Le Cobra squeeze est l'un des sacs à dos haut de gamme au sein de la collection de Booq (marque américaine, présente en Europe via l'Allemagne). Son dessin, ceintré en son milieu, évoque la tête du serpent dont il reprend le nom et lui donne un air moins conventionnel. Fort de ses 195 €, un prix qui commence à être costaud pour un tel produit, est-ce pour autant un bon sac à dos ?
Formes et allure
N'essayez pas de faire tenir le Cobra squeeze à la verticale après l'avoir posé au sol ou sur une table. Ce sera un jeu d'équilibriste que vous perdrez à peu près tout le temps. Selon la répartition des masses à l'intérieur on peut y arriver mais son profil, une forme ovale comme coupée en deux, oblige à le poser à plat.
Ce parti pris esthétique, qui participe à le rendre assez compact, se poursuit par la forme du chemin que suivent les fermetures éclair, avec deux virages serrés en haut du sac. Des courbes qui peuvent ralentir les gestes d'ouverture et de fermeture, parfois on est comme coupé dans son élan.
Autre conséquence de ce design, lorsqu'on ouvre complètement le sac, cette grande langue que forme le rabat a tendance à revenir naturellement en position fermée. Là où, dans un sac plus classique, elle reste complètement ouverte. On pourra néanmoins la repousser sur les côtés, surtout si ses poches intérieures sont lestées.
Le Cobra squeeze est d'un coloris essentiellement gris souris (et noir dans le dos) avec des lanières de cuirs coordonnées, fixées aux zip. La matière, à la façon d'un tissu, se révèle douce au toucher, c'est un mélange de coton et de PET recyclé. La finition est excellente à tous les niveaux.
Si Booq parle d'une imperméabilité à l'eau, mieux vaut s'en tenir à des pluies légères (ce que l'on a pu éprouver, sans problème) qu'à de fortes averses qui vous rincent les os, car l'eau finira par trouver très vite son chemin à travers cette matière.
Trois d'entre nous ont porté ce sac à des degrés divers pendant ces deux derniers mois. Cédric, l'un de nos développeurs, utilisait déjà un modèle de la marque, le Boa squeeze acheté en 2011 (il est à 130 €). Ce vieux Booq avait bien tenu le choc, à l'exception très notable des zips, dont deux avaient eu leur tête sectionnée ! Cédric remplit copieusement ses sacs de toutes sortes d'accessoires et les utilise sans leur faire de cadeau. Rien de tel ici alors que ce Cobra squeeze a été utilisé sans aucun ménagement de sa part, mais nous n'avons que deux mois de recul.
Rangements
Il y a largement de quoi faire en termes de poches et de rangements. Sur les deux côtés sont présentes deux poches amples — assez pour glisser une petite bouteille d'eau — avec quelques rangements intérieurs. Elles sont fermées par des zip qui reviennent vers vous, dans le dos, par mesure de protection.
Astuce pratique, dans l'une des poches latérales on dispose d'un porte-clefs intégré. Les clefs sont attachées à un clips que l'on détache en un tournemain chaque fois que nécessaire.
Le rabat recèle à l'intérieur une poche profonde ainsi qu'un filet à maille serrée. Sur la partie supérieure du sac se trouve un petit rangement fermé par zip (qui peut se glisser dans un ourlet pour le tenir hors des convoitises). Cet emplacement est doublé par une matière douce, si d'aventure vous pensez y mettre un iPhone sans coque.
Dans le Booq, plusieurs poches aussi ainsi qu'un emplacement suffisant pour recevoir MacBook Pro 15", qui pourra être sanglé. La matière qui habille l'intérieur de cette grande poche fait que j'ai transporté mon MacBook Pro directement, sans sa housse de protection habituelle.
La poignée sur la partie supérieure est gainée de cuir et confortable en main, elle paraît également solide.
Confort
Il est toujours difficile de dire si un sac est confortable à porter, cette appréciation dépendant en bonne part de la morphologie de son propriétaire. Ceux qui utilisent souvent leur sac en fermant la sangle de poitrine n'en trouveront aucune sur ce sac. Ce petit accessoire, il est vrai, n'est pas des plus élégants.
Mais cela peut se révéler gênant puisque les sangles du Cobra squeeze ont tendance à tirer vos épaules vers l'arrière, bien plus que ce que je connais avec le sac que j'utilise au quotidien et où je ne me sers jamais de l'attache de poitrine. À l'inverse, Cedric, qui pratique ce type de sac Booq depuis des années, et qui a une corpulence similaire à la mienne, n'y trouve rien à redire. Résumer les choses en disant que ce sac est adapté à de plus petites corpulences s'avère réducteur.
Conclusion
Le Cobra Squeeze est original dans sa forme mais sans verser dans l'extravagance, son coloris lui donnant un petit air sérieux. Autre singularité, propre cette fois à la marque Booq, le service Terralinq avec lequel, après enregistrement de son numéro de série, on peut espérer retrouver un sac égaré, si celui qui l'a trouvé fait l'effort d'aller sur le site pour signaler cette référence. Le principal grief que deux d'entre nous avons eu avec lui réside dans cette fermeture principale, pas toujours commode, avec ce rabat qui tient difficilement ouvert à plat. On n'ouvre pas son sac à dos toutes les 5 minutes, c'est un fait, mais on devrait le faire naturellement et sans y penser. Là, c'est plus aléatoire. La capacité de stockage est correcte, on y mettra une variété d'objets et d'appareils.
Le choix d'une matière à base de coton, plutôt que le nylon que l'on trouve sur d'autres Booq, conforte dans l'idée que ce n'est pas le genre de sac que l'on va traiter n'importe comment et trainer n'importe où. Son prix devrait être de toute façon un garde-fou pour qui a des usages par trop débridés. En définitive, on conçoit plutôt ce sac comme le compagnon de quelqu'un qui fait ses trajets boulot-maison, et qui cherche une solution dont l'allure sorte du lot. Mais dès lors qu'on a un tel budget, le choix est large et le Cobra Squeeze est difficile à recommander les yeux fermés.