Podcasting, iPod et Éducation ? Le mélange peut prêter à sourire. Que trouve-t-on vraiment derrière ? Qui fait quoi ? Est-ce que ça marche ? Comment utiliser ces outils ? Quels sont les enjeux pour l'Éducation nationale ? Et où en est Apple sur le sujet ?
Après un premier épisode sur l'émergence de la baladodiffusion (podcasting) au sein de l'Éducation nationale (lire : Baladodiffusion : une recette numérique pour l'Éducation nationale), et un deuxième épisode sur les expérimentations de professeurs ambitieux en province (lire : L'école du futur est en province), nous vous proposons le troisième volet de notre série de cinq sur ces questions.
Quels sont les résultats observés par l'usage de la baladodiffusion dans l'enseignement, pourquoi les donne-t-elle, et quelles sont les conditions nécessaires pour les obtenir ? La question mérite d'être posée. Un constat initial s'impose : ce sont les enseignants qui ont découvert les vertus de la baladodiffusion. Et pas nécessairement sur le Mac ou l'iPod dans un premier temps, même si les usages les plus significatifs se font aujourd'hui sur des solutions estampillées Apple.
Quant aux décideurs de l'administration de l'Éducation nationale et des collectivités territoriales, à quelques rares exceptions, ils ont initialement, au mieux soutenu les expériences proposées, et au pire jeté un regard sceptique sur les demandes d'expérimentation qui leur étaient faites.
Heureusement, les enseignants précurseurs se sont entêtés et ont découvert de manière empirique les avantages et les défauts de la baladodiffusion. Pour disposer de l'ensemble des éléments pertinents permettant de comprendre les raisons des résultats obtenus, il faut observer discrètement les pratiques adoptées en s'installant au fond des classes des établissements dotés d'iPod ou de baladeurs numériques.
Il convient également d'échanger avec des enseignants de tous niveaux et de toutes matières utilisant la baladodiffusion. Ce travail a commencé à être réalisé par quelques chercheurs en pédagogie. Les Anglais ont entrepris de comprendre les mécanismes des apports du podcasting dans l'éducation dès 2005, tandis que les premiers francophones s'y étant intéressés sont les Québécois.
Un constat préoccupant
La première remarque faite par tous les enseignants de langues vivantes met en avant un déficit majeur de pratique orale qui va en s'amplifiant. Ce constat s'explique par plusieurs facteurs concomitants : classe surchargée, modification des horaires de cours de langue, et changement d'attitude des élèves en classe. Au total, le temps d'expression en classe durant les quelques années d'apprentissage d'une première langue vivante peut être évalué à six heures au mieux pour chaque élève. Soit moins d'une heure d'expression orale par an ! Et encore, il s'agit là du meilleur des cas… L'oral en classe de langues se limite la plupart du temps à quelques réponses fournies par les élèves les plus à l'aise.
Une chose est sûre, l'Éducation nationale s'est très longtemps appuyée sur l'écrit pour faire apprendre les langues étrangères aux jeunes générations, et l'oral ne dispose pas de la place qui lui revient dans la formation de l'individu. Il s'agit pourtant du levier social et culturel le plus important pour aider les élèves à apprendre les langues vivantes. Plus concrètement, ce constat est détaillé sur le terrain par les enseignants comme un déphasage entre l'émetteur d'un message et son récepteur.
« Lorsque les élèves s'ennuient face à une ressource authentique, comme un document sonore, ce qu'ils expriment, c'est que la compréhension d'une ressource sonore est une suite de processus complexes de compréhension mentale, certains se réalisant en synchronie, quand d'autres se font en diachronie », explique José Iriarte, enseignant d'espagnol au Lycée des Graves à Gradignan.
« Lorsqu'un émetteur encode un message à destination de son public, il intègre toute une série d'informations qui sont des rythmes, des mots, des catégories grammaticales, toutes mises au service du sens. Le problème, c'est qu'il faut fournir au récepteur - dans notre cas les élèves - des méthodologies de travail leur permettant d'interroger cette ressource sonore. C'est à ce stade que nous intéresse le travail à partir d'iPod, dans la mesure où ces dispositifs permettent d'isoler les différentes compétences mises en œuvre pour comprendre un document. ».
Les prémices de l'utilisation de la baladodiffusion dans l'enseignement montrent immédiatement le potentiel espéré par les professeurs de langues des baladeurs numériques. Ainsi le projet Audio Nom@de compte-t-il démultiplier l'exposition des élèves à la langue apprise. Mais pas seulement… Il s'agit aussi de diversifier les formes d'enseignement et d'apprentissage, redonner confiance et motiver les élèves, développer leur autonomie, leur faire réaliser un entraînement régulier, améliorer leurs compétences orales, favoriser l'écoute et la compréhension de documents, encourager un travail en autonomie, faciliter l'accès aux ressources sonores et développer la participation de la classe entière.
De puissants ingrédients à respecter
La compréhension d'une langue vivante à l'oral est plus difficile à maîtriser qu'il n'y paraît. Il faut s'exercer régulièrement et progressivement et disposer d'un accès extensif à des ressources sonores ou audiovisuelles. Mais la seule exposition ne suffit pas : pour que les élèves progressent, il faut qu'ils soient guidés par leur enseignant. Son rôle est primordial : il lui faut fournir un ensemble d'exercices ou de fiches didactiques qui accompagnent les documents multimédia qu'il utilise en classe.
L'autre compétence que les enseignants de langues étrangères ont du mal à faire acquérir à leurs élèves concerne, bien entendu, l'expression orale. C'est là qu'intervient la fonction de « dictaphone » des baladeurs numériques : ils permettent à l'enseignant de demander à ses élèves de réaliser des prises de parole en continu sur des exercices qu'il choisit à l'avance. Il peut s'agir de synthèse de compréhension d'un document sonore étudié, d'exercices d'argumentation, de commentaires, de lectures ou de compte-rendu de lecture, de dialogues, ou encore de justification de point de vue sur une thématique donnée… Évidemment, les exercices diffèrent en fonction des niveaux de classes où les iPod sont utilisés. Les enseignants ont des stratégies différentes s'ils s'adressent à des primaires, à des collégiens, à des lycéens ou à des étudiants.
« L'utilisation d'iPod permet une gestion de l'hétérogénéité des niveaux des élèves », souligne un enseignant utilisateur. « Ils peuvent transporter les ressources en dehors de l'enceinte de la classe, ce qui leur permet de les écouter autant de fois qu'ils le souhaitent. Certains s'approprient le document multimedia en une fois, quand d'autres ont besoin de deux, trois, voire de quatre écoutes successives. Les iPod permettent d'écouter, de voir et d'interagir. Ils font appel aux sens du toucher, de la vue et de l'ouïe, qui sont les principaux sens intervenant dans la mémorisation. C'est le gros avantage de ce dispositif portable, qui permet de retenir les automatismes lexicaux ».
Autre question clé : la simplicité d'utilisation. L'utilisation de baladeurs numériques en classe ou hors classe pour des activités pédagogiques nécessite d'utiliser un dispositif technique facile d'accès tant pour les enseignants que pour les élèves. La simplicité d'ouverture des documents sonores, la compatibilité avec les standards de la baladodiffusion (le format de fichier MP3 ou le format vidéo MPEG-4), la possibilité de lire le script d'un dialogue à l'écran ou la facilité de synchronisation des ressources sont autant d'éléments que les enseignants mettent en avant dans leurs pratiques en classe.
Les principales limites détectées par la baladodiffusion ont aussi trait aux stratégies retenues localement par les Académies et les collectivités territoriales pour favoriser l'accès aux ressources numériques. La mise à disposition des fichiers multimédia, correctement identifiés, libres de droits et faciles à télécharger se présente comme l'un des principaux freins. Du coup, les personnels de l'éducation bidouillent pour réussir leur adoption de la baladodiffusion.
« La possibilité de détourner le logiciel iTunes de sa destination première, qui est d'écouter la musique, a été une véritable surprise pour nous. Nous utilisons la bibliothèque du logiciel pour classer les documents sonores, les films, les vidéos et les podcasts dont nous nous servons. Je me connecte aussi à l’iTunes Store anglais, australien ou américain pour télécharger des podcasts gratuits dont certains extraits me servent en classe. Et demain j'imagine sans appréhension utiliser les sections livres et applications sur des appareils mobiles comme l'iPad », souffle un professeur de collège de la région parisienne, qui s'est déjà offert la tablette d'Apple pour en évaluer les usages.
« De toute façon ces objets font partie de la culture des jeunes à qui nous nous adressons. Le fait de les utiliser en classe nous connecte directement à eux. Ils sont immédiatement captivés par la façon dont nous détournons ces dispositifs technologiques : cette possibilité nous redonne la main en classe. Le design, les matières utilisées et la beauté de ces objets ont aussi un pouvoir d'attraction sur les jeunes, ils forcent leur respect. Il faut bien sûr mettre des règles d'utilisation à ces appareils, et j'ai un gros travail de préparation, mais je n'ai pas eu à me plaindre de la moindre dégradation sur les baladeurs dont notre établissement dispose, et les résultats obtenus sont enthousiasmants ».
Il n'y a pas qu'iTunes et iPod dans la vie des professeurs de langues vivantes, bien au contraire. Les clefs USB à fonction de baladeur MP3 sont légion, et de nombreux logiciels, comme Audacity, permettent d'utiliser la baladodiffusion. La présence d'Apple représente plutôt la portion congrue. Mais sur le terrain, force est de constater que, là où la solution iPod est présente, elle est très souvent exploitée au maximum de ses capacités et les résultats sont parmi les plus tangibles. Le rapport de l'Inspection générale de l'Éducation nationale « Modalités et espaces nouveaux pour l'enseignement des langues » reconnaît les apports pédagogiques de la baladodiffusion et comporte même une section entière sur la technologie et les apports de l'utilisation de l'iPod en classe, notamment par le biais d'une « mallette iPod ».
Car la question est désormais bien là : les pratiques observées faisant leurs preuves, l'Institution et les politiques ne peuvent plus se dérober à l'analyse des enjeux de leur utilisation. Et ce d'autant plus, à l'heure où ils exigent des personnels de l'Éducation des résultats tangibles.
Suite à l'épisode 4 : « Les enjeux de la baladodiffusion pour l'Éducation nationale »
NB : Marc Geoffroy, l'auteur de cet article, est consultant en marketing des nouvelles technologies. Il accompagne des entreprises ou des organisations dans les phases de lancement et d'adoption des nouvelles technologies ou de transformation d'un marché. Marc est également chargé de travaux dirigés à l'Université de Reims. Il a coécrit iPod Backstage, les coulisses d'un succès mondial (Dunod, 2005) avec Gilles Dounès.
Après un premier épisode sur l'émergence de la baladodiffusion (podcasting) au sein de l'Éducation nationale (lire : Baladodiffusion : une recette numérique pour l'Éducation nationale), et un deuxième épisode sur les expérimentations de professeurs ambitieux en province (lire : L'école du futur est en province), nous vous proposons le troisième volet de notre série de cinq sur ces questions.
Quels sont les résultats observés par l'usage de la baladodiffusion dans l'enseignement, pourquoi les donne-t-elle, et quelles sont les conditions nécessaires pour les obtenir ? La question mérite d'être posée. Un constat initial s'impose : ce sont les enseignants qui ont découvert les vertus de la baladodiffusion. Et pas nécessairement sur le Mac ou l'iPod dans un premier temps, même si les usages les plus significatifs se font aujourd'hui sur des solutions estampillées Apple.
Quant aux décideurs de l'administration de l'Éducation nationale et des collectivités territoriales, à quelques rares exceptions, ils ont initialement, au mieux soutenu les expériences proposées, et au pire jeté un regard sceptique sur les demandes d'expérimentation qui leur étaient faites.
Heureusement, les enseignants précurseurs se sont entêtés et ont découvert de manière empirique les avantages et les défauts de la baladodiffusion. Pour disposer de l'ensemble des éléments pertinents permettant de comprendre les raisons des résultats obtenus, il faut observer discrètement les pratiques adoptées en s'installant au fond des classes des établissements dotés d'iPod ou de baladeurs numériques.
Il convient également d'échanger avec des enseignants de tous niveaux et de toutes matières utilisant la baladodiffusion. Ce travail a commencé à être réalisé par quelques chercheurs en pédagogie. Les Anglais ont entrepris de comprendre les mécanismes des apports du podcasting dans l'éducation dès 2005, tandis que les premiers francophones s'y étant intéressés sont les Québécois.
Un constat préoccupant
La première remarque faite par tous les enseignants de langues vivantes met en avant un déficit majeur de pratique orale qui va en s'amplifiant. Ce constat s'explique par plusieurs facteurs concomitants : classe surchargée, modification des horaires de cours de langue, et changement d'attitude des élèves en classe. Au total, le temps d'expression en classe durant les quelques années d'apprentissage d'une première langue vivante peut être évalué à six heures au mieux pour chaque élève. Soit moins d'une heure d'expression orale par an ! Et encore, il s'agit là du meilleur des cas… L'oral en classe de langues se limite la plupart du temps à quelques réponses fournies par les élèves les plus à l'aise.
Une chose est sûre, l'Éducation nationale s'est très longtemps appuyée sur l'écrit pour faire apprendre les langues étrangères aux jeunes générations, et l'oral ne dispose pas de la place qui lui revient dans la formation de l'individu. Il s'agit pourtant du levier social et culturel le plus important pour aider les élèves à apprendre les langues vivantes. Plus concrètement, ce constat est détaillé sur le terrain par les enseignants comme un déphasage entre l'émetteur d'un message et son récepteur.
« Lorsque les élèves s'ennuient face à une ressource authentique, comme un document sonore, ce qu'ils expriment, c'est que la compréhension d'une ressource sonore est une suite de processus complexes de compréhension mentale, certains se réalisant en synchronie, quand d'autres se font en diachronie », explique José Iriarte, enseignant d'espagnol au Lycée des Graves à Gradignan.
« Lorsqu'un émetteur encode un message à destination de son public, il intègre toute une série d'informations qui sont des rythmes, des mots, des catégories grammaticales, toutes mises au service du sens. Le problème, c'est qu'il faut fournir au récepteur - dans notre cas les élèves - des méthodologies de travail leur permettant d'interroger cette ressource sonore. C'est à ce stade que nous intéresse le travail à partir d'iPod, dans la mesure où ces dispositifs permettent d'isoler les différentes compétences mises en œuvre pour comprendre un document. ».
Les prémices de l'utilisation de la baladodiffusion dans l'enseignement montrent immédiatement le potentiel espéré par les professeurs de langues des baladeurs numériques. Ainsi le projet Audio Nom@de compte-t-il démultiplier l'exposition des élèves à la langue apprise. Mais pas seulement… Il s'agit aussi de diversifier les formes d'enseignement et d'apprentissage, redonner confiance et motiver les élèves, développer leur autonomie, leur faire réaliser un entraînement régulier, améliorer leurs compétences orales, favoriser l'écoute et la compréhension de documents, encourager un travail en autonomie, faciliter l'accès aux ressources sonores et développer la participation de la classe entière.
De puissants ingrédients à respecter
La compréhension d'une langue vivante à l'oral est plus difficile à maîtriser qu'il n'y paraît. Il faut s'exercer régulièrement et progressivement et disposer d'un accès extensif à des ressources sonores ou audiovisuelles. Mais la seule exposition ne suffit pas : pour que les élèves progressent, il faut qu'ils soient guidés par leur enseignant. Son rôle est primordial : il lui faut fournir un ensemble d'exercices ou de fiches didactiques qui accompagnent les documents multimédia qu'il utilise en classe.
L'autre compétence que les enseignants de langues étrangères ont du mal à faire acquérir à leurs élèves concerne, bien entendu, l'expression orale. C'est là qu'intervient la fonction de « dictaphone » des baladeurs numériques : ils permettent à l'enseignant de demander à ses élèves de réaliser des prises de parole en continu sur des exercices qu'il choisit à l'avance. Il peut s'agir de synthèse de compréhension d'un document sonore étudié, d'exercices d'argumentation, de commentaires, de lectures ou de compte-rendu de lecture, de dialogues, ou encore de justification de point de vue sur une thématique donnée… Évidemment, les exercices diffèrent en fonction des niveaux de classes où les iPod sont utilisés. Les enseignants ont des stratégies différentes s'ils s'adressent à des primaires, à des collégiens, à des lycéens ou à des étudiants.
« L'utilisation d'iPod permet une gestion de l'hétérogénéité des niveaux des élèves », souligne un enseignant utilisateur. « Ils peuvent transporter les ressources en dehors de l'enceinte de la classe, ce qui leur permet de les écouter autant de fois qu'ils le souhaitent. Certains s'approprient le document multimedia en une fois, quand d'autres ont besoin de deux, trois, voire de quatre écoutes successives. Les iPod permettent d'écouter, de voir et d'interagir. Ils font appel aux sens du toucher, de la vue et de l'ouïe, qui sont les principaux sens intervenant dans la mémorisation. C'est le gros avantage de ce dispositif portable, qui permet de retenir les automatismes lexicaux ».
Autre question clé : la simplicité d'utilisation. L'utilisation de baladeurs numériques en classe ou hors classe pour des activités pédagogiques nécessite d'utiliser un dispositif technique facile d'accès tant pour les enseignants que pour les élèves. La simplicité d'ouverture des documents sonores, la compatibilité avec les standards de la baladodiffusion (le format de fichier MP3 ou le format vidéo MPEG-4), la possibilité de lire le script d'un dialogue à l'écran ou la facilité de synchronisation des ressources sont autant d'éléments que les enseignants mettent en avant dans leurs pratiques en classe.
Les principales limites détectées par la baladodiffusion ont aussi trait aux stratégies retenues localement par les Académies et les collectivités territoriales pour favoriser l'accès aux ressources numériques. La mise à disposition des fichiers multimédia, correctement identifiés, libres de droits et faciles à télécharger se présente comme l'un des principaux freins. Du coup, les personnels de l'éducation bidouillent pour réussir leur adoption de la baladodiffusion.
« La possibilité de détourner le logiciel iTunes de sa destination première, qui est d'écouter la musique, a été une véritable surprise pour nous. Nous utilisons la bibliothèque du logiciel pour classer les documents sonores, les films, les vidéos et les podcasts dont nous nous servons. Je me connecte aussi à l’iTunes Store anglais, australien ou américain pour télécharger des podcasts gratuits dont certains extraits me servent en classe. Et demain j'imagine sans appréhension utiliser les sections livres et applications sur des appareils mobiles comme l'iPad », souffle un professeur de collège de la région parisienne, qui s'est déjà offert la tablette d'Apple pour en évaluer les usages.
« De toute façon ces objets font partie de la culture des jeunes à qui nous nous adressons. Le fait de les utiliser en classe nous connecte directement à eux. Ils sont immédiatement captivés par la façon dont nous détournons ces dispositifs technologiques : cette possibilité nous redonne la main en classe. Le design, les matières utilisées et la beauté de ces objets ont aussi un pouvoir d'attraction sur les jeunes, ils forcent leur respect. Il faut bien sûr mettre des règles d'utilisation à ces appareils, et j'ai un gros travail de préparation, mais je n'ai pas eu à me plaindre de la moindre dégradation sur les baladeurs dont notre établissement dispose, et les résultats obtenus sont enthousiasmants ».
Une mallette iPod.
Il n'y a pas qu'iTunes et iPod dans la vie des professeurs de langues vivantes, bien au contraire. Les clefs USB à fonction de baladeur MP3 sont légion, et de nombreux logiciels, comme Audacity, permettent d'utiliser la baladodiffusion. La présence d'Apple représente plutôt la portion congrue. Mais sur le terrain, force est de constater que, là où la solution iPod est présente, elle est très souvent exploitée au maximum de ses capacités et les résultats sont parmi les plus tangibles. Le rapport de l'Inspection générale de l'Éducation nationale « Modalités et espaces nouveaux pour l'enseignement des langues » reconnaît les apports pédagogiques de la baladodiffusion et comporte même une section entière sur la technologie et les apports de l'utilisation de l'iPod en classe, notamment par le biais d'une « mallette iPod ».
Car la question est désormais bien là : les pratiques observées faisant leurs preuves, l'Institution et les politiques ne peuvent plus se dérober à l'analyse des enjeux de leur utilisation. Et ce d'autant plus, à l'heure où ils exigent des personnels de l'Éducation des résultats tangibles.
Suite à l'épisode 4 : « Les enjeux de la baladodiffusion pour l'Éducation nationale »
NB : Marc Geoffroy, l'auteur de cet article, est consultant en marketing des nouvelles technologies. Il accompagne des entreprises ou des organisations dans les phases de lancement et d'adoption des nouvelles technologies ou de transformation d'un marché. Marc est également chargé de travaux dirigés à l'Université de Reims. Il a coécrit iPod Backstage, les coulisses d'un succès mondial (Dunod, 2005) avec Gilles Dounès.