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Test du MacBook Pro 13" 2017 sans Touch Bar

Stéphane Moussie

lundi 19 juin 2017 à 10:00 • 61

Matériel

Huit mois seulement après leur renouvellement complet, les MacBook Pro ont droit à une première mise à jour. Pas de changement radical ici, il s’agit simplement d’adopter les derniers processeurs Intel en date, d’ajuster certains prix et de faire disparaître du catalogue le MacBook Pro 13“ 2015 qui assurait la transition et l’entrée de gamme (le 15” 2015 est, lui, toujours en vente).

Le MacBook Pro 13" sans Touch Bar est maintenant disponible à partir de 1 499 €, contre 1 699 € précédemment. L’occasion de franchir le pas ?

MacBook Pro 13" gris sidéral. Cliquer pour agrandir

Une baisse de tarif en trompe-l’œil

Le MacBook Pro 13" sans Touch Bar est plus abordable qu’avant, mais c’est une baisse de prix en trompe-l’œil. En passant à 1 499 €, la machine perd aussi la moitié de son stockage. En dépit des services de stockage en ligne et de l’adoption du HEVC par macOS High Sierra, 128 Go d’espace interne, c’est bien peu. Le MacBook, qui répond à des usages plus légers, n’a pas moins de 256 Go. Même sur les iPad Pro, les 256 Go se sont banalisés.

La gamme 2017 de MacBook Pro 13". Cliquer pour agrandir

Le MacBook Pro 13" sans Touch Bar équipé d’un SSD de 256 Go n’est quant à lui pas moins cher qu’avant, c’est même le contraire. Il coûte 50 € de plus, pour atteindre 1 749 €. Si vous espériez une baisse de prix, c’est donc raté.

Design et fabrication

Le design est logiquement le même que celui de la précédente génération, il a été pensé pour durer plusieurs années. C’est pourquoi on ne se relancera pas dans une description détaillée de la machine, ce que nous avions écrit dans le test du MacBook Pro 13" 2016 sans Touch Bar reste valable.

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En résumé, il s’agit d’un portable compact (30,41 x 21,24 x 1,49 cm), assez léger (1,37 kg), solide et impeccablement fini. Il est aussi discret : son ventilateur ne s'active que lors des tâches les plus intenses et les plus longues, l’habituel gong de démarrage a été mis en sourdine, la pomme au dos n’est plus lumineuse et il s’allume automatiquement quand on ouvre le capot.

L’écran Retina DCI-P3 est un plaisir pour les yeux : il est parfaitement net, bien contrasté et lumineux. Le trackpad Force Touch élargi, le clavier à mécanisme papillon de deuxième génération et les haut-parleurs puissants finissent de rendre cette machine très confortable à utiliser. Par contre, vous aurez sûrement besoin d’adaptateurs USB-C pour brancher vos périphériques à cet ordinateur qui ne jure que par le Thunderbolt 3 — et qui n'a que deux ports, ce qui amène à préférer un hub plutôt que des adaptateurs individuels.

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Les huit mois qui se sont écoulés depuis la sortie du premier MacBook Pro sans Touch Bar permettent d’avoir un peu de recul sur sa fiabilité. Les nouvelles sont bonnes, puisqu’il n’y a pas de problème majeur à déplorer à notre connaissance. Il y a bien eu quelques dysfonctionnements au lancement (bugs graphiques, incompatibilité USB-C), mais ils ont été corrigés avec des mises à jour logicielles. Les touches défaillantes du clavier restent un problème, même s'il ne concerne qu’une minorité des modèles, heureusement.

Contrairement aux MacBook Pro 15", on a toujours le choix entre des 13” avec ou sans Touch Bar. Il n’y a pas d’unanimité sur l’intérêt de cette barre tactile qui remplace les touches de fonction. Certains utilisateurs ne peuvent plus s’en passer, d’autres la considèrent comme un gadget (lire les témoignages d’utilisateurs). Le capteur Touch ID qui accompagne la Touch Bar est, lui, apprécié de tous.

Petite différence sur le clavier par rapport à la génération précédente : la mention « alt » sur les touches Option est remplacée par le signe ⌥ et le signe ⌃ est ajouté sur la touche Contrôle. Cliquer pour agrandir

Mais les différences entre les MacBook Pro 13" ne se limitent pas à la Touch Bar et à Touch ID. Outre son prix inférieur, le modèle sans Touch Bar a un processeur plus économe, mais moins puissant, un ventilateur au lieu de deux, deux ports Thunderbolt 3 contre quatre, deux antennes Wi-Fi au lieu de trois (867 Mbit/s maximum, contre 1,3 Gbit/s), et une batterie de capacité supérieure (54,5 Wh contre 49,2 Wh). Si vous privilégiez l’autonomie à la puissance, c’est le portable le plus pertinent.

Performances

Venons-en à ce qui change d’une génération à l’autre. Le processeur Core i5–6360U Skylake est remplacé par son successeur direct, le Core i5–7360U Kaby Lake. Cette 7e génération de puces n’est ni un tick (nouveau processus de gravure) ni un tock (nouvelle microarchitecture), mais une simple optimisation conservant une finesse de gravure de 14 nm.

On passe d’une fréquence de base de 2 GHz à 2,3 GHz. La cadence maximale du Turbo Boost augmente encore plus : 3,6 GHz au lieu de 3,1 GHz.

Il s’agit toujours d’un processeur ayant un TDP de 15 W — un type de processeur utilisé dans les MacBook Air —, quand le MacBook Pro 13" Touch Bar dispose d’une puce 28 W — d’où son ventilateur supplémentaire.

Le MacBook Pro 2016 avec les touches de fonction avait de la mémoire vive moins rapide (1 866 MHz) que celui avec la Touch Bar. Ce n’est désormais plus le cas : ils ont tous les deux 8 Go de LPDDR3 à 2 133 MHz.

Sur le plan des performances, sur Geekbench 4, le CPU est crédité d’une belle progression de 18 % en single core et de 30 % en multi core par rapport au modèle de l’année dernière, ce qui le fait passer devant le MacBook Pro 13" Touch Bar 2016. Merci les 500 MHz supplémentaires en Turbo Boost.

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On retrouve ce gain de rapidité d’environ 20 % lors d’un export de 500 photos avec Aperture. Le progrès n’est pas aussi significatif avec les tâches effectuées sur les autres logiciels (le résultat iMovie de l’année dernière a été retiré en raison d’une anomalie), mais le MacBook Pro 13“ sans Touch Bar de 2017 confirme qu’il fait aussi bien, sinon mieux, que le 13” Touch Bar de 2016, ce qui rassurera peut-être certains qui craignaient des performances trop proches d’un MacBook Air.

Export de 500 photos dans les logiciels de photo ; export d’un podcast de 30 min dans GarageBand ; export d’une séquence 4K en 1080p dans iMovie ; export 5K vers 1080p dans FCP X ; nombre de pistes lues en simultané dans Logic. Cliquer pour agrandir

GPU

Les principales caractéristiques du GPU intégré n’évoluent pas. Comme l’Iris Graphics 540, la nouvelle Iris Plus Graphics 640 a une fréquence de base de 300 MHz et une fréquence maximum de 1 GHz, 1 536 Mo de mémoire partagé et 64 Mo d’eDRAM (la RAM embarquée qui sert de cache). L’optimisation apportée par Kaby Lake est minime sur Geekbench 4 ; elle est d’environ 5 % aussi bien avec OpenCL que Metal.

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Si le nouvel iMac Retina 5K haut de gamme apparaît dans ce graphique, c’est parce que son GPU, une Radeon Pro 580, est équivalent à la Radeon RX 580 du kit de développement à carte graphique externe proposé par Apple depuis peu. Autrement dit, en branchant ce boîtier à un MacBook Pro, on devrait bénéficier de performances peu ou prou similaires — nous vérifierons cela le moment venu.

L’Iris Plus Graphics 640 se démarque sinon un peu plus de sa prédécesseure sur le test OpenGL CineBench R15, où elle fait 15 % mieux. Sur Valley Benchmark, le gain est d’environ 10 %. En revanche, les performances stagnent à 35 images par seconde sur Tomb Raider en définition native avec les réglages graphiques élevés.

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Les GPU Kaby Lake ont une nouvelle capacité qui ne se ressent pas encore : le décodage matériel complet des vidéos HEVC main 10. Qu’est-ce que ça veut dire ? Dans macOS High Sierra, Apple va favoriser le nouveau codec HEVC/H.265, qui permettra d’obtenir des vidéos demandant deux fois moins de bande passante qu’avec H.264 à qualité équivalente, ou de meilleure qualité à bande passante constante (lire : HEIF : comment Apple abandonne JPEG).

La contrepartie, c’est que HEVC demandera une plus grande puissance de calcul. C’est là qu’interviendra le GPU, qui prendra à sa charge cette tâche lourde. Les GPU Skylake peuvent décoder (et encoder) matériellement les vidéos HEVC main (le profil principal avec un profondeur de couleur de 8 bits), mais pour les vidéos HEVC main 10 (profondeur de couleurs de 10 bits), ils le font de façon « hybride », en confiant toujours une partie du travail au CPU, ce qui conduit à une consommation supérieure.

Tableau AnandTech. Cliquer pour agrandir

Les GPU Kaby Lake décodent, eux, plus efficacement les fichiers HEVC main 10 grâce à l’accélération matérielle complète. Reste à voir s’il y aura suffisamment de vidéos HEVC main 10 dans les années à venir pour que ça devienne un véritable avantage.

SSD

Petite déception concernant le SSD, qui est loin d’être aussi rapide en écriture que les modèles 256 ou 512 Go. Il stagne vite autour des 700 Mo/s, quand les autres tournent plutôt autour des 2 Go/s. Cette différence n’est pas une nouveauté en soi, on a déjà remarqué au cours des années précédentes qu’il y avait des écarts parfois importants entre les SSD d’un même Mac, et que les plus petits étaient généralement les moins rapides (lire : La loterie des performances SSD dans les MacBook Air).

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L’utilisation courante n’en pâtit absolument pas et cela reste rapide, mais c’est toujours un peu décevant de revenir en arrière. C’est plus satisfaisant en lecture, où le SSD est capable de débits jusqu’à 3 Go/s comme les autres.

Autonomie

Apple ne se mouille pas concernant l’autonomie des MacBook Pro en annonçant 10 heures de navigation web sans fil et 10 heures de lecture de films iTunes pour tout le monde. Nos tests de l’année dernière ont pourtant montré que le MacBook Pro sans Touch Bar était plus endurant que celui avec Touch Bar — logique, étant donné sa batterie à capacité supérieure et sa barre OLED en moins.

Les résultats du nouveau modèle sont dans les mêmes eaux que celui du précédent. Dans notre test « intensif » qui sollicite l’ordinateur à fond (Valley Benchmark lancé avec la luminosité et le volume au maximum), le MacBook Pro 13" 2017 s’est éteint au bout de 1 h 40, soit 20 min de plus que l’ancien modèle.

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Dans le test « léger » (luminosité à 50 %, Wi-Fi activé, Mail en arrière-plan avec une relève toutes les minutes, Safari qui recharge la page d’accueil de MacG toutes les 30 secondes), il tient une heure de moins, mais fournit toujours une autonomie confortable de 11 heures.

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Enfin, dans notre test « empirique », le nouveau Mac s’est montré aussi endurant que l’ancien en restant éveillé 7 h 30. Ce test consiste à utiliser la machine dans le cadre d’une journée de travail classique chez MacG : beaucoup de bureautique et de web (Firefox, Mail, Dropbox, Byword, Numbers, Reeder, Tweetbot…), un peu de création (Pixelmator, Lightroom) et un peu de multimédia (Spotify, YouTube…).

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Pour conclure

Il est vraiment dommage qu’Apple utilise la vieille méthode du stockage de petite capacité pour proposer le MacBook Pro 13" sans Touch Bar à un tarif plus abordable. À 1 499 €, il est autrement plus performant que le MacBook vendu le même prix, mais son SSD de seulement 128 Go risque d’être insuffisant pour une bonne partie des clients potentiels.

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Cette mesquinerie mise à part, ce MacBook Pro 13" est une machine équilibrée, polyvalente (à condition d’avoir un hub USB-C) et très plaisante à utiliser. On accepte aussi volontiers le petit surplus de puissance apporté par le processeur Kaby Lake.

L’absence de Touch Bar n’est, à mon avis, pas une grosse lacune — les opinions pourront diverger à ce sujet. C’est plus Touch ID qui me manque au quotidien, sans que ce soit non plus rédhibitoire.

Le MacBook Pro 13" sans Touch Bar est au bout du compte tout à fait recommandable, mais il faut prendre en compte deux choses avant de craquer : vous aurez sans aucun doute besoin d’un hub USB-C pour brancher vos périphériques (Apple ne fait plus de promotion, mais on trouve sans peine des produits à des tarifs raisonnables) ; et vous devez évaluer si 128 Go de stockage vous suffisent.

Si ce n’est pas le cas, la facture grimpe à 1 749 €… à moins que vous ne vous tourniez vers le refurb, où sont vendus des modèles 256 Go reconditionnés de 2016 pour 1 379 €. Les différences entre les deux générations étant mineures, c’est une option à considérer sérieusement.

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