« La nouvelle génération MacBook » : ainsi Apple définit-elle son nouveau MacBook Air. Le premier MacBook Air avait redéfini la gamme de portables d'Apple, en inaugurant un certain nombre de nouveautés. À la manière de son aîné, le MacBook Air 2011 peut-il nous éclairer sur le futur de la gamme portable d'Apple ?
Le premier MacBook Air, présenté en janvier 2008, était le premier MacBook à châssis unibody : c'est cette nouvelle conception monocorps qui a d'ailleurs permis à Apple d'affiner son ultraportable sans compromettre son intégrité. Cette conception a essaimé sur le reste de la gamme : les MacBook Pro l'ont adopté en octobre 2008, les MacBook un an plus tard sous une déclinaison plastique.
Les portables d'Apple ont toujours eu des trackpads assez évolués, mais celui du MacBook Air a été le premier à bénéficier des avancées de l'iPhone et à supporter les gestes complexes à deux, trois ou quatre doigts. Les MacBook Pro de février 2008 ont hérité de cette fonction sans hériter de la grande surface du trackpad du MacBook Air : il a fallu attendre fin 2008 pour que les trackpads des MacBook Pro passent au verre.
Pour la première fois avec le MacBook Air, Apple a doté un portable d'une dalle rétroéclairée par LED. Ce sont là encore les MacBook Pro Unibody de fin 2008 qui furent servis ensuite. Le MacBook Air a aussi été le premier ordinateur Apple à être proposé avec un SSD en option. Devinez quel est le deuxième ? Oui, la gamme MacBook Pro Unibody. On voit donc que la gamme MacBook Pro a entièrement été redéfinie suite à la sortie du MacBook Air, qui s'impose comme une sorte de prototype sur lequel valider certaines options avant de les généraliser. On peut donc se prêter à un exercice de style sans risques, mais limité qui consisterait à dessiner les prochains MacBook à l'aune des nouveaux MacBook Air.
L'iPad a marqué les courbes comme le cœur du nouveau MacBook Air : on peut peut-être s'attendre à un léger relifting du capot des MacBook et MacBook Pro avec un profil légèrement plus anguleux. On peut surtout s'attendre à ce que les batteries soient musclées : on voit mal Apple annoncer une autonomie en retrait à la faveur du changement de ses procédures de test, désormais plus réalistes. Pour conserver une autonomie de 10h malgré des tests plus poussés, Apple va donc peut-être devoir revoir en partie la conception interne de ses machines. Le MacBook Air utilise plusieurs modules de batterie au lieu d'un seul, un moyen comme un autre de personnaliser au maximum l'agencement interne. Mais il y a plus simple pour gagner de la place : il suffit de retirer le lecteur SuperDrive. On voit mal Apple le retirer du MacBook, machine polyvalente par excellence, ou du MacBook Pro 17", station de travail mobile. Mais elle pourrait le faire sur les MacBook Pro 13" et 15", quitte à fournir un SuperDrive externe de série pour accompagner la transition.
L'autre inspiration de l'iPad réside dans l'utilisation de modules SSD au format mSATA, qui risquent de faire florès dans les années à venir : la connectique est un standard, et ces barrettes prennent bien moins de place que les blocs SSD au format 1,8", 2,5" ou 3,5" calqués sur les disques durs conventionnels. Offrant d'excellents débits (200 Mo/s) très linéaires, ces barrettes promettent une plus grande réactivité des portables d'Apple, ce qui pourrait offrir le luxe à la firme de Cupertino de choisir des options processeurs différentes.
On remarque qu'Apple a en effet fait des choix différents avec ces nouveaux MacBook Air, préférant un certain équilibre des performances au détriment de la puissance pure : le déséquilibre entraîné par l'utilisation d'un processeur ULV (ultra basse-consommation, une autre première) cadencé à seulement 1,4 GHz est compensé par l'utilisation de ces barrettes de SSD, et semble-t-il par le chipset graphique qui serait moins bridé que sur d'autres modèles. À la performance pure est donc préférée une certaine souplesse d'utilisation et une grande réactivité — une configuration sur-mesure pour ce segment du marché. Il ne serait pas étonnant que la firme de Cupertino revienne dans une ère de choix plus affirmés, que certains ne manqueront pas d'interpréter comme des compromis.
On peut donc parier sur la généralisation du tout-SSD, qui permettra non seulement à Apple de confirmer un peu plus son emprise sur le marché de la mémoire flash, mais aussi de faire mécaniquement baisser les coûts en commandant en volume. Cela ne va pas sans mal : certains préféreront peut-être garder un disque dur pour les hautes capacités. Apple a déjà indiqué être prête à perdre quelques points de marge : elle pourrait donc décider de « financer » des barrettes SSD 256 ou 512 Go et les proposer à prix constant en remplacement des disques durs. Cette transition au tout-SSD pourrait aussi prendre plusieurs générations, du plus bas de gamme ou plus haut de gamme, voire arriver dans des formes diverses (SSD + disque dur sur le 15" ou le 17", double barrette, etc.).
On pressent aussi une plus grande liberté vis-à-vis du catalogue d'Intel, voire pourquoi pas des choix radicalement différents. Il n'y a pas de fumée sans feu, et la rumeur AMD est tenace. À la lumière du MacBook Air 2010, l'hypothèse AMD Fusion n'est pas si stupide, même si elle en fera sauter certains au plafond : le processeur y est volontairement bridé pour favoriser une consommation basse et un co-processeur graphique relativement puissant et intégré sur la même puce. Une philosophie et une conception que connaît bien Apple. La firme de Cupertino doit certes aujourd'hui composer avec une audience en hausse, ce qui ne lui permet pas de faire des choix aussi tranchés qu'avec l'iMac original (suppression de la disquette, adoption de l'USB, etc.), mais c'est précisément sur ces choix technologiques qu'Apple a construit son image de marque.
Enfin, ces MacBook Air utilisent des écrans « HD », un acronyme mis à toutes les sauces et qui ne veut plus dire grand-chose. Dans le cas présent, il signifie une définition d'écran supérieur à la norme : les écrans 13" utilisés dans le MacBook ont depuis des années une définition de 1280x800 pixels — celui du MacBook Air a une définition de 1440x900 pixels, celle des écrans 15". Les MacBook Air ne sont pas les premiers à proposer des écrans à la définition un peu poussée : depuis des années, on peut choisir un 17" « HD », option désormais standard (1920x1200 pixels), et que l'on retrouve maintenant sur les 15" (1680x1050 pixels en option au lieu de 1440x900 pixels). Il ne serait pas étonnant que ce qui est actuellement une option sur le 15" devienne standard, et que les MacBook et MacBook Pro 13" adoptent une dalle HD.
Ne restera alors plus qu'à faire un dernier emprunt au MacBook Air : le capot d'écran en construction monocorps, qui explique en partie pourquoi l'écran de l'ultraportable d'Apple n'est pas recouvert d'une dalle en verre. Résultat : contrairement à ses grands frères, le MacBook Air peut être utilisé sans crainte à l'extérieur, son écran étant moins sensible aux reflets. On se prend à croiser les doigts pour que le MacBook Pro abandonne lui aussi sa dalle de verre.
Le premier MacBook Air, à bien des égards, était une plateforme technologique sur laquelle ont été validés certains choix pour construire le reste de la gamme MacBook Pro et MacBook, avec le succès que l'on sait. Le concept actuel semble avoir gagné en maturité, et désormais décliné en une gamme, semble être beaucoup plus un produit à part entière qu'une démonstration un peu vieillie une fois le coup de l'enveloppe vu et revu. Plus qu'une inspiration pour le reste de la gamme, le nouveau MacBook Air pourrait bien être la préfiguration de machines plus portables, plus mobiles, moins polyvalentes.
Un choix qui serait osé à l'heure où l'ordinateur portable devient bien souvent l'ordinateur principal, mais l'énorme majorité des ventes se fait sur des configurations inférieures à celles des MacBook. Apple rentrerait donc en partie dans le rang avec des configurations moins exclusives, plus réalistes en matière de ratio prix/configuration, c'est-à-dire globalement plus équilibrées, en mettant en avant plus que jamais ce qui fait l'essence d'un portable : autonomie, solidité, portabilité, réactivité.
Le premier MacBook Air, présenté en janvier 2008, était le premier MacBook à châssis unibody : c'est cette nouvelle conception monocorps qui a d'ailleurs permis à Apple d'affiner son ultraportable sans compromettre son intégrité. Cette conception a essaimé sur le reste de la gamme : les MacBook Pro l'ont adopté en octobre 2008, les MacBook un an plus tard sous une déclinaison plastique.
Les portables d'Apple ont toujours eu des trackpads assez évolués, mais celui du MacBook Air a été le premier à bénéficier des avancées de l'iPhone et à supporter les gestes complexes à deux, trois ou quatre doigts. Les MacBook Pro de février 2008 ont hérité de cette fonction sans hériter de la grande surface du trackpad du MacBook Air : il a fallu attendre fin 2008 pour que les trackpads des MacBook Pro passent au verre.
Pour la première fois avec le MacBook Air, Apple a doté un portable d'une dalle rétroéclairée par LED. Ce sont là encore les MacBook Pro Unibody de fin 2008 qui furent servis ensuite. Le MacBook Air a aussi été le premier ordinateur Apple à être proposé avec un SSD en option. Devinez quel est le deuxième ? Oui, la gamme MacBook Pro Unibody. On voit donc que la gamme MacBook Pro a entièrement été redéfinie suite à la sortie du MacBook Air, qui s'impose comme une sorte de prototype sur lequel valider certaines options avant de les généraliser. On peut donc se prêter à un exercice de style sans risques, mais limité qui consisterait à dessiner les prochains MacBook à l'aune des nouveaux MacBook Air.
L'iPad a marqué les courbes comme le cœur du nouveau MacBook Air : on peut peut-être s'attendre à un léger relifting du capot des MacBook et MacBook Pro avec un profil légèrement plus anguleux. On peut surtout s'attendre à ce que les batteries soient musclées : on voit mal Apple annoncer une autonomie en retrait à la faveur du changement de ses procédures de test, désormais plus réalistes. Pour conserver une autonomie de 10h malgré des tests plus poussés, Apple va donc peut-être devoir revoir en partie la conception interne de ses machines. Le MacBook Air utilise plusieurs modules de batterie au lieu d'un seul, un moyen comme un autre de personnaliser au maximum l'agencement interne. Mais il y a plus simple pour gagner de la place : il suffit de retirer le lecteur SuperDrive. On voit mal Apple le retirer du MacBook, machine polyvalente par excellence, ou du MacBook Pro 17", station de travail mobile. Mais elle pourrait le faire sur les MacBook Pro 13" et 15", quitte à fournir un SuperDrive externe de série pour accompagner la transition.
L'autre inspiration de l'iPad réside dans l'utilisation de modules SSD au format mSATA, qui risquent de faire florès dans les années à venir : la connectique est un standard, et ces barrettes prennent bien moins de place que les blocs SSD au format 1,8", 2,5" ou 3,5" calqués sur les disques durs conventionnels. Offrant d'excellents débits (200 Mo/s) très linéaires, ces barrettes promettent une plus grande réactivité des portables d'Apple, ce qui pourrait offrir le luxe à la firme de Cupertino de choisir des options processeurs différentes.
On remarque qu'Apple a en effet fait des choix différents avec ces nouveaux MacBook Air, préférant un certain équilibre des performances au détriment de la puissance pure : le déséquilibre entraîné par l'utilisation d'un processeur ULV (ultra basse-consommation, une autre première) cadencé à seulement 1,4 GHz est compensé par l'utilisation de ces barrettes de SSD, et semble-t-il par le chipset graphique qui serait moins bridé que sur d'autres modèles. À la performance pure est donc préférée une certaine souplesse d'utilisation et une grande réactivité — une configuration sur-mesure pour ce segment du marché. Il ne serait pas étonnant que la firme de Cupertino revienne dans une ère de choix plus affirmés, que certains ne manqueront pas d'interpréter comme des compromis.
On peut donc parier sur la généralisation du tout-SSD, qui permettra non seulement à Apple de confirmer un peu plus son emprise sur le marché de la mémoire flash, mais aussi de faire mécaniquement baisser les coûts en commandant en volume. Cela ne va pas sans mal : certains préféreront peut-être garder un disque dur pour les hautes capacités. Apple a déjà indiqué être prête à perdre quelques points de marge : elle pourrait donc décider de « financer » des barrettes SSD 256 ou 512 Go et les proposer à prix constant en remplacement des disques durs. Cette transition au tout-SSD pourrait aussi prendre plusieurs générations, du plus bas de gamme ou plus haut de gamme, voire arriver dans des formes diverses (SSD + disque dur sur le 15" ou le 17", double barrette, etc.).
On pressent aussi une plus grande liberté vis-à-vis du catalogue d'Intel, voire pourquoi pas des choix radicalement différents. Il n'y a pas de fumée sans feu, et la rumeur AMD est tenace. À la lumière du MacBook Air 2010, l'hypothèse AMD Fusion n'est pas si stupide, même si elle en fera sauter certains au plafond : le processeur y est volontairement bridé pour favoriser une consommation basse et un co-processeur graphique relativement puissant et intégré sur la même puce. Une philosophie et une conception que connaît bien Apple. La firme de Cupertino doit certes aujourd'hui composer avec une audience en hausse, ce qui ne lui permet pas de faire des choix aussi tranchés qu'avec l'iMac original (suppression de la disquette, adoption de l'USB, etc.), mais c'est précisément sur ces choix technologiques qu'Apple a construit son image de marque.
Enfin, ces MacBook Air utilisent des écrans « HD », un acronyme mis à toutes les sauces et qui ne veut plus dire grand-chose. Dans le cas présent, il signifie une définition d'écran supérieur à la norme : les écrans 13" utilisés dans le MacBook ont depuis des années une définition de 1280x800 pixels — celui du MacBook Air a une définition de 1440x900 pixels, celle des écrans 15". Les MacBook Air ne sont pas les premiers à proposer des écrans à la définition un peu poussée : depuis des années, on peut choisir un 17" « HD », option désormais standard (1920x1200 pixels), et que l'on retrouve maintenant sur les 15" (1680x1050 pixels en option au lieu de 1440x900 pixels). Il ne serait pas étonnant que ce qui est actuellement une option sur le 15" devienne standard, et que les MacBook et MacBook Pro 13" adoptent une dalle HD.
Ne restera alors plus qu'à faire un dernier emprunt au MacBook Air : le capot d'écran en construction monocorps, qui explique en partie pourquoi l'écran de l'ultraportable d'Apple n'est pas recouvert d'une dalle en verre. Résultat : contrairement à ses grands frères, le MacBook Air peut être utilisé sans crainte à l'extérieur, son écran étant moins sensible aux reflets. On se prend à croiser les doigts pour que le MacBook Pro abandonne lui aussi sa dalle de verre.
Le premier MacBook Air, à bien des égards, était une plateforme technologique sur laquelle ont été validés certains choix pour construire le reste de la gamme MacBook Pro et MacBook, avec le succès que l'on sait. Le concept actuel semble avoir gagné en maturité, et désormais décliné en une gamme, semble être beaucoup plus un produit à part entière qu'une démonstration un peu vieillie une fois le coup de l'enveloppe vu et revu. Plus qu'une inspiration pour le reste de la gamme, le nouveau MacBook Air pourrait bien être la préfiguration de machines plus portables, plus mobiles, moins polyvalentes.
Un choix qui serait osé à l'heure où l'ordinateur portable devient bien souvent l'ordinateur principal, mais l'énorme majorité des ventes se fait sur des configurations inférieures à celles des MacBook. Apple rentrerait donc en partie dans le rang avec des configurations moins exclusives, plus réalistes en matière de ratio prix/configuration, c'est-à-dire globalement plus équilibrées, en mettant en avant plus que jamais ce qui fait l'essence d'un portable : autonomie, solidité, portabilité, réactivité.