S'il est une chose qui ne fait guère l'objet d'un secret au sujet d'Apple, c'est précisément… son culte du secret ! Le New York Times en a fait l'amère expérience alors que le célèbre quotidien tentait de répondre au "scoop" du Wall Street Journal concernant la greffe de foie de Steve Jobs. Deux enquêteurs du journal new-yorkais ont tenté d'en savoir plus… sans succès. Et cet échec devient finalement l'objet de l'article qui en résulte.
Le papier fait un récapitulatif des mesures de protection qu'on prête à Apple, outre la façon dont la santé de Steve Jobs est traitée. Il y est fait question notamment de la manière dont Apple protège ses produits en cours de développement, selon leur degré de sensibilité. Les employés doivent passer de multiples portes sécurisées, à l'aide de leurs badges, et leur bureau est protégé par un code. Pour les plus secrets d'entre eux, les produits sont masqués par un voile noir lorsque les ingénieurs travaillent dessus, et dans le cas contraire prévenir les alentours à l'aide d'une lumière rouge, à l'image d'un labo photo ou d'un studio d'enregistrement (à ce sujet voir aussi l'article À propos des lumières rouges des labos d'Apple). Avec pour effet direct que les employés d'Apple eux-mêmes découvrent certains produits le jour même de leur annonce.
Mais Apple protège ses secrets à l'intérieur comme à l'extérieur : elle traque en permanence les sources de fuites. Le NYT fait ainsi état du licenciement de Edward Eigerman en 2005 pour avoir été impliqué dans une fuite commise par l'un de ses collègues, qui avait montré un logiciel à l'un des clients institutionnels d'Apple avant l'heure. Un autre ancien employé d'Apple a également indiqué que Phil Schiller s'ingéniait à donner de fausses pistes sur les futurs produits lors des réunions internes afin de remonter la piste des fuites. Le même Phil Schiller s'est vu interrogé par son propre fils concernant ce sur quoi il travaillait depuis deux ans le matin même de l'annonce de l'iPhone… Le journal rappelle également les procédures judiciaires qu'Apple a intentées à l'encontre de différents sites de rumeurs, avec plus ou moins de succès.
Apple peut également semer le trouble elle-même, en disant le contraire de ce qu'elle s'apprête à faire. À tel point que quand Steve Jobs ou Tim Cook disent qu'ils ne sont pas intéressés par le marché des NetBooks, les paris sont immédiatement lancés quant à la date de sortie d'un tel produit.
D'aucuns veulent voir les origines du goût d'Apple pour le secret dans la trahison originelle de Microsoft : alors qu'elle avait eu accès au tout premier Macintosh avant même son annonce afin de développer des logiciels pour celui-ci, Microsoft en a profité pour prendre des notes et sortir Windows, avec les suites que l'on sait. De quoi convaincre Apple de protéger jalousement ses projets.
L'article poursuit en s'interrogeant sur le bien-fondé d'une telle attitude, dans un monde ou tout doit être transparent, et où les concurrents d'Apple font au contraire beaucoup de communication, à l'image de Google. Le secret entourant la santé de Steve Jobs pose quelques cas de conscience, sachant que la loi oblige les entreprises qui sont cotées sur le marché public à communiquer sur ces questions. Mais comme le patron d'Apple se trouvait en congé ces six derniers mois, difficile de trancher quant à savoir si l'évolution de son état de santé relève encore de telles régulations. Après tout, de tumeur à rumeur, il n'y a guère qu'une lettre de différence…
Toujours est-il qu'Apple communique malgré tout sur certains de ses projets en cours. Le blog de l'équipe WebKit donne de temps en temps des nouvelles. Et Apple fait malgré tout l'annonce de certains produits à l'avance, quoique contrainte et forcée, comme ce fut le cas de l'iPhone ou encore des prochaines versions de son système. C'est d'ailleurs dans ces cas là qu'elle peut décevoir en annonçant des fonctionnalités qui ne sont pas au rendez-vous une fois le produit lancé (voir par exemple La saga ZFS n'en finit plus), il faut peut-être y voir une raison supplémentaire pour son culte du secret.
Cependant, l'article s'attire la réprobation et le désaccord de John Gruber, dont un billet donne un son de cloche bien différent. Il estime que le New York Times déplore le mutisme d'Apple d'autant plus volontiers qu'il a eu pour effet de compliquer leur travail. Il ajoute que la réussite d'Apple a plutôt tendance à lui donner raison dans son goût du secret, et qu'au lieu d'encourager la firme à la pomme à plus de transparence à l'image de ses concurrents, c'est peut-être à ces derniers d'imiter cette énervante disposition au vu de ses résultats…
Le papier fait un récapitulatif des mesures de protection qu'on prête à Apple, outre la façon dont la santé de Steve Jobs est traitée. Il y est fait question notamment de la manière dont Apple protège ses produits en cours de développement, selon leur degré de sensibilité. Les employés doivent passer de multiples portes sécurisées, à l'aide de leurs badges, et leur bureau est protégé par un code. Pour les plus secrets d'entre eux, les produits sont masqués par un voile noir lorsque les ingénieurs travaillent dessus, et dans le cas contraire prévenir les alentours à l'aide d'une lumière rouge, à l'image d'un labo photo ou d'un studio d'enregistrement (à ce sujet voir aussi l'article À propos des lumières rouges des labos d'Apple). Avec pour effet direct que les employés d'Apple eux-mêmes découvrent certains produits le jour même de leur annonce.
Mais Apple protège ses secrets à l'intérieur comme à l'extérieur : elle traque en permanence les sources de fuites. Le NYT fait ainsi état du licenciement de Edward Eigerman en 2005 pour avoir été impliqué dans une fuite commise par l'un de ses collègues, qui avait montré un logiciel à l'un des clients institutionnels d'Apple avant l'heure. Un autre ancien employé d'Apple a également indiqué que Phil Schiller s'ingéniait à donner de fausses pistes sur les futurs produits lors des réunions internes afin de remonter la piste des fuites. Le même Phil Schiller s'est vu interrogé par son propre fils concernant ce sur quoi il travaillait depuis deux ans le matin même de l'annonce de l'iPhone… Le journal rappelle également les procédures judiciaires qu'Apple a intentées à l'encontre de différents sites de rumeurs, avec plus ou moins de succès.
Apple peut également semer le trouble elle-même, en disant le contraire de ce qu'elle s'apprête à faire. À tel point que quand Steve Jobs ou Tim Cook disent qu'ils ne sont pas intéressés par le marché des NetBooks, les paris sont immédiatement lancés quant à la date de sortie d'un tel produit.
D'aucuns veulent voir les origines du goût d'Apple pour le secret dans la trahison originelle de Microsoft : alors qu'elle avait eu accès au tout premier Macintosh avant même son annonce afin de développer des logiciels pour celui-ci, Microsoft en a profité pour prendre des notes et sortir Windows, avec les suites que l'on sait. De quoi convaincre Apple de protéger jalousement ses projets.
L'article poursuit en s'interrogeant sur le bien-fondé d'une telle attitude, dans un monde ou tout doit être transparent, et où les concurrents d'Apple font au contraire beaucoup de communication, à l'image de Google. Le secret entourant la santé de Steve Jobs pose quelques cas de conscience, sachant que la loi oblige les entreprises qui sont cotées sur le marché public à communiquer sur ces questions. Mais comme le patron d'Apple se trouvait en congé ces six derniers mois, difficile de trancher quant à savoir si l'évolution de son état de santé relève encore de telles régulations. Après tout, de tumeur à rumeur, il n'y a guère qu'une lettre de différence…
Toujours est-il qu'Apple communique malgré tout sur certains de ses projets en cours. Le blog de l'équipe WebKit donne de temps en temps des nouvelles. Et Apple fait malgré tout l'annonce de certains produits à l'avance, quoique contrainte et forcée, comme ce fut le cas de l'iPhone ou encore des prochaines versions de son système. C'est d'ailleurs dans ces cas là qu'elle peut décevoir en annonçant des fonctionnalités qui ne sont pas au rendez-vous une fois le produit lancé (voir par exemple La saga ZFS n'en finit plus), il faut peut-être y voir une raison supplémentaire pour son culte du secret.
Cependant, l'article s'attire la réprobation et le désaccord de John Gruber, dont un billet donne un son de cloche bien différent. Il estime que le New York Times déplore le mutisme d'Apple d'autant plus volontiers qu'il a eu pour effet de compliquer leur travail. Il ajoute que la réussite d'Apple a plutôt tendance à lui donner raison dans son goût du secret, et qu'au lieu d'encourager la firme à la pomme à plus de transparence à l'image de ses concurrents, c'est peut-être à ces derniers d'imiter cette énervante disposition au vu de ses résultats…