernier dans les bases de Primate Labs, avec un score de 1628 contre 634 sur l'iPhone 4S (lire iPhone 5 : des performances Geekbench qui laissent du monde derrière). Au quotidien, la différence ne grimpe peut-être pas dans ces proportions, mais tout va plus vite, du lancement des applications aux encodages iMovie et calculs HDR qui se font deux fois plus vite.
L'autonomie se tient bien d'après Engadget, avec un usage sollicitant fortement la 4G, le Wi-Fi et le GPS, le téléphone a tenu 14h et 18 min. Puis 11h et 15 min avec une vidéo tournant en boucle, 4G/Wi-Fi actifs, soit 10 min de moins que le nouveau Droid RAZR Maxx de Motorola qui met justement en avant sa batterie.
Conclusion du site « L'iPhone 5 est une amélioration significative par rapport à l'iPhone 4S dans presque tous les domaines, et dans les endroits qui n'ont pas vu une amélioration par rapport à son prédécesseur - caméra, capacité de stockage - on pourrait défendre le fait que l'iPhone 4S était déjà en haut de la courbe. Tous les domaines, sauf le système d'exploitation qui commence à montrer ses rides. »
Un téléphone qui est soit proche de ce qui se fait de mieux ailleurs, soit au sommet « Est-ce qu'il va vous convaincre de renoncer à votre Android ou Windows Phone pour rejoindre iOS ? Peut-être, peut-être pas. Est-ce qu'il va vous impressionner ? Prenez-le en main - vous pourriez être surpris. Pour les fidèles d'iOS c'est une mise à jour évidente. C'est sans aucun doute le meilleur iPhone à ce jour. Son design établit une référence. C'est celui que vous attendiez. »
Autres tests publiés aux États-Unis ou en France :
- Wall Street Journal
- Daring Fireball
- CNET
- 01Net (qui se dit déçu par l'autonomie lorsqu'elle est comparée à des terminaux concurrents, à l'exception de l'usage en lecture vidéo)
- Le Figaro
crédit : galerie Engadget & CNET.