Depuis l’arrivée de Free sur le marché des télécoms en 2009, le revenu moyen par abonné (ARPU) a baissé de 45 %, selon le cabinet d’analystes Raymond James. L’entrée du quatrième opérateur sur le marché a lancé une guerre des prix sans merci, avec des offres promotionnelles constantes et des forfaits bradés jusqu’à moins de 5 € par mois.
Une guerre qui « reste extrêmement forte » à l’heure actuelle, selon la directrice générale d’Orange France, Fabienne Dulac. « Les périodes de promotions se sont allongées et accrues » explique-t-elle au magazine Challenges. Et c’est bien là le problème : toutes les offres mobiles ont fini par se ressembler. Pour une vingtaine d’euros, que ce soit chez Free, SFR, Orange ou encore Bouygues, on parvient à obtenir plus ou moins le même forfait avec appels et SMS illimités, et un quota internet d’au moins 50 Go.
En septembre dernier, lors de l’annonce de leurs résultats trimestriels, les opérateurs ont semble-t-il calmé le jeu des prix, pour davantage se consacrer à l’amélioration de la qualité des réseaux et des services clients pour se différencier. D’autres dossiers importants occupent les esprits, dont la brulante question de la 5G.
Selon le dernier rapport de la Global Mobile Suppliers Association (GSMA), 201 opérateurs dans 83 pays sont en train de déployer ou de tester la 5G. Les opérateurs américains ont commercialisé leurs premières offres 5G au printemps, tandis que les opérateurs chinois ont accéléré le déploiement de leurs réseaux.
En France, nous n’y sommes pas encore. Orange, pourtant, a ouvert son premier réseau 5G commercial en Roumanie, avec une offre en tout illimité à 25 €. À Bucarest, Cluj-Napoca, et Iaşi, les utilisateurs profitent ainsi d’un réseau Orange qui offre des vitesses de téléchargement moyennes de 600 Mbit/s. Cela étant dit, les négociations vont bon train dans l’Hexagone.
Le plan de partage des fréquences disponibles annoncé par l’Arcep, l’autorité gérant la concurrence entre les opérateurs, n’était pas du goût de tous. En effet, Free et Bouygues ont fait savoir leurs réticences face à ce plan qui favoriserait largement les opérateurs au plus large capital, soit Orange et SFR. Plus un opérateur disposera de fréquences, plus il sera en mesure de proposer des débits élevés en 5G et ainsi capable d’attirer une clientèle nombreuse et augmenter ses revenus. Selon le quotidien économique Les Échos, l’État aurait pris en compte les inquiétudes des deux opérateurs et devrait mettre en vente un premier bloc de fréquences à prix fixe de 50 MHz ou 60 MHz.
Alors que le prix de la 4G semble s’être stabilisé au plus bas, qu’en sera-t-il de la 5G ? Aux États-Unis, l’opérateur Verizon fait d’ores et déjà payer un surcout de 10 $ pour profiter de son réseau de cinquième génération. En France, cela pourrait être différent. Interrogé par Franceinfo, Stéphane Richard, le patron d’Orange a indiqué qu’« à service et à quantité égale, la 5G ne sera pas plus chère que la 4G. »
Rappelons, qu’en 2018, l’Arcep avait couronné l’opérateur qui affichait alors les meilleurs résultats sur de nombreux critères, notamment en matière de couverture internet en zones d’habitation. Reste à savoir s’il sera en mesure de conserver cette place une fois la 5G disponible, au printemps prochain à en croire Stéphane Richard.
Du côté d’Apple, il y a fort à parier que la Pomme profite du passage à la 5G pour augmenter les prix de ses prochains iPhone.