À l’entrée du catalogue, le petit iMac a souvent été la contrepartie tout-en-un du Mac mini. Mais alors que le Mac mini eut la primeur des puces Apple, avant d’être décliné dans une version « pro », l’iMac 24” a langui pendant deux ans et demi avant de recevoir la puce M3, sans jamais être passé par la case M2. Le nouveau modèle est évidemment plus rapide que l’ancien, mais à quoi bon ? La réponse dans notre test de l’iMac 2023.
Jamais de M2 mais un M3
Depuis sa présentation le 20 avril 2021, l’iMac 24” n’avait pas connu la moindre révision… sauf pour augmenter son prix d’une centaine d’euros en janvier dernier. Apple vante un « retour en force » de son emblématique tout-en-un, et cela méritait visiblement une nouvelle augmentation de cinquante euros. La gamme s’ouvre maintenant sur un modèle comprenant seulement deux ports Thunderbolt, fourni avec un clavier sans capteur Touch ID et un adapteur secteur sans port Ethernet, vendu pour la coquette somme de 1 599 €. Nous testons la configuration supérieure, avec 256 Go de stockage et 8 Go de mémoire, proposée à 1 829 €.
Avec le MacBook pas-vraiment-Pro 14”, l’iMac étrenne la puce M3… sans jamais être passé à la puce M2. Le retour en grâce du Mac mini et l’apparition du xMac tant attendu sous la forme du Mac Studio relèguent le tout-en-un au second plan. Qu’il possède une puce M3 passe après ses coloris, sa finesse, ses ports, sa puce Wi-Fi, son connecteur d’alimentation (!), son écran, sa caméra et ses hautparleurs, alors pourquoi devrait-il être proposé avec une puce M3 Pro ? Ce n’est plus le rôle de l’iMac, qui ne sera pas décliné dans un modèle de 27”, parce que ce n’est plus une station de travail professionnelle.
Ne boudons pas notre plaisir : même si l’on venait de la puce M2, la puce représenterait un sacré bond, et comme l’on vient de la puce M1… Une fois n’est pas coutume, enfin espérons-le, Apple n’a laissé filtrer aucun détail sur la puce M3. Quelle est l’architecture des cœurs du processeur ? Quelle est la puissance brute du circuit graphique ? Quelle est la version du processus N3 employée par TSMC pour fabriquer ces composants ? Mystère et boule de gomme. Ce n’est pas ce qui nous a empêchés de tirer le portrait-robot de la puce M3.
Apple propose deux déclinaisons se distinguant uniquement par le nombre de cœurs du circuit graphique, huit pour la première (sur le modèle à 1 599 €) et dix pour la deuxième (sur les autres). Les deux comprennent le même processeur à huit cœurs, quatre cœurs « économes » capables d’atteindre 2 748 MHz1 avec 4 Mo de cache L2 partagé et quatre cœurs performants capables d’atteindre 4 056 MHz2 avec 16 Mo de cache L2 partagé. Oui, vous avez bien lu, la plateforme Apple Silicon vient de franchir la barre symbolique des 4 GHz.
Vraiment symbolique, puisque la puce M3 passe le plus clair de son temps entre 3,2 et 3,5 GHz, avec de brèves pointes à 3,8 GHz sur un seul cœur. Apple ne fait pas de miracles : si la consommation diminue à performances égales, les performances augmentent en faisant exploser la consommation. Le processeur de la puce M3 consomme 15 W en rythme de croisière et jusqu’à 22 W en pointe, presque deux fois plus que celui de la puce M1, pour une accélération « limitée » à 30 % en moyenne dans nos tests.
Les guillemets sont de rigueur : l’iMac 24” atteint les performances brutes de l’iMac Pro, c’est-à-dire dix fois la puissance du dernier iMac 21,5” à processeur Intel, avec un ventilateur inaudible quand il daigne tourner à un rythme plus soutenu. Sauf que le processeur n’est qu’une partie de la puce M3. Il est difficile de jauger les performances du Neural Engine, ce composant indispensable maintenant que le machine learning infuse le système, censé pouvoir réaliser 18 billions d’opérations par seconde (TOPS).
Sur le papier, le Neural Engine de la puce M3 est 18 % plus rapide que celui de la puce M2 et 65 % plus rapide que celui de la puce M1, mais notre test d’entrainement d’un modèle MNIST divise ces chiffres par trois. Pour ne rien arranger, Apple complique les choses en assurant que le Neural Engine de la puce A17 Pro peut atteindre 35 TOPS… sans préciser le type de données3. Une chose est sure : le circuit de la puce M3 dédié au machine learning possède un plus grand cache et pourra donc gérer de plus grands modèles.