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Steve Jobs : anecdotes et extraits de sa biographie

Florian Innocente

vendredi 21 octobre 2011 à 12:31 • 138

AAPL

biojobs
Les extraits de la biographie de Steve Jobs continuent de sortir peu à peu. Bonne nouvelle, on y apprend aussi des choses sur Apple et ses coulisses (lire aussi Steve Jobs : son biographe raconte son rapport à la maladie [MàJ]). L'Associated Press et The Huffington Post et le New York Times ont publié quelques passages ou relevé des anecdotes.

Android
D'après l'AP, Walter Isaacson raconte que Jobs est devenu livide en janvier 2010 lorsqu'HTC dévoila son premier téléphone Android avec des fonctions ressemblant à celles de l'iPhone. Apple se lança dans un procès et le patron d'Apple confia à son biographe que les actions de Google étaient assimilables à du «grand banditisme».

Jamais Walter Isaacson n'avait vu Jobs dans une telle colère, à l'occasion d'une conversation sur les plaintes déposée autour d'Android. «Notre plainte dit ceci : 'Google, vous avez pillé l'iPhone, vous nous avez complètement pillés'» ('Google you fucking ripped off the iPhone, wholesale ripped us off').

«J'y consacrerai jusqu'à mon dernier souffle si nécessaire, et je dépenserai jusqu'au dernier cents des 40 milliards de dollars qu'Apple a en banque pour régler ça. Je vais détruire Android, parce que c'est un produit volé. Je suis prêt à aller jusqu'à une guerre thermonucléaire».

Android encore, mais aussi Google Docs eut droit à une bordée de jurons «En dehors du moteur de recherche, les produits de Google - Android, Google Docs - sont de la merde». Jobs expliqua à Isaacson que la manière de procéder d'Apple - un écosystème "fermé" par opposition à celui d'Android - découlait d'une volonté de «faire de bons produits, pas de la merde comme Android».

Jobs, à l'occasion d'un rendez-vous avec Eric Schmidt, dit au patron de Google qu'il n'était pas intéressé par trouver un arrangement pour mettre un terme aux actions en justice «Je ne veux pas de ton argent. Même si tu me donnais 5 milliards de dollars, je n'en voudrai pas. J'ai déjà plein d'argent. Je veux que tu arrêtes d'utiliser nos idées dans Android, c'est tout ce que je veux.» Jobs aurait aussi proposé à Google de ne pas se lancer dans les OS mobiles en échange d'une place de choix sur son iPhone.

Les apps
Au départ, Jobs était opposé à l'idée de proposer des applications sur l'iPhone. L'un des membres du conseil d'administration d'Apple - Art Levinson - raconte qu'il a appelé Jobs une douzaine de fois pour le convaincre du potentiel de ces petites applications. «Au premier abord, Jobs a repoussé cette idée, en partie parce qu'il pressentait que son équipe n'avait pas la compétence nécessaire pour évaluer toutes les implications d'une politique de validation des apps de tierces-parties». Ce qui donne un autre éclairage sur la suprise affichée par les dirigeants d'Apple après l'annonce des premiers chiffres de ventes. On peut penser qu'elle était tout à fait sinçère, et ne procédait pas des habituelles techniques de com'.

iPad
Jobs aurait reçu quelques 800 mails d'utilisateurs après le lancement de l'iPad, accueilli avec une certaine tiédeur. Il en était «ennuyé et déprimé». Ce qu'il aurait confié à Isaacson le lendemain de la présentation de la tablette «Je suis un peu déprimé aujourd'hui. Quelque part ça vous donne un coup».

HP
Certains membres du conseil d'administration d'Apple auraient manifesté leur satisfaction à l'annonce d'HP d'arrêter le développement de tablettes. Un avis que ne partageait pas Jobs «Hewlett et Packard ont construit une formidable entreprise, et ils pensaient l'avoir confiée entre de bonnes mains. Mais elle est maintenant démantelée et détruite. J'espère que j'ai laissé un héritage suffisament solide pour que ça n'arrive pas à Apple».

Le nom Apple
Le choix de ce nom est arrivé à une époque où Jobs essayait différents types de régimes et à un moment, un autre basé sur la consommation de fruits. De retour d'un verger il eut cette idée d'utiliser le nom d'une pomme qu'il trouvait «amusant, évocateur et rassurant».

Jonathan Ive
Le patron du design d'Apple est décrit par Jobs comme un «partenaire spirituel, un homme qui a eu un rôle opérationnel plus important que n'importe qui d'autre chez Apple, hormis Steve Jobs lui-même. Personne chez Apple n'avait le droit de dire à Ive ce qu'il devait faire, “C'est de cette manière que j'ai prévu les choses» explique Jobs.

Tim Cook
Jobs n'a pas demandé à Tim Cook s'il accepterait de devenir son numéro 2 en prenant le titre de Directeur exécutif (Chief Operating Officer). Il l'en a simplement informé durant un vol en direction du Japon “J'ai décidé de te nommer COO». Autre appréciation de Jobs sur Cook «Je suis un bon négociateur, mais il est probablement meilleur que moi parce qu'il est un client sympa».

Barack Obama et la politique
Jobs rencontra le président américain à l'automne 2010, dans un aéroport de San Francisco. Cette entrevue avait précédemment donné lieu à une sorte de jeu du chat et de la souris. Obama était furieusement désireux de rencontrer Jobs, mais ce dernier insistait pour recevoir une invitation personnelle en bonne et due forme. Cela dura cinq jours avant que Jobs ne finisse par y aller.

Jobs fut apparemment fidèle à sa réputation : direct. «Vous êtes parti pour ne faire qu'un seul mandat». Le patron d'Apple a expliqué au président que l'administration démocrate devait être plus ouverte aux entreprises. Jobs a par exemple pointé le fait qu'il était plus facile de construire des usines en Chine qu'aux Etats-unis «la réglementation et des charges inutiles» rendent les choses difficiles (lire aussi Obama vient chercher des jobs en Californie) jugeait Jobs.

Critiques aussi sur le système éducatif américain «paralysé par les accords syndicaux […] tant que les syndicats d'enseignants ne seront pas brisés, il n'y aura aucun espoir de réforme dans l'Education». Proposition de Jobs : embaucher ou licencier les professeurs sur la base du mérite, que les écoles fonctionnent jusqu'à 18 heures et qu'elles soient ouvertes 11 mois par an. Laurene Powell Jobs et son époux étaient engagés dans diverses actions ou organisations relatives à l'éducation (entre autres thèmes).

Isaacson raconte au passage que Jobs avait invité Rupert Murdoch a dîner à la maison et de plaisanter sur le fait qu'il avait dû planquer les couteaux de la cuisine. Du fait que les opinions de sa femme allaient à l'opposé de celles du magnat australo-américain, patron de Fox News et autres médias conservateurs…

Jobs était à certaines occasion furieux de la manière dont Obama gérait sa politique, mais il lui a proposé son aide pour concevoir la communication de la campagne de 2012. Il lui avait fait la même proposition en 2008 avant d'être rébuté par le responsable de campagne du futur président, David Axelrod, estimant qu'il ne faisait pas preuve d'assez de déférence à son égard. Jobs ambitionnait de faire pour Obama un équivalent du clip républicain devenu célèbre "It's morning in America again", qui participa à la réélection de Ronald Reagan en 1984.



Bill Gates

Bill Gates a rendu visite à Jobs au printemps dernier, le second voulait voir le premier une dernière fois avant de disparaître. Les deux légendaires frères ennemis ont passé trois heures à discuter et parler de leurs souvenirs et familles respectives.

Pour autant les avis de l'un sur l'autres sont visiblement restées tranchés, écrit le Huffington Post.
Après 30 ans, Bill Gates a fini par développer un respect réticent à l'égard de Jobs. «Il n'a jamais vraiment su grand chose sur la technologie, mais il avait un instinct incroyable pour ce qui aller fonctionner». Mais Jobs en retour n'a jamais complètement apprécié les réels points forts de Gates. «Bill est fondamentalement dépourvu d'imagination et il n'a jamais rien inventé, c'est pour cela qu'il est, je pense, plus à l'aise aujourd'hui dans la philanthropie que dans la technologie. Il a purement et simplement volé les idées des autres sans aucun remord».


Gates, dans ce nouveau rôle de donateur, est plus heureux qu'il ne l'a jamais été a confié Jobs à Isaacson.

Sur le même sujet :
La biographie de Steve Jobs est annoncée le 26 octobre chez Amazon et la Fnac et le 3 novembre sur l'iBookstore.
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