Engadget a eu l'occasion d'interviewer Steve Wozniak dans le cadre de leur Engadget Show. Le cofondateur d'Apple a eu l'occasion de s'exprimer sur Apple, ses passe-temps… et ses blagues favorites !
La culture startup et Apple
À la faveur de la sortie du film The Social Network au sujet de Facebook, la presse grand public a eu l'occasion de longuement disserter sur les startups californiennes et leur culture. Il y a quelques années, Apple et Microsoft avaient eu le droit à un traitement cinématographique par le biais de Pirates of Silicon Valley.
Pour Woz, ces histoires sont celles que le public veut bien entendre, loin des articles en forme d'énumération de chiffres de la presse spécialisée : « les gens ont envie d'entendre l'histoire de jeunes comme eux qui ont une idée, essayent d'en faire quelque chose de réel et d'en tirer quelque chose ».
« Apple était comme ça dans son temps […] C'était une période qu'on ne peut pas décrire ou espérer vivre à nouveau. Juste quelques personnes qui pensent avoir une idée, et être à la veille d'une révolution qui va changer le monde, qui essayent d'attirer quelques capitaux, qui croient en eux ». Trente-quatre ans après sa fondation, la firme de Cupertino est sortie de son garage : « je suis reconnaissant envers Steve Jobs pour avoir mené Apple à un grand succès […]. Je ne suis pas toujours d'accord, et je le dis […] mais je suis si reconnaissant qu'Apple soit une grande société — une société, plus une startup […] —, qui conçoit des produits qui propulsent nos vies dans tant de directions ».
Woz : un avis qui compte
Steve Wozniak est connu pour son franc-parler : il n'hésite pas à prendre position contre certaines décisions d'Apple. « Parfois pendant une interview, on me pose une question piège […] : "pensez-vous qu'Apple a trop vite baissé le prix de l'iPhone ?" [NdT : en septembre 2007, quelques mois après la sortie de l'iPhone EDGE, Apple supprima le modèle 4 Go et baissa le prix du modèle 8 Go de 30 %] "Oui, je pense qu'ils l'ont fait trop vite". Ce n'est pas casser du sucre sur le dos d'Apple que de dire la vérité. »
Wozniak confirme que l'autre Steve ne lui tient que très rarement rigueur de ses propos. Il a fallu qu'il annonce la mort de l'iPod dans une interview au Telegraph (« l'iPod a vécu une longue vie de premier de la classe » disait-il alors, lui prédisant un destin à la Walkman) pour que Jobs décroche son téléphone et lui demande de préciser sa pensée, lui rappelant qu'Apple lui fournissait toujours un salaire et une couverture médicale.
Employé no 1 (Steve Jobs est l'employé no 0), Steve Wozniak est la seule personne à avoir perçu un salaire d'Apple depuis la création de la société, sans interruption. Après son accident d'avion en février 1981, Woz a mis quelques années pour revenir chez Apple, avant d'abandonner tout emploi à plein temps pour la firme de Cupertino le 6 février 1987. « C'est un jeu, un jeu qui a duré si longtemps que j'ai un peu perdu mon enthousiasme à son propos. Je veux être la seule personne à avoir perçu un salaire d'Apple chaque semaine depuis le 1er jour » : en plus de ses actions, Wozniak perçoit toujours quelques centaines de dollars toutes les deux semaines en guise de salaire.
Woz n'a plus de rôle marquant dans les affaires d'Apple : il dispose certes d'un passe lui permettant d'ouvrir toutes les portes (sauf celle des « ressources humaines », alors qu'il voulait y entrer pour féliciter celui qui a conçu une réplique de l'Apple I), mais il se garde de les franchir trop souvent. Depuis le retour de Steve Jobs et contrairement aux années 1990, Woz a décidé de ne plus être consulté sur des projets en cours, de ne plus donner de conseils aux ingénieurs qu'il croise, et de ne pas prêter l'oreille aux rumeurs : « je crois fermement en la culture du secret ».
« Je suis une personne normale, je lis les sites d'information […] Apple a été un grand succès […] mais ma philosophie, depuis mes vingt ans, est d'être une personne normale faisant les choses que les gens normaux font » : Steve Wozniak avait ainsi annoncé par erreur l'acquisition de Nuance par Apple, alors que la firme de Cupertino avait mis la main sur Siri. Les deux sociétés travaillent dans le domaine de la reconnaissance vocale, mais à la faveur de cette intervention erronée, l'action Siri avait temporairement plongé. De par son rôle fondateur dans la micro-informatique moderne, Steve Wozniak ne sera jamais une personne normale.
« Si j'avais le temps, j'écrirais mes propres applications »
Bien qu'il ait souvent des idées, Steve Wozniak s'est toujours gardé de les proposer à Apple afin d'éviter de se retrouver propulsé à la tête d'une équipe : il préfère être un simple ingénieur, ce qui serait compliqué aujourd'hui : « aujourd'hui, je n'apporterais pas une contribution originale à Apple » confie-t-il, avouant qu'il est parfois dépassé par la vitesse de développement des nouveaux composants. « Je ne serais plus capable de faire un travail d'ingénieur, mais si j'avais le temps, j'écrirais mes propres applications ».
Steve Wozniak est aujourd'hui chief scientist chez Fusion-io, une société spécialisée dans les infrastructures serveur connue notamment pour ses solutions de stockage basées sur de la mémoire flash NAND de très haute densité. Le titre de Woz est en grande partie honorifique, mais il apporte sa contribution en matière de stratégie globale, en plus de suggérer quelques idées aux ingénieurs (par exemple pour améliorer la durée de vie des puces NAND).
Pourquoi Fusion-io ? « Je les admire. Ils ont pris des décisions de conception comme j'en prenais du temps où je concevais les produits Apple : faire des produits de la bonne façon, avec le moins de composants possible, la plus petite distance possible entre les composants. Ils ont pris toutes les bonnes décisions. Quand ils m'ont demandé de les rejoindre, j'ai dit oui ». L'arrivée de Woz parmi les cadres dirigeants de Fusion-io a permis de mettre la lumière sur cette société à une époque où l'on commençait à parler des SSD : aujourd'hui, 10 % du trafic Internet proviendrait de machines équipées de solutions Fusion-io.
Android et l'iPhone 4 blanc
« Je ne veux pas être enfermé dans une religion, et je ne regarde pas les produits Apple de cette manière — même s'ils sont les meilleurs » confie Wozniak : « je suis désolé qu'Android existe — parce qu'Android est bon. Android n'a peut-être pas l'expérience utilisateur qui a rendu l'iPhone si populaire, mais il possède des fonctions différentes : l'iPhone a de bonnes fonctions, Android a de bonnes fonctions, et j'aime explorer ces deux mondes ».
Steve Wozniak possède en permanence trois téléphones sur lui : deux iPhone (« cela règle le problème de batterie ») et un Droid X chez Verizon. Il possède un iPhone 4 de chaque couleur : le blanc est la couleur du 9 dans le code couleur des résistances, alors que le noir est la couleur du 1. L'iPhone blanc possède un numéro finissant par 9, l'iPhone noir possède un numéro finissant par 1, voilà comment les reconnaître au premier coup d'œil. Il y ajoutera évidemment deux iPhone 4 Verizon, un blanc auquel il ajoutera un sticker Gameboy, et un noir qu'il transformera en iPhone transparent. Sans parler de son cinquième iPhone chez AT&T, qui sert de modem à l'international — c'est ce qu'on appelle être paré.
Le cofondateur d'Apple avoue s'être procuré les pièces détachées de l'iPhone 4 blanc par le biais de cet adolescent new-yorkais qui avait réussi à mettre en place une filière d'acheminement depuis les usines de Foxconn. Il a rencontré cet étudiant qu'Apple poursuit pour recel : il appelle à la clémence pour un « jeune entrepreneur qui ne savait pas vraiment ce qu'il faisait ». « Je serais prêt à donner de l'argent pour sa défense s'il le fallait : ce n'est pas un criminel […] il a fait une bonne chose… si elle n'était pas illégale ».
Il reconnaît que ces pièces posent problème : « ce sont des pièces défectueuses : les photos au flash sont mauvaises, le capteur de proximité ne fonctionne pas ». _« Ces pièces sont défectueuses, Apple a donc décidé de ne pas [sortir l'iPhone 4 blanc] […] L'iPhone 4 blanc va bientôt sortir, tous les indicateurs le montrent », lance un Steve Wozniak dont on ne sait pas s'il en est sûr ou s'il se contente de suivre le sens du vent.
Le futur des interfaces
De la carte perforée au terminal puis à l'interface graphique et maintenant au tactile, les interfaces d'entrée/sortie ont énormément évolué ces dernières années. D'abord sceptique, Wozniak est désormais convaincu que la reconnaissance vocale est le futur de l'interaction avec les appareils, notamment avec les smartphones.
Il a par exemple été séduit par le moteur de reconnaissance vocale d'Android, et pense qu'Apple mettra à profit son acquisition de Siri pour proposer un système qu'il décrit « comme un AppleScript de la reconnaissance vocale ». Son idée est celle de briques de langage qui ne fonctionnent pas dans une application, mais au niveau du système, de manière intelligente, sensible au contexte d'utilisation, apprenant à chaque utilisation, etc.
La planche à billets de Woz
« Je ne regarde pas particulièrement mon compte en banque », confie Woz. Et pour cause : non content d'être millionnaire, le cofondateur d'Apple possède sa propre planche à billets — ou presque.
Le billet de deux dollars est assez rare aux États-Unis : plusieurs planches des tirages de 1995 et 2003 n'ont même pas été découpées. Un des passe-temps de Woz était d'acheter ses planches, d'assembler les billets en bloc-notes, et découper les billets de 2 $ au fur et à mesure de ses besoins. Alors qu'il offrait des pourboires aux serveuses du Hard Rock Casino de Las Vegas avec ces billets, Woz a été arrêté par les services secrets, qui durent le relâcher, se rendant compte que malgré les perforations, les billets étaient bel et bien vrais (lire l'anecdote sur le site de Woz ).
Il possède encore aujourd'hui de tels blocs-notes : « on peut vous arrêter, mais pas vous condamner pour leur possession », explique-t-il avec un faux air naïf. Chaque feuille de billets vaut 3 $, mais il la vend à 5 $ : une de ses blagues favorites consiste à découper ces billets face aux serveurs des drive-in médusés face à ce qu'ils prennent pour de faux billets, seul 1 % des billets en circulation étant des coupures de 2 $.
Fausses cartes d'identité, faux passeports, « faux » billets, faux passes, dont un qui dit « Ministère de la Défiance », ce qui n'est pas illégal « puisque que c'est une blague avec une photo où je porte un cache-œil » : c'est aussi le visage du débonnaire cofondateur d'Apple, contrepoint parfait à l'image que l'on se fait de Steve Jobs.
La culture startup et Apple
À la faveur de la sortie du film The Social Network au sujet de Facebook, la presse grand public a eu l'occasion de longuement disserter sur les startups californiennes et leur culture. Il y a quelques années, Apple et Microsoft avaient eu le droit à un traitement cinématographique par le biais de Pirates of Silicon Valley.
Pour Woz, ces histoires sont celles que le public veut bien entendre, loin des articles en forme d'énumération de chiffres de la presse spécialisée : « les gens ont envie d'entendre l'histoire de jeunes comme eux qui ont une idée, essayent d'en faire quelque chose de réel et d'en tirer quelque chose ».
« Apple était comme ça dans son temps […] C'était une période qu'on ne peut pas décrire ou espérer vivre à nouveau. Juste quelques personnes qui pensent avoir une idée, et être à la veille d'une révolution qui va changer le monde, qui essayent d'attirer quelques capitaux, qui croient en eux ». Trente-quatre ans après sa fondation, la firme de Cupertino est sortie de son garage : « je suis reconnaissant envers Steve Jobs pour avoir mené Apple à un grand succès […]. Je ne suis pas toujours d'accord, et je le dis […] mais je suis si reconnaissant qu'Apple soit une grande société — une société, plus une startup […] —, qui conçoit des produits qui propulsent nos vies dans tant de directions ».
Woz : un avis qui compte
Steve Wozniak est connu pour son franc-parler : il n'hésite pas à prendre position contre certaines décisions d'Apple. « Parfois pendant une interview, on me pose une question piège […] : "pensez-vous qu'Apple a trop vite baissé le prix de l'iPhone ?" [NdT : en septembre 2007, quelques mois après la sortie de l'iPhone EDGE, Apple supprima le modèle 4 Go et baissa le prix du modèle 8 Go de 30 %] "Oui, je pense qu'ils l'ont fait trop vite". Ce n'est pas casser du sucre sur le dos d'Apple que de dire la vérité. »
Wozniak confirme que l'autre Steve ne lui tient que très rarement rigueur de ses propos. Il a fallu qu'il annonce la mort de l'iPod dans une interview au Telegraph (« l'iPod a vécu une longue vie de premier de la classe » disait-il alors, lui prédisant un destin à la Walkman) pour que Jobs décroche son téléphone et lui demande de préciser sa pensée, lui rappelant qu'Apple lui fournissait toujours un salaire et une couverture médicale.
Employé no 1 (Steve Jobs est l'employé no 0), Steve Wozniak est la seule personne à avoir perçu un salaire d'Apple depuis la création de la société, sans interruption. Après son accident d'avion en février 1981, Woz a mis quelques années pour revenir chez Apple, avant d'abandonner tout emploi à plein temps pour la firme de Cupertino le 6 février 1987. « C'est un jeu, un jeu qui a duré si longtemps que j'ai un peu perdu mon enthousiasme à son propos. Je veux être la seule personne à avoir perçu un salaire d'Apple chaque semaine depuis le 1er jour » : en plus de ses actions, Wozniak perçoit toujours quelques centaines de dollars toutes les deux semaines en guise de salaire.
Woz n'a plus de rôle marquant dans les affaires d'Apple : il dispose certes d'un passe lui permettant d'ouvrir toutes les portes (sauf celle des « ressources humaines », alors qu'il voulait y entrer pour féliciter celui qui a conçu une réplique de l'Apple I), mais il se garde de les franchir trop souvent. Depuis le retour de Steve Jobs et contrairement aux années 1990, Woz a décidé de ne plus être consulté sur des projets en cours, de ne plus donner de conseils aux ingénieurs qu'il croise, et de ne pas prêter l'oreille aux rumeurs : « je crois fermement en la culture du secret ».
« Je suis une personne normale, je lis les sites d'information […] Apple a été un grand succès […] mais ma philosophie, depuis mes vingt ans, est d'être une personne normale faisant les choses que les gens normaux font » : Steve Wozniak avait ainsi annoncé par erreur l'acquisition de Nuance par Apple, alors que la firme de Cupertino avait mis la main sur Siri. Les deux sociétés travaillent dans le domaine de la reconnaissance vocale, mais à la faveur de cette intervention erronée, l'action Siri avait temporairement plongé. De par son rôle fondateur dans la micro-informatique moderne, Steve Wozniak ne sera jamais une personne normale.
« Si j'avais le temps, j'écrirais mes propres applications »
Bien qu'il ait souvent des idées, Steve Wozniak s'est toujours gardé de les proposer à Apple afin d'éviter de se retrouver propulsé à la tête d'une équipe : il préfère être un simple ingénieur, ce qui serait compliqué aujourd'hui : « aujourd'hui, je n'apporterais pas une contribution originale à Apple » confie-t-il, avouant qu'il est parfois dépassé par la vitesse de développement des nouveaux composants. « Je ne serais plus capable de faire un travail d'ingénieur, mais si j'avais le temps, j'écrirais mes propres applications ».
Steve Wozniak est aujourd'hui chief scientist chez Fusion-io, une société spécialisée dans les infrastructures serveur connue notamment pour ses solutions de stockage basées sur de la mémoire flash NAND de très haute densité. Le titre de Woz est en grande partie honorifique, mais il apporte sa contribution en matière de stratégie globale, en plus de suggérer quelques idées aux ingénieurs (par exemple pour améliorer la durée de vie des puces NAND).
Pourquoi Fusion-io ? « Je les admire. Ils ont pris des décisions de conception comme j'en prenais du temps où je concevais les produits Apple : faire des produits de la bonne façon, avec le moins de composants possible, la plus petite distance possible entre les composants. Ils ont pris toutes les bonnes décisions. Quand ils m'ont demandé de les rejoindre, j'ai dit oui ». L'arrivée de Woz parmi les cadres dirigeants de Fusion-io a permis de mettre la lumière sur cette société à une époque où l'on commençait à parler des SSD : aujourd'hui, 10 % du trafic Internet proviendrait de machines équipées de solutions Fusion-io.
Android et l'iPhone 4 blanc
« Je ne veux pas être enfermé dans une religion, et je ne regarde pas les produits Apple de cette manière — même s'ils sont les meilleurs » confie Wozniak : « je suis désolé qu'Android existe — parce qu'Android est bon. Android n'a peut-être pas l'expérience utilisateur qui a rendu l'iPhone si populaire, mais il possède des fonctions différentes : l'iPhone a de bonnes fonctions, Android a de bonnes fonctions, et j'aime explorer ces deux mondes ».
Steve Wozniak possède en permanence trois téléphones sur lui : deux iPhone (« cela règle le problème de batterie ») et un Droid X chez Verizon. Il possède un iPhone 4 de chaque couleur : le blanc est la couleur du 9 dans le code couleur des résistances, alors que le noir est la couleur du 1. L'iPhone blanc possède un numéro finissant par 9, l'iPhone noir possède un numéro finissant par 1, voilà comment les reconnaître au premier coup d'œil. Il y ajoutera évidemment deux iPhone 4 Verizon, un blanc auquel il ajoutera un sticker Gameboy, et un noir qu'il transformera en iPhone transparent. Sans parler de son cinquième iPhone chez AT&T, qui sert de modem à l'international — c'est ce qu'on appelle être paré.
Le cofondateur d'Apple avoue s'être procuré les pièces détachées de l'iPhone 4 blanc par le biais de cet adolescent new-yorkais qui avait réussi à mettre en place une filière d'acheminement depuis les usines de Foxconn. Il a rencontré cet étudiant qu'Apple poursuit pour recel : il appelle à la clémence pour un « jeune entrepreneur qui ne savait pas vraiment ce qu'il faisait ». « Je serais prêt à donner de l'argent pour sa défense s'il le fallait : ce n'est pas un criminel […] il a fait une bonne chose… si elle n'était pas illégale ».
Il reconnaît que ces pièces posent problème : « ce sont des pièces défectueuses : les photos au flash sont mauvaises, le capteur de proximité ne fonctionne pas ». _« Ces pièces sont défectueuses, Apple a donc décidé de ne pas [sortir l'iPhone 4 blanc] […] L'iPhone 4 blanc va bientôt sortir, tous les indicateurs le montrent », lance un Steve Wozniak dont on ne sait pas s'il en est sûr ou s'il se contente de suivre le sens du vent.
Le futur des interfaces
De la carte perforée au terminal puis à l'interface graphique et maintenant au tactile, les interfaces d'entrée/sortie ont énormément évolué ces dernières années. D'abord sceptique, Wozniak est désormais convaincu que la reconnaissance vocale est le futur de l'interaction avec les appareils, notamment avec les smartphones.
Il a par exemple été séduit par le moteur de reconnaissance vocale d'Android, et pense qu'Apple mettra à profit son acquisition de Siri pour proposer un système qu'il décrit « comme un AppleScript de la reconnaissance vocale ». Son idée est celle de briques de langage qui ne fonctionnent pas dans une application, mais au niveau du système, de manière intelligente, sensible au contexte d'utilisation, apprenant à chaque utilisation, etc.
La planche à billets de Woz
« Je ne regarde pas particulièrement mon compte en banque », confie Woz. Et pour cause : non content d'être millionnaire, le cofondateur d'Apple possède sa propre planche à billets — ou presque.
Le billet de deux dollars est assez rare aux États-Unis : plusieurs planches des tirages de 1995 et 2003 n'ont même pas été découpées. Un des passe-temps de Woz était d'acheter ses planches, d'assembler les billets en bloc-notes, et découper les billets de 2 $ au fur et à mesure de ses besoins. Alors qu'il offrait des pourboires aux serveuses du Hard Rock Casino de Las Vegas avec ces billets, Woz a été arrêté par les services secrets, qui durent le relâcher, se rendant compte que malgré les perforations, les billets étaient bel et bien vrais (lire l'anecdote sur le site de Woz ).
Il possède encore aujourd'hui de tels blocs-notes : « on peut vous arrêter, mais pas vous condamner pour leur possession », explique-t-il avec un faux air naïf. Chaque feuille de billets vaut 3 $, mais il la vend à 5 $ : une de ses blagues favorites consiste à découper ces billets face aux serveurs des drive-in médusés face à ce qu'ils prennent pour de faux billets, seul 1 % des billets en circulation étant des coupures de 2 $.
Fausses cartes d'identité, faux passeports, « faux » billets, faux passes, dont un qui dit « Ministère de la Défiance », ce qui n'est pas illégal « puisque que c'est une blague avec une photo où je porte un cache-œil » : c'est aussi le visage du débonnaire cofondateur d'Apple, contrepoint parfait à l'image que l'on se fait de Steve Jobs.