L'annonce du Mac Pro Intel en 2006, remplaçant de la version G5
Qui aujourd'hui achète encore du Mac Pro et pour quels usages ? À l'inverse, qui parmi les habitués de cette gamme (et peut-être avant elle, des Power Mac) a changé de monture pour un iMac ou une autre machine ? C'était l'objet de notre dernier appel à témoins. Force est de constater que l'utilisateur de Mac Pro existe encore ! Cette machine d'Apple, largement invisible dans sa communication, peut compter sur une amicale enthousiaste pour la défendre et la promouvoir. Car il y a à faire.
Depuis dix-huit mois les iMac sont tous progressivement passés aux quatre coeurs, même les MacBook Pro les ont rejoints. Avec comme corollaire des performances amenant ces machines au niveau de certains Mac Pro. À la décharge de ces tours, leurs processeurs ont bientôt un an, un rééquilibrage est donc attendu (lire Mac Pro, Mac mini, Time Capsule… : le plein de rumeurs). Cependant un iMac ou un portable, même puissants, n'égalent pas un Mac Pro en tout, loin s'en faut. C'est ce que plusieurs lecteurs ont expliqué, la puissance n'est qu'un critère. Mais d'autres ont quand même fait le choix d'abandonner la tour, et ils en font le bilan. Voici une synthèse des contributions reçues et que vous retrouverez dans leur intégralité au sein du forum ouvert pour l'occasion.
On se doute assez bien des critères mis en avant pour vanter les qualités du Mac Pro : puissance, robustesse, endurance et une capacité à évoluer au fil des années. Plusieurs lecteurs disent en effet toujours utiliser le leur acheté en 2008. Au gré de changements d'écrans, de disques durs ou de cartes graphiques leur outil garde toute sa pertinence malgré des besoins plus importants avec des fichiers photo et vidéo de plus en plus lourds et des logiciels plus gourmands (lire à ce titre les témoignages de jeanba3000 ou Infograph).
Puissance et évolutivité, ce mariage est plus compliqué sur l'iMac - tout se fait avec des périphériques externes - et parfois impossible lorsqu'on parle de cartes d'extension. L'iMac n'est jamais, après tout, qu'un super portable doté d'un très grand écran… Cet écran qui fait la force du monobloc (les 27" surtout avec une surface de travail importante dans un volume relativement ramassé) et sa faiblesse. D'aucuns se plaignent de sa vitre réfléchissante, de leur fiabilité (on se souvient de plusieurs épisodes avec les modèles 27" depuis 2010 : 1 & 2) et surtout de ce qu'il est vissé à son châssis. On peut choisir un écran pour aller avec son Mac Pro, avec l'iMac c'est tout ou rien. Ou presque, on peut lui adjoindre un écran externe de bonne qualité et parfaitement calibré. D'autres sont plus sceptiques sur les capacités des iMac à endurer des travaux lourds au long cours. À l'inverse il y a ceux qui ont quitté la tour sans regret, car l'offre d'un tout-en-un puissant est finalement tout à fait adaptée à leur activité, pour un prix inférieur.
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L'amicale du Mac Pro
Choix de l'écran, changement des disques durs, endurance de cette architecture, potentiel des multiples processeurs, revue de détail des points forts du Mac Pro appréciés par quelques-uns de ses utilisateurs, très majoritairement issus des milieux professionnels :
- “S'il n'y avait qu'une raison de conserver les Mac Pro, ce serait bien à cause de la qualité de l'écran de l'iMac, vraiment super tant qu'il ne se tâche pas… Comme Apple ne semble toujours pas au courant des écrans défectueux sur de très nombreux iMac (pas moins de 12 en attente chez mon APR il y a de ça 3 semaines), il semble peut-être judicieux de maîtriser la chaîne graphique via un Mac Pro, le Mac mini étant pour l'heure un peu trop léger. Ce n'est pas le même prix, mais, lorsqu'on travaille avec, l'immobilisation qu'entraîne l'envoi chez l'APR, le temps de réponse d'Apple, la commande de pièce et la réparation (qui coûte quasi le prix dudit Mac au-delà d'un an), on peut légitimement se poser la question du coût final !” clapton22
- “Je peux comparer entre deux postes de travail où j'officie en PAO dans des entreprises différentes : sur l'iMac, pour chaque projet, vu les limitations de disques, on ne conserve que le PDF final et le fichier source d'archivage (fichier InDesign et images à 100%). Sur le Mac Pro, plus au large, 100% des documents à toutes les étapes est conservé : email, fichiers RAW, RVB, images non aplaties, images non retenues, fichiers Word, corrections reçues au fur et à mesure, étapes intermédiaires et maquettes refusées… Pour les photos, on constitue plus facilement toute une batterie de photothèques Aperture. Bref, on peut remonter à 100% dans le temps, et surtout le stocker longtemps (pour l'iMac ce genre de fichiers n'est conservé qu'un mois ou deux après l'impression pour l'iMac). Le Mac Pro n'est pas fait pour la tendance actuelle de se contenter d'un SSD 128 Go… Il n'y a effectivement plus d'avantages en terme de performances (sauf peut-être pour les disques à 10 000 tours, mais ce doit être possible dans l'iMac). Autre avantage : le double SuperDrive qui permet de charger des photos pendant qu'on grave un autre projet pour l'imprimeur.” iPantoufle
- “Je suis utilisateur des deux machines, un iMac 27" 2010 Core i7 Quad toutes options à l'agence où je suis salarié, et un Mac Pro 8 coeurs de 2009 chez moi. Pour les usages nécessitant peu de coeurs, voire un seul, l'iMac met une claque au Mac Pro. Normal vu la différence de fréquences (2,93 GHz pour l'iMac contre 2,26 GHz sur le Mac Pro). Par contre, pour des logiciels vraiment optimisés, l'iMac ne fait plus le poids. Sur Cinema 4D par exemple, un calcul qui prend 4h sur l'iMac prend un peu moins de 3h sur le Mac Pro. Les prévisualisations y sont aussi bien plus rapides.
Si pour la grande majorité des applications, l'iMac haut de gamme (et seulement celui-là) met une claque aux Mac Pro d'entrée et de milieu de gamme, il y a des cas où les tours ne mettent pas seulement une claque, mais vont jusqu'à enterrer littéralement le monobloc. Certains aussi parlent du silence de l'iMac. Cela dépend de l'usage. Lors d'un rendu, je l'entends l'iMac, et pas qu'un peu. Comme beaucoup l'ont souligné, le Mac Pro est bien plus adapté au travail intensif sur de longues durées”. ashurao
- “Pour les disques durs qui se changent très facilement: un disque SATA de 2 To est maintenant très bon marché, et même un Mac Pro de 2006 peut en accepter 4” Kant1. “Il est hors de question que je balance un écran à chaque fois que je change d'ordinateur. Donc, pas d'iMac. […] Et puis mon Mac Pro de 2006 est encore à un niveau de performances assez correct pour mon utilisation quotidienne (je suis graphiste indépendant).” pinaudnico
- “Je l'utilise pour le développement. Une machine 8 coeurs (16 grâce à l'Hyperthreading) permet de compiler 16 fichiers en simultané, soit un temps de compilation plus court. A fortiori pour l'open source (Homebrew / MacPorts, qui demandent parfois des heures à compiler sur un MacBook Pro). Mais le nombre de coeurs augmente aussi dans les iMac… rsebbe (à lire aussi le témoignage de Zelegolas, développeur et utilisateurs de solutions de virtualisation).
- “Le Mac Pro c'est l'évolutivité, le travail intensif et la longévité… plus que la puissance brute (sauf peut-être pour les applications optimisées multicoeur) et un SAV beaucoup plus simple (accès aux composants, diagnostics qui peuvent être fait soi-même facilement, nettoyage, etc). L'évolutivité c'est faire un investissement pérenne. Or, en informatique, on connaît la vitesse d'évolution, et pas seulement du processeur : la connectique par exemple est primordiale. Mon Mac Pro 2009 à 2,66 GHz avec une GT120, 3 Go de RAM et 640 Go de disque dur est devenu aujourd'hui un 3,33 GHz, avec une ATI 5870, disque dur plus un SSD de 128 Go et 12 Go de RAM. C'est une horloge, pas un plantage malgré toutes ces bidouilles (processeur, carte graphique, raid SSD…), toujours silencieux. La retouche photo est un plaisir. La manipulation de gros fichiers est aisée, les limites de l'iMac seront, je pense, pour cela vite atteintes sur la durée.
Ces tests de puissance sont souvent trop axés processeurs : les accès disques et les fortes charges sont plus importants en utilisation un peu plus intensive. Ils révèlent cependant la sous-exploitation actuelle dans la majorité des tâches "quotidiennes" des multicoeurs. C'est plutôt là qu'il faut se poser de "vraies" questions : Mac Pro à 4, 6, 8 ou 12 coeurs ? L'iMac est séduisant pour le rapport coût/performances brutes, mais le Mac Pro reste une machine robuste, évolutive et puissante pour un coût sur plusieurs années qui n'est pas pour moi si disproportionné. J'ai toujours gardé mes tours (Power Mac G4, G5, et Mac Pro) pendant 4 ou 5 ans (mon précédent G5 a 6 ans est il sert à mon fils pour Internet). Mes portables (PowerBook ou MacBook Pro) eux c'est 3 ans maxi, sûrement par la "fatigue" de la machine dont la ventilation est moins efficace.
Enfin, la qualité de fabrication des produits apple s'est fortement détériorée ces dernières années (je l'ai constaté sur mes MacBook Pro et les iMac au travail), mais je ne l'ai pas constaté sur les Mac Pro dont je suis encore aujourd'hui en admiration devant la conception interne et la qualité d'assemblage ! Ces machines sont des tanks dans lesquelles on peut avoir confiance, que l'on peut laisser tourner à plein régime des heures. Je suis curieux de la longévité d'un iMac puissant faisant tourner un jeu gourmand à plein régime.” mac_maniac
- “Si des utilisateurs pensent à switcher du Mac Pro vers l'iMac, je songe fortement à faire l'inverse. J'utilise principalement Xcode et des logiciels de graphisme 2D/3D. J'ai pour habitude d'utiliser un portable avec une machine de bureau. Si je n'ai quasiment pas eu de problèmes avec les nombreux MacBook Pro/Air que j'ai été amené à utiliser, les cinq (!) derniers iMac que j'ai pu utiliser ces dernières années avaient des problèmes, tous localisés au niveau de l'écran (grosses taches sombres, jaunisse, luminosité qui clignote constamment), et plusieurs contacts ont eu ces soucis eux aussi. En parallèle, tous mes contacts qui utilisent un Mac Pro (ou un Mac mini) n'ont jamais eu le moindre ennui. Le Mac mini étant encore un peu mou pour mon usage professionnel, je pense vraiment au futur Mac Pro 2011 que je pourrai utiliser avec n'importe quel écran tiers, écran facilement remplaçable en cas de pépin. macblobby
- “Je possède deux Mac Pro, une version Xeon 4 coeurs et un Nehalem 8 coeurs. Ils sont dédiés à la musique, même si l'octo possède deux cartes graphiques pour les moments où j'ai le temps faire du traitement vidéo. Je vois deux énormes avantages. D'abord le port PCI Express qui permet d'avoir une carte son RME HDSP MADI (bien que des interfaces FireWire existent, et celles en USB sont certes bon marché, mais elles ont un résultat médiocre). Ensuite les deux ports Ethernet Gigabit qui permettent grâce à Logic Node de les coupler afin que le travail soit réparti entre les différents ordinateurs.
Les autres avantages sont les 32 Giga de RAM qui sont nécessaires quand on commence à avoir pas mal d'échantillons, et les baies de disques durs très facilement remplaçables. Les échantillons pèsent très lourd (l'une des chorales que je possède fait plus de 100 Go), il faut donc pouvoir les stocker et les interchanger. Cela permet de diminuer les coûts. On empile les disques durs internes dans un coin et on les met quand on a besoin de ce qu'il y a dedans. Cela se fait très bien à chaud en les démontant avec Utilitaire de disque. Pour le commun des mortels par contre je ne vois pas l'intérêt. Dans ce cas unique (enfin professionnel !) la configuration du Mac Pro est essentielle et la différence matérielle visible.”Nesus
- “J'ai eu un Power Mac G4 puis un G5. Je me suis rendu compte au final que l'aspect évolutif de la tour ne me concernait que très peu, malgré ce que je pensais au départ. J'ai effectivement changé une fois de disque dur et de carte graphique (parce que je jouais), mais dans mon utilisation actuelle, ça ne se justifierait plus (web, post-production vidéo légère, bureautique). Je suis donc passé il y a deux ans sur un iMac qui me convient parfaitement. Le gros défaut étant de devoir rajouter à l'extérieur ce qu'il n'y a pas : graveur Blu-ray, hub USB, etc.
À l'inverse, à titre professionnel, un Mac Pro m'est indispensable (je travaille en post-production vidéo) : cartes d'acquisition, connexion à des disques RAID en rack pour la HD non compressée, deux écrans de qualité, graveur BD interne, plus de RAM, évolution de la carte graphique… C'est surtout l'espoir de voir sortir une nouvelle version rackable qui m'intéresse (Final Cut Server, Xsan). Les configurations Bi-Xeon sont aussi très utiles vu qu'on fait toujours des tonnes de choses en parallèle (capture, encodage et rendus multitâches). Sans oublier les logiciels spécifiques comme Da Vinci ou Smoke qui nécessitent plusieurs cartes (qu'on pourra certes mettre en externe via Thunderbolt). L'arrivée de Thunderbolt va sans doute permettre de faire la même chose sur un iMac, mais on sera obligé d'avoir tout en dehors de la machine et surtout pas de double écran identique et de qualité.” enka
On citera d'autres caractéristiques données par des lecteurs comme la connectique pour une partie présente en façade alors qu'elle est au dos sur l'iMac ou la revente sur le marché de l'occasion du fait de la "rareté" de cette famille de machines, tandis que l'offre pour les autres est plus abondante.
Le choix de l'iMac
Les pro-Mac Pro étaient plus nombreux parmi les lecteurs ayant apporté leur témoignage, mais l'iMac a reçu quelques soutiens d'utilisateurs professionnels.
- “Je suis graphiste et responsable d'un studio pub. Jusqu'à l'année dernière, les Mac Pro (1 antique G4 bi-pro Quicksilver + 1 G5 bi-processeur et 3 Mac Pro de deux ans) étaient les seules machines utilisées au studio pour la production. Depuis décembre dernier, et après avoir beaucoup discuté de l'utilité du Mac Pro (ou pas) nous avons renouvelé le parc complet en iMac 2"7 Core i7, gonflés à 8 Go de RAM. Après sept mois sur ces iMac on peut faire le bilan suivant :
1 - l'écran brillant n'est pas une fatalité. Malgré les critiques entendues ça et là (et même de la part de notre revendeur qui voulait nous refourguer des Mac Pro et des écrans Eizo), après calibrage et une maîtrise des sources lumineuses, l'écran de l'iMac ne nous pose pas de problème. Les chromies sont fidèles aux différents systèmes d'épreuvage. Certes, ne pas voir son reflet serait mieux, mais c'est plus de l'habitude qu'autre chose : tous les graphistes qui bossent avec moi s'en sont très bien accommodés.
2 - la puissance de ces iMac est plus que suffisante pour tous les logiciels classiques des graphistes (Creative Suite, QuakXPress…) ainsi que pour le montage vidéo, l'encodage… bref, ça tourne bien mieux qu'un Mac Pro de plus d'un an qui coûte minimum le double à l'achat avec son écran.
3 - les problèmes de stockage n'en sont pas pour nous (réseau et serveurs de stockage).
4 - je n'ai jamais mis à niveau mes Mac Pro, donc passer à l'iMac ne changera rien de ce côté.
5 - à configuration à peu près équivalente + un écran, un iMac coûte deux fois moins cher qu'un Mac Pro d'entrée de gamme.
En conclusion, je suis plus que satisfait de ces iMac. On verra sur la durée si la fiabilité est aussi bonne que les Mac Pro (en 10 ans de boulot j'ai eu une carte mère grillée sur un G4 bi-pro de 5 ans).” seblen
“J'ai eu un G5, et deux Mac Pro, dernièrement j'ai voulu le changer par un nouveau modèle. Après calcul financier et calcul ergonomie, rapidité, encombrement… je suis passé sur un iMac Core i7. Mon ancien Mac Pro avait 16 Go de RAM ce que j'ai mis aussi dans mon iMac. Mon usage étant de la PAO et du traitement photo, le Mac pro n'était plus une obligation pour moi, cet iMac suffit largement. Le seul problème était mes disques durs, que j'ai passés en externe sur un NAS. J'ai toujours mon écran Eizo pour la photo et le 27" de l'iMac me sert pour tout le reste.” fredox34
- “Graphiste print et web, je n'achète plus de tour depuis 2004 (à l'époque un iMac G5), d'abord pour des raisons de coût. Puis finalement je me suis aperçu que mes confrères n'étaient guère mieux lotis avec des Mac Pro. Ils renouvellent moins souvent leur matériel (toujours à cause des coûts !) et se retrouvent toujours avec des configurations disparates : même s'ils rajoutent des éléments pour rattraper la puissance des nouveaux iMac, il y a toujours un truc de vieux qui handicape leurs machines. Du coup, certains ne prennent même pas la peine de faire évoluer leur tour ! En changeant d'iMac haut de gamme tous les 3 ans, je revends et reste au top pour bien moins cher que l'investissement d'un Mac Pro.
Maintenant, on fait de même dans mon agence : un studio graphique.
- 4 postes PAO avec Creative Suite Design Premium = 4 iMac boostés à fond dont 2 avec un 2e écran Eizo 24"
- 1 poste secrétariat-gestion-relecture-etc. = 1 iMac "normal"
- 2 postes commercial-clientèle-pour patron-etc. = 2 MacBook Pro
- 1 poste réunion-présentation-TV = 1 Mac mini
- 1 serveur = Mac Pro parce que vieux (mais peut-être Mac mini prochainement) + disques de sauvegardes et d'archivage
… et ça fonctionne très bien ainsi ! Si on faisait de la vidéo et de la 3D, on reverrait certainement nos choix. Mais pour notre activité, pas besoin de Mac Pro sachant que l'on peut très bien leur ajouter les écrans que l'on souhaite.” iSteph
- “Grâce à mon employeur "fortuné", j'ai eu la chance de manipuler à peu près toutes les machines d'Apple en mode pro ou amateur confirmé durant ces 10 dernières années, du G3 jusqu'au Core i7 en passant par le Xeon. Je fais de la PAO + montage audiovisuel "modéré/institutionnel" (DV, HDV, XDCAM) et je pratique la production audio semi-lourde en amateur confirmé.
Question gravure ou stockage, en 2011, je pense que la solution du tout NAS, ou disque USB/FireWire externe (et bientôt Thunderbolt) sont des choix logiques afin de concilier coût, sécurité, interopérabilité et évolutivité sans avoir à bidouiller en permanence dans sa bécane. En effet, avoir confiance dans un disque dur ou un SSD qui dort à côté d'un four CPU/GPU à 70/90° me semble être une douce folie. Cela dit, voici ce que seraient mes choix et philosophies si je devais acheter des machines neuves aujourd'hui :
PAO : n'importe quel iMac ferait l'affaire, les moutures 64bits d'Adobe sont terribles, et l'étalonnage colorimétrique se justifie de moins en moins quand on est "full Webcast" ou quand on constate les bourdes que les imprimeurs peuvent faire si l'on n'est pas "ICC maniaque". Pour les paranoïaques du Pantonnier, un second écran dédié à l'étalonnage peut s'envisager. À usage intensif (8 à 10h par jour), mieux vaut envisager un AppleCare de 3 ans et ne pas fumer à côté de son ordi chéri.
MAO : à usage amateur confirmé / semi-pro, idem, un iMac peut largement faire l'affaire jusqu'à 16 ou 20 pistes blindées de plug-ins en 24bits/96kHz… Au pire, investir dans un core externe (genre UAD) peut permettre de soulager le petit monstre. Je précise qu'il m'est arrivé que la machine "freeze" de temps en temps après un usage intensif, mais dans une pièce bien tempérée, un reboot suffit à retourner travailler illico.
En mode méga-pro, il est certain que la "sécurité" matérielle d'une tour bien ventilée est toujours plus appréciable et "logique". Même s'il est toujours préférable de disposer d'une seconde bécane avec Time Machine, prête à reprendre le relais en cas de gros pépin hardware en pleine session. De toute façon, quand on a des tables de mix ou des compresseurs à plusieurs dizaines de milliers d'euros, ce n’est pas le budget "Apple" qui va poser un souci…
Post-production vidéo : si l'on parle institutionnel, alors l'iMac peut largement suffire pour du dérushage/montage/mixage. En revanche, si la machine doit tourner 24h/24 pour du calcul, du rendu et transcodage multicast web, il vaut mieux une tour dédiée qui mouline dans son coin. En mode "ultra-pro", la tour sera toujours plus apte à gérer les évolutions du métier (nouvelles cartes, nouvelles contraintes de stockage, de gravure, etc.) qu'un simple iMac. Idem en mode After Effect/Motion, mapping ou image de synthèse, pour l'instant rien ne remplacera une tour.
Cela dit, j'attends avec impatience le prochain petit Lion ainsi que Final Cut X afin de voir comment un iMac peut tirer profit d'un environnement de production audiovisuel "full 64bits". Si, en plus de cela, les GPU sont de la partie, les tours auront effectivement beaucoup de soucis à se faire… En résumé, durant ces 10 dernières années, à configuration "full", un iMac se changeait tous les 24 à 36 mois, histoire de rester dans la course à la puissance et la fiabilité. Pendant ce temps, un Power Mac G5 ou Mac Pro, se changeaient tous les 48 à 60 mois. Mais si c'est du futur dont on parle, il y a fort à parier que l'iMac soit la machine à tout faire principale d'Apple… les Mac Pro ne devraient plus intéresser que les studios de "haute voltige"… ou les passionnés fortunés !” dacoma
- “Nous utilisions trois Mac Pro avec 16 Go de RAM, 8 To de disques dont 6 en RAID 0 pour le montage. Les calculs H264 et MPEG-2 étaient confiés à Compressor. Mais tout cela est du passé. Nous avons fait le choix de passer sur PC pour les calculs : coûts divisés par 3, performances multipliées par 3 (encodeurs MainConcept). Nous avons investi dans trois iMac Core i7 tout aussi réactifs sous Final Cut, mais ils pêchent par leur connectique plus pauvre. Nous avons failli basculer totalement sur PC sous Vegas 10, mais VMWARE a sauvé le matériel Mac au sein des locaux ! L'avenir ? Des lames PC pour les calculs, et des iMac 27" connectés à leur stockage via Thunderbolt pour la création.” lolodigital
Enfin, quelques-uns ont esquissé le futur Mac Pro qu'ils attendent d'Apple. À chaque fois la préférence va vers une machine qui ferait le lien entre les iMac fermés et les Mac Pro très, sinon trop extensibles. Un peu moins de capacités d'extension, mais plus abordables financièrement, plus fins et rackables, c'est le mix espéré pour la génération 2011 que la rumeur annonce pour le courant de l'été.
Sur le même sujet :
- Le forum avec l'ensemble des contributions
- Mac Pro, Mac mini, Time Capsule… : le plein de rumeurs
- Le guide des Mac Pro
- Test du Mac Pro 12-Core SSD
- Test de l'iMac 27" « Thunderbolt » (CTO Core i7 Quad 3,4 GHz avec SSD 256 Go, mi-2011)
- Les précédents appels à témoins de MacGeneration
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