Après tout un tel retournement dans l'histoire d'Apple s'est déjà produit plus d'une fois. On pense entre autres à l'alliance avec IBM au sujet du PowerPC. Pendant des années, les ordinateurs d'Apple étaient équipés de processeurs fabriqués par IBM. Dix ans avant la commercialisation du premier Power Mac, cela aurait été tout simplement impensable. À l'époque du Mac 128, Big Blue était alors la société que Cupertino méprisait le plus au point de lui consacrer un spot publicitaire qui a marqué son temps.
L'exemple IBM
Ces dernières années, Apple et Google sont les deux entreprises qui ont le plus contribué à l'affaiblissement somme toute "très relatif" de Microsoft. Elles ont toutes deux réussi à créer des écosystèmes dans lesquels il n'y a pas ou peu de place pour Redmond. Cette démarche commune a naturellement permis aux deux sociétés de se rapprocher jusqu'à un certain point. Mais leur rivalité grandissante sur le front de la téléphonie mobile est en train de briser cette dynamique.
Microsoft : toujours l'ennemi à abattre pour Apple ?
Pour Apple, Microsoft a longtemps été l'ennemi numéro un, mais est-ce toujours le cas aujourd'hui ? Sur le marché de l'informatique personnelle, les deux sociétés sont en lutte, mais la messe est dite depuis des années. Microsoft a remporté la bataille et ce n'est pas la perte d'un ou deux points de marché qui va l'émouvoir.
Sur les fronts stratégiques pour Apple que sont l'iPod et l'iPhone, Microsoft demeure un concurrent. Toutefois, le géant du logiciel est loin d'être le rival le plus dangereux d'Apple. La stratégie de Redmond, concernant le Zune par exemple, est difficilement lisible. Si sur le plan technique, le Zune HD a des qualités réelles, celui-ci est toujours cantonné au territoire américain. Sur le front de la téléphonie mobile, Microsoft apparait pour le moment distancé à la fois par Apple et par Google. Les deux sociétés enchainent les révisions de leur système tandis que chez Microsoft, Windows Mobile 7 a de plus en plus des relents de Windows Vista tant sa sortie a été à maintes reprises reportée. Redmond n’a peut-être pas encore perdu la bataille, mais une chose est sûre, elle est mal engagée.
Du point de vue de Microsoft, Google apparait probablement comme un adversaire encore plus redoutable qu'Apple. La société cherche de plus en plus à concurrencer Redmond sur ses "fondamentaux" : Internet Explorer (avec Chrome), Microsoft Office (avec Google Docs) et Windows sur le marché des netbook avec Chrome OS.
Le jour où Safari fera Bing
Dans un sens, plus les tensions sont vives entre Google et Microsoft, plus une collaboration entre les deux frères ennemis est dans l'ordre du possible. Certains envisagent par exemple qu'Apple mette Bing comme moteur de recherche par défaut dans Safari à la place de Google. Microsoft a d'ores et déjà passé des accords similaires avec HP pour faire de Bing le moteur de recherche par défaut sur ses ordinateurs. Apple pourrait là signer un contrat juteux et permettre ainsi à Bing de devenir le challenger de Google, notamment aux États-Unis où Safari est très répandu.
Mais ce qui peut être intéressant pour le Mac, ne l'est pas forcément pour l'iPhone. Apple semble vouloir remplacer les outils de Google par les siens. Ainsi, pour Plans, Apple a récemment racheté Placebase, une société dont les produits étaient entre autres en concurrence frontale avec Google Maps. Au niveau des outils de recherche, il se murmurait qu'Apple envisageait de mettre au point sa propre solution (lire : Un moteur de recherche signé Apple ?). On ignore si la firme de Cupertino souhaite lancer son propre moteur ou si elle réfléchit à mieux exploiter et présenter les données issues des principaux moteurs de recherche. Mais cela va de pair avec la philosophie d'Apple concernant l'iPhone qui consiste à contrôler le plus possible son écosystème.
Trop d'objectifs communs ?
Au fond, ce qui rend difficile malgré tout une alliance durable entre Microsoft et Apple, c'est que ces sociétés ont des objectifs de développement similaires. Au-delà des appareils et des systèmes d'exploitation, elles vont tout comme Google tenter de profiter le plus possible de l'avènement de l'internet mobile et du cloud computing. Il s'agit pour ces deux entreprises créées dans les années 70 de devenir des sociétés de service à part entière, et non plus uniquement des sociétés commercialisant des logiciels et/ou du matériel. C'est dans cette optique qu'Apple a racheté récemment une régie publicitaire (un marché sur lequel Microsoft essaie également de prospérer) et s'est lancée dans la fabrication d'un gigantesque data-center. Et c'est sans doute le virage le plus important à négocier pour Apple depuis qu'elle a mis le hub numérique au coeur de sa stratégie voilà dix ans.
L'exemple IBM
Ces dernières années, Apple et Google sont les deux entreprises qui ont le plus contribué à l'affaiblissement somme toute "très relatif" de Microsoft. Elles ont toutes deux réussi à créer des écosystèmes dans lesquels il n'y a pas ou peu de place pour Redmond. Cette démarche commune a naturellement permis aux deux sociétés de se rapprocher jusqu'à un certain point. Mais leur rivalité grandissante sur le front de la téléphonie mobile est en train de briser cette dynamique.
Microsoft : toujours l'ennemi à abattre pour Apple ?
Pour Apple, Microsoft a longtemps été l'ennemi numéro un, mais est-ce toujours le cas aujourd'hui ? Sur le marché de l'informatique personnelle, les deux sociétés sont en lutte, mais la messe est dite depuis des années. Microsoft a remporté la bataille et ce n'est pas la perte d'un ou deux points de marché qui va l'émouvoir.
Sur les fronts stratégiques pour Apple que sont l'iPod et l'iPhone, Microsoft demeure un concurrent. Toutefois, le géant du logiciel est loin d'être le rival le plus dangereux d'Apple. La stratégie de Redmond, concernant le Zune par exemple, est difficilement lisible. Si sur le plan technique, le Zune HD a des qualités réelles, celui-ci est toujours cantonné au territoire américain. Sur le front de la téléphonie mobile, Microsoft apparait pour le moment distancé à la fois par Apple et par Google. Les deux sociétés enchainent les révisions de leur système tandis que chez Microsoft, Windows Mobile 7 a de plus en plus des relents de Windows Vista tant sa sortie a été à maintes reprises reportée. Redmond n’a peut-être pas encore perdu la bataille, mais une chose est sûre, elle est mal engagée.
Du point de vue de Microsoft, Google apparait probablement comme un adversaire encore plus redoutable qu'Apple. La société cherche de plus en plus à concurrencer Redmond sur ses "fondamentaux" : Internet Explorer (avec Chrome), Microsoft Office (avec Google Docs) et Windows sur le marché des netbook avec Chrome OS.
Le jour où Safari fera Bing
Dans un sens, plus les tensions sont vives entre Google et Microsoft, plus une collaboration entre les deux frères ennemis est dans l'ordre du possible. Certains envisagent par exemple qu'Apple mette Bing comme moteur de recherche par défaut dans Safari à la place de Google. Microsoft a d'ores et déjà passé des accords similaires avec HP pour faire de Bing le moteur de recherche par défaut sur ses ordinateurs. Apple pourrait là signer un contrat juteux et permettre ainsi à Bing de devenir le challenger de Google, notamment aux États-Unis où Safari est très répandu.
Mais ce qui peut être intéressant pour le Mac, ne l'est pas forcément pour l'iPhone. Apple semble vouloir remplacer les outils de Google par les siens. Ainsi, pour Plans, Apple a récemment racheté Placebase, une société dont les produits étaient entre autres en concurrence frontale avec Google Maps. Au niveau des outils de recherche, il se murmurait qu'Apple envisageait de mettre au point sa propre solution (lire : Un moteur de recherche signé Apple ?). On ignore si la firme de Cupertino souhaite lancer son propre moteur ou si elle réfléchit à mieux exploiter et présenter les données issues des principaux moteurs de recherche. Mais cela va de pair avec la philosophie d'Apple concernant l'iPhone qui consiste à contrôler le plus possible son écosystème.
Trop d'objectifs communs ?
Au fond, ce qui rend difficile malgré tout une alliance durable entre Microsoft et Apple, c'est que ces sociétés ont des objectifs de développement similaires. Au-delà des appareils et des systèmes d'exploitation, elles vont tout comme Google tenter de profiter le plus possible de l'avènement de l'internet mobile et du cloud computing. Il s'agit pour ces deux entreprises créées dans les années 70 de devenir des sociétés de service à part entière, et non plus uniquement des sociétés commercialisant des logiciels et/ou du matériel. C'est dans cette optique qu'Apple a racheté récemment une régie publicitaire (un marché sur lequel Microsoft essaie également de prospérer) et s'est lancée dans la fabrication d'un gigantesque data-center. Et c'est sans doute le virage le plus important à négocier pour Apple depuis qu'elle a mis le hub numérique au coeur de sa stratégie voilà dix ans.