On ne présente plus Elgato, comme son nom ne l’indique pas, cette société allemande s’est fait une spécialité d’intégrer au plus près une télé dans nos Mac. Au fil des années sa gamme matérielle et logicielle (EyeTV) s'est étoffée et bonifiée, au point de devenir une des références du monde Mac. Loin de s’endormir sur ses lauriers, la société a récemment livré un nouveau tuner au format DVB-S, le EyeTV Sat. Et – il était temps – une application iPhone. Nous avons testé ce duo en remplacement de notre décodeur CanalSatellite et de notre Slingbox.
Tout n'est pas dans la boite
Les premiers tuners vendus par Elgato étaient des boîtiers génériques en métal connectés au port FireWire 400 du Mac. La disparition quasi totale de cette interface a forcé le constructeur à adopter l’USB 2.0 avec comme bénéfice au passage des boîtiers plus compacts. L'EyeTV Sat est grand comme un jeu de cartes, il ne dépareillera pas dans votre salon. Comme toute télévision qui se respecte, l’EyeTV Sat est fourni avec une télécommande qui ne déroutera pas les habitués de la marque : très complète, on pourra cependant lui préférer une Apple Remote. Détail important, le récepteur est placé sur le tuner lui-même, il devrait donc être possible de zapper même sur les nouveaux MacBook blanc Unibody qu’Apple a privé de cellule infrarouge.
Le dessous des cartes
À l’avant du boîtier, un trou et vide ! Ce détail mérite qu’on s’y arrête tant la carte qu'on doit y insérer est indispensable à l’utilisation optimale du tuner dans notre pays. En effet, si vous êtes abonné à un bouquet satellite (CanalSat par exemple), vous savez que votre décodeur utilise une carte à puce : elle contient vos « droits », nécessaires pour décrypter les chaînes payantes. Malheureusement pour nous Français, l’hégémonie de CanalSat fait que la plupart des chaînes sont cryptées et exigent la présence de la carte pour être visibles.
En théorie, ce n’est pas un problème : tout abonné a sa carte. Las, le logement vide de l’EyeTV n’est pas conçu pour accueillir la carte elle-même, mais plutôt un lecteur de cartes, au format PC-Card – autrement appelé « Common Access Module » – qui devrait recevoir votre carte. Mais ce réceptacle n’est pas fourni par Elgato ! Ce manque très frustrant s’explique d’une part par le nombre de formats de cryptage différents existants en Europe (à titre d’exemple le défunt TPS, pourtant Français aussi, utilisait un format différent de celui de CanalSat), d’autre part en raison des nombreuses chaînes « gratuites » dans d’autres pays comme le Royaume-Uni ou l’Allemagne, patrie d’Elgato.
Plutôt que de faire des lots arbitraires par pays ou même de vendre de force un accessoire inutile à certains, le constructeur préfère laisser l’utilisateur choisir le CAM qui conviendra à son abonnement satellite… mais sans lui indiquer lequel. L’Apple Store français qui distribue le produit étant tout aussi muet sur le sujet. Pourtant, l’acheteur abonné à Canalsat risque d’être perdu en ouvrant la boîte !
Pour notre part, après quelques recherches sur Internet – le principe de CAM est assez répandu, notamment car certains écrans plats Sony en proposent pour leurs tuners TNT intégrés – nous nous sommes aperçus que notre CAM Viaccess Aston acceptait sans broncher notre carte CanalSat… ouf ! Mais à près de 100 € le module, la facture est tout de même salée. Par ailleurs, sans CAM, le produit perd cruellement de son intérêt puisqu’on ne capte que les (rares) chaînes gratuites ou étrangères présentes sur les satellites HotBird et Astra.
EyeTV 3, de mieux en mieux
Une fois le boîtier – et sa CAM – branchés, il faut trouver des chaînes disponibles. L’interface est d’ailleurs mise à rude épreuve : le tuner présente toutes les chaînes qu’il capte – il est même assez sensible, un bon point – mais cela ne veut pas dire que vous pourrez les regarder, faute de droits correspondants. À titre d’exemple, le tuner nous propose près de 1000 chaînes alors que Canalsat en référence à peine plus de 200.
Pour maîtriser cette offre pléthorique, le classement par favoris s'avère très utile, tout comme les dossiers intelligents. À la manière d’iTunes ou de Mail, on peut en effet créer des listes qui se mettent à jour en temps réel : pratique pour ne rater aucun programme avec votre acteur préféré ou se constituer une rétrospective d’un réalisateur, quelle que soit la chaîne qui diffuse le programme, et sans même avoir besoin de consulter le guide.
Un guide qui est d’ailleurs fort utile puisqu’il permet d’enregistrer des programmes à distance en utilisant un site web dédié (TvTv.fr).
Est-ce parce que le directeur d’Apple Allemagne a dirigé Elgato ? L’application s’intègre parfaitement avec Mac OS X et iLife : export vers iTunes, menus « Cover Flow », fonction « Coup d’œil » tout est pensé pour que la relation avec le Mac soit poussée et transparente. Le menu de l’EyeTV comprend même un élément « Front Row » pour maintenir l’unité de l’interface. Un des seuls reproches qu’on puisse faire à l’application se situe justement à ce niveau : à trop vouloir simplifier – tout peut se faire à la télécommande – on se retrouve parfois à naviguer dans 3 ou 4 sous-menus, et cela devient vite fastidieux.
L’application se rattrape dans l’affichage de la télé proprement dite, qui peut même se faire en Haute-Définition (HD) pour peu que les chaînes le proposent… et que votre Mac supporte la charge. Notre bon vieux Mac mini Core Duo en était incapable – ce que précise d’ailleurs clairement Elgato – prétexte tout trouvé pour le remplacer pour un nouveau modèle. De même, 2 (voire 4) Go de RAM sont bienvenus pour profiter pleinement de la pause du direct et du « saut de pubs ».
En revanche, si votre configuration matérielle le permet, le tuner n’a rien à envier à son homologue « officiel » proposé par CanalSat : la qualité d’image est impeccable, les différentes voix sont gérées (pratique si le programme est en version multilingue) et, en connectant la sortie optique du Mac à un ampli, le Dolby et même le 5.1 sont restitués… dans la plupart des cas ! En effet, les chaînes de télé n’utilisent pas toutes le même système d’encodage et l’EyeTV y perd parfois son latin.
Ainsi, France 2 HD fonctionne parfaitement alors que TF1 HD reste désespérément muette. De même, il n’est pas rare que Canal+ HD fonctionne en Français, mais devienne aphone au cours d’un film en Dolby anglais. Elgato nous a assuré travailler à résoudre ces petits défauts de jeunesse, mais l’absence de support officiel de CanalSat rend les choses un peu complexes : les Français peuvent utiliser le produit (vendu en France et la CAM est tout ce qu’il y a de légal) mais il faut aimer sortir des sentiers battus.
Une vraie télé en poche
L’application iPhone – qui fonctionne avec tout tuner Elgato et pas seulement le Sat – a un fonctionnement plus classique. Elgato avait souhaité marier son EyeTV avec l’iPhone dès la sortie du premier modèle du smartphone. Mais à l’époque, la possibilité de regarder les enregistrements stockés sur son disque dur à travers une page web au format iPhone laissait un goût de trop peu. Il a fallu attendre l'arrivée du SDK d’Apple pour qu’une vraie application soit enfin disponible sur l’App Store (vendue 3,99 €).
Dans l’intervalle, les capacités de nos Macs ont aussi progressé et c’est heureux : l’application EyeTV pour iPhone refusera en effet de se connecter si le Mac hôte n’est pas un Core 2 Duo. Par ailleurs, le coprocesseur maison « Turbo 264 est fortement recommandé pour permettre au flux vidéo transmis de s’adapter en temps réel à la bande passante disponible. Pas de miracle de côté là, après un bref espoir avec la version 1.0 il s'avère que la dernière mise à jour en date interdit le streaming en 3G, le Wi-Fi est donc de rigueur. C’est regrettable dans la mesure où votre bouquet satellite (ou même TNT puisque l’application iPhone est bien sûr compatible avec tous les tuners EyeTV et pas seulement celui testé ici) est sûrement plus vaste que les chaînes offertes par les opérateurs dans leurs propres applications iPhone… Ceci expliquant d’ailleurs sans doute cela.
Pour ce qui est de la qualité audio et vidéo, elle est plutôt satisfaisante dans cet usage en Wi-Fi. L’application en elle-même est dotée d’une interface assez agréable mais qui dépend étroitement de l’application hôte. Ainsi, mieux vaut avoir constitué des dossiers regroupant vos chaînes préférées sur l’EyeTV avant de partir en balade avec votre iPhone, sous peine d’attraper des crampes dans le doigt à force de glisser parmi les centaines de canaux présentés en vrac et sans champ de recherche.
De la même façon, le guide télé s’appuie sur les informations stockées sur le Mac : sans abonnement TvTv ou mise à jour régulière, impossible de « demander le programme ». Toujours dans le même esprit, sélectionner une chaîne sur l’iPhone fera « zapper » le Mac chez vous… et vous perdrez le contrôle si votre famille zappe à son tour, tout comme vous serez sans télé si l’application EyeTV est malencontreusement fermée.
Rien de bien grave – et c’est somme toute assez logique – mais il vaut mieux prévenir votre entourage avant de partir en voyage, ou même installer un programme « VNC » de prise de contrôle à distance dans son iPhone. Cela peut s’avérer très utile quand – cela nous est arrivé – le logiciel iPhone refuse de se connecter : il « suffit » en théorie de redémarrer l’application EyeTV sur le Mac mais c’est moins évident quand vous êtes à des kilomètres de votre machine, comme vous y incite l’application iPhone !
Malgré ces petits défauts – par ailleurs propres à ce genre de solution, l’EyeTV lui-même n’est pas seul en cause – l’application EyeTV pour iPhone nous séduit : très simple d’emploi, c’est un plaisir d’emporter toute sa télé dans sa poche, ou même tout simplement dans une autre pièce de la maison. Le fait de pouvoir programmer des enregistrements de n’importe où en accédant à un guide des programmes très clair fera la joie des têtes en l’air, sa consultation étant en outre bien plus agréable que sur le Web. Seul bémol, les enregistrements doivent toujours être convertis à l’avance pour pouvoir être consultés sur l’iPhone : impossible de le faire « à la volée » en déplacement.
En conclusion
Au terme de notre test, on peut se demander à qui s’adresse vraiment la solution EyeTV Sat + iPhone. Le premier obstacle est bien sûr économique : si l'on additionne les 100 € de la CAM (indispensable en France) aux 199 € du boîtier EyeTV Sat et les 150 € du Turbo 264 HD – optionnel, mais conseillé – la solution est loin d’être à la portée de tous, d’autant moins qu’un Mac puissant est nécessaire pour en profiter pleinement, tout comme un (ou plusieurs) disques durs externes pour pouvoir accueillir les imposants enregistrements en HD si l'on aime archiver.
En revanche, elle est comparable avec l’offre « +LeCube » de CanalSat puisqu’elle permet l’accès à la HD, l’enregistrement – sur un tout petit disque dur – et propose une interface « conviviale » avec prochainement une offre de programmation des enregistrements par Internet. A 10 € de plus par mois que l’offre classique, on peut rentabiliser son EyeTV en près d’un an et demi… Et profiter d’une solution parfaitement intégrée au Mac et à l’iPhone, aux mises à jour régulières et aux services innovants. Il est clair qu’une telle installation est surdimensionnée pour qui s’épanouit devant « des chiffres et des lettres »… Mais si vous en avez les moyens – le produit se marie très bien avec le nouvel iMac 27" par exemple – c’est l’occasion parfaite de profiter pleinement de la télé, toute la télé, avec son Mac ou loin de lui.
Tout n'est pas dans la boite
Les premiers tuners vendus par Elgato étaient des boîtiers génériques en métal connectés au port FireWire 400 du Mac. La disparition quasi totale de cette interface a forcé le constructeur à adopter l’USB 2.0 avec comme bénéfice au passage des boîtiers plus compacts. L'EyeTV Sat est grand comme un jeu de cartes, il ne dépareillera pas dans votre salon. Comme toute télévision qui se respecte, l’EyeTV Sat est fourni avec une télécommande qui ne déroutera pas les habitués de la marque : très complète, on pourra cependant lui préférer une Apple Remote. Détail important, le récepteur est placé sur le tuner lui-même, il devrait donc être possible de zapper même sur les nouveaux MacBook blanc Unibody qu’Apple a privé de cellule infrarouge.
Le dessous des cartes
À l’avant du boîtier, un trou et vide ! Ce détail mérite qu’on s’y arrête tant la carte qu'on doit y insérer est indispensable à l’utilisation optimale du tuner dans notre pays. En effet, si vous êtes abonné à un bouquet satellite (CanalSat par exemple), vous savez que votre décodeur utilise une carte à puce : elle contient vos « droits », nécessaires pour décrypter les chaînes payantes. Malheureusement pour nous Français, l’hégémonie de CanalSat fait que la plupart des chaînes sont cryptées et exigent la présence de la carte pour être visibles.
En théorie, ce n’est pas un problème : tout abonné a sa carte. Las, le logement vide de l’EyeTV n’est pas conçu pour accueillir la carte elle-même, mais plutôt un lecteur de cartes, au format PC-Card – autrement appelé « Common Access Module » – qui devrait recevoir votre carte. Mais ce réceptacle n’est pas fourni par Elgato ! Ce manque très frustrant s’explique d’une part par le nombre de formats de cryptage différents existants en Europe (à titre d’exemple le défunt TPS, pourtant Français aussi, utilisait un format différent de celui de CanalSat), d’autre part en raison des nombreuses chaînes « gratuites » dans d’autres pays comme le Royaume-Uni ou l’Allemagne, patrie d’Elgato.
Plutôt que de faire des lots arbitraires par pays ou même de vendre de force un accessoire inutile à certains, le constructeur préfère laisser l’utilisateur choisir le CAM qui conviendra à son abonnement satellite… mais sans lui indiquer lequel. L’Apple Store français qui distribue le produit étant tout aussi muet sur le sujet. Pourtant, l’acheteur abonné à Canalsat risque d’être perdu en ouvrant la boîte !
Pour notre part, après quelques recherches sur Internet – le principe de CAM est assez répandu, notamment car certains écrans plats Sony en proposent pour leurs tuners TNT intégrés – nous nous sommes aperçus que notre CAM Viaccess Aston acceptait sans broncher notre carte CanalSat… ouf ! Mais à près de 100 € le module, la facture est tout de même salée. Par ailleurs, sans CAM, le produit perd cruellement de son intérêt puisqu’on ne capte que les (rares) chaînes gratuites ou étrangères présentes sur les satellites HotBird et Astra.
EyeTV 3, de mieux en mieux
Une fois le boîtier – et sa CAM – branchés, il faut trouver des chaînes disponibles. L’interface est d’ailleurs mise à rude épreuve : le tuner présente toutes les chaînes qu’il capte – il est même assez sensible, un bon point – mais cela ne veut pas dire que vous pourrez les regarder, faute de droits correspondants. À titre d’exemple, le tuner nous propose près de 1000 chaînes alors que Canalsat en référence à peine plus de 200.
Pour maîtriser cette offre pléthorique, le classement par favoris s'avère très utile, tout comme les dossiers intelligents. À la manière d’iTunes ou de Mail, on peut en effet créer des listes qui se mettent à jour en temps réel : pratique pour ne rater aucun programme avec votre acteur préféré ou se constituer une rétrospective d’un réalisateur, quelle que soit la chaîne qui diffuse le programme, et sans même avoir besoin de consulter le guide.
Un guide qui est d’ailleurs fort utile puisqu’il permet d’enregistrer des programmes à distance en utilisant un site web dédié (TvTv.fr).
Est-ce parce que le directeur d’Apple Allemagne a dirigé Elgato ? L’application s’intègre parfaitement avec Mac OS X et iLife : export vers iTunes, menus « Cover Flow », fonction « Coup d’œil » tout est pensé pour que la relation avec le Mac soit poussée et transparente. Le menu de l’EyeTV comprend même un élément « Front Row » pour maintenir l’unité de l’interface. Un des seuls reproches qu’on puisse faire à l’application se situe justement à ce niveau : à trop vouloir simplifier – tout peut se faire à la télécommande – on se retrouve parfois à naviguer dans 3 ou 4 sous-menus, et cela devient vite fastidieux.
L’application se rattrape dans l’affichage de la télé proprement dite, qui peut même se faire en Haute-Définition (HD) pour peu que les chaînes le proposent… et que votre Mac supporte la charge. Notre bon vieux Mac mini Core Duo en était incapable – ce que précise d’ailleurs clairement Elgato – prétexte tout trouvé pour le remplacer pour un nouveau modèle. De même, 2 (voire 4) Go de RAM sont bienvenus pour profiter pleinement de la pause du direct et du « saut de pubs ».
En revanche, si votre configuration matérielle le permet, le tuner n’a rien à envier à son homologue « officiel » proposé par CanalSat : la qualité d’image est impeccable, les différentes voix sont gérées (pratique si le programme est en version multilingue) et, en connectant la sortie optique du Mac à un ampli, le Dolby et même le 5.1 sont restitués… dans la plupart des cas ! En effet, les chaînes de télé n’utilisent pas toutes le même système d’encodage et l’EyeTV y perd parfois son latin.
Ainsi, France 2 HD fonctionne parfaitement alors que TF1 HD reste désespérément muette. De même, il n’est pas rare que Canal+ HD fonctionne en Français, mais devienne aphone au cours d’un film en Dolby anglais. Elgato nous a assuré travailler à résoudre ces petits défauts de jeunesse, mais l’absence de support officiel de CanalSat rend les choses un peu complexes : les Français peuvent utiliser le produit (vendu en France et la CAM est tout ce qu’il y a de légal) mais il faut aimer sortir des sentiers battus.
Une vraie télé en poche
L’application iPhone – qui fonctionne avec tout tuner Elgato et pas seulement le Sat – a un fonctionnement plus classique. Elgato avait souhaité marier son EyeTV avec l’iPhone dès la sortie du premier modèle du smartphone. Mais à l’époque, la possibilité de regarder les enregistrements stockés sur son disque dur à travers une page web au format iPhone laissait un goût de trop peu. Il a fallu attendre l'arrivée du SDK d’Apple pour qu’une vraie application soit enfin disponible sur l’App Store (vendue 3,99 €).
Dans l’intervalle, les capacités de nos Macs ont aussi progressé et c’est heureux : l’application EyeTV pour iPhone refusera en effet de se connecter si le Mac hôte n’est pas un Core 2 Duo. Par ailleurs, le coprocesseur maison « Turbo 264 est fortement recommandé pour permettre au flux vidéo transmis de s’adapter en temps réel à la bande passante disponible. Pas de miracle de côté là, après un bref espoir avec la version 1.0 il s'avère que la dernière mise à jour en date interdit le streaming en 3G, le Wi-Fi est donc de rigueur. C’est regrettable dans la mesure où votre bouquet satellite (ou même TNT puisque l’application iPhone est bien sûr compatible avec tous les tuners EyeTV et pas seulement celui testé ici) est sûrement plus vaste que les chaînes offertes par les opérateurs dans leurs propres applications iPhone… Ceci expliquant d’ailleurs sans doute cela.
Pour ce qui est de la qualité audio et vidéo, elle est plutôt satisfaisante dans cet usage en Wi-Fi. L’application en elle-même est dotée d’une interface assez agréable mais qui dépend étroitement de l’application hôte. Ainsi, mieux vaut avoir constitué des dossiers regroupant vos chaînes préférées sur l’EyeTV avant de partir en balade avec votre iPhone, sous peine d’attraper des crampes dans le doigt à force de glisser parmi les centaines de canaux présentés en vrac et sans champ de recherche.
De la même façon, le guide télé s’appuie sur les informations stockées sur le Mac : sans abonnement TvTv ou mise à jour régulière, impossible de « demander le programme ». Toujours dans le même esprit, sélectionner une chaîne sur l’iPhone fera « zapper » le Mac chez vous… et vous perdrez le contrôle si votre famille zappe à son tour, tout comme vous serez sans télé si l’application EyeTV est malencontreusement fermée.
Rien de bien grave – et c’est somme toute assez logique – mais il vaut mieux prévenir votre entourage avant de partir en voyage, ou même installer un programme « VNC » de prise de contrôle à distance dans son iPhone. Cela peut s’avérer très utile quand – cela nous est arrivé – le logiciel iPhone refuse de se connecter : il « suffit » en théorie de redémarrer l’application EyeTV sur le Mac mais c’est moins évident quand vous êtes à des kilomètres de votre machine, comme vous y incite l’application iPhone !
Malgré ces petits défauts – par ailleurs propres à ce genre de solution, l’EyeTV lui-même n’est pas seul en cause – l’application EyeTV pour iPhone nous séduit : très simple d’emploi, c’est un plaisir d’emporter toute sa télé dans sa poche, ou même tout simplement dans une autre pièce de la maison. Le fait de pouvoir programmer des enregistrements de n’importe où en accédant à un guide des programmes très clair fera la joie des têtes en l’air, sa consultation étant en outre bien plus agréable que sur le Web. Seul bémol, les enregistrements doivent toujours être convertis à l’avance pour pouvoir être consultés sur l’iPhone : impossible de le faire « à la volée » en déplacement.
En conclusion
Au terme de notre test, on peut se demander à qui s’adresse vraiment la solution EyeTV Sat + iPhone. Le premier obstacle est bien sûr économique : si l'on additionne les 100 € de la CAM (indispensable en France) aux 199 € du boîtier EyeTV Sat et les 150 € du Turbo 264 HD – optionnel, mais conseillé – la solution est loin d’être à la portée de tous, d’autant moins qu’un Mac puissant est nécessaire pour en profiter pleinement, tout comme un (ou plusieurs) disques durs externes pour pouvoir accueillir les imposants enregistrements en HD si l'on aime archiver.
En revanche, elle est comparable avec l’offre « +LeCube » de CanalSat puisqu’elle permet l’accès à la HD, l’enregistrement – sur un tout petit disque dur – et propose une interface « conviviale » avec prochainement une offre de programmation des enregistrements par Internet. A 10 € de plus par mois que l’offre classique, on peut rentabiliser son EyeTV en près d’un an et demi… Et profiter d’une solution parfaitement intégrée au Mac et à l’iPhone, aux mises à jour régulières et aux services innovants. Il est clair qu’une telle installation est surdimensionnée pour qui s’épanouit devant « des chiffres et des lettres »… Mais si vous en avez les moyens – le produit se marie très bien avec le nouvel iMac 27" par exemple – c’est l’occasion parfaite de profiter pleinement de la télé, toute la télé, avec son Mac ou loin de lui.