Apple vient de mettre en place une vaste opération de communication autour de ses efforts en matière environnementale.
Alors qu'elle avait été sérieusement pointée du doigt en 2007 par l'association Greenpeace, pour n'avoir pas dévoilé ses objectifs en matière de respect de l'environnement, Apple a été mise dans la délicate situation du mauvais élève. D'autant plus délicate qu'Apple s'est toujours voulue à la pointe sur les questions d'ordre sociétal. Pire encore, Al Gore siège à son conseil d'administration, alors que l'homme s'est lourdement investi sur les questions environnementales, avec la réalisation du film "Une vérité qui dérange" en point d'orgue, démarche qui lui a valu le prix Nobel de la paix en 2007. C'était donc un véritable camouflet que Greenpeace a infligé à la firme de Cupertino.
Dans une interview accordée à nos confrères de BusinessWeek, Steve Jobs ne cache pas son amertume : "Au début, j'ai trouvé que Greenpeace avait été très injuste envers nous, et j'ai pensé qu'ils nous exploitaient pour gagner de la visibilité. C'était très blessant d'entendre dire qu'on se moquait de ces questions et qu'on y était insensibles, ce qui était bien loin de la réalité". S'il reconnaît que ces critiques ont motivé Apple a faire mieux, il n'en reste pas moins que les reproches l'ont fait fulminer : Greenpeace reprochait à Apple de ne pas publier ses objectifs à long terme, alors qu'il estime qu'il est plus important de donner des résultats objectifs plutôt que des promesses en l'air, ajoutant qu'Apple n'avait pas attendu les remarques de l'association pour être la première entreprise de l'industrie informatique à se débarrasser totalement des moniteurs à tube cathodique, qui contenaient du cuivre.
Si jusqu'ici Apple s'était contentée d'éliminer le plus grand nombre possible de matières toxiques et polluantes de ses produits, d'en réduire la consommation énergétique, de réduire la taille de leurs emballages pour en optimiser le transport (et son empreinte écologique par voie de conséquence), et de communiquer sur ses efforts à chaque sortie de produits, Apple travaillait dans les coulisses pour repasser à l'offensive.
Aiguillonnée et manifestement blessée dans son orgueil, la société de Steve Jobs cherche à reprendre l'avantage et dévoile aujourd'hui un bilan écologique qui change complètement la donne, dont l'objectif n'est rien de moins que de réviser le mode de calcul de l'empreinte écologique des entreprises avec encore plus d'exigence.
On a reproché à Apple son manque de transparence, elle pousse donc la barre au-delà de tout ce qui se fait en la matière : il ne s'agit rien de moins que de prendre en compte la consommation énergétique de leurs produits en utilisation par leurs clients dans le bilan global de l'entreprise. L'intérêt de la chose est assez manifeste : à quoi bon réduire l'empreinte écologique d'une entreprise si c'est pour inonder le marché avec des produits qui consomment lourdement et contrebalancent ces pieux efforts affichés. "C'est comme si on demandait à un cigarettier à quel point ses locaux sont respectueux de l'environnement", ironise Steve Jobs.
D'autant qu'Apple a fait beaucoup sur ce terrain : un iMac (en inactivité) génère autant d'émission d'équivalent CO2 qu'une ampoule de 60 Watts : 49,09g par heure, contre 84,63 pour un iMac de 1998. C'est encore mieux pour le MacBook Pro 15 pouces : 12,57 g, contre 21,44 g pour le modèle équivalent de 2006. Non seulement Apple a fait en sorte que le matériel soit moins gourmand, mais la consommation d'énergie est également mieux gérée au niveau du système. Apple donne par exemple un graphique qui démontre la baisse de consommation entre chaque frappe des lettres qui composent le mot Apple.
Apple a donc revu de fond en comble la partie de son site dédié à l'environnement, et donne quantité de détails, jusqu'aux plus infimes, sur le bilan écologique de son activité. Ainsi, la proportion des émissions de gaz à effets de serre induites par l'utilisation de ses produits se monte à 53% du bilan global de l'entreprise, sur un total de 10,2 millions de tonnes de gaz à effet de serre (alors que HP et Dell n'en déclarent que 8,4 millions et 471.000 respectivement, bien que leur production soit bien plus importante).
L'accueil réservé par les associations écologiques à cette initiative est plutôt partagé : si les uns applaudissent ces efforts accrus, d'autres s'interrogent sur le bien-fondé de la démarche, suivant deux arguments : d'une part, elles estiment que c'est aux consommateurs de se soucier de leur propre bilan écologique, et d'autre part, elles considèrent qu'il est impossible de comptabiliser les émissions induites par l'utilisation de produits qu'on ne peut connaître avec exactitude, ni dans sa durée, ni dans sa teneur. Un iMac consommera l'énergie différemment selon qu'il relève l'email de son utilisateur ou qu'il compresse une vidéo. Apple présente cependant des chiffres sérieux, établis par un organisme indépendant qui a observé les différents modes d'utilisation des produits d'Apple sur un échantillon représentatif, et il est manifeste que si les entreprises utilisaient ce mode de calcul, ça ne pourrait que les encourager à réduire la consommation typique de ses produits.
Toujours est-il que cette initiative redonne la main à Apple, et démontre sa bonne volonté à faire avancer les choses. Gageons que nous y gagnerions tous si toutes les entreprises en faisaient autant.
Alors qu'elle avait été sérieusement pointée du doigt en 2007 par l'association Greenpeace, pour n'avoir pas dévoilé ses objectifs en matière de respect de l'environnement, Apple a été mise dans la délicate situation du mauvais élève. D'autant plus délicate qu'Apple s'est toujours voulue à la pointe sur les questions d'ordre sociétal. Pire encore, Al Gore siège à son conseil d'administration, alors que l'homme s'est lourdement investi sur les questions environnementales, avec la réalisation du film "Une vérité qui dérange" en point d'orgue, démarche qui lui a valu le prix Nobel de la paix en 2007. C'était donc un véritable camouflet que Greenpeace a infligé à la firme de Cupertino.
Dans une interview accordée à nos confrères de BusinessWeek, Steve Jobs ne cache pas son amertume : "Au début, j'ai trouvé que Greenpeace avait été très injuste envers nous, et j'ai pensé qu'ils nous exploitaient pour gagner de la visibilité. C'était très blessant d'entendre dire qu'on se moquait de ces questions et qu'on y était insensibles, ce qui était bien loin de la réalité". S'il reconnaît que ces critiques ont motivé Apple a faire mieux, il n'en reste pas moins que les reproches l'ont fait fulminer : Greenpeace reprochait à Apple de ne pas publier ses objectifs à long terme, alors qu'il estime qu'il est plus important de donner des résultats objectifs plutôt que des promesses en l'air, ajoutant qu'Apple n'avait pas attendu les remarques de l'association pour être la première entreprise de l'industrie informatique à se débarrasser totalement des moniteurs à tube cathodique, qui contenaient du cuivre.
Si jusqu'ici Apple s'était contentée d'éliminer le plus grand nombre possible de matières toxiques et polluantes de ses produits, d'en réduire la consommation énergétique, de réduire la taille de leurs emballages pour en optimiser le transport (et son empreinte écologique par voie de conséquence), et de communiquer sur ses efforts à chaque sortie de produits, Apple travaillait dans les coulisses pour repasser à l'offensive.
Aiguillonnée et manifestement blessée dans son orgueil, la société de Steve Jobs cherche à reprendre l'avantage et dévoile aujourd'hui un bilan écologique qui change complètement la donne, dont l'objectif n'est rien de moins que de réviser le mode de calcul de l'empreinte écologique des entreprises avec encore plus d'exigence.
On a reproché à Apple son manque de transparence, elle pousse donc la barre au-delà de tout ce qui se fait en la matière : il ne s'agit rien de moins que de prendre en compte la consommation énergétique de leurs produits en utilisation par leurs clients dans le bilan global de l'entreprise. L'intérêt de la chose est assez manifeste : à quoi bon réduire l'empreinte écologique d'une entreprise si c'est pour inonder le marché avec des produits qui consomment lourdement et contrebalancent ces pieux efforts affichés. "C'est comme si on demandait à un cigarettier à quel point ses locaux sont respectueux de l'environnement", ironise Steve Jobs.
D'autant qu'Apple a fait beaucoup sur ce terrain : un iMac (en inactivité) génère autant d'émission d'équivalent CO2 qu'une ampoule de 60 Watts : 49,09g par heure, contre 84,63 pour un iMac de 1998. C'est encore mieux pour le MacBook Pro 15 pouces : 12,57 g, contre 21,44 g pour le modèle équivalent de 2006. Non seulement Apple a fait en sorte que le matériel soit moins gourmand, mais la consommation d'énergie est également mieux gérée au niveau du système. Apple donne par exemple un graphique qui démontre la baisse de consommation entre chaque frappe des lettres qui composent le mot Apple.
Apple a donc revu de fond en comble la partie de son site dédié à l'environnement, et donne quantité de détails, jusqu'aux plus infimes, sur le bilan écologique de son activité. Ainsi, la proportion des émissions de gaz à effets de serre induites par l'utilisation de ses produits se monte à 53% du bilan global de l'entreprise, sur un total de 10,2 millions de tonnes de gaz à effet de serre (alors que HP et Dell n'en déclarent que 8,4 millions et 471.000 respectivement, bien que leur production soit bien plus importante).
L'accueil réservé par les associations écologiques à cette initiative est plutôt partagé : si les uns applaudissent ces efforts accrus, d'autres s'interrogent sur le bien-fondé de la démarche, suivant deux arguments : d'une part, elles estiment que c'est aux consommateurs de se soucier de leur propre bilan écologique, et d'autre part, elles considèrent qu'il est impossible de comptabiliser les émissions induites par l'utilisation de produits qu'on ne peut connaître avec exactitude, ni dans sa durée, ni dans sa teneur. Un iMac consommera l'énergie différemment selon qu'il relève l'email de son utilisateur ou qu'il compresse une vidéo. Apple présente cependant des chiffres sérieux, établis par un organisme indépendant qui a observé les différents modes d'utilisation des produits d'Apple sur un échantillon représentatif, et il est manifeste que si les entreprises utilisaient ce mode de calcul, ça ne pourrait que les encourager à réduire la consommation typique de ses produits.
Toujours est-il que cette initiative redonne la main à Apple, et démontre sa bonne volonté à faire avancer les choses. Gageons que nous y gagnerions tous si toutes les entreprises en faisaient autant.