Lorsque Jon Rubinstein a dévoilé webOS en janvier 2009, beaucoup ont voulu croire que Palm allait connaître un destin similaire à celui d'Apple : un retour au premier plan après des années d'errances. Deux ans plus tard, la société à qui l'on doit le Palm Pilot est plus proche du dépôt de bilan que d'un nouvel âge d'or.
Dans sa chronique hebdomadaire, Jean-Louis Gassée revient sur la situation difficile de Palm (lire : Palm n'y arrive pas). Pour lui, Palm a fait preuve de maladresse et a joué de malchance.
De maladresse, lorsque la société en juin dernier s'est attaquée directement à l'iPhone lors du lancement du Palm Pre. La campagne de publicité de l'époque invitait les possesseurs d'iPhone EDGE - dont le contrat expirait - à se jeter sur le Palm Pre. Sprint insistait alors sur le fait que le Palm Pre était plus "doué" que son concurrent, et permettait notamment de travailler sur plusieurs applications à la fois.
Peu de temps avant la commercialisation du Palm Pre, Roger McNamee l'un des cofondateurs d'Elevation Partners, le fonds d'investissement qui a lourdement investi dans Palm, avait entre autres déclaré que pas un des propriétaires du premier iPhone qui l'avait acheté le mois de son lancement (juin 2007) ne l'aurait encore une fois passé ce second anniversaire (date de fin de leur contrat avec AT&T et période de sortie du Pre). Suite à la polémique créée, Palm avait été contraint à faire paraitre un communiqué de presse comprenant plus de dix corrections sur les commentaires formulés par Roger McNamee.
On connaît la suite : une semaine après la sortie du Pré, Apple dévoila l'iPhone 3GS et baissa le prix de l'iPhone 3G à 99 $, mettant son rival dans une situation délicate sur le plan commercial. Le Pre était alors vendu 199 $.
Par la suite, Palm a gaspillé beaucoup d'énergie dans des combats futiles. Plutôt que de faire la promotion de ses solutions, la société s'est lancée notamment dans une bataille perdue d'avance : permettre à ses téléphones de se synchroniser avec iTunes.
De la malchance également lorsque Palm a voulu passer à la vitesse supérieure et commercialiser ses appareils sur le réseau de Verizon. Jon Rubinstein pensait que ses téléphones partiraient comme des petits pains et qu'il serait en position de force pour négocier avec d'autres opérateurs, notamment avec Verizon, qui dispose d'une frappe commerciale autrement plus importante.
Mais le plan du P.D.G. de Palm ne s'est pas déroulé comme prévu. Non seulement, ses terminaux ne se sont pas très bien vendus chez Sprint, mais entre temps, Verizon a lancé avec un succès certain le Droid, qui en quelque sorte s'est imposé comme étant le challenger de l'iPhone.
Palm a laissé passer sa chance, et est arrivé chez Verizon par la petite porte. Dans le même temps, le rival d'Apple s'est lancé dans une politique désastreuse en saturant le réseau de distribution. Entre décembre et février, la société américaine a fait produire 960 000 appareils, mais n'en a vendu effectivement que 408 000. D'après une estimation de Morgan Stanley, il y aurait au total 1,15 million de smartphones dans le réseau de distribution, soit l'équivalent de six mois de ventes (si les choses se passent bien…).
Quel avenir pour Palm ?
La situation de Palm est donc critique : des produits qui se vendent mal, une mauvaise gestion, des dettes et un investisseur Elevation Partners, qui commence à trouver le temps long.
Pour Peter Misek, les ennuis ne font que commencer pour le fabricant de téléphones. L'analyste de Canaccord Adams, qui a abaissé son objectif de cours à 0 $, estime que les relations vont se tendre entre Palm, les opérateurs de téléphonies mobiles et ses fournisseurs. Tous vont commencer à se méfier de la solvabilité de Palm.
Comme le souligne Jean-Louis Gassée, Wall Street n'a jamais cru à un retour de Palm au premier plan, comme Apple a su le faire à la fin des années 90. Les milieux financiers ont longtemps eu le sentiment que Palm finirait par être racheté par un gros poisson, un scénario jusqu’à présent toujours démenti par ses dirigeants.
Mais qui pourrait jeter son dévolu sur Palm ? Gassée estime qu'aucun acteur majeur présent sur le marché des smartphones n'a intérêt à sortir le carnet de chèques. Il exclut d'office Apple, RIM, Nokia et Microsoft. Le salut viendra peut-être d'un nouveau venu sur le marché ou d'un fabricant ne désirant pas dépendre d'une autre entreprise pour la partie logicielle.
Cependant, si webOS est prometteur, il n'a pas réussi à exister jusqu'à présent face à la concurrence. De plus, pour un nouvel entrant, il parait nettement moins risqué d'investir dans Android, qui autorise une grande flexibilité. Bref, à moins d'un miracle, les jours semblent comptés pour Palm, si l’on se réfère à l’avis de JLG.
Dans sa chronique hebdomadaire, Jean-Louis Gassée revient sur la situation difficile de Palm (lire : Palm n'y arrive pas). Pour lui, Palm a fait preuve de maladresse et a joué de malchance.
De maladresse, lorsque la société en juin dernier s'est attaquée directement à l'iPhone lors du lancement du Palm Pre. La campagne de publicité de l'époque invitait les possesseurs d'iPhone EDGE - dont le contrat expirait - à se jeter sur le Palm Pre. Sprint insistait alors sur le fait que le Palm Pre était plus "doué" que son concurrent, et permettait notamment de travailler sur plusieurs applications à la fois.
Peu de temps avant la commercialisation du Palm Pre, Roger McNamee l'un des cofondateurs d'Elevation Partners, le fonds d'investissement qui a lourdement investi dans Palm, avait entre autres déclaré que pas un des propriétaires du premier iPhone qui l'avait acheté le mois de son lancement (juin 2007) ne l'aurait encore une fois passé ce second anniversaire (date de fin de leur contrat avec AT&T et période de sortie du Pre). Suite à la polémique créée, Palm avait été contraint à faire paraitre un communiqué de presse comprenant plus de dix corrections sur les commentaires formulés par Roger McNamee.
On connaît la suite : une semaine après la sortie du Pré, Apple dévoila l'iPhone 3GS et baissa le prix de l'iPhone 3G à 99 $, mettant son rival dans une situation délicate sur le plan commercial. Le Pre était alors vendu 199 $.
Par la suite, Palm a gaspillé beaucoup d'énergie dans des combats futiles. Plutôt que de faire la promotion de ses solutions, la société s'est lancée notamment dans une bataille perdue d'avance : permettre à ses téléphones de se synchroniser avec iTunes.
De la malchance également lorsque Palm a voulu passer à la vitesse supérieure et commercialiser ses appareils sur le réseau de Verizon. Jon Rubinstein pensait que ses téléphones partiraient comme des petits pains et qu'il serait en position de force pour négocier avec d'autres opérateurs, notamment avec Verizon, qui dispose d'une frappe commerciale autrement plus importante.
Mais le plan du P.D.G. de Palm ne s'est pas déroulé comme prévu. Non seulement, ses terminaux ne se sont pas très bien vendus chez Sprint, mais entre temps, Verizon a lancé avec un succès certain le Droid, qui en quelque sorte s'est imposé comme étant le challenger de l'iPhone.
Palm a laissé passer sa chance, et est arrivé chez Verizon par la petite porte. Dans le même temps, le rival d'Apple s'est lancé dans une politique désastreuse en saturant le réseau de distribution. Entre décembre et février, la société américaine a fait produire 960 000 appareils, mais n'en a vendu effectivement que 408 000. D'après une estimation de Morgan Stanley, il y aurait au total 1,15 million de smartphones dans le réseau de distribution, soit l'équivalent de six mois de ventes (si les choses se passent bien…).
Quel avenir pour Palm ?
La situation de Palm est donc critique : des produits qui se vendent mal, une mauvaise gestion, des dettes et un investisseur Elevation Partners, qui commence à trouver le temps long.
Pour Peter Misek, les ennuis ne font que commencer pour le fabricant de téléphones. L'analyste de Canaccord Adams, qui a abaissé son objectif de cours à 0 $, estime que les relations vont se tendre entre Palm, les opérateurs de téléphonies mobiles et ses fournisseurs. Tous vont commencer à se méfier de la solvabilité de Palm.
Comme le souligne Jean-Louis Gassée, Wall Street n'a jamais cru à un retour de Palm au premier plan, comme Apple a su le faire à la fin des années 90. Les milieux financiers ont longtemps eu le sentiment que Palm finirait par être racheté par un gros poisson, un scénario jusqu’à présent toujours démenti par ses dirigeants.
Mais qui pourrait jeter son dévolu sur Palm ? Gassée estime qu'aucun acteur majeur présent sur le marché des smartphones n'a intérêt à sortir le carnet de chèques. Il exclut d'office Apple, RIM, Nokia et Microsoft. Le salut viendra peut-être d'un nouveau venu sur le marché ou d'un fabricant ne désirant pas dépendre d'une autre entreprise pour la partie logicielle.
Cependant, si webOS est prometteur, il n'a pas réussi à exister jusqu'à présent face à la concurrence. De plus, pour un nouvel entrant, il parait nettement moins risqué d'investir dans Android, qui autorise une grande flexibilité. Bref, à moins d'un miracle, les jours semblent comptés pour Palm, si l’on se réfère à l’avis de JLG.