Depuis notre test du 34UM95 de LG, nous sommes particulièrement friands des écrans 21/9. Ce format extrêmement allongé est parfait pour la bureautique et il a fait ses preuves à l’usage : deux personnes à la rédaction utilisent un écran 21/9. Mais à plus de 730 € à l’heure actuelle (et environ 1000 € annoncés par le constructeur), l’écran de LG n’est pas bon marché. Sans compter qu’avec ses 34 pouces, il prend de la place sur le bureau, beaucoup de place.

C’est pourquoi nous avons décidé d’essayer un modèle plus petit en comparant deux écrans 21/9 de 29 pouces. C’est encore grand — plus grand que l’écran externe d’Apple —, mais c’est plus raisonnable. C’est aussi surtout moins cher : le 29UM55-P de LG est vendu moins de 300 €, tandis que le U2913WM de Dell n’atteint pas les 450 €.

L’écran de LG devant, celui de Dell derrière

Ces deux écrans sont à des prix beaucoup plus raisonnables, même s'il subsiste une différence importante côté tarifs entre le modèle de LG et celui de Dell. Cette différence est-elle justifiée à l’usage ? Réponse dans notre test !

Une dalle IPS des deux côtés…

D’aspect, les deux écrans ne se ressemblent pas vraiment, mais ils se retrouvent sur l’essentiel : la dalle. Même si elles ne sont pas exactement identiques, les deux dalles utilisées par LG et par Dell restent extrêmement proches, et elles sont toutes deux d’excellente qualité. Les deux constructeurs ont fait le choix de l’IPS, la même technologie que pour tous les écrans d’Apple et cela leur permet d’afficher des couleurs fidèles et surtout des angles de vue très larges.

Dans le détail, le 29UM55-P de LG comme le U2913WM de Dell affichent une définition de 2560 x 1080 pixels. C’est autant de pixels en largeur qu’un moniteur 27 pouces standard (comme celui d’Apple), mais c’est moins en hauteur : au total, malgré le passage à 29 pouces, on a moins de pixels affichés à l’écran et on a des pixels plus gros. Pour les amateurs d’écrans Retina, ce sera une déception, mais à l’usage, on ne se rend pas vraiment compte de la différence.

Les pixels restent suffisamment petits pour qu’on ne les voie pas à une distance normale de travail et on ne perd pas d’espace utile en largeur par rapport aux écrans 27 pouces. On peut ainsi positionner plusieurs fenêtres côte à côte sans problème et même si on a moins de pixels que sur les écrans 16/10, on a le sentiment d’avoir plus de place. C’est le format allongé qui explique cette illusion d’optique : même si on peut aussi mettre trois fenêtres à la suite comme sur notre capture d’écran, on perd cette sensation de largeur liée au format 21/9.

Les deux écrans ont une dalle de la même taille, et de la même définition. Voici ce que cela peut donner avec OS X. Cliquer pour agrandir

À propos de fenêtres, précisons en passant que les deux constructeurs en proposent chacun un gestionnaire, mais seul LG l’a adapté au Mac. Qu’importe, on trouvera bien mieux pour OS X : nous avons publié un guide des gestionnaires de fenêtres si vous voulez en savoir plus.

Les deux écrans se retrouvent aussi sur la majorité de leur fiche technique respective. Dell, comme LG, annoncent les mêmes angles de vision (178° horizontalement et verticalement), la même luminosité de 300 cd/m2, la même gamme de couleur sRVB supérieur à 99 % et le même taux de contraste normal de 1000:1. Le même traitement anti-reflet a aussi été appliqué, si bien qu’entre les deux, la différence se fait uniquement sur la réactivité de la dalle.

Dell est l’écran le plus ancien des deux comparés ici et il a un temps de réponse annoncé de 8 ms. LG est plus récent et il fait mieux sur ce critère avec 5 ms annoncés par son constructeur. Est-ce une différence significative à l’usage ? Si vous n’utilisez ces moniteurs que pour de la bureautique, probablement pas, mais la différence peut avoir un intérêt si vous jouez beaucoup. Et encore : la rémanence indiquée par les constructeurs est rarement fiable et les valeurs données par LG et Dell sont de toute manière très basses. Pour remettre les choses en perspective, précisons que le Thunderbolt Display d’Apple a une dalle beaucoup plus lente (12 ms).

Nous avons mesuré la colorimétrie des deux écrans pour vérifier s’ils sont aussi proches que le disent leur constructeur respectif. Les deux dalles sont étonnamment similaires en matière de couverture sRGB, puisque nous les avons mesurées à 98,9 % dans les deux cas. En revanche, la couverture Adobe RGB est légèrement différente, en faveur du Dell (74,8 %), mais le LG n’est vraiment pas loin (72,6 %). Même pour le ∆E moyen qui est meilleur sur le Dell (1,86) que sur le LG (2,48).

Si la dalle Dell se montre très légèrement meilleure sur le plan technique que celle utilisée par LG, il faut surtout retenir de ces mesures que les deux écrans se valent. Il s’agit très probablement de la même dalle, mais avec des réglages légèrement différents. Et à l’usage, on aurait bien du mal à les distinguer, tant ils sont proches.

…mais une ergonomie totalement différente

Les deux écrans testés ici sont conçus autour de la même base, une dalle de très bonne qualité comme on l’indiquait précédemment. Pour autant, ce sont deux produits totalement différents, et pour cause : derrière la dalle, LG et Dell ont fait des choix très différents. Et au-delà des choix esthétiques, c’est sur l’ergonomie que la différence se fait surtout sentir.

« On en a pour son argent » : le diction populaire s’applique parfaitement aux écrans de LG et de Dell. Le premier a choisi de réduire au maximum le nombre de fonctions pour créer un peu artificiellement un effet de gamme, alors que le second n’a fait quasiment aucun compromis par rapport à tous ses autres écrans.

À défaut d’un pied modulable, la meilleure solution pour placer l’écran de LG à la bonne position est toujours la bonne vieille méthode dite des manuels informatiques.

Commençons avec le 29UM55-P de LG, le plus simple des deux : c’est bien simple, l’écran se résume à une dalle, un pied en plastique noir et brillant et deux ou trois connecteurs. On a vite fait le tour de ce produit extrêmement simple : il n’y a aucun réglage pour le positionner, si ce n’est une légère inclinaison qui reste assez gadget et, comme tous les autres écrans LG testés précédemment, il faut bricoler pour le surélever. On fait d’ailleurs le même reproche que précédemment : un écran 21/9 a besoin d’être placé plus haut que la normale et à défaut d’un pied ajustable, on aurait aimé un pied plus haut à la base. Bon point en revanche, l’écran peut être positionné sur un pied VESA sans acheter une option supplémentaire.

Pour connecter l’écran de LG à votre ordinateur, vous n’avez que deux options : HDMI ou DisplayPort. Le constructeur ne fournit qu’un câble HDMI, mais vous aurez intérêt à utiliser un câble mini-DisplayPort vers DisplayPort (environ 9 €) pour relier le moniteur au port Thunderbolt du Mac et bénéficier de la meilleure qualité possible. Au passage, LG a intégré des enceintes dans le produit, avec un son transmis par câble. Cela dit, ces haut-parleurs sont vraiment médiocres et n’iront pas au-delà du dépannage ponctuel. On a toutefois une sortie mini-jack pour transmettre le son à un casque ou des enceintes, si on le souhaite.

Deux entrées HDMI, une entrée DisplayPort et une sortie audio : la connectique de l’écran LG est minimaliste.

Sous l’écran, LG a repris le joystick de contrôle et tous les menus des autres écrans 21/9 que l’on avait testés (lire : Test du LG 34UM95, un écran 34 pouces 21/9). Sur le plan ergonomique, c’est assez convaincant, même si on regrette toujours l’absence de contrôle rapide pour la luminosité. Le volume sonore est accessible rapidement, mais on aurait préféré avoir le choix pour accéder plus rapidement à un autre critère. Au chapitre des fonctions, ce produit dispose, comme tous les autres écrans allongés du constructeur, de la fonction « Dual Link-Up » qui permet de brancher deux sources en même temps (une en HDMI, une en DisplayPort) et d’avoir les deux à l’écran.

L’écran de Dell est beaucoup plus complexe et complet en comparaison. Commençons par le plus évident : à la place du pied statique et en plastique léger de LG, le U2913WM propose le même pied que tous les écrans Ultrasharp de l’Américain, et c’est un tout autre monde. Il est non seulement bien mieux conçu, plus solide et inspire plus confiance, mais il est aussi bien plus pratique, car il permet de baisser ou monter l’écran.

L’écran de LG et son pied fixe à gauche, le Dell et son pied ajustable à droite.

En positionnant l’écran au plus haut, nous avons obtenu le niveau parfait pour notre utilisation, évitant ainsi d’avoir à utiliser la solution un peu boiteuse des livres sous le pied. On peut aussi changer l’inclinaison du moniteur, et même le tourner sans bouger la base. Même si ce Dell n’offre pas toute la souplesse d’un pied VESA (que l’on peut brancher en achetant un module supplémentaire), c’est bien mieux que l’écran de LG également testé ici, ou même que tous les écrans d’Apple. Et au prix demandé, c’est une très agréable surprise, incontestablement.

L’autre bonne surprise, c’est la quantité de connecteurs intégrés à l’écran : on a également une entrée HDMI et un port DisplayPort, mais la liste ne s’arrête pas là. On a aussi un DVI, un mini DisplayPort et un VGA, uniquement pour les entrées vidéo. On a ainsi l’embarras du choix et Dell a tout prévu, y compris les câbles : on trouvera dans le colis un câble DVI et un autre mini DisplayPort vers DisplayPort qui sera parfait pour tous les Mac récents. Ajoutons, si vous voulez deux écrans, que l’on peut chaîner les moniteurs grâce à la sortie DisplayPort intégrée par Dell.

Hub USB 3, quatre formats d’entrée différents et même un DisplayPort supplémentaire pour chaîner les écrans : le Dell ne manque pas de connecteurs.

Dell ne s’est pas arrêté là et a glissé dans son écran un hub USB 3 avec pas moins de quatre sorties de ce type. Le U2913WM n’étant pas Thunderbolt, il faut un câble spécifique pour l’USB, mais celui-ci est fort heureusement fourni. Et même si l’on ne retrouve pas toutes les fonctions de l’écran d’Apple, on a déjà de quoi connecter plusieurs appareils à son écran, et donc à son ordinateur.

Pour le reste, les contrôles de l’écran sont assez simples à utiliser, même si on préfère le joystick du LG aux boutons tactiles de Dell. On retrouve facilement ce que l’on veut toutefois et on apprécie, cette fois, l’accès rapide à deux réglages au choix, parmi lesquels la luminosité. En revanche, la fonction qui ajuste automatiquement la luminosité est une catastrophe que l’on s'empressera de désactiver. Le constructeur n’a pas intégré un capteur comme Apple et la luminosité de la dalle varie de façon un peu aléatoire, selon le contenu affiché et non l’environnement. À l’usage, c’est plus pénible que pratique.

Si le Dell est dans l’ensemble plus complet que son concurrent, il n’intègre pas d’enceintes. On peut ajouter la petite barre de son du constructeur, mais on aura toujours un meilleur son avec des enceintes dédiées. Dans tous les cas, une sortie audio en mini-jack permet de transmettre le son envoyé en HDMI ou DisplayPort à un casque ou des enceintes. Au rayon des absents, signalons aussi l’impossibilité d’avoir deux affichages différents en même temps.

Pour conclure

On ne reviendra pas à nouveau sur l’intérêt des moniteurs 21/9 : à notre avis, ils sont très utiles, et pas seulement pour regarder des films en CinemaScope. En bureautique aussi, c’est très pratique pour afficher plusieurs fenêtres à la suite, et ainsi faciliter le multitâche. Ceci étant posé, quel écran choisir ? Si la place sur le bureau n’est pas un problème et votre budget le permet, le 34UM95 de LG est le meilleur choix à ce jour. Thunderbolt, il contient le même nombre de pixels en hauteur qu’un 27 pouces, mais beaucoup plus en largeur.

Les deux écrans testés ici sont un compromis : ils sont moins chers et plus petits. Avec leurs 29 pouces, ils sont plus grands en surface que les 27 pouces du Thunderbolt Display d’Apple, mais ils contiennent moins de pixels. Pour autant, ce sont deux excellents écrans et ils coutent beaucoup, beaucoup moins cher : le 29UM55-P de LG s’achète à 290 € environ, le U2913WM de Dell nécessite de dépasser légèrement les 400 €.

La différence de prix est-elle justifiée ? Oui, assurément : le LG n’est pas cher, mais ce n’est pas non plus un écran très confortable. Son plastique brillant attrape vite poussières et marques, le pied fixe empêche tout réglage et le constructeur s’est contenté du minimum syndical en matière de connectique. C’est un moniteur tout simple, qui nécessite de sortir un tournevis pour installer son pied et qui n’est pas très stable sur le bureau. Bref, c’est un moniteur à moins de 300 €.

Au contraire, le Dell qui n’est finalement pas vendu beaucoup plus cher, est d’une conception beaucoup plus soignée. Avec son pied mobile qui se clipse simplement à la sortie du carton, il respire la solidité et il se montre beaucoup plus stable sur le bureau. Mieux, le moniteur fait aussi office de hub USB et on a pléthore de connexions différentes… En contrepartie, on doit faire sans enceintes, mais quand on entend celles du LG, on se dit que ce n’est pas plus mal.

Alors, quel modèle choisir ? Cela dépendra d’abord de votre budget naturellement, mais il nous semble que le Dell est le meilleur choix. À 400 € environ, il n’est pas beaucoup plus cher que le LG et la différence entre les deux est très nette. La dalle est la même, mais une dalle ne fait pas tout et le U2913WM est plus agréable au quotidien.

Le pied du Dell, sans l’écran : simple et solide à la fois.

Quel que soit votre choix, vous ne pouvez pas vous tromper toutefois : ces deux écrans sont de très bons produits, parfait pour concilier 21/9 et petit budget. À ce tarif, on ne peut pas être aussi difficile que sur des écrans vendus 1 000 € et même si le LG et le Dell ont quelques défauts, ils ne sont pas moins d’excellents choix.