Spécialiste des scanners à défilement, Doxie présente aujourd’hui son premier scanner à plat. Et pas n’importe quel scanner à plat : le Flip est totalement indépendant grâce à ses batteries et sa carte mémoire, et conçu pour scanner des cahiers, des photos et des livres avec sa vitre au format A6 et son étrange boîtier transparent. Un drôle de scanner donc, mais est-il un bon scanner ? La réponse dans notre test.
Un scanner qui se retourne
Comme son nom l'indique, le Doxie Flip a la particularité de pouvoir se retourner : une fenêtre permet de voir ce que l’on scanne. Ce petit scanner mobile de 26 x 16,4 x 3,14 cm et de 570 g est en fait conçu pour numériser des carnets de notes, des photos et de petits documents ne dépassant pas le format A6.
Le Doxie Flip est fourni avec deux piles AA et une carte SD de 4 Go : ainsi armé, il peut théoriquement scanner 2 500 fichiers à 300 ppp, sans doute plutôt 2 000 d’après nos mesures avec un pack d’accumulateurs dont on connaît les caractéristiques. Quoi qu’il en soit, il le fera en toute indépendance, un petit écran permettant même de vérifier l’alignement et d’effectuer quelques réglages (mais pas grand-chose de plus vu sa piètre qualité).
Pour scanner justement, il n’y a rien d’autre à faire que d’appuyer sur l’énorme bouton vert sur sa tranche. L’opération prend sept secondes à 300 ppp.
Scanner des carnets de notes
Doxie s’est associé à Field Notes pour faire la promotion du Flip : les carnets du fabricant américain passent parfaitement dans le petit scanner (14 x 8,9 cm), comme les Moleskine au format Pocket (14 x 9 cm). Malheureusement, les Filofax et autres organiseurs de taille standard (« Personal », 17,1 x 9,5 cm) sont trop grands. La limite est claire : le format A6, qui équivaut à une page A4 pliée en quatre.
Si le carnet est trop épais pour tenir convenablement en place, on peut retirer le capot. Une fois le capot retiré, on peut retourner le Flip et alors scanner des livres ou des magazines, la fameuse fenêtre permettant alors de bien caler la zone que l’on souhaite numériser. L’ensemble est très, très, très ingénieux — on reconnaît là la touche de Doxie.
Les scans sont enregistrés sur la carte SD, que l’on peut décharger sur un iPad avec un adaptateur dédié (29 €) ou un ordinateur (Doxie fournissant un adaptateur si le vôtre n’intègre pas un lecteur SD). Dans ce dernier cas, on peut traiter les fichiers à l’aide de l’excellente application du fabricant, que nous avons détaillée dans notre test du Doxie One.
Une application qui sera capable, après une mise à jour prévue pour le mois de décembre, d’assembler automatiquement des scans se chevauchant : rien n’empêchera alors d’utiliser le Flip pour numériser des documents dépassant le format A6. Comme il est assez silencieux, on peut parfaitement imaginer l’emmener en bibliothèque et s’en servir pour scanner des passages de livres, qui seront retranscrits avec plus ou moins de succès par le moteur OCR de l’application Doxie.
Scanner des photos
Au-delà des carnets, des livres et des magazines, on peut imaginer utiliser le Doxie Flip pour numériser des cartes postales et des pense-bêtes, des tickets de caisse et des facturettes, des places de concert et divers petits souvenirs — Doxie nous a même fourni des échantillons de tissu ! Le fabricant est même convaincu que le Flip peut faire l’affaire pour numériser des photos de famille.
Il est vrai que le Flip est aussi capable de numériser à 600 ppp, en quinze secondes seulement qui plus est. Le résultat n’est pas mauvais pour un scanner mobile, sans tramage excessif ni gros problème colorimétrique, mais il est loin d’être remarquable. Disons qu’il est comparable à ce que produit un scanner à plat « traditionnel » vendu pour une centaine d'euros comme un Epson Perfection V37.
Mais le Doxie Flip ne peut pas produire de fichiers TIFF, uniquement des fichiers JPG ou PNG : une photo 10 x 15 cm devient ainsi un fichier JPG de 2 400 x 3 600 px pesant entre 1,8 et 2,2 Mo. Il ne peut pas non plus scanner confortablement de plus grands formats, ou être adapté à la numérisation de diapositives ou de négatifs.
Bref, vous n’achèterez pas un Flip uniquement pour scanner des photos : Doxie est peut-être un peu optimiste de ce point de vue. Mais si vous en avez acheté un, vous pourrez l’utilisez pour scanner quelques vieux albums dont vous avez égaré les négatifs, et ainsi obtenir une copie de vos précieux souvenirs d’une qualité très largement suffisante pour l’affichage sur un écran et le partage sur le web Mais sur ce terrain, le Doxie Flip ne peut rivaliser avec les scanners dédiés à l'archivage valant deux ou trois fois plus cher.
Pour conclure
De la taille et du poids d’un roman, le Doxie Flip est un bon petit scanner à plat. Son apparence et ses matériaux assez communs cachent son ingéniosité, sa polyvalence et sa qualité très correcte — mais il n’en demeure pas moins un produit de niche aux usages assez limités.
Le Flip est toutefois un produit attachant, que l’on se prend à utiliser sans doute plus pour le fun que parce qu’on en a réellement besoin (ce qui n’est pas un mal : mes carnets de notes des deux dernières années sont désormais numérisés). Doxie aurait fait un sans-faute si elle n’obligeait pas à débourser 19 € pour sa housse de protection, et donc à alourdir la facture d’un produit finalement un peu cher pour ce qu’il fait.