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Témoignages : le livre électronique, une innovation qui se démocratise

Nicolas Furno

lundi 02 juillet 2012 à 16:30 • 39

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Comme la musique, la photo ou encore la vidéo, la littérature n'a pas échappé à la dématérialisation de notre quotidien. Depuis quelques années, le livre électronique prend de l'importance, comme en témoigne le succès des liseuses ou encore l'intérêt pour ce secteur d'une entreprise comme Apple qui a même ouvert sa propre librairie virtuelle.



Pour les livres comme pour les albums et les films, le débat fait rage entre les partisans de la dématérialisation et ceux qui refusent d'abandonner l'objet, « l'odeur et le toucher du papier » (gibet_b). C'est le sens de cet appel à témoins : dans quel camp vous situez-vous ? Le livre numérique vous a-t-il convaincu, ou en restez-vous au bon vieux livre papier ?

Cette question vous a manifestement motivé. Le sujet sur nos forums contient plus de 140 réponses et vous avez été près de 120 à répondre. Au total, on trouve une majorité de partisans et quelques opposants radicaux, mais aussi de nombreux cas intermédiaires…



Le livre électronique, "une évolution naturelle de l'objet livre" (Nephou)



Ce n'était pas vraiment une surprise, vous êtes majoritaires en faveur du livre électronique et à l'utiliser régulièrement, dans un rapport de un à trois environ. Nephou voit dans le livre électronique l'« évolution naturelle de l'objet livre » et vous êtes nombreux à privilégier désormais les formes numériques pour lire.

Les avantages cités sont nombreux et assez variés, mais certains reviennent dans pratiquement tous les témoignages. Le plus évident est certainement l'encombrement : il est incontestable qu'une liseuse numérique prendra toujours moins de place que la bibliothèque de livres qu'il peut contenir.


Étant un bon lecteur, je consommais jusque-là un à deux livres par mois, ceux-ci s'accumulant sur mes étagères et dans les moindres espaces possibles de rangements. Prenant la poussière une fois dévorés.

Ce qui m'a principalement attiré vers le numérique est donc cette faculté de pouvoir se déplacer avec une bibliothèque complète dans quelques dizaines de grammes, sans avoir à se soucier des problèmes de rangements ou de poids. (Lemmings)


Que vous n'ayez pas de place dans un trop petit appartement pour ranger une bibliothèque, ou que vous voyagiez souvent, les appareils de lecture numérique sont une bonne solution au manque de place.


J'ai franchi le pas du numérique uniquement par soucis pratique : ma bibliothèque est pleine et des bouquins. Plus un centimètre de place. Et il faut bien avouer qu'en voyage, il est plus facile d'avoir l'iPhone/iPad avec soi que plusieurs livres. (vache folle)




Une infime partie de la bibliothèque du Trinity College à Dublin (Wikimedia)


La lecture électronique met aussi à disposition des utilisateurs un catalogue immense, bien plus gros que ce que n'importe quel libraire dans la rue pourrait fournir. Les marchands en ligne proposent eux aussi un très large choix, certes, mais il faut toujours attendre la livraison et souvent ajouter des frais de port au prix du livre.


Ça ne prend pas plus de deux minutes pour acheter un livre en ligne et le recevoir ensuite sur son Kindle (mononokehime)


À l'inverse, les livres électroniques sont disponibles presque instantanément depuis n'importe quel point du globe, à la seule condition de disposer d'une connexion Internet. NicoMac le dit sans détour : « Je voyage énormément et le livre électronique est une délivrance » alors que Alf38 n'a pas eu d'autres choix que de passer au numérique, comme il l'explique :


Quand on habite loin de tout comme c'est mon cas, l'accès à la lecture n'est pas très aisé. Je pense que sans ça nous n'aurions pas eu l'idée de franchir le pas, d'ailleurs. Amazon livre ses bouquins sur notre petite île, mais il faut compter 4 à 5 semaines de délai et j'ai 2 enfants qui dévorent les livres plus vite que leurs ombres. Il y a bien une bibliothèque, mais le choix est très limité.


Exemple similaire avec le témoignage de Catherine Vaillant, une « inconditionnelle de l'ebook » qui est expatriée à l'étranger et qui peut trouver beaucoup plus facilement ses livres grâce à son iPad :


Ayant été expatriée pendant de nombreuses années, j'ai éprouvé beaucoup de difficultés à trouver des livres papier en français ou en anglais dans certains pays. Je faisais une provision à chaque passage en France ou au Canada. Aujourd'hui je peux voyager ou pas avec mon support favori et télécharger ce que je veux, où je veux.


Dans ce contexte, le choix d'Amazon de vendre le Kindle 3G est plutôt malin, comme le note Lemmings : « De même, énorme qualité du Kindle, la navigation en 3G gratuite pour acheter des livres au sein de la boutique d'Amazon est très rapide, simple, et fonctionne quasiment dans le monde entier. » La puce 3G est alors utilisable gratuitement et dans la plupart des pays pour acheter et télécharger des livres, de quoi ne jamais être en panne sans un livre à lire.



Le Kindle 3G fonctionne vraiment partout, même pour acheter des livres… – images de publicité Amazon


Le catalogue numérique présente un autre avantage : l'absence de coûts de production permet à certains auteurs de publier leurs ouvrages alors qu'ils n'auraient jamais pu les faire imprimer par un éditeur. jeromedeuf le résume très bien : « le format électronique permet à beaucoup d'auteurs qui n'ont pas eu la chance de trouver un éditeur de publier leurs livres directement. »

Sans aller jusqu'au refus des éditeurs traditionnels, le numérique est utile pour enrichir certains livres et Apple l'a bien compris avec ses manuels et iBooks Author (Gratuit). Les éditeurs peuvent maintenant mettre des images de meilleure qualité que sur le papier ou même des vidéos et autres graphiques interactifs, autant d'éléments que le papier ne permettait pas. Nous avions déjà consacré un appel à témoins sur le sujet si vous souhaitez en savoir plus : Témoignages : iBooks Author, un outil prometteur.


Un manuel créé avec iBooks Author sur un iPad


Certaines fonctions sont réservées aux manuels d'Apple et donc à ses tablettes, mais les livres numériques proposent par définition plus de fonctions que ceux sur papier. Le texte étant sous une forme numérique, les liseuses proposent quelques fonctions supplémentaires comme la recherche de texte, une table de matière interactive ou encore un dictionnaire intégré. Hello. évoque quelques avantages de la lecture numérique :


D'abord, on peut surligner des passages, prendre des notes, chercher un mot directement sur le web ou au dictionnaire intégré si le livre est en anglais (dans ce cas, je serais même prêt à payer plus cher que la version papier tellement c'est pratique !). Bref, pour une lecture qui présente des difficultés, qui prête à réfléchir ou sur laquelle je serai interrogé, le livre électronique est tout simplement bien plus pratique et agréable que sur papier.


La table des matières offre un moyen beaucoup plus rapide de se rendre à un point précis du livre : « La table des matières, c'est l'immense classe, d'un touché nous sommes au chapitre voulu, de deux à la page qui nous intéresse, de deux autres aux mots que l'on cherchait. » (Nesus) De son côté, MacBooker utilise un Kindle 3G et il peut ainsi accéder très facilement à une fiche Wikipedia : « Toujours avec le Kindle Touch 3G. Voyageant régulièrement, l'accès à Wikipedia partout dans le monde est super utile ! Vous visitez un endroit : hop Wikipedia en 3G : vous pouvez avoir des infos dessus et éviter les surcharges de forfait. »


L'index de la Bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris (Wikmedia)


Certains apprécient simplement le fait de n'avoir jamais besoin d'un marque-page, d'autres lisent plus facilement dans une langue étrangère grâce à un dictionnaire : « je lis beaucoup les livres en VO, donc anglais principalement, et que les dictionnaires intégrés rendent la lecture bien plus pratique… » (Fil de Brume). Les notes de lecture ou la possibilité de surligner du texte est un plus pour plusieurs lecteurs, fif « utilise abondamment le surligneur » et sucellus évoque lui aussi cet avantage :


J'ai pu ainsi annoter des livres, sélectionner des passages sans problème, un fonctionnement très proche de la réalité les post-its disparaissent, plus de pages cornées.


Comme ce lecteur, Mirage Breton est passée au numérique pour mieux conserver les livres papier qu'elle aime tant :


Aussi étonnant cela puisse paraître, j'adore les livres, leur texture, leur format, le fait de tourner les pages… J'en prends grand soin, ne les abime pas et ne les corne pas. Et c'est pour cela que je suis passé aux eBooks. Je suis en permanence en déplacement professionnel, environ 15 jours par mois, et l'idée d'abîmer un livre dans mes bagages m'insupporte.


Le confort de lecture est un sujet qui divise les partisans et les opposants au livre numérique. Si certains trouvent la lecture sur papier incomparable, on y reviendra, d'autres préfèrent au contraire la version numérisée. gibet_b trouve le confort de lecture des eBooks « supérieur au livre papier », de même que Putko007 :


Je trouve le confort de lecture bien supérieur à un livre. Pas besoin de chercher la lumière ou de se battre avec les pages qui glissent : confortablement posé contre un oreiller, dans le noir le plus total, l'iPad est le meilleur compagnon d'une nuit de lecture. L'été surtout, la plus faible niveau de luminosité de l'app iBooks permet de lire la fenêtre ouverte, sans attirer moustiques ou autre petit insecte.


La lecture possible dans le noir en a séduit une dizaine environ, à l'image d'ischiros qui explique : « on peut lire en éteignant la lumière. Pratique pour ne pas réveiller son conjoint. » La lecture numérique est aussi plus discrète parce que l'on peut tourner les pages en silence, ainsi que le note jandb : « Depuis l'iPad je découvre le plaisir de la lecture sans contrainte. Annotation rapide, signets (sans dégrader un livre) reprise rapide de la lecture au bon endroit, adaptabilité de la taille des caractères et de la présentation et curieusement tourner les pages sans faire de bruit. »


© Civu (FlickR)


Sur le plan du confort, la possibilité de modifier la taille des caractères est très souvent citée : « Il est possible d'adapter la taille des caractères et la mise en page ce qui permet de ne pas s'esquinter les yeux sur cette petite "liseuse de poche". » (Maghanni) et Nathalie Fradet explique pouvoir se passer de lunettes en agrandissant la taille des lettres.

Vous fustigez aussi parfois la qualité des livres imprimés, jugée souvent trop faible par rapport aux versions numériques, en particulier pour les livres de poche. Nephou et Fil de Brume résument parfaitement la situation :


Je ne peux m’empêcher de sourire devant les discours sur la beauté de l’objet livre « traditionnel ». C’est à croire que tous les livres sont composés avec de belles marges, un soin typographique particulier, disposent d’une couverture en cuir et voient leurs cahiers reliés par une couture soigneuse ! Dans un univers parallèle au nôtre peut-être, mais la réalité est pour moi très éloignée de ça — et pas uniquement pour les livres de poche. ( Nephou)

Je comprends ceux qui aiment les beaux livres, c'est chouette, mais c'est cher. Moi je ne lisais que des livres de poche, et un livre de poche, c'est quoi ? Du papier quelconque, une couverture quelconque, l'intérêt n'étant que dans le contenu. Un livre électronique c'est ça, rien que le contenu. Ça ne remplace pas un beau livre de collection, mais ça remplace avantageusement une collection de livres de poche. (Fil de Brume)


Le dernier argument que l'on soulèvera ici est la synchronisation des données. Si, comme John McClane, vous utilisez plusieurs terminaux, retrouver les livres au même état partout est un avantage indéniable : « comme iBooks se synchronise aussi avec mon iPhone, où que je sois je peux reprendre ma lecture, sans avoir à penser à emporter un bouquin. »

Amazon fait mieux encore puisque la synchronisation se fait entre ses différentes liseuses, mais aussi entre les liseuses et les applications de lecture disponible sur tous les terminaux mobiles. « Autre fonction du Kindle qui manque un peu ailleurs, la synchronisation des points de lecture, pour ceux qui lisent sur différents appareils (iPad, ordinateur, eReader...), on reprend le texte exactement où on l'a laissé sur l'autre appareil. » (Lemmings)


iCloud synchronise les positions de lecture dans iBooks (image Apple)




"J'aime l'odeur des livres…" (Piopio 35)



La majorité des témoignages est favorable au livre numérique, mais vous êtes une bonne vingtaine à préférer le livre objet, voire à être totalement hostile aux versions dématérialisées. Il faut aussi compter sur une autre vingtaine de lecteurs mitigés, ou qui alternent entre papier et écran pour lire.


Un livre imprimé au XIXe siècle (Wikimedia)


L'argument le plus subjectif est l'intérêt pour l'objet lui-même. Certains aiment le papier, ils aiment le toucher, le sentir même : certains assument totalement ce qui s'apparente à du fétichisme, à l'image de Hoooti, 21 ans :


Quoi de plus agréable que de retrouver un vieux livre dans votre grenier ou votre cave, ayant appartenu à vos parents, ou mieux, à vos grand-parents ! Il y a un charme indescriptible à feuilleter ces bouquins, à les sentir […] et à découvrir au fil des pages, des petites notes à droite et à gauche, des feuilles cornées, des passages soulignés... bref un livre est vivant !


Le docteur est du même avis, l'expérience de lecture sur un écran n'est pas l'expérience de lecture d'un livre et il préfère cette dernière : « Le livre, c'est avant tout un rapport physique à un objet très particulier. […] J'ai l'impression que l'expérience singulière de telle ou telle lecture manque sur ordinateur ou sur une liseuse quelconque. On est dans l'équivalent, le formaté, l'uniforme… » Marco_la_frite va même jusqu'à évoquer une « approche sensuelle ».

Le plaisir du livre rejoint celui de la bibliothèque : pouvoir emmener avec soi une bibliothèque entière était un argument des partisans du livre numérique, mais c'est aussi un argument en faveur du papier pour certains. Plusieurs témoins évoquent ainsi le plaisir de ranger ses livres, de les admirer les uns à côté des autres :


Une chose est sûre, quand j'achète un livre, je veux le voir dans ma bibliothèque, sur une étagère, une vraie, pas au travers d'un écran dans une galerie virtuelle. (spiderben25)



Une bibliothèque personnelle (Wikimedia)


Au-delà du plaisir que l'on peut ressentir face à l'objet, le livre papier a d'autres arguments incontestables qu'évoque ness_Du_frat à propos des manuels techniques :


OK, les manuels sont gros, OK, ils sont lourds, OK, ils sont chers, OK, on tue des arbres. Mais franchement… Qu'y a-t-il de plus génial que de pouvoir feuilleter, de pouvoir surligner des passages au fluo, de pouvoir annoter son bouquin… ? […] On ne peut pas avoir quatre ou cinq liseuses autour de soi pour faire des comparaisons de schémas ou pour bosser sur plusieurs trucs en même temps


L'objet donne des informations que les livres numériques peinent à rendre, comme la position de lecture. Le lecteur peut ainsi savoir, simplement en tenant le livre en main, qu'il en est à la moitié du livre et cette information manque à esv^^ : « Qui n'a jamais regardé la tranche de son livre pour savoir à peu près où il en était de sa lecture ? Impossible sur une tablette. »

Dans le même ordre d'idée, il est incontestable que passer de la première à la dernière page est plus rapide avec du papier, qu'avec toutes les solutions numériques. Ces dernières, aussi ergonomiques et rapides soient-elles, impliquent nécessairement plusieurs opérations alors qu'il suffit d'un geste simple sur un livre. Cette possibilité manque notamment à CBi :


Las, j'ai découvert qu'on perd avec le livre numérique une fonction essentielle pour un livre de formation : la capacité de retrouver rapidement un point précis dont on se rappelle vaguement qu'il a été traité dix pages plus tôt.



iBooks sur l'iPad ne permet pas de savoir visuellement que l'on est au tout début du livre, les tranches représentées de part et d'autre de la page ne changent jamais.


Les partisans du papier rappellent également à juste titre qu'un livre n'a pas besoin d'une batterie pour fonctionner et qu'il reste plus solide qu'un appareil électronique. Alf38 fait partie des partisans du livre numérique, mais il concède malgré tout que les pannes de batterie peuvent être gênantes :


Seul bémol : il n'y a rien de plus pénible que de tomber en panne de batterie quand on lit un bouquin à l'extérieur. La batterie ayant une forte autonomie, on ne fait pas gaffe et vlan… plus de piles ! Au moins un vrai livre ne tombe pas en panne !


Le papier est également fragile, mais il est compatible avec la lecture sur plage que Sly54 apprécie particulièrement. Au pire, un livre de poche coûte moins cher qu'une liseuse ou qu'une tablette et l'objet peut facilement être sacrifié.


Quelques vieux livres (Wikimedia)


Le livre papier est par certains aspects plus pratique, mais ce sont deux autres arguments qui font pencher la balance en sa faveur : l'interopérabilité et le catalogue numérique.

La question du format se pose pour les livres électroniques comme pour tous les autres médias dématérialisés. Il existe un standard ouvert, l'ePub, mais ce n'est pas le seul format sur le marché et il peut surtout être verrouillé par des DRM. Au total, si vous achetez un livre numérique, vous n'êtes pas sûr de pouvoir le lire sur n'importe quelle liseuse sur le marché, comme le résume bien jbendayan :


Le reproche majeur que je ferais à l'écosystème des livres électroniques est qu'il faut jongler avec une multitude d'applications de lecture compte tenu de l'absence d'interopérabilité des formats, surtout ceux qui ont des DRM, ou des boutiques en ligne. Sur mon iPad, j'ai installé les applications suivantes : FnacBook, iBooks, eReader, Kindle, txtr, Kobo by Fnac, ePagine et Bluefire Reader.


À ce petit jeu, le Kindle d'Amazon fait figure de mauvais élève puisqu'il n'est compatible qu'avec son propre format et qu'il ne sait pas ouvrir l'ePub, du moins pas par défaut. Les outils existent pour passer outre ces limitations, mais ils compliquent l'utilisation des livres numériques. Résultat, vous êtes nombreux à avouer télécharger illégalement des livres, l'opération étant finalement plus simple…


Le Kindle lit son format propriétaire, les PDF tant bien que mal […] , mais c'est à peu près tout… Impossible par exemple de lire un ePub tel quel, il faut absolument le convertir avec un outil comme Calibre pour en profiter. (Lemmings)

Le point sensible : les prix en numérique et leurs histoires de formats propriétaires (merci Amazon), comme si on ne pouvait pas faire sauter un DRM en moins de deux minutes et que Calibre ne convertissait pas les livres a la volée… (iPadOne)



Calibre, un outil de conversion des livres numériques


Ces protections rendent par ailleurs le prêt difficile, voire impossible. Alors qu'un livre papier peut-être lu par des dizaines de personnes sans problème, ou revendu suite à la lecture, sa version numérique est limitée à une personne, il ne peut être revendu ni même prêté.


Le dernier point que je voudrais aborder est le prêt. Avec un livre papier, pas de soucis, mais actuellement avec un eBook c'est plutôt compliqué (voir pas franchement possible). […] Dans les faits, j'utilise l'iPod touch de ma femme quand elle me conseille de lire un titre qu'elle a acquis sur l'iBookstore. (Xar)


La pérennité des livres numériques est aussi un frein à leur adoption pour plusieurs lecteurs. Alors qu'un livre papier bien conservé peut tenir de nombreuses années, il est probable que son équivalent numérique acheté aujourd'hui puisse encore être lu dans 20 ou 30 ans.


Le seul vrai inconvénient que je vois aux publications électroniques, c'est au niveau de la pérennité. Tant que le format est ouvert, ça va, il n'y a que des avantages, mais ce qui contient des DRM est un vrai problème. (rom54)

Dans ma bibliothèque, je lis des livres achetés en 1980 (voire plus anciens pour certains vieux livres achetés par mes parents) sans souci, sans me préoccuper d'un format quelconque. Je prends le livre, je le lis. (Sly54)



La Bibliothèque Nationale de France conserve des livres pendant des années (Wikimedia)


Le catalogue numérique est aussi jugé trop cher par rapport au catalogue papier. La différence entre l'objet et l'équivalent dématérialisé est souvent assez faible, ce que la majorité des témoins ont du mal à accepter. Thief parle même d'arnaque à ce sujet : « Pour le moment, le prix des livres électroniques est tout simplement une arnaque. Certains livres qu'on paye plein pot existent au format imprimé en poche à moitié prix. »

De son côté, DrFatalis évoque la « politique délirante des éditeurs français qui vendent des fichiers au prix du papier. » Autre exemple, donné cette fois par zoncou :


Le principal problème vient du prix. […] On ne peut qu'être révolté par certaines pratiques ahurissantes. Exemple avec la saga Le trône de fer […] Le prix des livres numériques est d'un peu plus de 10 € par volume, soit environ 140 € pour l'intégralité, alors que la version anglaise intégrale et sur papier vaut environ 22 €…



Les livres papier ont droit à une seconde vie… (Flickr)


Le catalogue numérique est également jugé beaucoup plus pauvre que sur papier. Vous êtes une vingtaine à regretter l'absence de certains titres, à tel point que certains ont renoncé tout simplement à la lecture numérique :


 Lire des livres électroniques était la première raison qui m'a poussé à acheter l'iPad. Cependant, je n'ai trouvé aucun des livres que je devais lire sur l'iBookstore. À cause de ce manque d'approvisionnement, je ne suis pas encore passé aux livres électroniques. (Piips)


Le problème est plus sensible encore en France et avec le catalogue français. Les livres en anglais sont au contraire très présents : « en France, ça n'est pas encore assez développé, les choix des éditeurs étant toujours erratiques et parfois frileux. En clair, l'essentiel de ce que j'aime lire en langue française n'est pas disponible. » (bompi). NicoMac juge même le catalogue français d'Amazon « nullissime », de même que Putko007 regrette un choix trop limité et trop cher sur l'iBookstore suisse :


J'habite en Suisse et le choix reste très pauvre en livres francophones, les rares disponibles étant de plus proposés à un prix très élevé (29 CHF pour la biographie de Steve Job, soit 24 € contre 16 € sur le magasin français).


"J'ai redécouvert le plaisir de lire avec un Kindle" (diegue)




La pipe n'est pas incompatible avec la lecture sur tablette… (500px)



Le livre électronique est parvenu à me redonner le goût de la lecture et j'achète maintenant constamment de nouveaux livres. (Pihrra)

Pour ma part, j'ai toujours été une grosse consommatrice de livres, mais c'est devenu bien pire depuis que je n'ai plus à aller dans les magasins choisir mes livres : maintenant, en un clic, j'ai un bon bouquin pour passer une bonne soirée ! (priscille)


Terminons ce témoignage sur les livres électroniques par une note plus positive. Partisans du papier ou de la dématérialisation se retrouvent tous sur le plaisir de la lecture et vous êtes quelques-uns à avoir (re)découvert ce plaisir grâce à un appareil électronique de lecture. Dès lors, comme le résume belcikowski, « Qu'importe le flacon ! »

Sur le même sujet :
- Tous les témoignages de cet appel à témoins
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