Arrivé plus tard sur le marché, le dock Thunderbolt d'Elgato enrichit un Mac doté du connecteur ad hoc de plusieurs interfaces supplémentaires. Idéal pour transformer rapidement et simplement — un seul câble suffit — un ordinateur portable en station de travail complète, avec écran, connexion à internet et d’autres éléments encore.
Sur le papier, cette arrivée tardive a ses avantages et ce produit peut faire mieux que ses concurrents sur plusieurs points. Qu’en est-il à l’usage ? Réponse dans notre test !
Tour du propriétaire
Elgato n’a pas choisi l’originalité pour dessiner son produit et à bien des égards, ce nouveau dock ressemble à tous les concurrents que l’on a déjà testés à la rédaction, mais ce n’est absolument pas une critique. Ce parallélépipède de 17,8 cm de long sur 8 cm est discret et avec sa couche d’aluminium, il se fond particulièrement bien sur un bureau avec un ordinateur portable d’Apple. La teinte est similaire à celle des portables du constructeur et ce dock est très bien fini, sans aucune partie anormalement mobile.
Outre l’aluminium, le dock Thunderbolt d’Elgato utilise un plastique noir mat pour les connecteurs, à l’avant et à l’arrière. Devant, face à l’utilisateur, trois connecteurs sont faciles d’accès : un port USB 3, une entrée audio et une sortie audio. L’idée est de ne pas avoir à chercher à l’arrière un connecteur pour brancher un disque dur ou son casque, et c’est très bien vu.
C’est logiquement à l’arrière que l’on retrouve la majorité des ports. Elgato a été assez généreux, même si certains concurrents font mieux sur ce point. On trouve toutefois l’essentiel avec, de gauche à droite, deux autres connecteurs USB 3, deux Thunderbolt, une sortie HDMI, un port Ethernet gigabit et l’entrée réservée à l’adaptateur électrique. La présence de deux Thunderbolt est importante pour inclure le dock à une chaîne : l’un des deux connecteurs sert à relier le produit au Mac, l’autre permet de brancher un autre appareil Thunderbolt, que ce soit un disque dur externe ou même un écran.
Comme tous ses concurrents, ce dock oblige à composer avec un adaptateur secteur presque aussi imposant que le produit lui-même. C’est un inconvénient, mais ces appareils nécessitent beaucoup de puissance et, comme on le verra à l’usage, les avantages sont indéniables en contrepartie. Pour le reste, Elgato a fait un bon travail avec son dock, notamment en matière de compacité.
Dans notre test du dock équivalent de Belkin, on critiquait la taille imposante du produit. Celui d’Elgato est plus petit et la différence est sensible : on aura moins de mal à lui trouver une place sur un bureau. C’est le plus petit dock Thunderbolt qui est passé par la rédaction à ce jour et on apprécie sa discrétion. Les patins en caoutchouc sous le produit lui assurent une bonne stabilité et évitent qu’il ne bouge par erreur.
Pour finir ce tour du propriétaire, un mot sur le câble Thunderbolt indispensable au bon fonctionnement du produit. Contrairement à ses concurrents, Elgato a été généreux sur ce point en incluant le câble : un point important quand on regarde le prix de ce dock, puisqu’il est prêt à l’emploi et ne nécessite pas d’ajouter au moins 30 € pour un câble. Celui qui est livré avec le dock est court (50 cm) et il est noir, ce qui est plutôt agréable pour distinguer ce câble des autres.
À l’usage
La promesse de ces produits est toujours la même : augmenter le nombre de ports disponibles pour un ordinateur avec un seul câble. Comme tous ses concurrents, l’appareil d’Elgato facilite l’utilisation d’un Mac portable à un bureau : il suffit de brancher l’alimentation et le câble Thunderbolt pour relier l’ordinateur à un écran externe et à tous les accessoires courants, qu’il s’agisse d’un casque ou d’un clavier USB, mais aussi d’une connexion Ethernet.
Par rapport à ses concurrents, le dock Thunderbolt d’Elgato ajoute une étape avant utilisation. Si elle reste optionnelle, c’est une étape importante pour profiter au maximum des capacités du produit. Avant utilisation donc, il est recommandé d’installer l’utilitaire développé par le constructeur à télécharger à cette adresse. Après redémarrage, cet utilitaire vient ajouter une icône dans la barre des menus d’OS X et il a deux fonctions.
D’une part, depuis son icône dans la barre des menus, on peut débrancher le dock en toute sécurité. Cette fonction va en fait éjecter proprement tous les appareils de stockage connectés au dock, qu’ils soient en USB ou en Thunderbolt, et vous permettre ensuite de retirer le câble du Mac. Cela évite la corvée qui consiste à éjecter un à un tous les volumes de stockage et c’est une bonne idée, même si on aurait aimé que le constructeur aille plus loin.
Si vous utilisez le port Ethernet du dock sur un Mac portable et que le Wi-Fi est inactif, l’utilitaire pourrait automatiquement réactiver la connexion sans fil pour ne pas perdre la connexion à internet. Et puis si on écoutait de la musique avec un casque ou une paire d’enceintes branchés au port mini-jack du dock, pourquoi ne pas changer automatiquement de sortie audio pour revenir aux enceintes de l’ordinateur ? Cet utilitaire pourrait en faire bien plus, mais il pourra toujours vous servir si vous connectez souvent des appareils de stockage.
Le plus important, avec cet utilitaire, n’est toutefois pas visible tant que vous ne branchez pas un iPad au dock. Une fois installé, il permet de doubler les 500 mAh proposés pour chaque connecteur USB et d’atteindre ainsi le courant nécessaire à la recharge d’une tablette Apple. Sans l’utilitaire, le dock Thunderbolt d’Elgato ne fait pas mieux que ses concurrents et on ne pourra pas recharger l’iPad avec ses ports USB, ou alors très lentement. Avec, on retrouve le comportement d’un Mac et les ports USB fournissent l’énergie nécessaire aux tablettes.
À l’usage, cet avantage est un gain indéniable, puisqu’il permet de profiter pleinement du dock Thunderbolt alors que la concurrence nécessite d’utiliser le port USB du Mac quand on veut charger un iPad. Précisons que cet avantage n’est pas réservé à un seul connecteur USB comme c’est parfois le cas : les trois ports USB de ce produit délivrent un ampère quand c’est nécessaire. Dans ces conditions, on peut comprendre que le bloc d’alimentation soit un peu gros.
L’USB ne sert pas qu’à charger les appareils externes, cette connexion est aussi naturellement utilisée pour transférer des données. Sur ce point, ce dock Thunderbolt est censé faire mieux que ses concurrents, grâce à la présence d’un contrôleur Intel plus récent. À l’usage, la différence est sensible, mais uniquement si vous avez un SSD récent. Avec un modèle un peu ancien, on atteint les limites du SSD bien avant celles du câble ou du dock.
Avec un Samsung 840EVO en revanche, les transferts sont aussi rapides avec le dock qu’en utilisant l’un des ports USB 3 d’un Mac. Nous avons comparé le produit d’Elgato avec le dock Thunderbolt de Matrox, le premier que nous avions testé, et les résultats sont sans appel. Pour copier un dossier de 5,8 Go contenant dix fichiers, il faut environ 32 secondes avec le dock de Matrox, contre seulement 23 secondes pour le dock d’Elgato. Connecté au MacBook Pro Retina mi-2012 qui a servi aux essais, on obtient les mêmes résultats à une seconde près.
Outre l’USB 3, le dock Thunderbolt d’Elgato permet de profiter d’une connexion Ethernet gigabit qui n’appelle aucun commentaire particulier. On obtient des vitesses aussi bonnes qu’avec l’adaptateur Thunderbolt vers Ethernet vendu par Apple ou un autre appareil similaire. La puce utilisée est fournie par Intel et nous avons obtenu des débits identiques qu’avec l’adaptateur Thunderbolt sur notre MacBook Pro Retina mi-2012.
De la même manière, le deuxième connecteur Thunderbolt n’appelle pas vraiment de commentaires. On peut y brancher un périphérique de stockage ou bien encore un écran et nous l’avons utilisé pendant tout notre essai avec un moniteur LCD d’Apple (le modèle qui précède le 27 pouces Thunderbolt actuel) sans problème, nonobstant un bug d’affichage. En démarrant le Mac avec le dock d’Elgato relié à l’ordinateur, et l’écran d’Apple branché sur le dock, on a parfois eu un défaut visuel avec un affichage pixelisé.
Quand cela arrive, il suffit de débrancher et brancher à nouveau le dock pour retrouver un affichage parfait sur l’écran externe. Elgato a connaissance du problème, mais attend une mise à jour du côté d’Apple pour ce bug qui ne serait pas, selon le constructeur, de son fait. Ajoutons que ce bug ne représente qu’une gêne très mineure au quotidien et même si on aimerait bien le voir disparaître, il n’empêche absolument pas d’utiliser le dock au quotidien. Tous les ordinateurs ne semblent pas concernés et même sur notre MacBook Pro Retina mi-2012, nous n’avons pas observé ce comportement de manière systématique.
À propos d’écran, rappelons que le dock intègre un port HDMI pour brancher un écran externe. Ce connecteur n’est pas limité au 1080p, puisque ce port HDMI 1.4 peut monter à 2560 x 1600 pixels. Cela conviendra à un écran 27 pouces, mais cela ne suffira pas à la 4K. Le dock d’Elgato étant limité par le Thunderbolt de première génération, ce n’est pas un problème.
Un point important à noter : vous ne pouvez pas brancher deux écrans sur le dock. Si vous utilisez le connecteur HDMI pour un écran, le deuxième port Thunderbolt ne pourra pas afficher une image sur un autre écran, et vice-versa. Si votre Mac est équipé d’un autre connecteur Thunderbolt ou même d’une prise HDMI, il faudra utiliser cette connexion pour le troisième écran.
Enfin, le dock Thunderbolt d’Elgato intègre une entrée et une sortie audio. Ces deux connexions, proposées au format standard mini-jack, sont proposées grâce à l’intégration d’une carte son externe connectée en USB. De ce fait, OS X est capable de choisir la sortie son du dock plutôt que les enceintes de l’ordinateur ou celles d’un écran externe, même si on a laissé un casque connecté sur le dock. Une option supplémentaire bienvenue par rapport au fonctionnement de base des ordinateurs fabriqués par Apple.
Pour conclure
À 230 €, le dock Thunderbolt d'Elgato n’est pas donné, c’est incontestable, mais c’est le cas de tous les produits qui ont adopté cette norme. À ce prix, on aurait apprécié la présence du Thunderbolt 2, même si cette nouvelle version n’est quasiment pas utilisée aujourd’hui, mais cela aurait été utile sur le long terme. Pour autant, ce dock est, à notre avis, le meilleur de sa catégorie à ce jour.
Nous avons utilisé au quotidien le dock pendant plusieurs semaines et nous n’avons pas à nous en plaindre. L’appareil d’Elgato est plus compact que ses concurrents et il n’a aucun défaut majeur, même s’il souffre de quelques bugs qui sont sans doute plus du fait d’Apple d’ailleurs. Il propose bien deux ports Thunderbolt pour intégrer le dock à une chaîne, les trois connecteurs à l’avant sont très pratiques et surtout on apprécie le confort de ces prises USB qui peuvent charger un iPad.
Rien à redire sur les fonctions, mais ce dock Thunderbolt est sorti bien après ses concurrents, et cela le dessert un peu. En effet, même si le dock de Belkin était vendu 300 € à sa sortie, on le trouve aujourd’hui à 130 € seulement. Même en ajoutant le prix du câble Thunderbolt, on reste en dessous sur le plan tarifaire. Certes, il faut faire plus de place sur le bureau, oublier les connecteurs à l’avant et la sortie HDMI — mais on gagne un FireWire 800 à la place — et surtout sacrifier les USB capables de charger des tablettes, mais la différence reste significative.
Si vous n’avez pas besoin de la sortie HDMI du dock d’Elgato, le produit de Belkin reste sans doute une meilleure affaire. Mais si l’on met de côté la question financière, le dock Thunderbolt testé ici reste devant et c’est sans conteste notre conseil à l’heure actuelle, tout particulièrement si vous avez déjà un écran externe doté d’un port HDMI.