Razer, spécialisé dans les accessoires pour joueurs, remet au goût du jour l'une de ses souris les plus emblématiques, la DeathAdder, en lui faisant adopter le label Chroma. Celui-ci propose tout un tas d’effets visuels ; la roulette et le petit logo de Razer peuvent s’éclairer de millions de façons différentes et s'illuminer au rythme de la respiration.
Des lumières gadgets
Cela n’apporte pour ainsi dire absolument rien au confort de jeu. Déjà parce que la main masque la plupart du temps le logo du constructeur, mais aussi car cela n’influe jamais sur le gameplay. Passé l’effet de surprise, on passe donc rapidement à autre chose pour s’intéresser aux qualités (et aux défauts) intrinsèques de la DeathAdder Chroma.
La DeathAdder est considérée par beaucoup comme la meilleure souris pour joueur actuellement sur le marché, notamment grâce à son capteur infrarouge d'excellente qualité, son excellente glisse et sa prise en main. Razer n’avait donc aucun intérêt à revoir son design. Qu’importe son passage à la couleur, elle conserve sa forme ultra-ergonomique qui épouse parfaitement la main en toute circonstance.
Razer a cependant abandonné le revêtement soft, façon caoutchouc, pour revenir à quelque chose de plus simple, qui empêche une dégradation dans le temps (le logo devrait résister à la transpiration et ne pas s’effacer au bout de quelques mois). En revanche, on conserve bien la surface soft sur les côtés de la souris.
Des pilotes Synapse qui posent problème en utilisation bureautique
Sur Mac comme sur PC, la DeathAdder ne présente pas de souci de compatibilité, à condition de rester loin des pilotes Synapse de Razer. Sur OS X Yosemite, ces derniers ont tendance à rentrer en conflit avec la configuration classique d’Apple.
Durant notre test, il arrivait très régulièrement que la souris clique deux fois au lieu d'une, comme si OS X gérait mal d’être à la fois dirigé par sa propre configuration et les pilotes de Razer. Une fois que l’on a désinstallé Synapse, tout redevient normal ; on ne supprime plus deux mails à la fois et l'on n'ouvre plus une image dans Aperçu sans le vouloir.
Le problème, c’est qu’en désinstallant Synapse, on ne peut plus accéder à toutes les options de configuration. Dans le cas de la DeathAdder, on est lié aux limitations d’Apple qui ne permet pas de dépasser les 8000 dpi, là où Razer avec ses pilotes va jusqu’à 10 000 dpi. Certes, la probabilité d’aller jusqu’à ce niveau est faible, surtout pour autre chose que des jeux nécessitants des réactions rapides (comme Counter Strike ou Call of Duty), mais tout de même.
De plus, on ne peut plus gérer les couleurs qui s’affichent, ni la roulette (qui devient alors moins fluide), ni même les deux boutons sur le côté, qui font office de précédent et avancer sous Windows. Ces derniers ne sont tout simplement pas actifs sans Synapse, OS X ne gérant toujours pas cette possibilité, quelle que soit la marque.
En fait, on s’habitue vite au double clic intempestif, surtout que ce problème n’apparait pas dans les jeux, mais il reste quand même usant à la longue. Par ailleurs, il faut noter que la version Mac de Synapse ne permet pas de visualiser les stats et le heat map de la souris. On ne peut donc pas visualiser correctement notre façon de cliquer sur les jeux supportés, comme Starcraft II. Actuellement en bêta ouverte, cette fonctionnalité est pour le moment réservée aux PC.
Conclusion
La DeathAdder en version Chroma est loin de ce que l'on pouvait attendre d'un constructeur comme Razer. Certes, elle est ultra-ergonomique, agréable à utiliser, confortable, mais le problème de double-clic intempestif vient ternir l'image que l'on pouvait s'en faire à première vue.
De fait, c'est une souris à réserver à vos sessions de jeux — sauf si vous décidez de vous séparer des pilotes Synapse... et de la personnalisation des boutons. Notez que la possibilité de monter à 10 000 dpi (là encore réservée à l'utilisation des pilotes) offre des possibilités incroyables dans les jeux où son intérêt y est réel. Vous pouvez rajouter un bon point de plus à la note si vous utilisez des pilotes alternatifs comme le très bon Better Touch Tool, qui permet de personnaliser les boutons et donc de remplacer Synapse pour une grosse partie de la personnalisation, sauf pour les 10 000 dpi et les lumières.
Du point de vue strictement matériel, le nouveau revêtement utilisé par Razer s’adapte à toutes les mains et à tous les tapis, même si l’on ne saurait que trop vous recommander ceux réalisés pour les joueurs. Quant à savoir s'il faut privilégier ce modèle plutôt que le précédent, la réponse est non. À environ 20 € de moins que la Chroma, la DeathAdder historique en a encore clairement dans le ventre. Seul son revêtement problématique pour ceux qui transpirent beaucoup des mains pourrait vous faire douter.