Apparu en octobre dernier, Sparrow, réalisé par une toute petite équipe française, a rejoint une liste assez variée de logiciels de courrier électronique pour Mac. Notre plateforme n'est pas en reste entre des applications bien connues et parfois anciennes comme Mail, Outlook (test de la version 2011), Thunderbird, PowerMail, ou une plus récente comme Postbox. Sparrow a toutefois amené un petit vent frais grâce à une interface singulière, mais pas étrangère. Elle est un hommage assumé et revendiqué à Tweetie, devenu le client officiel de Twitter (lire aussi Retour sur le développement de Sparrow).
Une interface venue d'un univers sans rapport aucun avec le mail, assaisonné de quelques bonnes idées, le tout vendu 7,99€ suffisent-ils à concurrencer une application comme Mail, accessible au plus grand nombre tant par sa relative simplicité que par sa présence sur tous les Mac ?
Une interface aux multiples origines
L'interface de Sparrow a pris congé des designs que l'on rencontre dans ce type d'applications. Elle impose l'horizontale qui sied bien aux écrans panoramiques et se divise en trois colonnes. De Tweetie/Twitter, Sparrow a repris la colonne de gauche regroupant le ou les comptes de l'utilisateur, avec ses différentes boîtes à lettres. Suit la colonne des titres de messages et à droite encore, leur visualisation.
Il n'y a aucune option pour varier cet agencement, on peut tout au plus réduire la fenêtre aux deux premières colonnes. On gagne en place et on garde un oeil sur les mails qui arrivent (leur décompte est aussi tenu dans le Dock, dans la barre des menus et Growl est supporté pour des notifications). Ces colonnes sont surplombées par une barre d'outils limitée à quatre actions : nouveau mail, répondre, archiver (façon Gmail, avec un dossier que l'on peut désigner comme dossier d'archive par défaut, c'est très pratique) et mise à la corbeille. Enfin, un raccourci clavier à définir peut ramener d'un coup Sparrow au premier plan.
On est donc à la fois dans l'esprit de Tweetie avec ces icônes de comptes dont on peut personnaliser l'aspect d'un logo ou d'une photo, et de Mail sur iPad (impression renforcée par les grosses icônes et la petite barre d'outils à peu près identique). Rendez-vous a été pris également avec les dernières productions d'Apple : icônes grises et stylisées façon iTunes 10, Mac App Store et bientôt Lion. Ou encore l'ascenseur d'iOS (que l'on trouvera aussi dans le 10.7) et qui ne s'affiche qu'au moment du défilement d'une colonne (inconvénient, au repos, lorsqu'il est invisible, on ne sait jamais quelle est la longueur de cette colonne…).
En somme, une interface originale, plus dépouillée encore que Mail (qui se défend bien sûr ce terrain), et éloignée du très coloré Outlook de Microsoft. Interface originale, mais aussi déroutante de prime abord. Il faut cependant souligner que Sparrow est jeune, qu'il a déjà bien évolué et que ses géniteurs ont une roadmap assez remplie. Certaines lacunes que l'on va pointer ne devraient être que temporaires.
Dossiers et sous-dossiers restent cachés
La première surprise est la manière dont sont présentés les comptes mail. L'arborescence de vos dossiers n'apparaît pas dans la colonne des comptes. Sparrow, qui a débuté en ne gérant que Gmail, n'y fait figurer que les principaux dossiers : boîte d'arrivée, éléments envoyés, brouillons, favoris, corbeille. Pour aller dans les dossiers d'archives, on déroule un menu dans le coin inférieur gauche.
Visuellement, ça a le mérite de la simplicité, mais ça n'est guère pratique si l'on fréquente souvent ces sous-dossiers, et encore moins lorsqu'ils sont très nombreux et forment un menu à rallonge. Une future mise à jour doit amener un aménagement dans cette colonne pour y insérer les dossiers dont on a le plus souvent besoin.
Un bouton placé sous la barre d'outils donne à voir uniquement les mails non lus dans la boîte d'arrivée sélectionnée. Mais pas moyen de changer l'affichage de la liste : par nom d'expéditeur ou date par exemple. L'heure d'arrivée prime.
Ensuite, lorsqu'on gère plusieurs comptes, il manque des boîtes unifiées : pour consulter globalement les nouveaux mails reçus, tous ceux que l'on a envoyés ou ceux mis à la corbeille. Dans Mail on cliquera sur une boîte générale pour chaque catégorie, dans Sparrow, il faut sauter de compte en compte. Cela se fait rapidement avec un raccourci clavier ou via son trackpad, mais ça n'est qu'un pis aller (là aussi une amélioration est promise prochainement), surtout qu'en passant entre les comptes il vous replace d'autorité dans la boite d'arrivée, au lieu du dossier que vous aviez laissé.
Sparrow fait d'ailleurs grand usage des raccourcis clavier (une option permet d'activer ceux de Gmail), mais aussi des trackpad multitouch, avec toute une série de gestes pour manipuler ses messages et naviguer dans l'interface. On écarte ou referme les doigts pour ouvrir/fermer un message ; lorsque la souris est sur la colonne des comptes, on passe de l'un à l'autre avec trois doigts, etc.
Un point à préciser au passage, Sparrow ne prend en compte que les comptes IMAP (Gmail, Yahoo, MobileMe…). Si votre messagerie est restée campée sur du POP. Ce n'est pas dramatique en soi, le premier protocole a perdu de son intérêt depuis le temps. Autre absence, une option pour régler le délai de relève. Sur des comptes comme Gmail ou MobileMe cela se fait automatiquement avec leur système de push. Sinon, sauf instruction du serveur IMAP, Sparrow va automatiquement chercher les mails toutes les deux minutes.
Gestion des messages
La présentation des messages joue elle aussi la carte d'une certaine épure, avec quelques fonctions pratiques que l'on avait croisées dans Postbox. Le contenu d'un échange de plusieurs mails est affiché dans son entier au sein d'une seule vue. On fait ainsi défiler ces mails successifs comme s'il n'y en avait qu'un seul. Mail dans Snow Leopard le fait, mais moins bien, il faudra attendre Lion pour une franche amélioration.
Bien vue aussi la fonction de réponse rapide. Plutôt que d'ouvrir une nouvelle fenêtre de rédaction d'un mail, un petit champ se dévoile dans le mail reçu et vous y rédigez directement votre réponse avant de l'expédier.
Plus de l'ordre du détail, il y a les pièces jointes qui s'affichent en petites vignettes, mais de taille suffisante pour juger de leur contenu d'un coup d'oeil, appuyé au besoin par Quick Look. Mais lorsqu'on glisse une pièce jointe vers une icône du Dock ou sur le bureau, elle n'apparaît pas avec un effet translucide comme Mail, ce qui rend plus difficile de viser la destination. Les développeurs de Sparrow nous on dit qu'ils essayaient d'améliorer cet aspect.
Toujours au titre du détail, mais qui peut se révéler gênant pour certains, la manière dont sont affichés les titres de messages. Il n'y a pas d'option pour afficher en gras les mails non lus. On ne peut se fier qu'à la puce bleue. C'est mieux que rien, mais léger visuellement.
Les créateurs du logiciel ont choisi de mettre en avant le nom de l'expéditeur (en gras) plutôt que le titre du message (qui s'inscrit dessous et en plus petite taille). C'est un parti pris qui se défend… et que l'on retrouve dans le Mail de Mac OS X Lion.
Cependant, lorsque vous recevez plusieurs messages d'un même expéditeur (par exemple d'une mailing liste), mais avec des titres différents, il est (un peu) plus difficile de juger au premier coup d'oeil quel message est plus important qu'un autre. La seule liberté de personnalisation que laisse Sparrow est de n'afficher que le titre et l'expéditeur, en supprimant les premières lignes du message. Ceci afin de lister plus de messages dans la colonne.
Des lacunes importantes
S'il fallait citer d'autres lacunes, on parlerait des boîtes aux lettres intelligentes, complètement absentes. De même que des règles de tri (il faut les créer côté serveur), un moteur de recherche global (il est prévu), un choix de polices ou de réglages sur le spam. Pour le spam, Sparrow s'en remet aux filtres du serveur ou du FAI et lui rend compte des messages que vous avez marqués comme indésirables.
De manière générale, si l'on peut se plaindre d'une abondance d'options dans un Thunderbird, on est au régime chez Sparrow. Même Mail déborde de préférences à côté. Nul doute qu'au fil des versions, les possibilités pour affiner le comportement du logiciel vont s'étoffer.
Dernier reproche que l'on fera à Sparrow : une relative lenteur sur certaines petites configurations. L'accès au Carnet d'Adresses est par exemple assez lent si l'on possède près de 1000 contacts. Sparrow comporte également certains effets visuels, qui sont parfois superficiels et ralentissent le fonctionnement de cette application. Un défaut qu'il partage d'ailleurs avec le client Mail inclus dans Mac OS X.
Sparrow est réalisé par trois personnes, dont un seul s'occupe du code proprement dit (un ancien d'Apple, période iCal et iSync). Mais ils ont reçu, fin 2010, le soutien de Kima Ventures, le fonds d'investissement co-dirigé par le patron de Free, Xavier Neil. Au moins l'équipe peut travailler plus sereinement à l'amélioration de son application, et un second développeur est en passe d'être recruté.
Conclusion
Sparrow est-il assez mûr pour s'installer dans le Dock ? On l'a vu, les absences sont encore nombreuses, et il y en a parmi elles de notables. Certains choix d'interface peuvent aussi gêner, tout comme la langue anglaise, la seule proposée actuellement (huit traductions, dont le français, sont prévues). Sparrow est une application encore verte, mais qui pousse rapidement. Des mises à jour sont prévues qui devraient gommer plusieurs des critiques formulées ici.
L'interface n'est pas toujours pratique, loin s'en faut, mais elle a quelque chose de neuf, de frais et même d'attachant. Ce mélange de Mac OS et d'iOS, mâtiné de Twitter, a bon goût. Alors que Mail, Outlook ou Thunderbird ont des différences marquées, mais restent sur des principes identiques, Sparrow renouvelle le genre. Le challenge va être de donner un peu plus de densité à ce logiciel sans dénaturer sa personnalité. D'autant que Mac OS X Lion arrive bientôt avec un Mail qui a belle allure. Mais Sparrow a une vraie carte à jouer.
Un utilisateur tout à fait satisfait de Mail (ou autre) n'aura probablement pas avantage à changer de cheval immédiatement - surtout pour une version payante - et préférera attendre encore quelques tours de pistes. Au moins, il peut se faire la main avec la version Lite (sur 10.6).
L'adoption, à ce stade, de Sparrow se fera par exemple sur un critère de curiosité, en étant prêt à renoncer, temporairement, à quelques habitudes et fonctionnalités. Son utilisation peut également s'envisager comme un client mail secondaire. Vous souhaitez travailler et vous voulez suivre du coin de l'oeil vos courriels sans lancer une plus grosse application, Sparrow peut alors se révéler très utile dans ce cas avec sa fenêtre compacte.
NB : une mise à jour 1.1.2 est en attente de validation sur le Mac App Store, elle doit corriger un problème spécifique avec Gmail. Il est donc conseillé d'attendre qu'elle sorte si l'on utilise cette messagerie. La version disponible en date de ce test est la 1.1.1.
Sparrow fonctionne à partir de Leopard [11,2 Mo]. Il est aussi disponible sur le Mac App Store dans une version complète ainsi qu'une "Lite", gratuite, contenant de la pub et plus réduites dans ses fonctionnalités (on ne peut gérer qu'un seul compte mail, et la signature comporte obligatoirement la mention "Envoyé avec Sparrow").
Une interface venue d'un univers sans rapport aucun avec le mail, assaisonné de quelques bonnes idées, le tout vendu 7,99€ suffisent-ils à concurrencer une application comme Mail, accessible au plus grand nombre tant par sa relative simplicité que par sa présence sur tous les Mac ?
Une interface aux multiples origines
L'interface de Sparrow a pris congé des designs que l'on rencontre dans ce type d'applications. Elle impose l'horizontale qui sied bien aux écrans panoramiques et se divise en trois colonnes. De Tweetie/Twitter, Sparrow a repris la colonne de gauche regroupant le ou les comptes de l'utilisateur, avec ses différentes boîtes à lettres. Suit la colonne des titres de messages et à droite encore, leur visualisation.
Il n'y a aucune option pour varier cet agencement, on peut tout au plus réduire la fenêtre aux deux premières colonnes. On gagne en place et on garde un oeil sur les mails qui arrivent (leur décompte est aussi tenu dans le Dock, dans la barre des menus et Growl est supporté pour des notifications). Ces colonnes sont surplombées par une barre d'outils limitée à quatre actions : nouveau mail, répondre, archiver (façon Gmail, avec un dossier que l'on peut désigner comme dossier d'archive par défaut, c'est très pratique) et mise à la corbeille. Enfin, un raccourci clavier à définir peut ramener d'un coup Sparrow au premier plan.
On est donc à la fois dans l'esprit de Tweetie avec ces icônes de comptes dont on peut personnaliser l'aspect d'un logo ou d'une photo, et de Mail sur iPad (impression renforcée par les grosses icônes et la petite barre d'outils à peu près identique). Rendez-vous a été pris également avec les dernières productions d'Apple : icônes grises et stylisées façon iTunes 10, Mac App Store et bientôt Lion. Ou encore l'ascenseur d'iOS (que l'on trouvera aussi dans le 10.7) et qui ne s'affiche qu'au moment du défilement d'une colonne (inconvénient, au repos, lorsqu'il est invisible, on ne sait jamais quelle est la longueur de cette colonne…).
En somme, une interface originale, plus dépouillée encore que Mail (qui se défend bien sûr ce terrain), et éloignée du très coloré Outlook de Microsoft. Interface originale, mais aussi déroutante de prime abord. Il faut cependant souligner que Sparrow est jeune, qu'il a déjà bien évolué et que ses géniteurs ont une roadmap assez remplie. Certaines lacunes que l'on va pointer ne devraient être que temporaires.
Dossiers et sous-dossiers restent cachés
La première surprise est la manière dont sont présentés les comptes mail. L'arborescence de vos dossiers n'apparaît pas dans la colonne des comptes. Sparrow, qui a débuté en ne gérant que Gmail, n'y fait figurer que les principaux dossiers : boîte d'arrivée, éléments envoyés, brouillons, favoris, corbeille. Pour aller dans les dossiers d'archives, on déroule un menu dans le coin inférieur gauche.
Visuellement, ça a le mérite de la simplicité, mais ça n'est guère pratique si l'on fréquente souvent ces sous-dossiers, et encore moins lorsqu'ils sont très nombreux et forment un menu à rallonge. Une future mise à jour doit amener un aménagement dans cette colonne pour y insérer les dossiers dont on a le plus souvent besoin.
Un bouton placé sous la barre d'outils donne à voir uniquement les mails non lus dans la boîte d'arrivée sélectionnée. Mais pas moyen de changer l'affichage de la liste : par nom d'expéditeur ou date par exemple. L'heure d'arrivée prime.
Ensuite, lorsqu'on gère plusieurs comptes, il manque des boîtes unifiées : pour consulter globalement les nouveaux mails reçus, tous ceux que l'on a envoyés ou ceux mis à la corbeille. Dans Mail on cliquera sur une boîte générale pour chaque catégorie, dans Sparrow, il faut sauter de compte en compte. Cela se fait rapidement avec un raccourci clavier ou via son trackpad, mais ça n'est qu'un pis aller (là aussi une amélioration est promise prochainement), surtout qu'en passant entre les comptes il vous replace d'autorité dans la boite d'arrivée, au lieu du dossier que vous aviez laissé.
Sparrow fait d'ailleurs grand usage des raccourcis clavier (une option permet d'activer ceux de Gmail), mais aussi des trackpad multitouch, avec toute une série de gestes pour manipuler ses messages et naviguer dans l'interface. On écarte ou referme les doigts pour ouvrir/fermer un message ; lorsque la souris est sur la colonne des comptes, on passe de l'un à l'autre avec trois doigts, etc.
Un point à préciser au passage, Sparrow ne prend en compte que les comptes IMAP (Gmail, Yahoo, MobileMe…). Si votre messagerie est restée campée sur du POP. Ce n'est pas dramatique en soi, le premier protocole a perdu de son intérêt depuis le temps. Autre absence, une option pour régler le délai de relève. Sur des comptes comme Gmail ou MobileMe cela se fait automatiquement avec leur système de push. Sinon, sauf instruction du serveur IMAP, Sparrow va automatiquement chercher les mails toutes les deux minutes.
Gestion des messages
La présentation des messages joue elle aussi la carte d'une certaine épure, avec quelques fonctions pratiques que l'on avait croisées dans Postbox. Le contenu d'un échange de plusieurs mails est affiché dans son entier au sein d'une seule vue. On fait ainsi défiler ces mails successifs comme s'il n'y en avait qu'un seul. Mail dans Snow Leopard le fait, mais moins bien, il faudra attendre Lion pour une franche amélioration.
Bien vue aussi la fonction de réponse rapide. Plutôt que d'ouvrir une nouvelle fenêtre de rédaction d'un mail, un petit champ se dévoile dans le mail reçu et vous y rédigez directement votre réponse avant de l'expédier.
Plus de l'ordre du détail, il y a les pièces jointes qui s'affichent en petites vignettes, mais de taille suffisante pour juger de leur contenu d'un coup d'oeil, appuyé au besoin par Quick Look. Mais lorsqu'on glisse une pièce jointe vers une icône du Dock ou sur le bureau, elle n'apparaît pas avec un effet translucide comme Mail, ce qui rend plus difficile de viser la destination. Les développeurs de Sparrow nous on dit qu'ils essayaient d'améliorer cet aspect.
Toujours au titre du détail, mais qui peut se révéler gênant pour certains, la manière dont sont affichés les titres de messages. Il n'y a pas d'option pour afficher en gras les mails non lus. On ne peut se fier qu'à la puce bleue. C'est mieux que rien, mais léger visuellement.
Les créateurs du logiciel ont choisi de mettre en avant le nom de l'expéditeur (en gras) plutôt que le titre du message (qui s'inscrit dessous et en plus petite taille). C'est un parti pris qui se défend… et que l'on retrouve dans le Mail de Mac OS X Lion.
Cependant, lorsque vous recevez plusieurs messages d'un même expéditeur (par exemple d'une mailing liste), mais avec des titres différents, il est (un peu) plus difficile de juger au premier coup d'oeil quel message est plus important qu'un autre. La seule liberté de personnalisation que laisse Sparrow est de n'afficher que le titre et l'expéditeur, en supprimant les premières lignes du message. Ceci afin de lister plus de messages dans la colonne.
Des lacunes importantes
S'il fallait citer d'autres lacunes, on parlerait des boîtes aux lettres intelligentes, complètement absentes. De même que des règles de tri (il faut les créer côté serveur), un moteur de recherche global (il est prévu), un choix de polices ou de réglages sur le spam. Pour le spam, Sparrow s'en remet aux filtres du serveur ou du FAI et lui rend compte des messages que vous avez marqués comme indésirables.
De manière générale, si l'on peut se plaindre d'une abondance d'options dans un Thunderbird, on est au régime chez Sparrow. Même Mail déborde de préférences à côté. Nul doute qu'au fil des versions, les possibilités pour affiner le comportement du logiciel vont s'étoffer.
Dernier reproche que l'on fera à Sparrow : une relative lenteur sur certaines petites configurations. L'accès au Carnet d'Adresses est par exemple assez lent si l'on possède près de 1000 contacts. Sparrow comporte également certains effets visuels, qui sont parfois superficiels et ralentissent le fonctionnement de cette application. Un défaut qu'il partage d'ailleurs avec le client Mail inclus dans Mac OS X.
Sparrow est réalisé par trois personnes, dont un seul s'occupe du code proprement dit (un ancien d'Apple, période iCal et iSync). Mais ils ont reçu, fin 2010, le soutien de Kima Ventures, le fonds d'investissement co-dirigé par le patron de Free, Xavier Neil. Au moins l'équipe peut travailler plus sereinement à l'amélioration de son application, et un second développeur est en passe d'être recruté.
Conclusion
Sparrow est-il assez mûr pour s'installer dans le Dock ? On l'a vu, les absences sont encore nombreuses, et il y en a parmi elles de notables. Certains choix d'interface peuvent aussi gêner, tout comme la langue anglaise, la seule proposée actuellement (huit traductions, dont le français, sont prévues). Sparrow est une application encore verte, mais qui pousse rapidement. Des mises à jour sont prévues qui devraient gommer plusieurs des critiques formulées ici.
L'interface n'est pas toujours pratique, loin s'en faut, mais elle a quelque chose de neuf, de frais et même d'attachant. Ce mélange de Mac OS et d'iOS, mâtiné de Twitter, a bon goût. Alors que Mail, Outlook ou Thunderbird ont des différences marquées, mais restent sur des principes identiques, Sparrow renouvelle le genre. Le challenge va être de donner un peu plus de densité à ce logiciel sans dénaturer sa personnalité. D'autant que Mac OS X Lion arrive bientôt avec un Mail qui a belle allure. Mais Sparrow a une vraie carte à jouer.
Un utilisateur tout à fait satisfait de Mail (ou autre) n'aura probablement pas avantage à changer de cheval immédiatement - surtout pour une version payante - et préférera attendre encore quelques tours de pistes. Au moins, il peut se faire la main avec la version Lite (sur 10.6).
L'adoption, à ce stade, de Sparrow se fera par exemple sur un critère de curiosité, en étant prêt à renoncer, temporairement, à quelques habitudes et fonctionnalités. Son utilisation peut également s'envisager comme un client mail secondaire. Vous souhaitez travailler et vous voulez suivre du coin de l'oeil vos courriels sans lancer une plus grosse application, Sparrow peut alors se révéler très utile dans ce cas avec sa fenêtre compacte.
NB : une mise à jour 1.1.2 est en attente de validation sur le Mac App Store, elle doit corriger un problème spécifique avec Gmail. Il est donc conseillé d'attendre qu'elle sorte si l'on utilise cette messagerie. La version disponible en date de ce test est la 1.1.1.
Sparrow fonctionne à partir de Leopard [11,2 Mo]. Il est aussi disponible sur le Mac App Store dans une version complète ainsi qu'une "Lite", gratuite, contenant de la pub et plus réduites dans ses fonctionnalités (on ne peut gérer qu'un seul compte mail, et la signature comporte obligatoirement la mention "Envoyé avec Sparrow").