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Critiques et questions autour du campus d'Apple

Florian Innocente

lundi 12 septembre 2011 à 11:43 • 78

AAPL

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« Une proposition [architecturale] rétrograde, qui rappelle celle du Pentagone en 1943 ainsi que l'architecture des entreprises de banlieue dans les années 1960/1970 », le critique en architecture du Los Angeles Times, Christopher Hawthorne, porte un regard assez sévère sur Campus 2, le projet d'Apple dévoilé début juin par Steve Jobs devant le conseil municipal de Cupertino.

À titre d'anecdote, il s'étonne de l'absence de question de la part du conseil sur l'architecte choisi pour ce projet. Alors que d'autres se seraient vantés d'avoir engagé une célébrité - Norman Foster, dans le cas présent - Steve Jobs n'a donné aucun nom. Encore aujourd'hui le service de communication d'Apple ne répond pas à cette question. Alors que le nom de l'agence de Foster s'étale en toutes lettres sur les plans du campus publiés à la mi-août (lire Nouvelle visite du futur campus d'Apple).

Hawthorne relève surtout cette contradiction entre la volonté affirmée d'un campus "vert" et la dépendance à l'automobile qu'il entretient par son éloignement du coeur de la cité. Pour appuyer son propose, Hawthorne cite les travaux à paraître de Louise Mozingo, professeure en architecture qui parle d'un « capitalisme pastoral » né dans l'après-guerre. Alors que les entreprises prospéraient et se développaient à un échelon mondial, elles s'éloignaient de la ville pour se réfugier le cadre plus discret et bucolique des banlieues. En tournant le dos à la ville, ces entreprises se « désengagent de l'espace urbain ».

Pour montrer qu'Apple suit un sillon tracé par d'autres, Christopher Hawthorne donne l'exemple du quartier général du laboratoire pharmaceutique Merck, construit en 1990. Pas d'anneau, mais un hexagone posé en pleine nature sur la côte est des États-Unis.

mercjcampus


Une distance géographique qui empêche toute possibilité de créer des zones de population plus denses et par là de permettre la création et le développement d'un système de transport public, poursuit l'article.

« Mozingo résume son propos avec une critique détaillée de la mentalité que ce type d'architecture d'entreprise semble promouvoir. "Si tout ce que vous voyez pendant votre journée de travail ce sont vos collègues, si tout ce que vous apercevez depuis votre fenêtre c'est le périmètre vert soigneusement entretenu de votre propriété," écrit-elle, et que vous allez et venez de votre travail dans le cocon de votre véhicule privé, "la notion d'une responsabilité partagée dans l'espace de transport collectif devient, de manière prévisible, assez lointaine" » écrit le critique du Los Angeles Times.


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Ce point précis du transport des salariés d'Apple a été évoqué lors d'une réunion publique de la mairie de Cupertino, raconte le San Jose Mercury News. Un représentant d'Apple est venu y présenter les détails du projet sous l'angle de son impact environnemental. À cette occasion quelques habitants ont fait part de leur inquiétude de voir une augmentation des embouteillages.

Certains ont suggéré de créer une sortie "Apple" sur l'Intersate 280 déjà congestionnée, et d'autres se sont émus d'un possible afflux de simples curieux « Nous sommes aussi préoccupés par l'accès public à ce qui sera le Taj Mahal de Cupertino, avec des gens venant des quatre coins du monde pour le visiter ». La gêne et le bruit occasionnés par les trois ans de travaux nécessaires ont été évoqués.

La présence de ces quelque 13 000 salariés d'Apple a suscité des questions sur les places de parking nécessaires dans les environs, les besoins en places d'hôtels pour les clients et visiteurs d'Apple, les écoles qui auront peut-être besoin d'être agrandies pour accueillir les enfants des familles venant s'installer. « Nous aurons peut-être besoin d'une aide financière d'Apple » a suggéré un habitant.

À l'inverse, d'autres ont souligné que le bénéfice économique pour la ville que peut générer ce projet vaut bien les désagréments qu'il peut entraîner. Si les différentes étapes de présentation et de validation se déroulent comme prévu, les travaux de Campus 2 démarreront fin 2012. Et l'on parle déjà d'un Campus 3…

Sur le même sujet :
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