La famille "début-2014" des MacBook Air n'a pas amené de changements matériels d'importance. Elle relève du rafraîchissement saisonnier, imposé par le renouvellement des puces déjà existantes survenu chez Intel. Ce qui ne veut pas dire que ces améliorations ne sont pas appréciables. Le processeur a changé pour offrir 100 MHz de plus et cela se traduit aussi par 100€ de moins sur le prix. Si toutes les augmentations de fréquence bénéficiaient d'une telle symétrie…
Cette configuration est l'entrée de gamme des MacBook Air : écran 11", Core i5 de 1,4 GHz à 2 cœurs physiques (4 logiques avec la technologie Hyper-Threading et Turbo Boost jusqu'à 2,7 GHz), 4 Go de RAM et 128 Go de SSD. Le tout pour 899€. Cela faisait longtemps que l'on n'avait pas vu ce tarif sur un portable Apple, la dernière fois remonte à 2009 pour l'ultime MacBook blanc 13" Core 2 Duo.
Plus que le gain de performances, dont on ne s'attendait pas (à juste titre) qu'il défrise, c'est l'autonomie qui nous intéressait en premier lieu. Bonne nouvelle, non seulement on ne perd rien, mais on gagne même un peu au change. Cette machine est un peu plus endurante encore que sa devancière de juin 2013 qui était déjà épatante sur ce point (lire Test des MacBook Air 11" et 13" Core i5 1,3 GHz "Haswell"). Normalement, le modèle 13" qui faisait mieux que le 11" - taille de batterie oblige - devrait encore relever la barre (nous testerons cet autre modèle dans quelques jours).
Autonomie
Nous avons conduit trois tests d'autonomie, ils ont été répétés trois fois afin de dégager une moyenne. Précision, l'an dernier, les machines vendues par Apple étaient encore sur Mountain Lion. Les optimisations de Mavericks comptent probablement ici dans les progrès constatés. Rappelons qu'un portable de 2013 ou d'avant a progressé par simple mise à jour de l'OS (lire Mavericks peut vous faire gagner une heure d'autonomie).
Dans le premier test, nous utilisons Safari et Mail. La page d'accueil de MacG est rechargée automatiquement toutes les 30 secondes (Flash est installé) pendant que Mail relève le courrier toutes les minutes. La connexion Wi-Fi est donc constamment sollicitée. La luminosité de l'écran est à 50%, assurant une lecture suffisamment confortable. À ce jeu, le MacBook Air a tenu une moyenne de 11h. C'est bien au-delà de ce que l'on qualifie traditionnellement de journée de travail. Avec une batterie largement remplie, on peut prendre le risque de ne pas retourner chercher un chargeur oublié en partant.
En ajoutant une lecture en boucle de musique dans iTunes à ce précédent test, et en poussant la luminosité à 80% (ce que l'on faisait dans le précédent protocole de tests), nous avons obtenu une moyenne de quasiment 9h (8h 50 min). La même machine de l'année dernière avait donné 8h. Quasiment une heure de plus sur un usage internet assez courant dans sa forme c'est plutôt bienvenu !
Un autre test a consisté à l'utiliser dans le cadre d'une journée de travail classique chez MacG : écran réglé à 80% de luminosité - qui n'est jamais passé en veille - connexion Wi-Fi toujours sollicitée avec pas mal de navigation web dans Safari (Flash toujours installé), une relève dans Mail toutes les minutes, Twitter lancé, Reeder pour les RSS, Dropbox constamment ouvert aussi et de la rédaction d'articles dans iA Writer.
Pour des questions de temps, ce test n'a été conduit qu'une seule fois, la machine s'est éteinte au bout de 7h 45 min. L'année dernière nous n'avions pu faire ce test que sur le 13" Core i5 à 1,3 GHz, lequel avait tenu 8h30. Le contexte d'utilisation était très similaire, ne serait-ce que par les logiciels choisi, les réglages Internet et les opérations réalisées (mais il y a forcément des disparités d'usage).
Toutefois, sur un 11" dont la batterie est nettement plus petite, obtenir une autonomie pas si éloignée que celle d'un 13" d'il y a un an… c'est pas si mal. Si l'on remonte à 2012 avec le MacBook Air 11" Core i5 "Ivy Bridge" à 1,7 GHz, on tenait 5h40… et c'était déjà bien à l'époque !
Enfin, nous réalisons un test qui consiste à appuyer très fort sur la consommation de l'écran, celles du processeur et de la puce graphique. Nous utilisons Valley Benchmark (une balade dans un paysage en 3D, définition réglée sur celle par défaut du système, la qualité des textures sur Ultra, l'antialiasing sur X8, la luminosité de l'écran au maximum et les Wi-Fi/Bluetooth activés). Le MacBook a rendu les armes au bout de 1h 22 min. Nous n'avons pas encore d'autres portables testés de cette manière pour comparer, mais cela donne une idée en cas d'utilisation très (très) intensive des capacités de la machine.
Performances
Nous avions déjà testé les performances brutes du processeur et de la mémoire de cette machine avec Geekbench. Le Core i5 (référence 4260U) de ce portable tourne à 1,4 GHz au lieu de 1,3 GHz l'an dernier. Geekbench, qui évalue le processeur et la mémoire, donne cette génération comme 10,3% plus rapide en moyenne.
Depuis les Mac Pro nous utilisons de nouveaux tests applicatifs. Nous avons choisi des logiciels d'Apple, leur suivi étant mieux assuré (a priori…). Nous réalisons les tâches suivantes : Garageband 10 encode un fichier de 30 minutes en AAC 256 ; dans Logic Pro X on active autant de pistes que possible jusqu'à ce que la machine cale (pour l'anecdote, le Mac Pro 2013 huit coeurs en a géré jusqu'à 185) ; iPhoto et Aperture exportent chacun 500 images RAW en JPEG de qualité moyenne ; iMovie exporte en 1080p une séquence 4K d'environ 5 minutes ; Final Cut Pro génère en 5K un fichier 5120x2700.
Mais afin de jauger cette machine avec celle qu'elle remplace, nous avons temporairement repris deux des anciens tests qui sollicitent surtout le processeur : GarageBand encode un podcast de 30 minutes et Handbrake transforme au format iPhone un film HD de 4,7 Go.
Ainsi, dans GarageBand 6, ce portable est 12% plus rapide que le précédent et 8,7% plus véloce avec Handbrake. Le Core i5 accélère, mais il ne rattrape pas le Core i7 bicoeur. Ce dernier est toujours d'une option à 150€ et sa fréquence de 1,7 GHz n'a pas bougé cette année. Mais pour la plupart des tâches, surtout sur un petit ordinateur de 11", mieux vaut à la rigueur mettre de l'argent pour un SSD plus gros que chercher à grappiller un peu plus de vitesse qui ne changera pas la vie.
Encodage avec Garageband 6 d'un podcast de 30 minutes :
- MacBook Air 11" Core i5 1,4 GHz début-2014 : 1 min 32s
- MacBook Air 11" Core i5 1,3 GHz mi-2013 : 1 min 45s
- MacBook Air 13" Core i7 1,7 GHz mi-2013 : 1 min 23s
Encodage Handbrake au format iPhone d'un film 1080p de 4,7 Go :
- MacBook Air 11" Core i5 1,4 GHz début-2014 : 32 min 11s
- MacBook Air 11" Core i5 1,3 GHz mi-2013 : 35 min 17s
- MacBook Air 13" Core i7 1,7 GHz mi-2013 : 28 min 6s
Lors de ces essais, ce n'est qu'avec les tests 3D ou vidéo que l'on a senti la machine chauffer (mais pas brûler) sous son châssis et le ventilateur faire acte de présence. Pour des usages autres que ceux-ci, ce portable est une tombe.
Le cas des SSD
Ce MacBook Air est livré avec un SSD signé SanDisk, tout comme le 11" testé l'an dernier. Nous n'avons donc pas relevé de véritables différences lors des tests. Avec QuickBench, les résultats entre les deux Macintosh de 2013 et 2014 donnent des chiffres similaires, il y a bien un petit avantage pour le précédent modèle, mais il est plus symbolique qu'autre chose.
Par exemple, le modèle 2013 affiche 336 Mo/s de moyenne en lecture séquentielle et 164 Mo/s en lecture aléatoire. Contre 332 Mo/s et 153 Mo/s sur le nouveau Mac. Le modèle 2014 repasse devant, de très peu, en écriture séquentielle. Une mesure plus parlante peut-être, la duplication d'un fichier de 4,7 Go a pris exactement le même temps entre les deux générations : 21 secondes…
S'agissant des SSD livrés avec ces machines, la vraie question porte plutôt sur la marque que renferme votre machine. Le sujet a déjà été évoqué, Apple, comme tous les fabricants informatiques, varie ses sources d'approvisionnement en écrans, disques durs, SSD, barrettes… Cependant, tous les constructeurs ne sont pas égaux.
Au vu des résultats constatés lors de différents tests, les SSD Samsung sont une assurance de performances plus élevées, devant les SanDisk et, tout derrière, les Toshiba. Il peut y avoir une différence d'un rapport de 2 à 3 entre les SSD de Samsung et ceux de Toshiba, ce n'est pas rien.
Le hic, c'est que l'on ne peut aucunement savoir à l'avance quel SSD contient un MacBook Air, la référence n'est déchiffrable qu'une fois la machine allumée. En règle générale, Samsung équipe les capacités d'au moins 256 Go, mais ce n'est pas systématique, cela peut être SanDisk (un moindre mal). Selon une équation impliquant la capacité du disque et un facteur chance, vous aurez un MacBook Air au SSD plus ou moins véloce.
Il est donc faux d'affirmer, comme on a pu le lire, que la gamme 2014 des MacBook Air, dans son ensemble, est plus lente que celle de 2013. Cette année, comme l'année dernière, différentes marques sont utilisées par Apple. Un utilisateur lambda qui utilise cette petite machine pour de l'internet ou des travaux de rédaction n'en aura cure - un SSD reste un support très rapide quoi qu'il en soit - mais sur le principe, cette loterie est énervante.
Conclusion
Pour qui attendait un peu de renouvellement dans les MacBook Air 11" avant d'investir, cette mise à jour a du bon. La machine est (un peu) plus puissante, sensiblement plus endurante et elle coûte moins cher. Ces trois curseurs n'avancent pas de manière spectaculaire, mais ils vont tous dans la bonne direction.
Si l'on a besoin d'un vrai ultraportable à petit écran c'est une bonne cuvée. Il est très peu encombrant, léger avec son kilo tout rond, le tout aluminium rassure et il est tout de même assez puissant pour pas mal de choses, même pour quelques petits travaux audio/vidéo sur le pouce. Il faut juste bien réfléchir à la configuration que l'on estime la plus juste au vu de ses besoins, 128 Go peuvent vite se remplir et pour doubler la capacité il faudra obligatoirement passer au modèle supérieur à 200€ de plus.