Il y a quelque temps, Patrick Cazaux vous proposait son labo du colorimètre Spyder et du logiciel ColorPlus. Il revient aujourd'hui avec le test d'un autre produit du même domaine, du même fournisseur d'ailleurs,celui du spectrocolorimètre, le PrintFIX Pro, qui vient compléter la gamme.
À quoi sert l'objet ? À créer des profils décrivant le périphérique de sortie.
Le produit se présente sous la forme d’un gros emballage noir, dans lequel on découvre l’appareil lui-même, une sonde en plastique noir, et son socle, ainsi qu’un câble USB pour le relier à l’ordinateur. Il y a également un CD pour installer l’application de pilotage de la sonde et de fabrication des profils.
Commençons par la mauvaise surprise, ça ira mieux après : le logiciel est en anglais, il n’y a pas de manuel et la seule aide est un fichier HTML en anglais également, mal présenté et pas facile à utiliser. Je ne suis pas un spécialiste de la programmation sous Mac OS X, mais l’application elle-même ne propose pas le choix de la langue, ni dans les préférences ni dans la fenêtre, ce qui donne à penser qu’elle a été carbonisée et non pas écrite en Cocoa. Que les spécialistes me corrigent !
Bon, attaquons le plus intéressant : la calibration et la caractérisation des périphériques de sortie, autrement dit des imprimantes, ou plutôt des combinaisons imprimante-papier-encres-réglages.
Le principe est le même que pour les écrans. On doit mettre la machine en état de marche normale, c’est-à-dire prête à imprimer : il faut la faire chauffer convenablement si c’est un matériel qui le nécessite, vérifier que les encres sont à un niveau correct et que le papier que l’on va utiliser est bien celui avec lequel on souhaite plus tard faire des travaux. C’est la phase de calibration.
Pour ce qui est de la caractérisation, on va utiliser le logiciel et la sonde.
Lorsqu’on lance le logiciel, on est accueilli par l’écran suivant :
À noter qu’il est assez encombrant, occupant presque toute la surface de l’écran 20 pouces. On va naviguer du début à la fin dans une succession d’écrans similaires par le biais des boutons « Back » et « Next » située en bas à droite.
L’étape suivante consiste à donner un nom à l’imprimante, à indiquer le type de papier et d’encre. Selon le matériel, ça peut varier énormément, même si dans le cadre de ce labo on restera dans un cas de figure simple : imprimante jet d’encre couleur Epson Stylus C42 Plus et papier offset 80 g.
Auparavant, on aura pris soin de brancher la sonde, même si on n’en a pas besoin tout de suite, et de la faire détecter par l’application via le menu des préférences
Il convient aussi de configurer son impression en mode paysage.
Le panneau ci-dessus permet de tester la qualité d’impression avant la création du profil, ou en utilisant un profil déjà existant, afin de comparer avec le résultat final. On a ainsi la possibilité te procéder au maximum à 4 tests sur la même feuille, en imprimant successivement sur les 4 « Print Quadrant » avec des réglages différents, par exemple, pour mon imprimante : sans aucun réglage, qualité photo et couleurs saturées.
En voici une illustration :
Vient maintenant un moment important : l’impression d’une charte afin de mesurer ensuite les couleurs obtenues au moyen de la sonde.
On a le choix entre plusieurs sortes de chartes, selon la précision de la mesure que l’on veut obtenir, sachant que l’augmentation du nombre de vignettes de couleur va avec une plus grande exigence de qualité quant au résultat de votre impression. Il est clair que si la machine a une vocation d’épreuvage, ou de pré-épreuvage, il faudra être beaucoup plus exigeant, et donc imprimer une charte « expert », alors que si son rôle est simplement de contrôler la mise en pages et d’obtenir des couleurs globalement satisfaisantes, on peut se contenter de la charte « de base ».
Après avoir laissé sécher la charte, on va enfin procéder à la mesure du résultat :
On est assisté par le logiciel qui nous indique dans quel ordre mesurer la charte et à quel endroit on se trouve :
Par exemple, j’ai mesuré la première ligne jusqu’à la case K1 et je m’apprête à mesure la case L1. L’acte de mesure lui-même est très simple : on positionne la tête de la sonde sur la case et on valide avec la touche entrée. Le tout est accompagné d’un bruit de type « appareil photo » qui permet d’être sûr que la mesure a été prise en compte. En bout de ligne, un « ding » façon machine à écrire prévient qu’il faut passer à la ligne suivante.
Lorsque la mesure est finie, le logiciel élabore un profil qu’il nous appartient de nommer. L’enregistrement se fait dans le dossier des profils, comme de coutume. Et enfin, il ne reste plus qu’à tester le résultat :
Bilan : la mise en œuvre est simple, mais pas aussi intuitive que celle du colorimètre, qui nous guidait à mon sens un peu mieux, sans parler de l’interface en français. Le résultat me paraît probant, bien que je n’aie pas pu tester l’ensemble sur plusieurs imprimantes. Mais sur ma petite Epson, les couleurs sont plus vives, plus équilibrées, les tons chair sont plus chauds et plus denses, les verts plus « équilibrés ». D’une façon générale, il n’y a pas de dérive d’une teinte vers une autre : deux couleurs voisines, des plus claires aux plus foncées, sont distinctes et fidèles à la charte dans leur niveau de différence.
Bien sûr, c’est un produit grand public, et on est loin des solutions de type x-rite. Mais on est aussi très loin de leur coût, et je dirai que quiconque travaille un tant soit peu en impression couleur devrait posséder au moins ce matériel, qui lui permet d’avoir un minimum de contrôle sur la chaîne graphique. Il ne s’agit pas d’un luxe, loin de là, mais d’un moyen honnête de savoir que le résultat imprimé, de même que la vision que l’on a sur son écran, sont obtenus en prenant réellement en compte les caractéristiques de matériels que l’on emploie. Il n’y a pas de dérive, pas de glissement intempestif. Avec le colorimètre, on a là une solution homogène, d’un bon rapport qualité/prix, qui devrait faire partie de la panoplie de base.
[M.A.J] L'éditeur nous informe qu'une version en langue française est disponible depuis plusieurs semaines son site. La note a été réévaluée en conséquence.
À quoi sert l'objet ? À créer des profils décrivant le périphérique de sortie.
Le produit se présente sous la forme d’un gros emballage noir, dans lequel on découvre l’appareil lui-même, une sonde en plastique noir, et son socle, ainsi qu’un câble USB pour le relier à l’ordinateur. Il y a également un CD pour installer l’application de pilotage de la sonde et de fabrication des profils.
Commençons par la mauvaise surprise, ça ira mieux après : le logiciel est en anglais, il n’y a pas de manuel et la seule aide est un fichier HTML en anglais également, mal présenté et pas facile à utiliser. Je ne suis pas un spécialiste de la programmation sous Mac OS X, mais l’application elle-même ne propose pas le choix de la langue, ni dans les préférences ni dans la fenêtre, ce qui donne à penser qu’elle a été carbonisée et non pas écrite en Cocoa. Que les spécialistes me corrigent !
Bon, attaquons le plus intéressant : la calibration et la caractérisation des périphériques de sortie, autrement dit des imprimantes, ou plutôt des combinaisons imprimante-papier-encres-réglages.
Le principe est le même que pour les écrans. On doit mettre la machine en état de marche normale, c’est-à-dire prête à imprimer : il faut la faire chauffer convenablement si c’est un matériel qui le nécessite, vérifier que les encres sont à un niveau correct et que le papier que l’on va utiliser est bien celui avec lequel on souhaite plus tard faire des travaux. C’est la phase de calibration.
Pour ce qui est de la caractérisation, on va utiliser le logiciel et la sonde.
Lorsqu’on lance le logiciel, on est accueilli par l’écran suivant :
À noter qu’il est assez encombrant, occupant presque toute la surface de l’écran 20 pouces. On va naviguer du début à la fin dans une succession d’écrans similaires par le biais des boutons « Back » et « Next » située en bas à droite.
L’étape suivante consiste à donner un nom à l’imprimante, à indiquer le type de papier et d’encre. Selon le matériel, ça peut varier énormément, même si dans le cadre de ce labo on restera dans un cas de figure simple : imprimante jet d’encre couleur Epson Stylus C42 Plus et papier offset 80 g.
Auparavant, on aura pris soin de brancher la sonde, même si on n’en a pas besoin tout de suite, et de la faire détecter par l’application via le menu des préférences
Il convient aussi de configurer son impression en mode paysage.
Le panneau ci-dessus permet de tester la qualité d’impression avant la création du profil, ou en utilisant un profil déjà existant, afin de comparer avec le résultat final. On a ainsi la possibilité te procéder au maximum à 4 tests sur la même feuille, en imprimant successivement sur les 4 « Print Quadrant » avec des réglages différents, par exemple, pour mon imprimante : sans aucun réglage, qualité photo et couleurs saturées.
En voici une illustration :
Vient maintenant un moment important : l’impression d’une charte afin de mesurer ensuite les couleurs obtenues au moyen de la sonde.
On a le choix entre plusieurs sortes de chartes, selon la précision de la mesure que l’on veut obtenir, sachant que l’augmentation du nombre de vignettes de couleur va avec une plus grande exigence de qualité quant au résultat de votre impression. Il est clair que si la machine a une vocation d’épreuvage, ou de pré-épreuvage, il faudra être beaucoup plus exigeant, et donc imprimer une charte « expert », alors que si son rôle est simplement de contrôler la mise en pages et d’obtenir des couleurs globalement satisfaisantes, on peut se contenter de la charte « de base ».
Après avoir laissé sécher la charte, on va enfin procéder à la mesure du résultat :
On est assisté par le logiciel qui nous indique dans quel ordre mesurer la charte et à quel endroit on se trouve :
Par exemple, j’ai mesuré la première ligne jusqu’à la case K1 et je m’apprête à mesure la case L1. L’acte de mesure lui-même est très simple : on positionne la tête de la sonde sur la case et on valide avec la touche entrée. Le tout est accompagné d’un bruit de type « appareil photo » qui permet d’être sûr que la mesure a été prise en compte. En bout de ligne, un « ding » façon machine à écrire prévient qu’il faut passer à la ligne suivante.
Lorsque la mesure est finie, le logiciel élabore un profil qu’il nous appartient de nommer. L’enregistrement se fait dans le dossier des profils, comme de coutume. Et enfin, il ne reste plus qu’à tester le résultat :
Bilan : la mise en œuvre est simple, mais pas aussi intuitive que celle du colorimètre, qui nous guidait à mon sens un peu mieux, sans parler de l’interface en français. Le résultat me paraît probant, bien que je n’aie pas pu tester l’ensemble sur plusieurs imprimantes. Mais sur ma petite Epson, les couleurs sont plus vives, plus équilibrées, les tons chair sont plus chauds et plus denses, les verts plus « équilibrés ». D’une façon générale, il n’y a pas de dérive d’une teinte vers une autre : deux couleurs voisines, des plus claires aux plus foncées, sont distinctes et fidèles à la charte dans leur niveau de différence.
Bien sûr, c’est un produit grand public, et on est loin des solutions de type x-rite. Mais on est aussi très loin de leur coût, et je dirai que quiconque travaille un tant soit peu en impression couleur devrait posséder au moins ce matériel, qui lui permet d’avoir un minimum de contrôle sur la chaîne graphique. Il ne s’agit pas d’un luxe, loin de là, mais d’un moyen honnête de savoir que le résultat imprimé, de même que la vision que l’on a sur son écran, sont obtenus en prenant réellement en compte les caractéristiques de matériels que l’on emploie. Il n’y a pas de dérive, pas de glissement intempestif. Avec le colorimètre, on a là une solution homogène, d’un bon rapport qualité/prix, qui devrait faire partie de la panoplie de base.
[M.A.J] L'éditeur nous informe qu'une version en langue française est disponible depuis plusieurs semaines son site. La note a été réévaluée en conséquence.