Des commentaires et surtout des interrogations se font jour à propos de la rumeur - le désormais fameux "MacBook brick" - d'un nouveau processus de fabrication de chassis de portables, élaboré par Apple et qu'elle utiliserait dans une usine construite également par ses soins. Il s'agirait de découper au laser et par jet d'eau sous pression des blocs en aluminium "de la même qualité que celui employé dans l'industrie aéronautique". Ce procédé économiserait de nombreuses opérations sur les matériaux pour leur donner leur forme définitive, ouvrirait à plus de possibilités dans les design et produirait un aspect plus épuré.
Adam Richardson, directeur de la stratégie produit chez Frog Design (ce cabinet fut à l'origine de la charte de design utilisé sur les Macintosh qui suivirent le premier Mac et ce pendant de nombreuses années) relativise certaines assertions de 9to5mac, le site à l'origine de cette rumeur.
Découpe à la chaîne
Il explique que l'utilisation du laser et de jet d'eau sous haute pression pour la découpe sont des procédés courants, et qu'Apple semble avoir déjà utilisés pour ciseler par exemple le logement de la Pomme sur le capot des portables. En revanche il pourrait y avoir une certaine nouveauté à l'utiliser sur de grosses quantités, de l'ordre de centaines de milliers de pièces.
Mais cela se paierait par un gaspillage énorme en terme de quantité de matière perdue. C'est jouable sur de petites pièces comme celle de l'iPod shuffle mais cela reste moins envisageable pour un portable. D'autant que l'idée selon laquelle ce serait plus économique que de mouler des pièces de plastique ou de déformer des feuilles de métal ne tient pas la route selon lui, au contraire cela coûterait plus cher.
Innovation requise
Kevin Keller, du cabinet d'analyse iSuppli, spécialisé dans l'étude des coûts de fabrications de produits industriels et électroniques, cité par Business Week juge qu'il pourrait y avoir un gain à terme dans le fait de réduire les opérations d'assemblage si l'essentiel est conçu à partir d'une seule pièce. Mais un tel procédé de fabrication coûterait cher au départ. Il faudrait également compter avec le temps nécessaire pour mener ces opérations, tailler dans une pièce de métal à la cadence requise pour débiter des portables n'est pas chose rapide. À moins d'une innovation dans la méthode.
Richardson concède certains avantages à cette idée de partir d'un bloc de métal plutôt que d'employer des techniques de moulage, mais il estime que d'autres principes certes plus exotiques comme l'hydroformage et utilisés dans l'industrie militaire ou l'aérospatiale offriraient les mêmes résultats.
Il s'interroge aussi sur le gain en poids avancé (quel que soit le procédé utilisé l'aluminium reste de l'aluminium) et juge délicat de produire à partir d'un bloc un châssis de portable présentant de nombreuses petites ouvertures. Richardson rappelle au passage qu'il n'y a rien de neuf dans l'emploi d'un aluminium comme celui utilisé pour les avions.
En conclusion, sans rejeter l'idée générale formulée dans cette rumeur, il la ramène à des proportions moins "révolutionnaires". Pour Richardson le talent d'Apple est d'être capable de déployer sur des productions à grande échelle des techniques habituellement réservées à de petites quantités. Et ce, à force de les avoir testées, une par une, sur chaque nouveau produit. Peut-être qu'alors ce nouveau portable sera le chef-d'oeuvre résultant de cette somme d'efforts.
Enfin, BusinessWeek s'interroge sur cette perspective de voir Apple prendre en charge elle-même cette production dans sa propre usine. Un analyste interrogé se montre dubitatif "Ce serait une démarche assez drastique qui aurait des conséquences sur les bénéfices. Je ne vois pas quels en seraient les avantages." D'autant que cela obligerait à investir dans la construction de cette usine, dans son équipement, dans l'achat d'un terrain et dans l'embauche de sa main d'oeuvre.
Adam Richardson, directeur de la stratégie produit chez Frog Design (ce cabinet fut à l'origine de la charte de design utilisé sur les Macintosh qui suivirent le premier Mac et ce pendant de nombreuses années) relativise certaines assertions de 9to5mac, le site à l'origine de cette rumeur.
Découpe à la chaîne
Il explique que l'utilisation du laser et de jet d'eau sous haute pression pour la découpe sont des procédés courants, et qu'Apple semble avoir déjà utilisés pour ciseler par exemple le logement de la Pomme sur le capot des portables. En revanche il pourrait y avoir une certaine nouveauté à l'utiliser sur de grosses quantités, de l'ordre de centaines de milliers de pièces.
Mais cela se paierait par un gaspillage énorme en terme de quantité de matière perdue. C'est jouable sur de petites pièces comme celle de l'iPod shuffle mais cela reste moins envisageable pour un portable. D'autant que l'idée selon laquelle ce serait plus économique que de mouler des pièces de plastique ou de déformer des feuilles de métal ne tient pas la route selon lui, au contraire cela coûterait plus cher.
Innovation requise
Kevin Keller, du cabinet d'analyse iSuppli, spécialisé dans l'étude des coûts de fabrications de produits industriels et électroniques, cité par Business Week juge qu'il pourrait y avoir un gain à terme dans le fait de réduire les opérations d'assemblage si l'essentiel est conçu à partir d'une seule pièce. Mais un tel procédé de fabrication coûterait cher au départ. Il faudrait également compter avec le temps nécessaire pour mener ces opérations, tailler dans une pièce de métal à la cadence requise pour débiter des portables n'est pas chose rapide. À moins d'une innovation dans la méthode.
Richardson concède certains avantages à cette idée de partir d'un bloc de métal plutôt que d'employer des techniques de moulage, mais il estime que d'autres principes certes plus exotiques comme l'hydroformage et utilisés dans l'industrie militaire ou l'aérospatiale offriraient les mêmes résultats.
Il s'interroge aussi sur le gain en poids avancé (quel que soit le procédé utilisé l'aluminium reste de l'aluminium) et juge délicat de produire à partir d'un bloc un châssis de portable présentant de nombreuses petites ouvertures. Richardson rappelle au passage qu'il n'y a rien de neuf dans l'emploi d'un aluminium comme celui utilisé pour les avions.
En conclusion, sans rejeter l'idée générale formulée dans cette rumeur, il la ramène à des proportions moins "révolutionnaires". Pour Richardson le talent d'Apple est d'être capable de déployer sur des productions à grande échelle des techniques habituellement réservées à de petites quantités. Et ce, à force de les avoir testées, une par une, sur chaque nouveau produit. Peut-être qu'alors ce nouveau portable sera le chef-d'oeuvre résultant de cette somme d'efforts.
Enfin, BusinessWeek s'interroge sur cette perspective de voir Apple prendre en charge elle-même cette production dans sa propre usine. Un analyste interrogé se montre dubitatif "Ce serait une démarche assez drastique qui aurait des conséquences sur les bénéfices. Je ne vois pas quels en seraient les avantages." D'autant que cela obligerait à investir dans la construction de cette usine, dans son équipement, dans l'achat d'un terrain et dans l'embauche de sa main d'oeuvre.