Est-il possible de faire fortune avec l'App Store ? Peut-être pas encore, mais à en croire les premiers échos des développeurs, la plate-forme de distribution d'Apple offre des perspectives intéressantes, surtout que le succès populaire est au rendez-vous. Depuis son lancement, 60 millions de programmes ont été téléchargés sur l'App Store. Comme quoi, chez de nombreux utilisateurs, ce service n'a pas fait de la figuration sur l'écran d'accueil de leur iPhone ou iPod touch.
Des statistiques impressionnantes
L'un des plus gros succès à ce jour, est le jeu Tap Tap Revenge, téléchargé plus d'un million de fois. Un succès étonnant pour un jeu sans prétention. Facebook a également dépassé ce cap, mais lui pouvait rebondir sur une notoriété déjà conséquente. Toutefois le succès ne sourit pas uniquement aux jeux gratuits et aux réseaux sociaux en vogue.
Réalisé par la société française Sophiacom, YouNote a été téléchargé près de 100 000 fois entre le 28 juillet et le 3 août. Plus d'un téléchargement sur deux s'étant fait depuis l'App Store américain. Le succès de ce logiciel de prise de notes est d'autant plus intéressant, qu'il a été édité par une structure dont le coeur de métier est la réalisation de solutions sur-mesure pour les entreprises et qui n'a aucune expérience du grand public. Pratiquement à lui seul, l'App Store a réussi à faire connaître cette application au plus grand nombre. Philippe Rabier, P.D.G de SophiaCom, estime qu'il aurait été bien plus difficile de rendre aussi rapidement populaire un produit similaire pour Mac ou PC.
Même si cela concerne des gratuiciels, ces chiffres vont sans doute faire réfléchir ceux qui n'ont pas encore pris au sérieux l'App Store. Par rapport à ce que l'on connaît sur Mac, ces statistiques sont loin d'être anodines. Delicious Library a été téléchargé un peu moins de 80 000 fois via Version Tracker, site de référence pour le téléchargement de logiciels sur Mac.
Camino, pour sa part, a été récupéré plus de 500 000 fois depuis qu'il est référencé par la filiale de CNET. Bref, iPhone OS en tant que plate-forme n'a pas à rougir face à son grand frère. C'est d'autant plus vrai que sa base d'utilisateurs est amenée à se développer fortement à court et moyen terme.
Des succès prometteurs
Mais les gratuiciels ne rapportent rien sauf s’ils embarquent de la publicité. Beaucoup souhaitent rentabiliser leurs logiciels de cette manière, mais ce modèle économique dans ce contexte n'est pas encore mature. Le moyen le plus simple encore pour gagner de l'argent avec une application iPhone est de la rendre payante.
Interrogé par le Wall Street Journal, Steve Jobs a indiqué que sa plate-forme vendait chaque jour pour 1 million de dollars d'applications pour ses terminaux mobiles. L'objectif du patron d'Apple est d'atteindre rapidement les 500 millions de dollars par an voir le milliard.
Les éditeurs sont dans l'ensemble assez discrets concernant leurs chiffres de vente, à l'exception de quelques-uns qui jouent la carte de la transparence. C'est le cas de la société taptaptap qui indique qu'en une semaine son application Where To? a généré un chiffre d'affaires de 9547$ (6362€). Vendue 2,99$ (2,39€), cette application grâce à la géolocalisation vous liste les choses intéressantes à faire et à voir en fonction de votre situation géographique.
Sur un créneau nettement plus concurrentiel, son logiciel de calcul de pourboires, Tipulator (0,99$/0,79€), n'a rapporté que 350$ (233€). Les auteurs de ces logiciels toucheront donc prochainement 70 % de cette somme, comme le prévoit le règlement de l'App Store.
Autre exemple surprenant, celui d'Eliza Block, qui avec son logiciel de mots croisés 2 Across (4,99 €), a réalisé dans les bons jours un chiffre d'affaires de 2000$ !
Le juste prix : moins de 5 € ?
Depuis qu'Apple leur fournit des statistiques quotidiennes, les éditeurs de logiciels pour iPhone se livrent - pour le plus grand bien des utilisateurs - soit à une guerre des prix sans merci (lire: Changements de prix sur l'App Store).
Alors qu'il faisait déjà partie des meilleures ventes (sur l'App Store France notamment), Visuamobile a passé le prix d'AllRadio, son poste de radio FM, de 2,99€ à 0,79€. Depuis, elle ne quitte plus la première place de l'App Store. Même chose pour Cro-Mag Rally dont le prix a récemment baissé de 3 €. Ou encore FMTouch, une solution pour transférer ses bases FileMaker Pro qui est passé de 79,99€ à 54,99€ en 72h.
Sur la boutique française d'Apple, 11 des 15 applications payantes les plus téléchargées sont vendues moins de 5 €. La concurrence contraint les éditeurs soit à se différentier soit à être très agressifs sur leurs étiquettes. D'autre part, ils ont visiblement pris conscience qu'avec un prix relativement bas, ils pouvaient faire de gros volumes et rentabiliser plus facilement leurs investissements. C'est d'autant plus vrai qu'un achat sur l'App Store est souvent impulsif (on peut consommer directement depuis son iPhone !), et qu'on a tendance à moins se poser de questions pour un logiciel de 0,99 € que pour un autre à 5,99 €.
Tout cela a pour conséquence que le prix moyen d'un logiciel sur l'App Store est souvent moins élevé que sur les autres plates-formes. Sur Palm OS ou Windows Mobile, le juste prix d'un logiciel oscille souvent entre 15 et 30 $.
Une industrie naissante
Jusqu'à présent, les éditeurs de logiciels pour iPhone étaient soit des développeurs pour Mac soit issus d'autres plates-formes mobiles (Palm…). Petit à petit, on assiste à la naissance de structures qui seront essentiellement focalisées sur l'iPhone. C'est le cas de Ngmoco, société fondée par Neil Young lequel a longtemps travaillé pour Electronic Arts. Cette jeune pousse qui a déjà levé des fonds se concentrera sur la conception de jeux pour le téléphone d'Apple.
En France, la société Visuamobile, à qui l'on doit AllRadio, est elle aussi focalisée sur la plate-forme mobile d'Apple. Outre le développement de plusieurs logiciels destinés au grand public, elle souhaite proposer des applications clefs en main aux entreprises. La société conçoit actuellement une série de briques logicielles (3D, le rich media, l'intermédiation de contenus, domaine bancaire) afin de pouvoir accélérer ses futurs développements. Son fondateur, Jeremie Engel, estime que "Les applications grand public ne devraient dès lors représenter d'ici à quelques mois qu'une partie de notre activité".
Lab49, pour sa part, a l'ambition de se spécialiser dans les solutions pour le monde de la finance. Au rythme où vont les choses, le poste de développeur iPhone risque d'être un profil très recherché par les entreprises. Les prochaines conférences des développeurs Apple (WWDC) devraient encore battre des records d'affluence.
Le meilleur est à venir…
La plate-forme de distribution d'Apple n'en est qu'à ses débuts. Sa base d'utilisateurs devrait s'accroître considérablement dans les mois à venir, grâce au succès commercial de l'iPhone 3G. Ce dernier pourrait être produit à près de 50 millions d'exemplaires d'ici mi-2009. Et plus la logithèque de l'App Store sera conséquente, et plus les raisons d'acheter un iPhone seront nombreuses. Un cercle vertueux qui pourrait permettra à John Carmack, le cofondateur d'id Software de réaliser son rêve : concevoir un jeu d'une extrême complexité pour iPhone avec un budget de développement de 10 millions de dollars.
L'App Store est peut-être bien la nouveauté majeure d'Apple cette année. Vu le potentiel économique à deux trois ans, on comprend mieux T-Mobile USA qui cherche à répliquer la plate-forme de distribution d'Apple. Mais attention, autrefois dans le domaine de la musique en ligne, beaucoup ont essayé et s'y sont cassé les dents…
Des statistiques impressionnantes
L'un des plus gros succès à ce jour, est le jeu Tap Tap Revenge, téléchargé plus d'un million de fois. Un succès étonnant pour un jeu sans prétention. Facebook a également dépassé ce cap, mais lui pouvait rebondir sur une notoriété déjà conséquente. Toutefois le succès ne sourit pas uniquement aux jeux gratuits et aux réseaux sociaux en vogue.
Réalisé par la société française Sophiacom, YouNote a été téléchargé près de 100 000 fois entre le 28 juillet et le 3 août. Plus d'un téléchargement sur deux s'étant fait depuis l'App Store américain. Le succès de ce logiciel de prise de notes est d'autant plus intéressant, qu'il a été édité par une structure dont le coeur de métier est la réalisation de solutions sur-mesure pour les entreprises et qui n'a aucune expérience du grand public. Pratiquement à lui seul, l'App Store a réussi à faire connaître cette application au plus grand nombre. Philippe Rabier, P.D.G de SophiaCom, estime qu'il aurait été bien plus difficile de rendre aussi rapidement populaire un produit similaire pour Mac ou PC.
Même si cela concerne des gratuiciels, ces chiffres vont sans doute faire réfléchir ceux qui n'ont pas encore pris au sérieux l'App Store. Par rapport à ce que l'on connaît sur Mac, ces statistiques sont loin d'être anodines. Delicious Library a été téléchargé un peu moins de 80 000 fois via Version Tracker, site de référence pour le téléchargement de logiciels sur Mac.
Camino, pour sa part, a été récupéré plus de 500 000 fois depuis qu'il est référencé par la filiale de CNET. Bref, iPhone OS en tant que plate-forme n'a pas à rougir face à son grand frère. C'est d'autant plus vrai que sa base d'utilisateurs est amenée à se développer fortement à court et moyen terme.
Des succès prometteurs
Mais les gratuiciels ne rapportent rien sauf s’ils embarquent de la publicité. Beaucoup souhaitent rentabiliser leurs logiciels de cette manière, mais ce modèle économique dans ce contexte n'est pas encore mature. Le moyen le plus simple encore pour gagner de l'argent avec une application iPhone est de la rendre payante.
Interrogé par le Wall Street Journal, Steve Jobs a indiqué que sa plate-forme vendait chaque jour pour 1 million de dollars d'applications pour ses terminaux mobiles. L'objectif du patron d'Apple est d'atteindre rapidement les 500 millions de dollars par an voir le milliard.
Les éditeurs sont dans l'ensemble assez discrets concernant leurs chiffres de vente, à l'exception de quelques-uns qui jouent la carte de la transparence. C'est le cas de la société taptaptap qui indique qu'en une semaine son application Where To? a généré un chiffre d'affaires de 9547$ (6362€). Vendue 2,99$ (2,39€), cette application grâce à la géolocalisation vous liste les choses intéressantes à faire et à voir en fonction de votre situation géographique.
Sur un créneau nettement plus concurrentiel, son logiciel de calcul de pourboires, Tipulator (0,99$/0,79€), n'a rapporté que 350$ (233€). Les auteurs de ces logiciels toucheront donc prochainement 70 % de cette somme, comme le prévoit le règlement de l'App Store.
Autre exemple surprenant, celui d'Eliza Block, qui avec son logiciel de mots croisés 2 Across (4,99 €), a réalisé dans les bons jours un chiffre d'affaires de 2000$ !
Le juste prix : moins de 5 € ?
Depuis qu'Apple leur fournit des statistiques quotidiennes, les éditeurs de logiciels pour iPhone se livrent - pour le plus grand bien des utilisateurs - soit à une guerre des prix sans merci (lire: Changements de prix sur l'App Store).
Alors qu'il faisait déjà partie des meilleures ventes (sur l'App Store France notamment), Visuamobile a passé le prix d'AllRadio, son poste de radio FM, de 2,99€ à 0,79€. Depuis, elle ne quitte plus la première place de l'App Store. Même chose pour Cro-Mag Rally dont le prix a récemment baissé de 3 €. Ou encore FMTouch, une solution pour transférer ses bases FileMaker Pro qui est passé de 79,99€ à 54,99€ en 72h.
Sur la boutique française d'Apple, 11 des 15 applications payantes les plus téléchargées sont vendues moins de 5 €. La concurrence contraint les éditeurs soit à se différentier soit à être très agressifs sur leurs étiquettes. D'autre part, ils ont visiblement pris conscience qu'avec un prix relativement bas, ils pouvaient faire de gros volumes et rentabiliser plus facilement leurs investissements. C'est d'autant plus vrai qu'un achat sur l'App Store est souvent impulsif (on peut consommer directement depuis son iPhone !), et qu'on a tendance à moins se poser de questions pour un logiciel de 0,99 € que pour un autre à 5,99 €.
Tout cela a pour conséquence que le prix moyen d'un logiciel sur l'App Store est souvent moins élevé que sur les autres plates-formes. Sur Palm OS ou Windows Mobile, le juste prix d'un logiciel oscille souvent entre 15 et 30 $.
Une industrie naissante
Jusqu'à présent, les éditeurs de logiciels pour iPhone étaient soit des développeurs pour Mac soit issus d'autres plates-formes mobiles (Palm…). Petit à petit, on assiste à la naissance de structures qui seront essentiellement focalisées sur l'iPhone. C'est le cas de Ngmoco, société fondée par Neil Young lequel a longtemps travaillé pour Electronic Arts. Cette jeune pousse qui a déjà levé des fonds se concentrera sur la conception de jeux pour le téléphone d'Apple.
En France, la société Visuamobile, à qui l'on doit AllRadio, est elle aussi focalisée sur la plate-forme mobile d'Apple. Outre le développement de plusieurs logiciels destinés au grand public, elle souhaite proposer des applications clefs en main aux entreprises. La société conçoit actuellement une série de briques logicielles (3D, le rich media, l'intermédiation de contenus, domaine bancaire) afin de pouvoir accélérer ses futurs développements. Son fondateur, Jeremie Engel, estime que "Les applications grand public ne devraient dès lors représenter d'ici à quelques mois qu'une partie de notre activité".
Lab49, pour sa part, a l'ambition de se spécialiser dans les solutions pour le monde de la finance. Au rythme où vont les choses, le poste de développeur iPhone risque d'être un profil très recherché par les entreprises. Les prochaines conférences des développeurs Apple (WWDC) devraient encore battre des records d'affluence.
Le meilleur est à venir…
La plate-forme de distribution d'Apple n'en est qu'à ses débuts. Sa base d'utilisateurs devrait s'accroître considérablement dans les mois à venir, grâce au succès commercial de l'iPhone 3G. Ce dernier pourrait être produit à près de 50 millions d'exemplaires d'ici mi-2009. Et plus la logithèque de l'App Store sera conséquente, et plus les raisons d'acheter un iPhone seront nombreuses. Un cercle vertueux qui pourrait permettra à John Carmack, le cofondateur d'id Software de réaliser son rêve : concevoir un jeu d'une extrême complexité pour iPhone avec un budget de développement de 10 millions de dollars.
L'App Store est peut-être bien la nouveauté majeure d'Apple cette année. Vu le potentiel économique à deux trois ans, on comprend mieux T-Mobile USA qui cherche à répliquer la plate-forme de distribution d'Apple. Mais attention, autrefois dans le domaine de la musique en ligne, beaucoup ont essayé et s'y sont cassé les dents…