Un prix en baisse, des caractéristiques en hausse, la récente mise à jour des MacBook Pro Retina n’est pas renversante. Mais elle est tout de même fort appréciable, comme nous avons pu le constater après avoir passé quelques jours en compagnie des nouveaux modèles 15 pouces. Explications dans notre test.
Deux modèles qui en sont trois
L’Apple Store en ligne propose deux modèles de MacBook Pro Retina 15 pouces, mais les Apple Store en dur en ont un troisième en stock.
Plutôt que de baisser le prix du MacBook Pro Retina 15 pouces d’entrée de gamme, qui reste à 1 999 €, Apple a préféré en doubler la dotation en RAM, qui passe à 16 Go. Ce modèle est équipé d’un processeur quadricœur Intel Core i7-4770HQ cadencé à 2,2 GHz. Gravé en 22 nm et affichant un TDP de 47 W, il offre huit cœurs logiques grâce à l’Hyper-Threading et peut atteindre 3,4 GHz en Turbo Boost sur un seul cœur. Il est accompagné d’une puce Intel Iris Pro Graphics 5200 dont la fréquence varie de 200 à 1 200 MHz selon les besoins.
Le processeur Intel Core i7-4870HQ du modèle de milieu de gamme lui est très semblable, à ceci près qu’il est cadencé à 2,5 GHz et peut atteindre 3,7 GHz en pointe. Certes, il a perdu 100 € ; mais on aurait préféré qu’il reste à 2 599 € et reçoive une nouvelle carte graphique : la Nvidia Geforce GT 750M est parfois dépassée par l’affichage Retina. Mais il semble malheureusement exclu qu’Apple dote ses portables de puces Nvidia Geforce GTX, alors même que la série 8XXM double ses performances tout en réduisant sa consommation par deux grâce à la technologie Battery Boost.
Le modèle haut de gamme disponible dans les Apple Store en dur n’est qu’un modèle milieu de gamme agrémenté de quelques options : le fameux SSD 1 To dépassant le Go/s, et un processeur Core i7-4980HQ capable d’atteindre 4 GHz — oui, 4 GHz — en pointe. Une configuration valant 200 € de plus que le premier Mac Pro, qui est la seule que nous n’avons pas testée.
Des iMac transportables
Ce ne sont pas quelques MHz supplémentaires qui vont radicalement transformer les MacBook Pro Retina 15 pouces, mais on ne s’y attendait pas non plus. Les modèles mi-2014 sont, c’est logique, légèrement plus puissants que les modèles 2013. N’allez pas changer de machine pour autant, encore moins si vous aviez pris l’option 2,6 GHz.
Les MacBook Pro ont toujours été de puissantes machines transportables, et ces MacBook Pro Retina 15 pouces ne dérogent à pas à la règle. Ils permettent de profiter, sur le terrain et en déplacement, d’une puissance équivalente à celle d’un iMac 27 pouces haut de gamme.
Leur port HDMI se révèle alors précieux pour brancher un moniteur sans monopoliser les ports Thunderbolt 2, auxquels on peut brancher des adaptateurs pour videurs de carte Expresscard, des systèmes RAID mobiles, des interfaces… Avec une bonne mallette, on peut se construire un bureau mobile d’autant plus agréable à utiliser que le SSD de ces machines est rapide (même si certains le sont plus que d’autres, notamment celui de 1 To).
En usage sédentaire toutefois, les MacBook Pro Retina 15 pouces ne peuvent pas encore tout à fait rivaliser avec les Mac Pro. Si vous hésitez entre une configuration à une machine combinant puissance et portabilité et une configuration à deux machines, l’une puissante et l’autre portable, sortez votre chronomètre et votre calculatrice. Si vous gagnez de l’argent en faisant de la musique, de la vidéo ou du rendu 3D, le temps passé à attendre après un MacBook Pro Retina vaut peut-être les quelques centaines d’euros supplémentaires d’un bon écran pour Mac Pro et d’un MacBook Air.
Une carte graphique qui fait la différence
Autre facteur à considérer, et pas des moindres, la présence d’une carte graphique dédiée. C’est la principale différence entre le modèle à 2,2 GHz, qui se contente d’une puce intégrée Intel Iris Pro Graphics, et le modèle à 2,5 GHz, qui intègre en plus une carte dédiée Nvidia Geforce 750M. Sans surprise, la différence est notable dans les jeux — la carte graphique dédiée n’est jamais particulièrement impressionnante, mais elle affiche tout de même deux fois plus d’images par seconde que la puce intégrée dans Valley Benchmark et dans Batman: Arkham City GOTY.
D’autres applications peuvent tirer partie d’une carte graphique dédiée. C’est par exemple le cas des applications effectuant des rendus 3D, comme Cinebench R15 ou Luxmark, où le modèle à 2,5 GHz est plus à l’aise que le modèle 2,2 GHz. Difficile de dire qu’il s’en sort honorablement, cependant : les cartes graphiques des iMac 27 pouces et même des Mac Pro de 2008 sont autrement plus puissantes que les puces pour portables de milieu de gamme qu’Apple s’obstine à caser dans ses machines à 2 000 €.
C’est d’autant plus frustrant qu’une « simple » application comme iMovie bénéficie grandement d’une carte graphique dédiée. Si le modèle à 2,2 GHz met presque trois fois plus de temps que le modèle à 2,5 GHz à exporter quelques minutes de 4K, ce n’est pas à cause de son processeur un peu moins puissant : c’est entièrement la faute de sa puce graphique intégrée. Sans la Nvidia Geforce 750M, le modèle de milieu de gamme fait à peine mieux. Final Cut Pro X est moins sensible à cette différence lors de la lecture et de l’exportation, mais l’absence de carte dédiée sur le modèle d’entrée de gamme se fait sentir dès que l’on multiplie les effets.
Une excellente autonomie
La carte graphique influe toutefois assez nettement sur l’autonomie : OS X a encore trop souvent tendance à l’activer à des moments où le circuit intégré serait largement suffisant. Conséquence, le modèle de milieu de gamme tient un peu moins bien la charge que son petit frère. Il peut tout de même être employé pendant 1h30 à 100 % de ses capacités — autrement dit, si vous devez exporter rapidement une vidéo ou retoucher des photos en urgence avec un bouclage, vous pouvez compter sur votre machine pendant au moins deux à trois heures.
Dans des conditions plus raisonnables, le MacBook Pro Retina 15 pouces à 2,5 GHz tient largement 8h30, soit un peu plus que ce qu’Apple annonce. Le modèle à 2,2 GHz fait encore mieux : après neuf heures de travail, il était temps de se coucher… mais la machine en avait encore sous le pied. À condition de prendre soin de la batterie (en commençant par la charger complètement, puis la décharger complètement à la sortie du carton), on devrait pouvoir régulièrement oublier son chargeur sans trop s’alarmer.
Pour conclure
Cette mise à jour des MacBook Pro Retina n’est donc pas renversante : même si vous avez un des premiers modèles, la progression n’est pas suffisante pour justifier un remplacement (mais on vous fait confiance pour trouver une bonne raison). Mais si vous n’avez pas encore de MacBook Pro Retina, ou si vous hésitiez, elle est tout de même fort appréciable.
Certes, Apple est mesquine et radine lorsqu’elle ne met pas de carte graphique dédiée dans son modèle d’entrée de gamme à tout de même 1 999 € ou ne trouve pas un moyen de mettre à jour celle du modèle de milieu de gamme. Mais avec des puces quadricœur, 16 Go de RAM et au moins 256 Go de stockage, les MacBook Pro Retina sont plus équilibrés que jamais : leur puissance impressionnante peut être exploitée toute la journée.
Avec cette cinquième génération, le MacBook Pro Retina 15 pouces peut enfin être acheté les yeux fermés. Mais on les ouvrira pour mieux apprécier son superbe écran.