Les IA génératives inquiètent Google : la nouveauté est une des premières à attaquer frontalement sa domination dans le domaine de la recherche en ligne. En interne, Google peinerait à se projeter. The Information affirme que les dirigeants d’Alphabet ont eu du mal à formuler une vision pour l'avenir de la recherche.

Rajan Patel, le chef des produits liés à la recherche, a confié en interview qu’il ne savait pas à quoi ressemblerait Google dans deux ans. Il estime cependant que l’organisation de la recherche devrait s’appuyer sur les « résumés IA » (des réponses créées par une IA générative), un tchatbot et la recherche multimodale comme depuis une photo ou une vidéo. « Ce sera le résultat d'un grand nombre d’expérimentations », a-t-il déclaré.
Selon d’anciens employés de Google, les plans dans le domaine de la recherche seraient en perpétuelle évolution. Certaines fonctions d’IA présentées lors du dernier Google I/O ont été lancées auprès du grand public, et d’autres non. L’entreprise tarde par exemple à déployer ses séances d’entraînement par IA. D’autres fonctions comme la recherche par vidéo ont été mises en ligne avant de disparaître discrètement.
Google s’est pris les pieds dans le tapis sur certains aspects. Elle a par exemple ajouté des « résumés IA » pour ses recherches, pour le moment indisponible en France et qui ont fait parler d’eux à leur lancement pour certaines affirmations stupides. Si ceux-là répondent désormais mieux, le déploiement ne doit pas être trop rapide pour ne pas rogner sur les marges publicitaires habituelles, étant donné que les pubs ne sont présentes que sur mobile aux États-Unis. L’entreprise aurait du mal à sortir une fonction permettant au service d’effectuer des actions pour l’utilisateur, par exemple en lui réservant des billets d’avion.

Le nouveau Google carburant à l’IA recommande aux internautes de manger de la colle
Il faut dire que Google est sous pression : ses parts de marché dans le domaine de la recherche sont tombées sous les 90 % pour la première fois depuis 10 ans selon Statcounter. L’arrivée de ChatGPT a donné un coup de pression à l’entreprise, qui s’est retrouvée avec un nouveau concurrent de taille. Le tchatbot d’OpenAI peut faire une bonne alternative à Google pour de nombreuses requêtes, et peut lui aussi chercher sur le web. En interne, plusieurs employés s’inquiéteraient de voir des utilisateurs quitter le navire pour les services de Perplexity ou d’OpenAI.
Tout n’est pas perdu pour autant, et Google a plusieurs cartes à jouer. Les employés travaillant sur la recherche estiment que le nombre de nouvelles fonctions est en hausse depuis quelques mois. Les réponses par IA sont de plus en plus populaires chez les jeunes, selon Sundar Pichai, qui n’a pas dévoilé de chiffres étayant cette affirmation. Sur un autre registre, Gemini resterait plus efficace que le pourtant tout frais ChatGPT 4.1, présenté cette semaine.