Nouveaux MacBook Pro, Mountain Lion, iOS 6 : on connaissait le programme du keynote inaugural de la WWDC 2012. L'ordre a été respecté, mais les détails ont été d'une rare densité et montrent une Apple plus ambitieuse que jamais.
L'App Store, un petit pays
Disponible dans 120 pays, et bientôt 152, l'App Store est une véritable petite puissance économique selon Tim Cook : 400 millions de comptes sont désormais enregistrés avec une carte bancaire — pour mettre le chiffre en perspective, le plus grand réseau social du monde, Facebook, compte 800 millions de membres. Il regroupe 650 000 apps, dont 225 000 pour l'iPad, qui ont été téléchargées 30 milliards de fois (on était à 25 milliards en mars) : les développeurs ont perçu pas moins de 5 milliards de dollars.
Nouveaux MacBook Pro : quand l'iPad, le MacBook Air et le MacBook Pro font des cochonneries ensemble
C'est Phil Schiller, le vice-président du marketing d'Apple, qui a eu la lourde tâche d'annoncer ce que beaucoup attendaient : une mise à jour de l'intégralité de la gamme d'ordinateurs portables d'Apple.
Comme prévu, les MacBook Air passent aux processeurs Ivy Bridge, et pourront ainsi atteindre 2,0 GHz avec les puces double-cœur Core i7, voire 3,2 GHz avec Turbo Boost. L'accent est mis sur une augmentation générale des performances : les MacBook Air passent à la vitesse supérieure avec jusqu'à 8 Go de RAM, jusqu'à 512 Go de SSD, deux ports USB 3.0 et une webcam FaceTime HD. Ils sont toujours disponibles en deux modèles dans chaque taille d'écran :
On pourra doubler la dotation en RAM (4 Go par défaut) et passer à un processeur Core i7 en option.
Les MacBook Pro ont le droit au même traitement : ils peuvent être dotés de puces Ivy Bridge quatre cœurs cadencées à 2,7 GHz atteignant la bagatelle de 3,7 GHz sur un cœur avec Turbo Boost, et embarquent des ports USB 3.0. Les 13" utilisent une carte Intel HD Graphics 4000 avec :
Tandis que les 15" passent à :
Mais alors que ces machines ne sont qu'une évolution de la gamme existante, tout le monde attendait un nouveau modèle.
Il s'appelle « MacBook Pro de nouvelle génération » : c'est un mélange de MacBook Air, de MacBook Pro et d'iPad. Du MacBook Air, il reprend la finesse (1,8 cm) et le poids plume (2 kg). De l'iPad, il reprend l'écran Retina : il affiche 2880 x 1800 pixels sur 15,4", soit une résolution de 220 ppp — une mise à jour d'OS X et des principales applications Apple prend en charge le mode HiDPI nécessaire au quadruplement du nombre de pixels. Voilà qui fera plaisir à certains : l'écran est 75 % moins brillant que celui des MacBook Pro. Des MacBook Pro justement, ce nouvel ordinateur reprend son apparence générale.
Mais à l'intérieur, il est à l'opposée de ce qu'était le MacBook Pro : c'est une machine totalement fermée, à la manière du MacBook Air. La batterie offrant 7h d'autonomie domine l'intérieur, et tous les composants sont soudés — au moins sont-ils de dernière génération, des processeurs Core i5 et i7 à la carte GeForce GT 650M en passant par le SSD pouvant atteindre 768 Go et la mémoire pouvant monter à 16 Go. La conception interne a été entièrement revue, Apple utilisant de nombreux composants personnalisés : les ventilateurs ont notamment été positionnés de manière à optimiser le flux d'air et abaisser au maximum leur niveau sonore. On retrouve en grande partie l'éthos de l'Apple du début des années 2000, qui n'hésitait pas à concevoir des composants spécifiques sans se soucier de la compatibilité avec le monde PC : sur ce point, Tim Cook parachève la vision de Steve Jobs d'une informatique sans maintenance, au détriment des bidouilleurs.
Apple a revu sa dotation en ports, et fait montre d'un certain pragmatisme : ce modèle est doté de deux ports USB 3.0, de deux ports Thunderbolt, d'un port HDMI (une première sur les portables de la marque), d'un emplacement SD, d'un nouveau port MagSafe. Pourquoi deux ports Thunderbolt ? Tout simplement parce qu'Apple veut le placer comme le port universel sur lequel brancher tous les périphériques. La firme de Cupertino proposera ainsi deux adaptateurs, le premier pour ceux qui ont encore besoin du FireWire 800, l'autre pour ceux qui ne jurent que par l'Ethernet. Petite déception d'ailleurs : ce nouveau MacBook Pro n'embarque pas une puce Wi-Fi 802.11ac, mais se cantonne au n : le reste de la machine est d'ailleurs très similaire aux MacBook Pro tel qu'on les connaît depuis des années.
Le prix est à la hauteur des ambitions d'Apple : 2 279 € pour le modèle doté d'un processeur Core i7 quatre cœurs à 2,3 GHz, 8 Go de RAM et GeForce GT 650M 1 Go. Le prix de la modernité diront certains.
Mountain Lion prêt à rugir
La base installée d'OS X a atteint 66 millions d'utilisateurs — c'est mieux que jamais, mais c'est aujourd'hui une goutte comparée à l'océan d'appareils iOS. 26 millions d'entre eux sont passés à Lion en neuf mois : le temps est venu de passer à Mountain Lion.
iCloud, qui compte 125 millions d'utilisateurs, est partie prenante de Mountain Lion. Si on savait déjà que sa prise en charge serait profonde et que les applications Notes, Rappels et Messages avaient fait le voyage depuis iOS, on ne savait pas qu'Apple mettrait à jour les applications de la suite iWork pour qu'elles prennent nativement en charge la fonction Documents dans le nuage, même si on s'en doutait. Les développeurs peuvent doter leurs applications des fonctions d'iCloud grâce à un SDK complet, comme Apple l'avait déjà annoncé.
On connaissait déjà les principales fonctions de Mountain Lion, mais Apple avait gardé sous silence l'arrivée d'une fonction de dictée, à la manière de l'iPhone et de l'iPad. À vrai dire, on l'avait repéré dans Safari : elle devrait s'activer en appuyant sur les deux touches Commande à la fois. On pourra par l'exemple l'utiliser avec le Centre de notifications : si une notification Twitter s'affiche, vous pouvez répondre au tweet en question dans le centre de notifications, en tapant ou en dictant.
Apple a revu Safari, qui arrive dans une nouvelle version plus rapide et disposant d'un champ d'adresse et de recherche unifié, mais aussi de l'intégration iCloud. Le nuage sera mis à contribution pour synchroniser signets et historique, mais aussi les onglets, qui disposent désormais d'une fonction TabView qui n'est autre qu'un CoverFlow pour les onglets et ressemble beaucoup aux onglets de MobileSafari.
PowerNap est aussi une nouvelle fonction : elle ne sera disponible que sur la nouvelle gamme et une partie de la précédente, car elle nécessite une fonction dédiée permettant de connecter le Mac au réseau même lorsqu'il est en veille. Ainsi, même pendant la veille, le Mac pourra mettre à jour ses documents via iCloud, et même se sauvegarder. Cette fonction n'est pas sans rappeler le Whispersync d'Amazon, qui permet de mettre à jour les Kindle même lorsqu'ils sont en veille.
On connaissait déjà le Game Center pour OS X, on sait désormais qu'il permettra les parties à plusieurs entre plusieurs plateformes : on pourra ainsi faire une partie entre un Mac et un iPad. Le Mac, d'ailleurs, pourra envoyer son image à un Apple TV, puisque le mode miroir AirPlay est une fonction de Mountain Lion. Autre nouveauté concernant les écrans, la possibilité de passer en mode plein écran sur n'importe quel moniteur. Un OS qui compte en tout 200 nouvelles fonctions, dont de nombreuses sont d'ores et déjà connues, et certaines sont dédiées au marché chinois, une priorité pour Apple.
Petite surprise : OS X Mountain Lion sera finalement disponible le mois prochain pour 15,99 € sous la forme d'une mise à jour depuis Lion ou Snow Leopard sur tous les Mac personnels. Un aperçu pour les développeurs pour ainsi dire finalisé est disponible dès aujourd'hui. Il sera enfin offert à tous ceux qui achètent un Mac aujourd'hui.
iOS 6 : l'OS de la maturité ?
365 millions d'appareils iOS sont désormais dans la nature : plus des deux tiers sont sous iOS 5, très peu utilisant une version antérieure à iOS 4. Le défilé de statistiques est impressionnant : Apple envoie 7 milliards de notifications push par jour, les 140 millions d'utilisateurs iMessages envoient 1 milliard de messages par jour, et iOS 5 a généré 10 milliards de tweets.
Dans iOS 6, Siri a appris à donner les résultats sportifs et à compiler des statistiques sur les joueurs — au moins pour le basket et le baseball, deux sports dont les ligues sont déjà partenaires d'Apple au sein de l'Apple TV. La présentation des demandes de renseignements autour de restaurants a été revue et est plus complète, et intègre désormais OpenTable pour réserver depuis Siri, une fonction qui ne devrait fonctionner qu'aux États-Unis. En matière de critiques cinématographiques et de planification de séances ciné, Rotten Tomatoes a été inclus — et, surtout, Siri sait enfin lancer des applications ou envoyer un tweet ! Enfin, Siri sera intégré aux tableaux de bord de certaines voitures (aucune de marque française), et il sait désormais parler italien, espagnol, mandarin (avec plusieurs accents), coréen et gère de nouveaux accents français et anglais. Reste que tout cela restera inutile tant que l'assistant d'Apple sera aussi lent et aussi peu fiable qu'actuellement — au moins est-il désormais disponible sur l'iPad de troisième génération.
Comme prévu, Facebook fait son entrée dans iOS 6 sous la forme d'un service système, à la manière de Twitter. L'intégration est très similaire à celle de l'autre réseau social, de l'envoi de photos au partage de divers contenus en passant par une API pour les développeurs. On remarque néanmoins que l'on pourra désormais envoyer un tweet ou poster depuis Facebook directement depuis le Centre de notifications. L'entrée de Facebook dans iOS signifie la disparition de Ping : le réseau social d'Apple est remplacé par Facebook dans l'iTunes Store, et sa présence dans l'App Store est renforcée.
On en oublierait presque que l'iPhone est aussi un téléphone : l'app Téléphone est mise à jour pour la première fois. Si l'on est occupé, on peut désormais répondre à un appel en envoyant un message prédéfini, une fonction héritée des Nokia des années 1990, et surtout programmer un rappel automatique (dans une heure, lorsque je rentre à la maison…). Le Centre de notifications pourra être dompté grâce à la fonction « Ne pas déranger » qui existe déjà dans Mountain Lion. On pourra désormais programmer des fenêtres horaires pendant lesquelles ne pas être dérangé par les notifications push, notamment la nuit, ou ignorer des appels répétés d'une même personne, ou d'un groupe de personne (un début de liste noire dans iOS, enfin). Enfin, on pourra désormais passer des appels FaceTime en 3G, et, surtout Apple ID et numéro de téléphone sont désormais unifiés.
Safari a aussi été revu dans iOS : il est désormais responsable de deux tiers des connexions mobiles au web. Il hérite lui aussi des onglets iCloud ou de la Liste de lecture accessible sans connexion, et peut enfin accéder à la bibliothèque de photos pour les téléverser sur un site. Apple propose désormais un système de bannières intelligentes qui permettra d'avertir un utilisateur de la disponibilité d'une application native pour un service qu'il consulte dans Safari — ou de l'ouvrir directement si elle est déjà installée. MobileSafari peut enfin passer en mode plein écran en mode paysage. Bizarrerie : la version mobile de Safari conserve un champ de recherche dissocié du champ d'adresses.
Le Flux de photos peut désormais être partagé : un utilisateur pourra partager certains de ses albums, et l'on pourra alors commenter les photos et dire qu'on les aime. Des fonctions qui semblent provenir de Facebook, mais sont en fait proposées par Apple, qui semble toujours espérer pouvoir percer dans le social.
Comme prévu, Mail.app hérite de la fonction VIP qui permet de faire ressortir des messages de certains utilisateurs, avec une boîte de réception dédiée. Apple ne propose pas encore de système de fichiers, mais propose enfin d'insérer une pièce jointe photo ou vidéo depuis un mail. Enfin, elle implémente le fameux « tirer pour rafraîchir » de Twitter et les signatures par compte.
Apple a présenté Passbook, le premier élément de ce qui semble être un portefeuille numérique : cette application peut stocker les cartes-cadeau, les cartes de fidélité, les places de cinéma ou d'avion, et intègre un système de rappel pour ces deux dernières fonctions.
Les développeurs disposent d'une API pour intégrer leurs propres services au sein de cette application. De là à penser que le prochain iPhone sera doté d'un système de communication en champ proche, il n'y a qu'un pas que l'on franchira aisément. En attendant, on se contentera de codes QR.
iOS est déjà un des systèmes mobiles parmi les plus accessibles, si ce n'est le plus accessible, mais Apple compte accentuer son avance. Guided Access est un système qui permet de désactiver certaines fonctions d'une application pour en faciliter l'accessibilité : Apple évoque par exemple un parent qui voudrait simplifier une application pour son enfant autiste et lui éviter par exemple de revenir à l'écran d'accueil par erreur.
Tout le monde l'attendait : Apple a présenté une nouvelle application Plans. Elle n'utilise pas les services de Google mais intègre de nombreuses sources de données, par exemple Yelp pour les recommandations de points d'intérêts, ou les technologies de C3 pour une représentation aérienne 3D avec rendu en temps réel de nombreuses villes dans le monde.
Elle intègre le système de circulation en temps réel qu'Apple construit depuis iOS 3, avec un système de rapport anonyme d'incident routier. iOS dispose (enfin !) d'un système de navigation GPS intégré, qui a la particularité de fonctionner sur l'écran verrouillé et d'être intégré à Siri.
Remarquons enfin que les boutiques d'Apple ont été redessinées.
Bref, un keynote d'une rare richesse et d'une rare densité. Et pourtant, Tim Cook et ses adjoints n'ont pas eu le temps de présenter toutes les nouveautés. A la réouverture du store, de nouveaux produits sont apparus : une évolution très superficielle des Mac Pro (pas d'USB 3, pas de Thunderbolt), une nouvelle borne AirPort Express ainsi qu'une Smart Case, une Smart Cover qui protège également le dos de l'iPad.
Images The Verge
L'App Store, un petit pays
Disponible dans 120 pays, et bientôt 152, l'App Store est une véritable petite puissance économique selon Tim Cook : 400 millions de comptes sont désormais enregistrés avec une carte bancaire — pour mettre le chiffre en perspective, le plus grand réseau social du monde, Facebook, compte 800 millions de membres. Il regroupe 650 000 apps, dont 225 000 pour l'iPad, qui ont été téléchargées 30 milliards de fois (on était à 25 milliards en mars) : les développeurs ont perçu pas moins de 5 milliards de dollars.
Nouveaux MacBook Pro : quand l'iPad, le MacBook Air et le MacBook Pro font des cochonneries ensemble
C'est Phil Schiller, le vice-président du marketing d'Apple, qui a eu la lourde tâche d'annoncer ce que beaucoup attendaient : une mise à jour de l'intégralité de la gamme d'ordinateurs portables d'Apple.
Comme prévu, les MacBook Air passent aux processeurs Ivy Bridge, et pourront ainsi atteindre 2,0 GHz avec les puces double-cœur Core i7, voire 3,2 GHz avec Turbo Boost. L'accent est mis sur une augmentation générale des performances : les MacBook Air passent à la vitesse supérieure avec jusqu'à 8 Go de RAM, jusqu'à 512 Go de SSD, deux ports USB 3.0 et une webcam FaceTime HD. Ils sont toujours disponibles en deux modèles dans chaque taille d'écran :
- un 11" Core i5 1,8 GHz avec 64 Go de SSD (1 049 €)
- un autre avec 128 Go de SSD (1 149 €)
- un 13" Core i5 1,8 GHz avec 128 Go de SSD (1 249 €)
- et un autre avec 256 Go de SSD (1 549 €).
On pourra doubler la dotation en RAM (4 Go par défaut) et passer à un processeur Core i7 en option.
Les MacBook Pro ont le droit au même traitement : ils peuvent être dotés de puces Ivy Bridge quatre cœurs cadencées à 2,7 GHz atteignant la bagatelle de 3,7 GHz sur un cœur avec Turbo Boost, et embarquent des ports USB 3.0. Les 13" utilisent une carte Intel HD Graphics 4000 avec :
- 4 Go de RAM, un processeur Core i5 2,5 GHz et 500 Go de disque dur (1 249 €)
- ou un processeur Core i7 2,9 GHz, 750 Go de disque et 8 Go de RAM (1 549 €)
Tandis que les 15" passent à :
- une carte GeForce GT 650M 512 Mo de VRAM en plus de la carte intégrée avec un processeur Core i7 quadricœur cadencé à 2,3 GHz et 4 Go de RAM (1 879 €)
- ou 1 Go de VRAM avec un processeur Core i7 quadricœur cadencé à 2,6 GHz, 8 Go de RAM et un disque de 750 Go (2 279 €).
Mais alors que ces machines ne sont qu'une évolution de la gamme existante, tout le monde attendait un nouveau modèle.
Il s'appelle « MacBook Pro de nouvelle génération » : c'est un mélange de MacBook Air, de MacBook Pro et d'iPad. Du MacBook Air, il reprend la finesse (1,8 cm) et le poids plume (2 kg). De l'iPad, il reprend l'écran Retina : il affiche 2880 x 1800 pixels sur 15,4", soit une résolution de 220 ppp — une mise à jour d'OS X et des principales applications Apple prend en charge le mode HiDPI nécessaire au quadruplement du nombre de pixels. Voilà qui fera plaisir à certains : l'écran est 75 % moins brillant que celui des MacBook Pro. Des MacBook Pro justement, ce nouvel ordinateur reprend son apparence générale.
Mais à l'intérieur, il est à l'opposée de ce qu'était le MacBook Pro : c'est une machine totalement fermée, à la manière du MacBook Air. La batterie offrant 7h d'autonomie domine l'intérieur, et tous les composants sont soudés — au moins sont-ils de dernière génération, des processeurs Core i5 et i7 à la carte GeForce GT 650M en passant par le SSD pouvant atteindre 768 Go et la mémoire pouvant monter à 16 Go. La conception interne a été entièrement revue, Apple utilisant de nombreux composants personnalisés : les ventilateurs ont notamment été positionnés de manière à optimiser le flux d'air et abaisser au maximum leur niveau sonore. On retrouve en grande partie l'éthos de l'Apple du début des années 2000, qui n'hésitait pas à concevoir des composants spécifiques sans se soucier de la compatibilité avec le monde PC : sur ce point, Tim Cook parachève la vision de Steve Jobs d'une informatique sans maintenance, au détriment des bidouilleurs.
Apple a revu sa dotation en ports, et fait montre d'un certain pragmatisme : ce modèle est doté de deux ports USB 3.0, de deux ports Thunderbolt, d'un port HDMI (une première sur les portables de la marque), d'un emplacement SD, d'un nouveau port MagSafe. Pourquoi deux ports Thunderbolt ? Tout simplement parce qu'Apple veut le placer comme le port universel sur lequel brancher tous les périphériques. La firme de Cupertino proposera ainsi deux adaptateurs, le premier pour ceux qui ont encore besoin du FireWire 800, l'autre pour ceux qui ne jurent que par l'Ethernet. Petite déception d'ailleurs : ce nouveau MacBook Pro n'embarque pas une puce Wi-Fi 802.11ac, mais se cantonne au n : le reste de la machine est d'ailleurs très similaire aux MacBook Pro tel qu'on les connaît depuis des années.
Le prix est à la hauteur des ambitions d'Apple : 2 279 € pour le modèle doté d'un processeur Core i7 quatre cœurs à 2,3 GHz, 8 Go de RAM et GeForce GT 650M 1 Go. Le prix de la modernité diront certains.
Mountain Lion prêt à rugir
La base installée d'OS X a atteint 66 millions d'utilisateurs — c'est mieux que jamais, mais c'est aujourd'hui une goutte comparée à l'océan d'appareils iOS. 26 millions d'entre eux sont passés à Lion en neuf mois : le temps est venu de passer à Mountain Lion.
iCloud, qui compte 125 millions d'utilisateurs, est partie prenante de Mountain Lion. Si on savait déjà que sa prise en charge serait profonde et que les applications Notes, Rappels et Messages avaient fait le voyage depuis iOS, on ne savait pas qu'Apple mettrait à jour les applications de la suite iWork pour qu'elles prennent nativement en charge la fonction Documents dans le nuage, même si on s'en doutait. Les développeurs peuvent doter leurs applications des fonctions d'iCloud grâce à un SDK complet, comme Apple l'avait déjà annoncé.
On connaissait déjà les principales fonctions de Mountain Lion, mais Apple avait gardé sous silence l'arrivée d'une fonction de dictée, à la manière de l'iPhone et de l'iPad. À vrai dire, on l'avait repéré dans Safari : elle devrait s'activer en appuyant sur les deux touches Commande à la fois. On pourra par l'exemple l'utiliser avec le Centre de notifications : si une notification Twitter s'affiche, vous pouvez répondre au tweet en question dans le centre de notifications, en tapant ou en dictant.
Apple a revu Safari, qui arrive dans une nouvelle version plus rapide et disposant d'un champ d'adresse et de recherche unifié, mais aussi de l'intégration iCloud. Le nuage sera mis à contribution pour synchroniser signets et historique, mais aussi les onglets, qui disposent désormais d'une fonction TabView qui n'est autre qu'un CoverFlow pour les onglets et ressemble beaucoup aux onglets de MobileSafari.
PowerNap est aussi une nouvelle fonction : elle ne sera disponible que sur la nouvelle gamme et une partie de la précédente, car elle nécessite une fonction dédiée permettant de connecter le Mac au réseau même lorsqu'il est en veille. Ainsi, même pendant la veille, le Mac pourra mettre à jour ses documents via iCloud, et même se sauvegarder. Cette fonction n'est pas sans rappeler le Whispersync d'Amazon, qui permet de mettre à jour les Kindle même lorsqu'ils sont en veille.
On connaissait déjà le Game Center pour OS X, on sait désormais qu'il permettra les parties à plusieurs entre plusieurs plateformes : on pourra ainsi faire une partie entre un Mac et un iPad. Le Mac, d'ailleurs, pourra envoyer son image à un Apple TV, puisque le mode miroir AirPlay est une fonction de Mountain Lion. Autre nouveauté concernant les écrans, la possibilité de passer en mode plein écran sur n'importe quel moniteur. Un OS qui compte en tout 200 nouvelles fonctions, dont de nombreuses sont d'ores et déjà connues, et certaines sont dédiées au marché chinois, une priorité pour Apple.
Petite surprise : OS X Mountain Lion sera finalement disponible le mois prochain pour 15,99 € sous la forme d'une mise à jour depuis Lion ou Snow Leopard sur tous les Mac personnels. Un aperçu pour les développeurs pour ainsi dire finalisé est disponible dès aujourd'hui. Il sera enfin offert à tous ceux qui achètent un Mac aujourd'hui.
iOS 6 : l'OS de la maturité ?
365 millions d'appareils iOS sont désormais dans la nature : plus des deux tiers sont sous iOS 5, très peu utilisant une version antérieure à iOS 4. Le défilé de statistiques est impressionnant : Apple envoie 7 milliards de notifications push par jour, les 140 millions d'utilisateurs iMessages envoient 1 milliard de messages par jour, et iOS 5 a généré 10 milliards de tweets.
Dans iOS 6, Siri a appris à donner les résultats sportifs et à compiler des statistiques sur les joueurs — au moins pour le basket et le baseball, deux sports dont les ligues sont déjà partenaires d'Apple au sein de l'Apple TV. La présentation des demandes de renseignements autour de restaurants a été revue et est plus complète, et intègre désormais OpenTable pour réserver depuis Siri, une fonction qui ne devrait fonctionner qu'aux États-Unis. En matière de critiques cinématographiques et de planification de séances ciné, Rotten Tomatoes a été inclus — et, surtout, Siri sait enfin lancer des applications ou envoyer un tweet ! Enfin, Siri sera intégré aux tableaux de bord de certaines voitures (aucune de marque française), et il sait désormais parler italien, espagnol, mandarin (avec plusieurs accents), coréen et gère de nouveaux accents français et anglais. Reste que tout cela restera inutile tant que l'assistant d'Apple sera aussi lent et aussi peu fiable qu'actuellement — au moins est-il désormais disponible sur l'iPad de troisième génération.
Comme prévu, Facebook fait son entrée dans iOS 6 sous la forme d'un service système, à la manière de Twitter. L'intégration est très similaire à celle de l'autre réseau social, de l'envoi de photos au partage de divers contenus en passant par une API pour les développeurs. On remarque néanmoins que l'on pourra désormais envoyer un tweet ou poster depuis Facebook directement depuis le Centre de notifications. L'entrée de Facebook dans iOS signifie la disparition de Ping : le réseau social d'Apple est remplacé par Facebook dans l'iTunes Store, et sa présence dans l'App Store est renforcée.
On en oublierait presque que l'iPhone est aussi un téléphone : l'app Téléphone est mise à jour pour la première fois. Si l'on est occupé, on peut désormais répondre à un appel en envoyant un message prédéfini, une fonction héritée des Nokia des années 1990, et surtout programmer un rappel automatique (dans une heure, lorsque je rentre à la maison…). Le Centre de notifications pourra être dompté grâce à la fonction « Ne pas déranger » qui existe déjà dans Mountain Lion. On pourra désormais programmer des fenêtres horaires pendant lesquelles ne pas être dérangé par les notifications push, notamment la nuit, ou ignorer des appels répétés d'une même personne, ou d'un groupe de personne (un début de liste noire dans iOS, enfin). Enfin, on pourra désormais passer des appels FaceTime en 3G, et, surtout Apple ID et numéro de téléphone sont désormais unifiés.
Safari a aussi été revu dans iOS : il est désormais responsable de deux tiers des connexions mobiles au web. Il hérite lui aussi des onglets iCloud ou de la Liste de lecture accessible sans connexion, et peut enfin accéder à la bibliothèque de photos pour les téléverser sur un site. Apple propose désormais un système de bannières intelligentes qui permettra d'avertir un utilisateur de la disponibilité d'une application native pour un service qu'il consulte dans Safari — ou de l'ouvrir directement si elle est déjà installée. MobileSafari peut enfin passer en mode plein écran en mode paysage. Bizarrerie : la version mobile de Safari conserve un champ de recherche dissocié du champ d'adresses.
Le Flux de photos peut désormais être partagé : un utilisateur pourra partager certains de ses albums, et l'on pourra alors commenter les photos et dire qu'on les aime. Des fonctions qui semblent provenir de Facebook, mais sont en fait proposées par Apple, qui semble toujours espérer pouvoir percer dans le social.
Comme prévu, Mail.app hérite de la fonction VIP qui permet de faire ressortir des messages de certains utilisateurs, avec une boîte de réception dédiée. Apple ne propose pas encore de système de fichiers, mais propose enfin d'insérer une pièce jointe photo ou vidéo depuis un mail. Enfin, elle implémente le fameux « tirer pour rafraîchir » de Twitter et les signatures par compte.
Apple a présenté Passbook, le premier élément de ce qui semble être un portefeuille numérique : cette application peut stocker les cartes-cadeau, les cartes de fidélité, les places de cinéma ou d'avion, et intègre un système de rappel pour ces deux dernières fonctions.
Les développeurs disposent d'une API pour intégrer leurs propres services au sein de cette application. De là à penser que le prochain iPhone sera doté d'un système de communication en champ proche, il n'y a qu'un pas que l'on franchira aisément. En attendant, on se contentera de codes QR.
iOS est déjà un des systèmes mobiles parmi les plus accessibles, si ce n'est le plus accessible, mais Apple compte accentuer son avance. Guided Access est un système qui permet de désactiver certaines fonctions d'une application pour en faciliter l'accessibilité : Apple évoque par exemple un parent qui voudrait simplifier une application pour son enfant autiste et lui éviter par exemple de revenir à l'écran d'accueil par erreur.
Tout le monde l'attendait : Apple a présenté une nouvelle application Plans. Elle n'utilise pas les services de Google mais intègre de nombreuses sources de données, par exemple Yelp pour les recommandations de points d'intérêts, ou les technologies de C3 pour une représentation aérienne 3D avec rendu en temps réel de nombreuses villes dans le monde.
Elle intègre le système de circulation en temps réel qu'Apple construit depuis iOS 3, avec un système de rapport anonyme d'incident routier. iOS dispose (enfin !) d'un système de navigation GPS intégré, qui a la particularité de fonctionner sur l'écran verrouillé et d'être intégré à Siri.
Remarquons enfin que les boutiques d'Apple ont été redessinées.
Bref, un keynote d'une rare richesse et d'une rare densité. Et pourtant, Tim Cook et ses adjoints n'ont pas eu le temps de présenter toutes les nouveautés. A la réouverture du store, de nouveaux produits sont apparus : une évolution très superficielle des Mac Pro (pas d'USB 3, pas de Thunderbolt), une nouvelle borne AirPort Express ainsi qu'une Smart Case, une Smart Cover qui protège également le dos de l'iPad.
Images The Verge