Apple vient de rendre publique une lettre ouverte répondant aux questions de la Commission Fédérale des Communications. Cette dernière avait diligenté une enquête suite aux rumeurs de rejet de Google Voice, qui imputaient à AT&T ce refus pour préserver son réseau 3G des communications VoIP (voir nos articles Apple rejette les applications de Google Voice et La FCC américaine enquête sur le rejet de Google Voice).
Apple commence par faire le résumé des avancées que l'iPhone a apportées aux consommateurs : révolution du téléphone mobile, puis l'arrivée de l'App Store et de son cortège de quelques 65000 applications, téléchargées en tout 1,5 milliard de fois, non sans souligner que la concurrence leur a emboîté le pas pour proposer également des App Store.
Et la première révélation de taille de ce courrier, c'est que contrairement à ce qui a pu être dit, Apple n'a pas rejeté Google Voice. La société californienne indique ainsi que l'application fait toujours l'objet d'une étude approfondie par ses services, mais qu'elle n'a, pour le moment, toujours pas décidé de son sort. Pourquoi prendre autant de temps ?
Google Voice joue au coucou
Apple indique qu'elle fait face à certains cas de conscience : Google Voice change de manière significative le fonctionnement de l'iPhone. En effet, Google Voice "remplace" l'interface de l'iPhone pour les appels téléphoniques, les SMS, et la messagerie vocale. Par exemple, Google Voice remplace la Messagerie Vocale Visuelle de l'iPhone en déroutant les appels vers un numéro de téléphone spécifique, qui conserve également tous les messages laissés sans réponse, ce qui empêche les messages d'être stockés sur l'iPhone, et donc qui désactive de fait la Messagerie Vocale Visuelle. De même, les messages SMS sont stockés sur les serveurs de Google, ce qui remplace aussi la fonction SMS de l'iPhone, et Apple s'inquiète de voir son dur labeur non seulement annihilé, mais également échapper à son contrôle. Enfin, la liste de contacts de l'iPhone se voit intégralement transférée sur les serveurs de Google. Apple souhaite avoir l'assurance que ces données seront exploitées de manière responsable par Google, ce sur quoi cette dernière n'a pas encore donné de garantie. En un mot, Google Voice soulève nombre de questions qu'Apple ne souhaite pas traiter à la légère avant de donner un quelconque accord de publication sur l'App Store. Cependant, la firme de Cupertino souligne que Google est tout à fait libre de publier Google Voice en tant qu'application Web pour Safari.
Mais le courrier ne s'en tient pas là en matière de révélations. On apprend ainsi comment Apple collabore avec AT&T concernant l'App Store. En premier lieu, la firme à la pomme indique que nulle obligation contractuelle avec AT&T ne l'engage à consulter l'opérateur sur les applications qu'elle distribue dans son magasin en ligne. Cependant, elle est tenue de ne pas distribuer d'application de VoIP qui exploiterait le réseau 3G, d'autre part, elle se tient aux Conditions d'Utilisation qui lient tous les abonnés d'AT&T à l'opérateur, et qui interdisent notamment la redirection d'un signal de télévision sur son réseau 3G.
Apple poursuit en donnant le détail de son processus de validation. Pour l'essentiel, la majorité des applications qui sont refusées le sont pour des questions de qualité : si des bugs sont repérés, l'application est refusée, mais souvent acceptée une fois que le développeur les a corrigés et qu'il soumet à nouveau son logiciel. D'autres sont refusées pour protéger la vie privée des utilisateurs de l'iPhone, protéger les enfants de contenus explicites, ou encore préserver le fonctionnement général du téléphone.
Apple donne également le détail des éléments qu'elle fournit aux développeurs pour faciliter la validation de leurs applications, entre le forum, les guidelines, le formulaire en ligne permettant de soumettre l'application ainsi que la page qui y sera dédiée sur l'iTunes Store, ou encore les remarques que peuvent envoyer l'équipe de validation en cas de problème.
L'App Store et les 40 validateurs
On en apprend également un peu plus sur cette équipe : composée de plus de 40 personnes à plein temps, elle approuve 95% des applications dans un délai inférieur ou égal à deux semaines. Chaque application est inspectée par deux ingénieurs afin de garantir l'homogénéité de la sélection. Celles qui posent des problèmes inattendus sont alors soumises à un comité dirigeant qui se réunit une fois par semaine pour traiter ces cas plus épineux. En cas d'invalidation, Apple envoie une note explicative au développeur afin de motiver son refus, tout en indiquant des contacts utiles pour remédier à la situation.
Apple reçoit en moyenne 8500 applications et mises à jour par semaine (ndr : ce qui fait en moyenne 212 applications ou révisions par semaine pour chacune de ces personnes), et environ 20% sont refusées, du moins telles qu'elles ont été soumises initialement. En un peu plus d'un an, Apple a jugé du sort de plus de 200.000 applications et mises à jour. Un tour de force qu'on a peut-être un peu tendance à oublier en entendant la grogne de certains développeurs concernant la validation de l'App Store et qu'il faut malgré tout saluer.
AT&T et Google répondent aussi
L'opérateur AT&T et la "victime" Google ont été aussi interrogés par la FCC. Le premier est allé dans le sens d'Apple, expliquant qu'il n'avait pas été consulté sur le cas de Google Voice. L'opérateur par contre laisse entendre qu'il ne joue aucun rôle dans les validations sur l'App Store alors qu'Apple explique, au contraire, qu'AT&T a parfois fait des commentaires sur certains logiciels.
Google pour sa part a envoyé une lettre à la FCC détaillant le fonctionnement de son service. Il explique que d'autres de ses logiciels ont été validés par Apple. Mais lorsque la FCC demande quelles explications ont été données par Apple ou AT&T sur le rejet de Google Voice et Google Latitude, ou quels types d'échanges ont eu lieu entre les protagonistes, la réponse de Google est placée sous le sceau de la confidentialité, réservée aux seuls yeux de la FCC. Dommage…
Apple commence par faire le résumé des avancées que l'iPhone a apportées aux consommateurs : révolution du téléphone mobile, puis l'arrivée de l'App Store et de son cortège de quelques 65000 applications, téléchargées en tout 1,5 milliard de fois, non sans souligner que la concurrence leur a emboîté le pas pour proposer également des App Store.
Et la première révélation de taille de ce courrier, c'est que contrairement à ce qui a pu être dit, Apple n'a pas rejeté Google Voice. La société californienne indique ainsi que l'application fait toujours l'objet d'une étude approfondie par ses services, mais qu'elle n'a, pour le moment, toujours pas décidé de son sort. Pourquoi prendre autant de temps ?
Google Voice joue au coucou
Apple indique qu'elle fait face à certains cas de conscience : Google Voice change de manière significative le fonctionnement de l'iPhone. En effet, Google Voice "remplace" l'interface de l'iPhone pour les appels téléphoniques, les SMS, et la messagerie vocale. Par exemple, Google Voice remplace la Messagerie Vocale Visuelle de l'iPhone en déroutant les appels vers un numéro de téléphone spécifique, qui conserve également tous les messages laissés sans réponse, ce qui empêche les messages d'être stockés sur l'iPhone, et donc qui désactive de fait la Messagerie Vocale Visuelle. De même, les messages SMS sont stockés sur les serveurs de Google, ce qui remplace aussi la fonction SMS de l'iPhone, et Apple s'inquiète de voir son dur labeur non seulement annihilé, mais également échapper à son contrôle. Enfin, la liste de contacts de l'iPhone se voit intégralement transférée sur les serveurs de Google. Apple souhaite avoir l'assurance que ces données seront exploitées de manière responsable par Google, ce sur quoi cette dernière n'a pas encore donné de garantie. En un mot, Google Voice soulève nombre de questions qu'Apple ne souhaite pas traiter à la légère avant de donner un quelconque accord de publication sur l'App Store. Cependant, la firme de Cupertino souligne que Google est tout à fait libre de publier Google Voice en tant qu'application Web pour Safari.
Mais le courrier ne s'en tient pas là en matière de révélations. On apprend ainsi comment Apple collabore avec AT&T concernant l'App Store. En premier lieu, la firme à la pomme indique que nulle obligation contractuelle avec AT&T ne l'engage à consulter l'opérateur sur les applications qu'elle distribue dans son magasin en ligne. Cependant, elle est tenue de ne pas distribuer d'application de VoIP qui exploiterait le réseau 3G, d'autre part, elle se tient aux Conditions d'Utilisation qui lient tous les abonnés d'AT&T à l'opérateur, et qui interdisent notamment la redirection d'un signal de télévision sur son réseau 3G.
Apple poursuit en donnant le détail de son processus de validation. Pour l'essentiel, la majorité des applications qui sont refusées le sont pour des questions de qualité : si des bugs sont repérés, l'application est refusée, mais souvent acceptée une fois que le développeur les a corrigés et qu'il soumet à nouveau son logiciel. D'autres sont refusées pour protéger la vie privée des utilisateurs de l'iPhone, protéger les enfants de contenus explicites, ou encore préserver le fonctionnement général du téléphone.
Apple donne également le détail des éléments qu'elle fournit aux développeurs pour faciliter la validation de leurs applications, entre le forum, les guidelines, le formulaire en ligne permettant de soumettre l'application ainsi que la page qui y sera dédiée sur l'iTunes Store, ou encore les remarques que peuvent envoyer l'équipe de validation en cas de problème.
L'App Store et les 40 validateurs
On en apprend également un peu plus sur cette équipe : composée de plus de 40 personnes à plein temps, elle approuve 95% des applications dans un délai inférieur ou égal à deux semaines. Chaque application est inspectée par deux ingénieurs afin de garantir l'homogénéité de la sélection. Celles qui posent des problèmes inattendus sont alors soumises à un comité dirigeant qui se réunit une fois par semaine pour traiter ces cas plus épineux. En cas d'invalidation, Apple envoie une note explicative au développeur afin de motiver son refus, tout en indiquant des contacts utiles pour remédier à la situation.
Apple reçoit en moyenne 8500 applications et mises à jour par semaine (ndr : ce qui fait en moyenne 212 applications ou révisions par semaine pour chacune de ces personnes), et environ 20% sont refusées, du moins telles qu'elles ont été soumises initialement. En un peu plus d'un an, Apple a jugé du sort de plus de 200.000 applications et mises à jour. Un tour de force qu'on a peut-être un peu tendance à oublier en entendant la grogne de certains développeurs concernant la validation de l'App Store et qu'il faut malgré tout saluer.
AT&T et Google répondent aussi
L'opérateur AT&T et la "victime" Google ont été aussi interrogés par la FCC. Le premier est allé dans le sens d'Apple, expliquant qu'il n'avait pas été consulté sur le cas de Google Voice. L'opérateur par contre laisse entendre qu'il ne joue aucun rôle dans les validations sur l'App Store alors qu'Apple explique, au contraire, qu'AT&T a parfois fait des commentaires sur certains logiciels.
Google pour sa part a envoyé une lettre à la FCC détaillant le fonctionnement de son service. Il explique que d'autres de ses logiciels ont été validés par Apple. Mais lorsque la FCC demande quelles explications ont été données par Apple ou AT&T sur le rejet de Google Voice et Google Latitude, ou quels types d'échanges ont eu lieu entre les protagonistes, la réponse de Google est placée sous le sceau de la confidentialité, réservée aux seuls yeux de la FCC. Dommage…