Microsoft vient de dévoiler sa stratégie concernant les applications pour le Zune et Windows Mobile, et on ne peut que rester dubitatif.
Commençons par le Windows Marketplace for Mobile, qui se réserve aux "Windows phones". Si globalement le système est calqué sur l'App Store d'Apple, il présente malgré tout quelques différences : ainsi, si le kit de développement coûte $99 (par an), il faudra à nouveau débourser $99 pour chaque soumission d'une application (comme de ses correctifs suite à un refus) à l'équipe de certification, somme qui ne sera pas remboursée en cas de refus. Cela vaut également pour les applications gratuites (gageons qu'on n'en verra pas beaucoup sur le Windows Marketplace…) En revanche, il semble que Microsoft s'en tienne là et n'exige pas 30% des ventes comme le fait Apple, un calcul qui sera sans doute plus intéressant pour les applications payantes à $0,99 qui arrivent à dépasser la centaine de ventes.
S'ajoutent à cela des restrictions comparables à celles d'Apple, comme celles qui exigent que les applications n'entrent pas en concurrence avec les services de Microsoft, à ceci près qu'ils sont un peu plus nombreux que ceux d'Apple (outil de recherche, de cartographie, etc.). On y trouve également l'interdiction d'utiliser la VoIP, ou de remplacer l'interface de numérotation téléphonique, comme des messages SMS ou MMS, donc pas de Google Voice au programme. L'autre problématique, c'est qu'il existe déjà des applications pour Windows Mobile, dont nombre d'entre elles ne satisfont pas aux exigences du Marketplace. Qu'adviendra-t-il de celles-ci, et dans quelle mesure ne risquent-elles pas d'affaiblir le Marketplace si Microsoft n'y met pas un terme ?
Concernant le Zune HD, alors qu'on voyait en lui la tentative la plus sérieuse de Microsoft pour contrer l'iPod touch, il n'y aura tout bonnement pas d'équivalent de l'App Store, du moins pour le moment. Tout au plus, l'appareil se verra gratifié de quelques applications faites maison, ou en proche partenariat avec quelques grands éditeurs. La firme de Redmond promet ainsi la sortie prochaine d'un client pour Twitter, d'une application FaceBook, mais aussi de quelques jeux comme Project Gotham Racing ou Audiosurf tilt, parmi d'autres titres, qui seront tous gratuits. Pourquoi une telle approche? La réponse du directeur marketing du Zune, Brian Seitz, à nos confrères de Techflash est désarmante : «Nous essayons d'arrêter de créer dans cette entreprise des choses similaires qui ne fonctionnent pas ensemble, et l'équipe Windows Mobile se frotte actuellement au défi du Marketplace. On est pas parfaitement raccord avec ça, pour tirer parti de tout ce qui pourra en sortir, mais si au bout du compte on a un moyen de nous intégrer avec ce qu'ils font, je suis sûr qu'on en envisagera l'opportunité. Simplement, on ne voulait pas dire "on n'a rien"» ajoute-t-il concernant les applications. La situation paraît ubuesque : alors que le Zune HD semblait prometteur sur le papier, le voilà amputé de ce qui est le principal point fort de son concurrent. Une poignée d'applications face aux 75.000 de l'App Store, le rapport de force est sans appel. Une chance que les Windows Phone et le Zune utilisent des processeurs ARM, ce qui ne rendra pas totalement impensable d'utiliser le Windows Marketplace for Mobile sur Zune HD, mais à quel prix?
Alors que Microsoft maitrise suffisamment de maillons de la chaîne pour proposer son propre écosystème, ses différents services ne travaillent pas de concert, ce qui dessert toute l'entreprise. Microsoft confirme ainsi que Project Gotham sur Zune HD ne tiendra aucun compte de la version pour X-Box, et réciproquement.
Entre Windows Marketplace for Mobile, X-Box Live, les applications pour le Zune HD, ou encore les différents magasins en ligne intégrés à Windows Media, en face d'Apple et de son iTunes Store unique qui offre des contenus pour Mac OS X, Windows, iPhone, iPod et Apple TV, on a le sentiment que là où Apple joue à fond la carte de la fameuse convergence, Microsoft elle fait de la… divergence!
Des années durant, le géant du logiciel a joué la politique de la terre brûlée pour empêcher l'émergence d'un nouveau standard concurrent, ce qui l'a fait entrer sur bien d'autres marchés que son pré carré de la bureautique et du système d'exploitation. La firme de Redmond a aujourd'hui des intérêts dans la vidéo numérique, les périphériques, les consoles de jeu, la domotique, Internet, la téléphonie mobile, les baladeurs numériques, et bien d'autres encore. Chaque équipe travaille en autonomie, sans synergie. Si l'entreprise a bien une équipe dirigeante, celle-ci se soucie plus du marketing que de sa propre production. Même au sein de l'équipe de développement de Windows, qui ne manque pas de moyens, on assiste à nombre de couacs et de retours en arrière, comme par exemple avec WinFS. La société compte environ 90.000 employés, alors qu'Apple n'en a que 35.000 (sa chaîne de magasins incluse), et à comparer la production de chacune, il semble que Microsoft ait atteint une masse critique qui la rend bien délicate à manœuvrer. Il lui manque un homme fort, doté d'une vision claire, pour chapeauter toutes ces équipes et les faire travailler main dans la main.
Commençons par le Windows Marketplace for Mobile, qui se réserve aux "Windows phones". Si globalement le système est calqué sur l'App Store d'Apple, il présente malgré tout quelques différences : ainsi, si le kit de développement coûte $99 (par an), il faudra à nouveau débourser $99 pour chaque soumission d'une application (comme de ses correctifs suite à un refus) à l'équipe de certification, somme qui ne sera pas remboursée en cas de refus. Cela vaut également pour les applications gratuites (gageons qu'on n'en verra pas beaucoup sur le Windows Marketplace…) En revanche, il semble que Microsoft s'en tienne là et n'exige pas 30% des ventes comme le fait Apple, un calcul qui sera sans doute plus intéressant pour les applications payantes à $0,99 qui arrivent à dépasser la centaine de ventes.
S'ajoutent à cela des restrictions comparables à celles d'Apple, comme celles qui exigent que les applications n'entrent pas en concurrence avec les services de Microsoft, à ceci près qu'ils sont un peu plus nombreux que ceux d'Apple (outil de recherche, de cartographie, etc.). On y trouve également l'interdiction d'utiliser la VoIP, ou de remplacer l'interface de numérotation téléphonique, comme des messages SMS ou MMS, donc pas de Google Voice au programme. L'autre problématique, c'est qu'il existe déjà des applications pour Windows Mobile, dont nombre d'entre elles ne satisfont pas aux exigences du Marketplace. Qu'adviendra-t-il de celles-ci, et dans quelle mesure ne risquent-elles pas d'affaiblir le Marketplace si Microsoft n'y met pas un terme ?
Concernant le Zune HD, alors qu'on voyait en lui la tentative la plus sérieuse de Microsoft pour contrer l'iPod touch, il n'y aura tout bonnement pas d'équivalent de l'App Store, du moins pour le moment. Tout au plus, l'appareil se verra gratifié de quelques applications faites maison, ou en proche partenariat avec quelques grands éditeurs. La firme de Redmond promet ainsi la sortie prochaine d'un client pour Twitter, d'une application FaceBook, mais aussi de quelques jeux comme Project Gotham Racing ou Audiosurf tilt, parmi d'autres titres, qui seront tous gratuits. Pourquoi une telle approche? La réponse du directeur marketing du Zune, Brian Seitz, à nos confrères de Techflash est désarmante : «Nous essayons d'arrêter de créer dans cette entreprise des choses similaires qui ne fonctionnent pas ensemble, et l'équipe Windows Mobile se frotte actuellement au défi du Marketplace. On est pas parfaitement raccord avec ça, pour tirer parti de tout ce qui pourra en sortir, mais si au bout du compte on a un moyen de nous intégrer avec ce qu'ils font, je suis sûr qu'on en envisagera l'opportunité. Simplement, on ne voulait pas dire "on n'a rien"» ajoute-t-il concernant les applications. La situation paraît ubuesque : alors que le Zune HD semblait prometteur sur le papier, le voilà amputé de ce qui est le principal point fort de son concurrent. Une poignée d'applications face aux 75.000 de l'App Store, le rapport de force est sans appel. Une chance que les Windows Phone et le Zune utilisent des processeurs ARM, ce qui ne rendra pas totalement impensable d'utiliser le Windows Marketplace for Mobile sur Zune HD, mais à quel prix?
Alors que Microsoft maitrise suffisamment de maillons de la chaîne pour proposer son propre écosystème, ses différents services ne travaillent pas de concert, ce qui dessert toute l'entreprise. Microsoft confirme ainsi que Project Gotham sur Zune HD ne tiendra aucun compte de la version pour X-Box, et réciproquement.
Entre Windows Marketplace for Mobile, X-Box Live, les applications pour le Zune HD, ou encore les différents magasins en ligne intégrés à Windows Media, en face d'Apple et de son iTunes Store unique qui offre des contenus pour Mac OS X, Windows, iPhone, iPod et Apple TV, on a le sentiment que là où Apple joue à fond la carte de la fameuse convergence, Microsoft elle fait de la… divergence!
Des années durant, le géant du logiciel a joué la politique de la terre brûlée pour empêcher l'émergence d'un nouveau standard concurrent, ce qui l'a fait entrer sur bien d'autres marchés que son pré carré de la bureautique et du système d'exploitation. La firme de Redmond a aujourd'hui des intérêts dans la vidéo numérique, les périphériques, les consoles de jeu, la domotique, Internet, la téléphonie mobile, les baladeurs numériques, et bien d'autres encore. Chaque équipe travaille en autonomie, sans synergie. Si l'entreprise a bien une équipe dirigeante, celle-ci se soucie plus du marketing que de sa propre production. Même au sein de l'équipe de développement de Windows, qui ne manque pas de moyens, on assiste à nombre de couacs et de retours en arrière, comme par exemple avec WinFS. La société compte environ 90.000 employés, alors qu'Apple n'en a que 35.000 (sa chaîne de magasins incluse), et à comparer la production de chacune, il semble que Microsoft ait atteint une masse critique qui la rend bien délicate à manœuvrer. Il lui manque un homme fort, doté d'une vision claire, pour chapeauter toutes ces équipes et les faire travailler main dans la main.